J9 : Mercredi 22 octobre 2025
Notre vol est prévu ce soir à 20 heures. La villa n’étant pas occupée après nous, son propriétaire nous laisse gentiment les lieux à disposition jusqu’à notre départ que nous fixons entre 14 et 15 heures. Nous décidons par conséquent de dédier cette dernière matinée à la culture et à l’histoire, en commençant par la visite du site archéologique de Praisos.
Juste avant l’entrée du village de Nea Praisos, une piste en terre longe des oliveraies jusqu’au pied de l’ancienne Praisos. Cette cité a été fondée aux alentours de 1400 avant JC par les Etéocrétois ou « Vrais Crétois », descendants directs des Minoens. Elle a été construite sur trois collines, deux d’entre elles étaient réunies par un mur d’enceinte. La troisième située à l’extérieur des fortifications était surmontée d’un important sanctuaire, d’où son nom de « colline des Autels ». Sur la deuxième colline ont été trouvées d’anciennes habitations et ateliers.
Nous nous garons au pied de la première colline et grimpons au sommet du plateau où se dressait jadis un temple dédié à Zeus. En nous promenant au milieu de toutes ces vieilles pierres, nous remarquons une pièce à moitié enterrée. Le panneau à proximité nous apprend que les archéologues y ont trouvé il y a une vingtaine d’années une statuette en poterie représentant la déesse Kybele, une divinité connue également en Asie mineure considérée comme la « Mère de la Terre ».
Cette poterie étant exposée au musée archéologique de Sitia, nous décidons de nous y rendre immédiatement afin de compléter nos connaissances fraîchement acquises. Ce petit musée se présente sur un seul niveau et comprend une trentaine de vitrines permettant au visiteur de suivre l’évolution historique de l’art dans la région depuis le Néolithique jusqu’à la fin de la période gréco-romaine.
Bien entendu, la poterie de la déesse Kybele a retenu toute notre attention. Nous la trouvons au milieu d’une vitrine, entourée de différents objets (pièces de monnaie, récipients…) provenant également de Praisos. La déesse est assise sur un trône doté d’un haut dossier et d’accoudoirs orné de rosettes, elle porte un chiton et un bonnet phrygien.
En dehors de cette vitrine en particulier, impossible de manquer toutes ces imposantes jarres et ces magnifiques sarcophages minoens qui occupent l’allée centrale.
Mais la pièce-maîtresse du musée est la statuette d’un jeune homme que les Grecs appelleront ultérieurement « kouros ». Issue des fouilles du site de Roussolakos près de la plage de Hiona, la figurine date du XVe siècle, mesure 49 centimètres de hauteur et a été réalisée en ivoire d’hippopotame et or. Nous sommes frappés par la finesse des détails et la grâce du modèle.
Pour conclure, voilà deux visites très intéressantes qui nous ont fait découvrir quelques aspects du passé de la Crète. Encore quelques heures à profiter de la villa, puis c’est le retour vers l’aéroport et vers la France très tard dans la soirée.