J2 : Lundi 5 août 2024
Nous ne sommes toujours que tous les deux, les jeunes nous rejoindront dans le courant de l’après-midi. D’ici là, nous avons le temps d’organiser une randonnée, de déjeuner au restaurant, d’aller faire le plein de courses et accessoirement de faire une petite sieste avant leur arrivée. Alors ne perdons pas de temps !
L’objectif de notre randonnée est de rallier les châteaux d’Ottrott, perchés sur les hauteurs du village du même nom connu pour son vin rouge (le rouge d’Ottrott) alors qu’ailleurs en Alsace on produit essentiellement du vin blanc. Nous nous inspirons d’un parcours en boucle débutant à la gare d’Ottrott tout en observant que ces châteaux sont également accessibles depuis la sortie du village de Klingenthal, une localité qui ne nous est pas inconnue puisque nous y avons séjourné pendant les fêtes de Noël 2017. Nous optons pour cette solution sans définir réellement de parcours à l’avance mais en laissant place à une certaine dose d’improvisation.
Il n’y a qu’une vingtaine de minutes de voiture pour atteindre le parking de l’Eichwaeldel (= petite forêt de chênes). Après les quelques averses d’hier soir et de la nuit, il fait très beau, presque un peu frais ce matin.
Nous délaissons rapidement le bois de chênes pour grimper à travers une belle forêt de conifères jusqu’au pied des châteaux, situés sur un plateau à 535 mètres d’altitude.
On y trouve en réalité les restes de trois châteaux : le Rathsamhausen (le plus imposant, à l’ouest du site), le Lutzelbourg (à l’est) et, entre les deux, subsistent les soubassements du château initial, le vieux Lutzelbourg, comme l’indique le panneau d’information à l’entrée du lieu.
L’endroit est entièrement clôturé. Il est uniquement accessible pendant le temps de présence des bénévoles de l’association des Amis des Châteaux d’Ottrott (le mardi matin et le samedi toute la journée). Un lundi, nous nous contentons d’observer les ruines de loin.
Château de Rathsamhausen
A ce stade nous devons en revanche prendre une première décision : soit retourner au point de départ, soit poursuivre. Il est 10 heures. Nous jugeons que nous pouvons agrandir notre tour, attirés par la proximité d’un autre château moins d’un kilomètre plus loin. En suivant le balisage « chevalet bleu », nous passons en effet devant le château du Koepfel (= petite tête), complètement en ruines, dont il ne reste plus qu’un mur.
En chemin, nous en profitons pour nous intéresser à quelques détails botaniques.
Solidage géant
Champignon
Campanules
En poursuivant sur notre lancée, toujours avec le même balisage, nous arrivons un peu plus loin à un carrefour où nous avons un nouveau choix à faire : soit redescendre vers la vallée, soit nous laisser tenter par une extension supplémentaire vers le château du Hagelschloss (alt. 588 m). Curieux, nous ne résistons pas à cette nouvelle petite rallonge.
Finalement, nous sommes un peu déçus car, en guise de château, là non plus, il ne reste pas grand-chose de cette forteresse datant probablement de la fin du XIIe siècle. Il faut chercher des traces de l’édifice sous la mousse et entre les arbres, notamment cette remarquable arche de soutien.
Et maintenant ? Le château du Dreistein est indiqué non loin, mais cette fois nous déclinons. Il est 11 heures, c’est le moment d’envisager de boucler notre parcours.
De retour au carrefour précédent, nous descendons dans la vallée par l’Hagelthal.
Au lieu-dit Vorbruck (= avant-pont), nous retrouvons la route départementale D426 ainsi que la rivière l’Ehn que nous traversons sur un pont. En longeant la berge amont, nous entrons dans le village de Klingenthal par l’ouest et reconnaissons au passage le gîte dans lequel nous avions logé en 2017. Juste avant le centre du bourg, un nouveau pont nous permet de retraverser l’Ehn et de retrouver le parking de départ. Il est un peu plus de midi et cette randonnée bien plus longue que prévu (env. 10 kilomètres, 3 heures, D+ 280 m) a stimulé notre appétit. Encore faut-il trouver un restaurant ouvert un lundi.
Notre parcours est en pointillés bleus
Nous avons de la chance. Attirés par un panneau publicitaire, nous tombons à Klingenthal sur le restaurant « A l’étoile », une belle surprise à la fois pour son cadre, sa terrasse ombragée au calme, et sa cuisine traditionnelle revisitée. Hervé se laisse tenter par une truite « au bleu » et son beurre aux amandes. N’allez pas croire que « le bleu » désigne un fromage. Ici, il s’agit du mode de cuisson. D’abord la truite est locale et sort tout droit du vivier du restaurant. Elle est alors immédiatement cuite dans un court-bouillon au vinaigre, vin blanc et légumes, ce qui va donner au poisson sa couleur bleutée. Original !
Après cette pause bien agréable, il ne nous reste plus qu’à faire le plein de courses afin d’avoir réfrigérateur et placards bien remplis pour l’arrivée des jeunes en milieu d’après-midi.
La soirée sera comme prévu marquée par la joie des retrouvailles, le plaisir d’être ensemble et, tout particulièrement pour nous grands-parents, l’émerveillement devant les progrès de notre petite-fille. Voilà qu’elle commence à nous nommer « papi, mamie ». De quoi véritablement nous faire fondre ! 😊