J3 : Mardi 6 août 2024
Nous ne sommes pas très matinaux aujourd’hui, c’est toujours plus long de faire bouger quatre personnes et un bébé que seulement deux. 😉 Mais heureusement le point de départ de notre randonnée se trouve à moins de dix minutes en voiture, dans le même secteur que le sentier des Géants du Nideck que nous avons parcouru dimanche. D’ailleurs nous aurons l’occasion d’évoquer à nouveau la fameuse légende locale au cours de notre balade.
En attendant, nous visons en premier lieu la cascade du Nideck. Depuis le parking sur la RD 218, nous empruntons le GR53 serpentant le long d’un ruisseau afin de nous hisser progressivement jusqu’au pied de la chute. L’eau jaillit d’une brèche dans une large paroi de porphyre d’une hauteur de 25 mètres résultant d’anciennes éruptions volcaniques.
Après avoir admiré la cascade d’en bas, nous poursuivons notre ascension sur un sentier en zigzags suivi d’un escalier pour atteindre un point de vue dominant la cataracte. Après avoir tourné le dos au belvédère, nous traversons peu après le ruisseau sur un petit pont de bois avec, comme objectif, de rejoindre l’un des châteaux du Nideck, perché sur la rive opposée.
En réalité, la place forte était divisée en deux châteaux avec d’abord le château bas (devant lequel nous sommes arrêtés) qui date du milieu du XIIIe siècle et qui abritait le logis du seigneur.
C’est ici qu’un indice nous rappelle la légende des géants du Nideck. En effet, la porte en plein cintre, datant du XIXe siècle, desservant le donjon devant lequel nous nous trouvons, est surmontée d’une plaque commémorative à la gloire d’Adalbert von Chamisso. Cet écrivain romantique franco-allemand (1781 – 1838) a composé le poème « Das Riesenfraülein » (= la fille du géant) en s’inspirant des frères Grimm qui avaient eux aussi popularisé la fameuse légende dès 1816 après l’un de leurs passages en Alsace.
Château (bas) du Nideck
Cherchez la plaque en l'honneur du poète !
Dans la forêt au-dessus de nos têtes se trouve le château haut, plus jeune d’un siècle mais dans un état de ruines plus avancé que le précédent. C’est pourquoi, nous jugeons le déplacement inutile. Après une petite pause, nous préférons revenir sur nos pas jusqu’au belvédère. Pour retourner au parking, nous empruntons à partir de là le sentier du Hirschfels (= rocher du cerf), quasi parallèle au GR53. Ce parcours en corniche nous livre une magnifique vue sur le versant opposé où une rangée de falaises joliment ciselées offre un appui de choix à une belle forêt de feuillus et de conifères.
Sur le tronc d’un arbre, un détail curieux nous saute aux yeux. Serait-ce la marque du bras et de la main de la fille du Géant ? 😉Qui sait ?
Le bras et la main de la fille des Géants ?
Pour conclure, convoquons le poète Von Chamisso :
« Les hauteurs où jadis s'élevait le château fort des géants sont à présent désertes. Le château lui-même n'est plus qu'une ruine. Tu as beau te renseigner : tu n'y trouves plus de géants ».
Les lieux continuent cependant à offrir un prétexte pour une jolie promenade et l’occasion de poursuivre la transmission de cette belle légende locale. Pour le moment, D. est encore trop petite pour que je la lui conte, mais je suis sûre que, dans quelques années, les histoires de géants ne lui déplairont pas.
Cette légende du Nideck a été le sujet d'un des vitraux de la verrière (aujourd'hui disparue car démolie lors des les bombardements de 1944) d'un lycée strasbourgeois. Preuve de sa grande popularité en Alsace et outre-Rhin ! 🤩
C'est par cette belle évocation que se termine ce parcours d'environ 4 kilomètres. Durée : 1 heure et demie. Dénivelé : 220 mètres.
Notre parcours est en pointillés bleus
Cette randonnée plutôt courte nous laisse le temps d’envisager une nouvelle petite sortie dans l’après-midi, après avoir évacué toutes les tâches liées à la présence d’une enfant en bas âge : déjeuner, sieste et goûter.
Pour cette seconde balade, nous avons juste à franchir la porte de notre gîte pour nous retrouver en pleine campagne et improviser un joli tour entre haies et bosquets, entre prés et champs piquetés d’innombrables ballots de paille comme autant de colis attendant d’être ramassés.
A la lisière de la forêt, nous tombons sur des buissons de ronces, abondamment garnis de mûres sauvages, de quoi régaler les gourmands que nous sommes et tout particulièrement la petite D. qui, grâce à cet épisode, a ajouté une nouvelle saveur à son répertoire de goûts et un nouveau mot à son vocabulaire. « Mû… mû… » n’arrête-elle pas de réclamer ! 😋
La journée se termine sur la terrasse de notre gîte où nous profitons d’une douce chaleur pour trinquer au bon déroulement de notre séjour. 😊