Les copépodes sont de très petits crustacés qui mesurent entre 0,4 et 3 mm. Il en existerait 14 000 espèces dont 2800 seraient adaptés à l’eau douce. On en retrouverait aussi dans le sol à des densités allant jusqu’à 100 000 individus/m2. Leur couleur varie de transparent à gris pâle ou brun. Ils peuvent contenir des pigments qui leur donnent une couleur rouge-orangé. Ces pigments rouge serviraient de protection contre les rayons U.V. mais augmentent le risque de prédation lorsqu'ils sont trop colorés.
La plupart des copépodes sont omnivores et se nourrissent de détritus, de pollen, de phytoplancton, d’autres invertébrés et même de larve de poisson.
Dans certains lacs, les copépodes forment 96% du zooplancton. Ils ont un rôle majeur à jouer dans l’écosystème. Ils sont un maillon important de la chaîne alimentaire en étant une source importante de nourriture pour les invertébrés et les vertébrés dont les poissons. Comme prédateur, ils contrôlent les populations de phyto et de zooplancton.
Il existe trois groupes importants de copépodes dans nos lacs : les calanoides, les cyclopoides et les harpacticoides.
L'ordre des cyclopoides
Quelques espèces de cyclopoides sont planctoniques alors que la majorité sont benthiques. Les cyclopoides sont omnivores mais sélectifs. Ils peuvent attraper des proies plus grosses que les autre copépodes. Leur régime alimentaire se compose d’algues, de rotifères, de copépodes et d’autres crustacés, de vers (nématodes et oligochètes), de larves de chironomides, et même de larves de poissons. Comme ces copépodes peuvent se nourrir des larves de leurs prédateurs, ils ont une influence sur le contrôle de leur population. Beaucoup d’espèces de cet ordre pratiquent le cannibalisme.
L'ordre des calanoides
Les calanoides sont surtout retrouvés dans le plancton. Ce sont des crustacés pélagiques. Les calanoides sont omnivores mais sélectifs. Ils se nourrissent de proies de quelques micromètres à plus d’un mm. Leur régime alimentaire se compose d’algues, de bactéries, de ciliés, et de zooplancton. Leur nauplius et les premiers copepodites sont herbivores.
Femelle cyclopoide
Femelle harpacticoide
Reproduction
Le mâle est attiré par l'émission de phéromones par la femelle. Un mâle peut repérer une femelle à plus de 10 cm soit plus de 100 fois sa propre taille. Il s'en approche alors et la saisie au niveau de l'abdomen à l'aide de sa cinquième paire de pattes modifiée en crochets et en s'aidant parfois de ses antennes préhensiles lorsqu'il en est muni. Il peut alors déposer une sorte de sac allongé contenant le liquide séminal, le spermatophore, à proximité de l'orifice génital de la femelle.
La femelle pond des œufs qui se transformeront en adultes en l’espace de une à trois semaines. En eau froide le cycle de reproduction peut être plus long. Par contre, dans les étangs éphémères, le passage de l’oeuf à l’adulte peut se faire en 4 jours seulement.
Après l’éclosion, l’oeuf devient un nauplius, un stade larvaire. La larve (nauplius) subit 6 mues (N1-N6) et se métamorphose pour devenir un copepodite qui ressemble à l’adulte. Les copepodites subissent aussi 6 mues (C1-C6) pour devenir un adulte.
Si les conditions ne sont pas favorables, les copepodites de stade C2 entre en diapause. C’est à dire qu’il entre en dormance jusqu’à ce que les conditions soient plus favorables.
La diapause peut être causée par : une surabondance de copépodes, un changement de la photopériode, une température inadéquate, une nourriture insuffisante, une augmentation de la prédation ou d’autres conditions adverses comme l’assèchement d’une mare d’eau. Les oeufs et les copépodites en diapause sont très résistants aux températures extrêmes et à la dessiccation.
La population peut se renouveler rapidement. En fait, dans de bonnes conditions, elle peut doubler entre 2 jours et 2 semaines.
La température a un impact important sur la croissance de population de copépodes. Elle influence la croissance, la maturation des gamètes et le développement des œufs. Beaucoup d’espèces ont besoin d’une eau froide pour leur développement. Elles sont potentiellement sensibles aux changements climatiques.
Spermatophore
Nauplius
En rapport à leur grosseur, les copépodes seraient les animaux les plus rapide de la Terre. Un cyclopoide nage à une vitesse de 80 mm/s et peut atteindre 350 mm/s pour se sauver d’un prédateur.
Cyclops singularis qui mesure 2,0 mm peut faire des bonds de 10 cm ce qui représente 50 fois sa longueur. C’est comme si un homme de 6 pieds (1,83 m) faisait un bond de 300 pieds (92 m)...
Pour fuir un prédateur, un nauplius peut nager 364 fois la longueur de son corps par seconde. À cette vitesse, un humain de 1,83 m (6 pieds) pourrait courir à 666 m/s ou 2400 km/h.
Des protozoaires ciliés attachés à la carapace d'un copépode
Des algues (colacium vesiculosum) recouvrent le corps de ce copépode
Les copépodes jouent un rôle majeur dans l’écosystème. Les cyclopoides forment jusqu’à 77% de la biomasse du zooplancton alors que les calanoides peuvent représenter jusqu’à 49%. La densité dans les colonies benthiques peut atteindre 10 000 à 70 000 individus par m2.
Ils contribuent à la régénération du phosphore, au transfert d’énergie dans la chaîne alimentaire et à la régulation du zoo et du phytoplancton. Comme ce sont souvent des prédateurs sélectifs, ils peuvent inhiber la croissance et le taux de reproduction d’une espèce (chez les cladocères entre autre).
Dans les grands lacs, plusieurs espèces de calanoides se nourrissent des larves de moules zébrées.
Les plus gros copépodes (Mésocyclops et Macrocyclops) peuvent servir de lutte biologique contre les insectes nuisibles (les moustiques entre autre). Certains cyclopoides peuvent être élevés à cette fin.
Liens externe : Clé pour l'identification du zooplancton