Les sceptiques avancent également deux troubles du sommeil pour expliquer la majorité des RR4 : les hallucinations hypnagogiques et la paralysie du sommeil.

7.1. Les hallucinations hypnagogiques

Les hallucinations hypnagogiques sont des perceptions sensorielles erronées qui apparaissent durant la phase d’endormissement.

Le dormeur se trouve alors dans un état que l’on qualifie d’hypnagogique. C’est-à-dire qu’il n’est pas encore endormi, mais que sa conscience est tout de même altérée et particulièrement sensible à la suggestion.

Le moindre bruit suspect peut lui donner l’impression que des voleurs sont présents. La peur panique qui s’ensuit peut produire des hallucinations visuelles, comme des ombres dans la pièce ou sensorielles, comme l’impression d’être touché.

Ainsi, certains peuvent avoir l’impression d’entendre des voix, de la musique ; de voir apparaître des insectes ou des monstres ; de sentir leur corps flotter dans les airs ou d’être touché.

7.2. Les paralysies du sommeil

Les paralysies du sommeil sont tout aussi effrayantes.

Alors que le corps est totalement endormi et désynchronisé du cerveau, le dormeur se réveil brutalement. Il retrouve une activité consciente, alors que son corps et son cerveau restent en sommeil paradoxal. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et a l’impression d’être paralysé.

Son système nerveux central libère une dose massive d’adrénaline, afin de rétablir une pression artériel qui correspond à l’état d’éveil. Les contractions soudaines du cœur donnent à la victime l’impression qu’un poids vient écraser sa poitrine. L’adrénaline, qui est l’hormone sécrétée en cas de danger ou de peur, augmente le sentiment d’urgence, d’anxiété et de mort imminente.

Le cerveau, qui poursuit son activité onirique, tente d’interpréter au plus vite la situation, afin de trouver une réponse appropriée. Il organise ses perceptions anormales en un scénario plus ou moins cohérent.

Réveillé en pleine nuit en train d’étouffer, totalement paralysé, il interprète spontanément l’expérience comme l’agression d’une force surnaturelle et comble les manques par des hallucinations effrayantes.

Le cerveau projette des éléments explicatifs sous la forme d’hallucinations. Elles dépendent donc des croyances de l’individu. Suivant les cas, surgiront des djins, des incubes, des poltergeist, des monstres ou des extraterrestres. Il est même possible d'orienter volontairement ces hallucination pour leur donner un caractère positif.

7.3. Conclusion

Ces troubles du sommeil peuvent parfaitement expliquer la plupart des témoignages d’enlèvements qui se déroulent dans la chambre à coucher. Les séances d’hypnose viennent par après consolider les premières intuitions et renforcer la conviction d’un enlèvement extraterrestre.

C’est à cette conclusion que parviennent McNally et ses collègues au terme de leur étude.

Il ne peut en être autrement, puisqu’on sait depuis les années 90 que la mémoire est malléable et influençable. Il est impossible d’excaver des souvenirs intacts, enfuis depuis de nombreuses années !

Nos souvenirs sont falsifiables et peuvent même se modifier en fonction de nos attentes pour former de « faux souvenirs ». Il ne s’agit pas de mensonges à proprement parler, puisque la personne n’a pas l’intention de tromper et ignore que ses souvenirs sont falsifiés.

C’est pour quoi Elizabeth Loftus, psychologue et spécialiste de la mémoire, affirme que la sincérité du témoin ne prouve en rien la véracité de son témoignage.