Expliquer les "souvenirs" d'enlèvements extraterrestres et de vies antérieures

Une approche expérimentale de psychopathologie

Richard J. McNally, Ph.D.

Harvard University

Journal of Experimental Psychopathology (in press)

Traduction française réalisée à partir de ce

Abstract

Dans cet article, je décris comment mes collègues, mes étudiants et moi avons utilisé les méthodes de la psychopathologie expérimentale pour expliquer pourquoi des personnes apparemment sincères et non psychotiques prétendent avoir des souvenirs d'enlèvement par des extraterrestres ou des souvenirs de vies antérieures.

Notre groupe a utilisé des méthodes expérimentales de la psychologie cognitive et de la psychophysiologie, les complétant avec des entretiens cliniques et des tests psychométriques, pour élucider la psychologie de ces deux groupes. Nos données portent sur les motivations quasi-spirituelles pour lesquelles certaines personnes embrassent l'identité d'un enlevé ou d'une personne consciente de ses vies antérieures.

MOTS CLÉS : faux souvenirs, paradigme DRM, enlèvement extraterrestre, vies antérieures.


Pourquoi des personnes apparemment sincères et non psychotiques rapportent-elles des souvenirs d'enlèvement par des extraterrestres ou des souvenirs de vies antérieures ? Curieux à l’égare de cette problématique, mon groupe de recherche l'a étudiée en lui appliquant les méthodes de psychopathologie expérimentale. Le but de cet article est de rendre compte de la façon dont nous avons fini par étudier ces étranges sujets dans le laboratoire, et pour résumer ce que nous avons appris à propos de ces deux « syndromes de faux-souvenirs ».


Origine dans les "souvenirs de guerre"

Mes collègues, mes étudiants et moi avions dirigé des études expérimentales de psychopathologie sur les anciens combattants atteints d'un Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) pendant de nombreuses années (e.g., McNally et al., 1987). Cependant, l'un de mes doctorants, Lisa Shin, tenait à élargir notre champ d'action des hommes dont le TSPT est apparu au combat (Shin et al., 1997) à des femmes dont le TSPT découle d'abus sexuels pendant l'enfance (CSA, Childhood Sexual Abuse). Spécialisée en neuro-imagerie, Lisa était intéressée par l'étude de la fonction neuroanatomie du souvenir traumatique (Shin et al., 1999).

En tant que clinicien participant au projet, j'ai interviewé des participants potentiels pour identifier ceux qui présentaient un TSPT. Au cours d'une dizaine de jours, j'ai évalué trois femmes qui ont répondu à notre annonce, mais qui disaient n'avoir aucun souvenir d’abus. J'ai d'abord pensé qu'elles n'avaient pas compris notre annonce, mais ce n'était pas le cas. Je leur ai demandé aussi poliment que possible : "Comment se fait-il que vous avez répondu à notre annonce, alors que vous ne vous souvenez d'aucun abus ?" Dans leurs réponses, elles ont expliqué qu'elles souffraient de symptômes divers et apparemment inexplicables, tels que des cauchemars, un sentiment de malaise à proximité d'un proche, des sautes d'humeur et des problèmes sexuels. Elles en ont conclu que leurs difficultés devaient provenir de souvenirs refoulés d'abus sexuels durant leur enfance. Manquant de souvenirs autobiographiques concernant les abus, elles n'ont pas pu participer à l'étude de neuro-imagerie. Ces entretiens m'ont cependant suscité l'envie de poursuivre des études en laboratoire sur les personnes qui rapportent des souvenirs refoulés de CSA.

Les "souvenirs de guerre" (Crews, 1995) faisaient rage à l'époque, en particulier dans la région de Boston où de nombreux "combattants" vivaient. Pourtant, les recherches en psychologie expérimentale cognitive étaient inexistantes concernant les personnes qui rapportent des souvenirs réprimés et retrouvés de CSA, pour autant que je sache. En conséquence, j'ai rapporté les trois cas de mémoire refoulée à mon collègue de psychologie cognitive, Daniel Schacter. J'ai suggéré de recruter des participants similaires dans la communauté et de les étudier au labo. Dan était heureux de collaborer, même s'il se demandait si nous pourrions en trouver suffisamment. Il pensait que la série de cas que j'avais interviewés pouvait être dû au hasard.

Il s'est avéré que nous n'avons eu aucune difficulté pour trouver des candidats. Mon doctorante, Susan Clancy, et mon collègue de la Harvard Medical School, le psychiatre Roger Pitman, nous ont rejoint Dan et moi lors du lancement de notre première série d’études. Notre groupe a initié des expériences en vue de tester nos hypothèses concernant des mécanismes qui devraient être actifs si des personnes parviennent à inhiber le rappel de souvenirs de CSA ou à créer de faux-souvenirs de CSA. (Pour les analyses, voir McNally, 2003, p. 260-274 ; McNally, in press).

Dans l'une de nos études, nous avons constaté que les femmes qui ont retrouvé des souvenirs de CSA présentaient une plus grande propension à développer de faux-souvenirs lors d'une tâche en laboratoire comparativement aux femmes qui ont déclaré n'avoir jamais oublié leurs abus (Clancy, Schacter, McNally et Pitman, 2000). Les résultats de cette expérience étaient compatible avec l'idée que les sujet à la mémoire retrouvée peuvent être plus enclins à former de faux-souvenirs à l'extérieur du laboratoire, y compris des souvenirs d'abus. Mais un saut inférentiel aussi audacieux était injustifié. En effet, nous ne savions pas combien de ces participants (s'il y en avait) avaient formé de faux souvenirs, ni combien se rappelaient de véritables épisodes d'abus ; ce qui ne m'est pas venu à l’esprit avant de nombreuses années. Comme nous l'avons appris plus tard (Clancy & McNally, 2005/2006), il n'est pas nécessaire de faire appel à la notion empiriquement indéfendable de répression des souvenirs traumatiques (McNally, 2004, 2007; Piper, Pope, & Borowiecki, 2000) pour réaliser que les processus d'oubli normaux peuvent expliquer pourquoi certaines victimes d'abus ne pensent plus à leur abus durant de nombreuses années, et s'en souviennent plus tard.



Comment je me suis devenu un spécialiste des "enlevés"

Initialement, Susan et moi avions envisagé de recruter des participants qui prétendaient avoir subi des abus au cours de rituels sataniques comme un moyen d'étudier la propension à développer de faux-souvenirs chez ces participants, dont les souvenirs étaient très certainement faux. Cependant, nous avons rapidement changé de cap après avoir reçu une invitation à participer à un week-end conférence à la Harvard Divinity School sur les "expériences anormales". John Mack, un éminent psychiatre de la Harvard Medical School et gagnant d'un prix Pulitzer, était le conférencier. Je faisais partie de la vingtaine d'universitaires qu'il avait invités. La conférence n'était pas ouverte au public et les médias n'en étaient pas informés.

Plusieurs années avant la conférence, John avait été trainé dans la poussière par notre école de médecine après avoir publié son best-seller, Abduction: Human Encounters with Aliens (Mack, 1994). Inquiet du fait qu'il a pu favoriser par inadvertance la formation de faux-souvenirs d'enlèvements extraterrestres lors de sessions d'hypnose avec les participants de sa recherche, l'école de médecine a lancé des investigations sur son travail. La nouvelle de l'enquête a en quelque sorte fuité dans la presse, et les médias se sont bien amusés aux frais d'Harvard. Un titre du Boston Herald disait : "E.T., téléphone Harvard."

Le comité d'enquête l'a exhorté à abandonner les sessions d'hypnose régressive et de solliciter la collaboration d’autres chercheurs. En récompense, John a obtenu une subvention de la Fetzer Foundation pour animer une conférence sur les "expériences anormales" - son nom de code pour les enlèvements extraterrestres.

Quand je suis arrivé à la conférence, j'ai été surpris de la diversité des disciplines représentées. Dans mon esprit, le "problème des enlèvements extraterrestres" tombait carrément dans le domaine de la psychologie (ou de la psychiatrie). Pourtant, des représentants de l'astronomie et de la physique étaient présents, ainsi qu'un prêtre grec orthodoxe, un historien des sciences, un anthropologue qui a étudié les expériences mystiques et un psychologue qui a étudié la communication entre différentes espèces de primates. Ce psychologue devina ironiquement que John devait l'avoir invité pour expliquer comment les extraterrestres parviennent à communiquer avec les enlevées. (Un des "enlevés" qui a participé à mes recherches m'a dit plus tard la réponse : par télépathie)

Un panel de plusieurs "abductés" (c.-à-d. des enlevés par des extraterrestres) ont participé, racontant leurs remarquables histoires d'enlèvement, y compris des récits d'enlèvement à travers les murs de la chambre, d'élévation à l'intérieur d'un vaisseau spatial pour des expériences d'hybridation et d'autres expériences médicales. Ils étaient brillants, compréhensibles, agréables, et apparemment sains d'esprit. Comme l'objectif nominal de la conférence était de stimuler la recherche sur les "expériences anormales", j'ai annoncé que j'étais intéressé d'évaluer en laboratoire si les "enlevés" présentent la signature psychophysiologique d'un TSPT lors du rappel de leur terrifiante rencontre avec des extraterrestres. Les enlevés étaient ouverts à l'idée, et la semaine suivante, j'ai dit à Susan que nous devrions oublier les "victimes d'abus lors de rituels sataniques" et de plutôt étudier les enlevés par des extraterrestres. L'accueil positif que j'ai reçu par les "abductés" m'a convaincu que c'était la voie à suivre. Susan et moi avons ensuite obtenu un financement pour soutenir notre recherche expérimentale sur les enlevées.

Avant la conférence, John m'avait demandé d'accorder un entretien au PEER (Programme for Extraordinary Experience Research), son centre de recherche qui se trouvait à quelques pâtés de maisons de mon bureau au Département de psychologie. J'ai parlé de nos recherches sur la mémoire des victimes de CSA et j'ai exprimé mon intérêt à l'égard des "enlevés". Il m'a demandé comment je recruterais mes participants, et je lui ai dit que je publierai une annonce dans le journal. Il m'a prévenu que je serais incapable d'identifier les vrais abductés de cette manière. Inquiet, je lui ai demandé ce qu'il entendait par "vrais abductés". Il a répondu que je n'arriverai pas à empêcher des farceurs de contacter mon laboratoire.

Il avait raison. Après avoir diffusé notre annonce dans le Boston Globe, qui demandait aux lecteurs : "Avez-vous été enlevé par des extraterrestres ?", nous avons eu une rafale de messages sur le répondeur du laboratoire. Un homme nous laissait un message presque toutes les nuits pendant environ deux semaines, de lui qui faisait des bruits étranges ("Eeek, onk, blip, bleep") et qui correspondaient, selon lui, à une langue extraterrestre. Dans un autre message, une personne a calmement décliné son identité. "Bob Smith", mon pseudonyme pour lui, disait qu'il était un abducté et qu'il voulait en savoir plus sur la recherche, car il était intéressé d'y participer. Il vendait des voitures chez un concessionnaire de Boston, et il nous a demandé de lui téléphoner au travail. Lorsque Susan lui a téléphoné, lui expliquant qu'elle répondait à son message téléphonique dans lequel il exprimait son intérêt pour participer à nos recherches sur les enlèvements extraterrestres, il a répondu, " Quoi ?! Enlèvement extraterrestre ?! " Susan a entendu ses collègues commerciaux rire à l'autre bout de la ligne quand le vrai "Bob Smith" a raccroché le téléphone.

Malgré ces débuts peu prometteurs, nous avons réussi à recruter suffisamment de "vrais" abductés pour compléter nos recherches. Autrement dit, mes collègues et moi étions convaincus de la sincérité de nos participants, et convaincus qu'aucun farceur ne se trouvait dans notre étude. Bien que nous ayons payé un modeste honoraire à nos participants, la participation à nos recherches a nécessité plusieurs sessions comprenant des entretiens détaillés d'enlèvement, complétés par des questionnaires, des tests de mémoire en laboratoire, des entretiens psychiatriques et une évaluation psychophysiologique après avoir fourni des récits détaillés de souvenirs neutres, positifs, stressants, et des souvenirs d'enlèvement (voir ci-dessous). Le temps et les efforts ont permis de garantir que seuls les "enlevés" motivés et (probablement) sincères participaient à nos protocoles.

Cependant, une personne inscrite à notre recherche sur les vies antérieures a rapidement admis qu'elle n'était pas une "vraie" past lifer. Apparemment stressée (ou ennuyée) en essayant de maintenir la supercherie pendant son entretien préliminaire détaillé, elle a avoué qu'elle simulait.



Nos études sur les personnes enlevées par des extraterrestres

Notre première publication sur les abductés découle directement de notre précédente étude sur les victimes de CSA (Clancy et al., 2000). Nous avons recruté trois groupes (Clancy, McNally, Schacter, Lenzenweger et Pitman, 2002). Un groupe comprenait des adultes qui rapportent des "souvenirs" d'enlèvements extraterrestres, alors que le deuxième groupe rapportait une histoire d'enlèvement par des extraterrestres sans souvenirs autobiographiques de l'expérience. Ces participants ont déduit leurs enlèvements à partir de divers indicateurs tels que des marques mystérieuses sur le corps, des attaques de panique déclenchées par le personnage du film E.T., et une passion inexplicable pour la science-fiction. Quand Susan leur a demandé ce qui est arrivé à leurs souvenirs, ils ont conjecturé que les extraterrestres avaient zappé les souvenirs de leur cerveau ou que l’enlèvement s’était produit dans "une autre dimension". Le troisième groupe (groupe témoin) comprenait des participants qui ont affirmé n'avoir jamais été kidnappé par des extraterrestres.

Comme dans notre étude sur les CSA (Clancy et al., 2000), nous avons utilisé une variante du paradigme Deese/Roediger/McDermott (DRM) pour tester la propension aux faux-souvenirs chez nos abductés (Deese, 1959 ; Roediger et McDermott, 1995). Nous avons demandé aux participants d'écouter une série de listes contenant 15 mots. Chaque liste convergeaient vers un thème représenté par un mot-leurre critique que les participants n'ont jamais entendu. Par exemple, la liste pouvait contenir des mots tels que sucre et bonbons avec le leurre critique "doux". Lorsque nous avons demandé aux participants de rappeler tous les mots d'une liste, nous avons vérifié s'ils se souviendraient à tort d'avoir entendu le mot-leurre induit. À la fin de l'expérience, nous leur avons fait lire une liste de mots contenant ceux qu'ils avaient entendu, des mots distracteurs qui n'ont rien à voir, et les mots induits. Nous leur avons demandé d'encercler tous les mots qu'ils pensent avoir entendu.

Conformément à notre hypothèse, nous avons constaté que les deux groupes de personnes enlevées avaient des taux de faux-souvenirs et de faux-rappels environ deux fois plus élevée que le groupe témoin de participants qui ont affirmé n'avoir jamais été kidnappé par des extraterrestres. Le meilleur prédicteur de faux-souvenirs était le score au questionnaire d'absorption Tellegen et Atkinson (1974) - une mesure liée à une imagination vive et à une vie fantastique riche.

Parmi nos participants qui ont rapporté des "souvenirs" réels d'enlèvement, la plupart ont également participé à notre étude d'imagerie sur la psychophysiologie des souvenirs d'abduction (McNally et al., 2004). Dans cette expérience, nous avons testé si les personnes enlevées présentent la signature psychophysiologique caractéristique des patients atteints de TSPT qui entendent en laboratoire des comptes-rendus enregistrés sur bande audio de leurs expériences traumatiques (Orr, Metzger et Pitman, 2002). Suivant les procédures élaborées par le groupe de Peter Lang (Lang, Levin, Miller & Kozak, 1983) et adapté par mes collègues Roger Pitman et le psychophysiologiste, Scott Orr, nous avons d'abord demandé à 10 personnes "enlevées" de fournir des récits de leurs deux rencontres les plus terrifiantes avec les extraterrestres. Nous leur avons également demandé de fournir des descriptions écrites de leur expérience la plus stressante sans rapport avec l'enlèvement (par exemple, un accident), leur expérience la plus positive (par exemple, la naissance d'un enfant) et une expérience neutre (par exemple, tondre la pelouse). Pour chacun de ces cinq scripts, nous leur avons fait lire une liste de réactions physiologiques (p.ex., transpiration, battements cœur) qu'ils se rappelaient avoir vécu pendant les événements décrit dans les récits. J'ai ensuite écrit des récits de 30 secondes à la deuxième personne, au présent, qui contenait l'essence de chacun des événements. Scott Orr a enregistré chaque récit d'une voix neutre, en s'assurant que chacun avait une durée de 30 secondes. Il a parfois fallut à Scott plusieurs essais pour enregistrer ces récits correctement. Il éclatait parfois de rire tout en essayant d'enregistrer ces histoires avec la solennité nécessaire.

Voici un récit typique de rencontre extraterrestre basé sur un "souvenir" récupérée par hypnose :

Tu es sur le vaisseau, marchant dans un couloir avec un extraterrestre. Tu entres dans une pièce et vois un groupe d'enfants hybrides qui jouent. Ils sont à moitié extraterrestres et à moitié humains. En entrant dans une autre pièce, tu vois un groupe d'extraterrestres et d'humains debout en cercle autour d'une table. Tout à coup tu te rends compte que tu dois faire l'amour avec cette femme extraterrestre, juste là, devant tout le monde. Ton cœur commence à battre plus vite et tes mains deviennent humides et moites. Ton visage est rouge et tu te sentes échaudé. Tu détestes ça. Tu détestes avoir des relations sexuelles avec cet extraterrestre gluant et inhumain. Mais tu n'as pas le choix. Tu es allongé nu sur la table et elle te monte. Tu te sens ton estomac se retourner.

Notre groupe témoin comprenait 12 personnes (dont sept femmes) qui ont nié avoir un vécu personnel d'enlèvement extraterrestre. Nous avons "couplé" chacun d'eux à un "enlevé" afin qu'ils entendent l'enregistrement sonore neutre, positif, stressant et les scripts d'enlèvement. Nous avons ainsi contrôlé la possibilité que quiconque à l'écoute de ces histoires folles de rencontres extraterrestres pourraient y réagir psycho-physiologiquement.

Nous avons effectué des analyses de contraste ciblées, en testant l'hypothèse selon laquelle les abductés feraient preuve d'une plus grande réactivité aux scripts traumatiques (enlèvement et stressant) qu'aux scripts non-traumatiques (positifs et neutres), par rapport au groupe témoin. Les données ont confirmé cette hypothèse pour toutes les trois mesures de la réactivité physiologique : fréquence cardiaque, conductance cutanée et activité électromyographique dans le muscle frontal latéral gauche, signifiant une tension musculaire faciale. Par conséquent, incités par leurs scripts enregistrés sur bande sonore, le rappel de souvenir de rencontres extraterrestres ont produit des réactions statistiquement indiscernables du rappel de souvenirs extrêmement stressants. En fait, la réactivité aux scripts d'enlèvement était au moins aussi grande que la réactivité de vétérans du Vietnam avec un Trouble de Stress Post-Traumatique chronique quand ils écoutaient les scripts de leur guerre - événements traumatiques connexes (Keane et al., 1998). Nos participants "contrôle" présentaient très peu de réactivité psychophysiologie à l'écoute des scripts d'enlèvement (ou stressant). Après avoir terminé l'expérience, certains d'entre eux haussèrent les épaules en disant : "Hmmmm, c'était bizarre."

Natasha Lasko a réalisé les entretiens psychiatriques pour les deux groupes de participants. Parmi les 10 personnes "enlevées", elle a diagnostiqué chez chacun les troubles suivants : trouble panique, trouble anxieux dû à la dépendance à l'alcool, phobie spécifique des insectes, trouble bipolaire NOS (Not Otherwise Specified) et un TSPT sous le seuil. Quant aux troubles passés, elle a diagnostiqué deux cas de dépression majeure, un cas d'abus d'alcool, un cas de dépendance au cannabis, et trois cas de TSPT sous le seuil. Chaque cas de TSPT léger était associé à des souvenirs retrouvés d'enlèvement extraterrestre. Parmi les participants "contrôle", elle n'a diagnostiqué aucun trouble actuel et un cas de dépression majeure antérieure.

Les données psychométriques ont également confirmé la santé mentale des "enlevés". Par exemple, leur score moyen sur le Beck Depression Inventory II (Beck & Steer, 1987) était de 3,6 et leur score moyen pour le Trait Anxiety Inventory (Spielberger, Gorsuch, Lushene, Vagg et Jacobs, 1983) était de 36,1. En revanche, les abductés ont obtenu un score significativement plus élevé (ps < .039 - .001) que le groupe contrôle sur le Dissociative Experiences Scale (Bernstein et Putnam, 1986 ; 8.4 contre 3.3), pour le Magical Ideation Scale (Eckblad & Chapman, 1983 ; 9.2 contre 2,9) et l'Absorption Scale (Tellegen et Atkinson, 1974 ; 21,6 contre 9,6). En d'autres termes, les personnes "enlevées" n'étaient ni déprimés ni anxieuses, mais elles ont signalé des altérations de la conscience anormales, une croyance en des modes de causalité non-conventionnels, et présentaient une imagination vive et une vie fantasmagorique riche.



Une recette pour abducté

En plus de nos travaux en laboratoire et psychométriques, Susan Clancy et moi avons mené des entretiens approfondis avec le enlevés. Elle a ensuite développé ce matériel dans un livre (Clancy, 2005). Pris ensemble, nos résultats suggèrent les ingrédients d'une recette pour obtenir un "enlevé". Plus ces éléments sont présents, plus il est probable que quelqu'un développera des "souvenirs" d'enlèvement extraterrestre.

Tout d'abord, quiconque envisage la possibilité que les extraterrestres attrapent régulièrement des terriens dans leurs vaisseaux spatiaux, les sondent médicalement, et extraient leurs ovules et spermatozoïdes pour la création d'hybrides a tendance à avoir des idées inhabituelles. En effet, nos abductés obtiennent un score élevé sur l'échelle de pensée magique, et la plupart approuvent des idées de type "New-Age" telles que la croyance en la prédiction du futures / les cartes du tarot (70%), l'astrologie (60%), les fantômes (70%) et les thérapies de guérison bioénergétiques (70%) et les remèdes alternatifs / à base de plantes (80%). En revanche, les taux d'approbation pour ces idées de notre groupe contrôlen étaient : la croyance en la prédiction du futures / les cartes de tarot (8%), l'astrologie (25%), les fantômes (42%) et les thérapies de guérison bioénergétiques (17%) et les remèdes alternatifs / à base de plantes (58%).

Deuxièmement, lorsque j'ai demandé à nos participants comment leurs rencontres avec les extraterrestres ont débuté, ils ont décrit ce qui semble être des épisodes isolés de paralysie du sommeil accompagnés d'hallucinations hypnopompiques (« au réveil ») (Hufford, 1982 ; McNally et Clancy, 2005a). Les participants ont mentionné un réveil un peu avant l'aube, essayant de se retourner dans leur lit, et remarquant soudain qu'ils sont totalement incapables de bouger. Terrifiés par leur paralysie soudaine, ils ont vite commencé à ressentir de l'électricité courir à travers leurs corps, voir des lumières clignotantes, entendre des bourdonnements et entrevoir la présence d'un intrus extraterrestre dans la semi-obscurité de leurs chambres. Certains ont ressenti la sensation de léviter hors de leur lit. Nos participants ont spontanément mentionné ces expériences en racontant leur histoire de rencontres extraterrestres.

Les épisodes isolés de paralysie du sommeil sont des "hoquets" non-pathologiques qui surviennent dans l'architecture du "mouvement oculaire rapide" (REM, Rapid Eye Movement), l'étape du sommeil durant laquelle nous faisons la plupart de nos rêves (Hobson, 1995). Pendant le REM, nous faisons l'expérience d'une paralysie entière du corps (sauf pour nos yeux), et sommes donc incapables de jouer, de mimer nos rêves et de nous blesser. Pourtant beaucoup d'individus subissent parfois une désynchronisation dans l'architecture du REM où ils émergent du rêve tout en restant paralysés. Les hallucinations dont ils font l'expérience sont des intrusions de l'imagerie REM persistante durant le réveil. La plupart des épisodes disparaissent au bout d'une minute. Comme la plupart des gens ne connaissent pas les mécanismes médiatisant le phénomène, ils vivent la terreur. Bien que certains supposent qu'ils ont dû rêver, bien qu'ils soient éveillé pendant l'épisode, d'autres interprètent les figures hallucinées comme étant des fantômes, des anges et des démons ainsi que des extraterrestres (Hinton, Pich, Chhean, Pollack et McNally, 2005 ; Hufford, 1982 ; McNally et Clancy, 2005b). Bien que nous n'ayons pas étudié nos participants dans un laboratoire du sommeil, leurs descriptions de leurs premières rencontres extraterrestres correspondent à la description de paralysie du sommeil isolée accompagnée d'hallucinations hypnopompiques. En effet, les épisodes de paralysie du sommeil sont difficiles à capturer en laboratoire car ils sont peu fréquents et imprévisibles.

Troisièmement, après avoir connu des épisodes de paralysie du sommeil, 80% de nos abductés ont subi des séances d'hypnose régressive durant lesquelles des professionnels de la santé mentale spécialisés dans les enlèvements extraterrestres les ont aidés à se "souvenir" de ce qui s'est passé après leur épisode de paralysie du sommeil. Utilisant souvent des questions suggestives, ils ont stimulé l'imagination vive de nos participants, les "aidant" à se "rappeler" leurs souvenirs refoulés de reproduction hybride, d'examens médicaux à bord de vaisseaux spatiaux, et ainsi de suite. Au moins parmi nos participants, des "souvenirs" vifs de rencontres extraterrestres ont émergés après des épisodes de paralysie du sommeil.

Quatrièmement, des scores élevés d'absorption, une forte propension à la fantaisie, à une imagination vive et à l'hypnotisabilité sont fréquents chez les personnes enlevées (McNally et al., 2004). Nous pensons que ce type de personnes est particulièrement susceptible de récupérer des "souvenirs" intenses de rencontres extraterrestres durant les sessions d'hypnose.

Cinquièmement, la familiarité avec la littérature entourant les enlèvements extraterrestres est également importante. Des illustrations de l'extraterrestre typique sont omniprésentes dans la culture américaine, comme celles du Père Noël, et il n'est pas étonnant que des personnes enlevées dans tout le pays rapportent des types de rencontres extraterrestres globalement similaires. Comme Clancy l'a documenté (2005, pp.87-105), des récits de contacts extraterrestres ont suivi de près l'apparition des extraterrestres et leur vaisseaux spatiaux tels qu'Hollywood les a représentés tout au long des années. Les bestsellers ont fourni plus de détails sur ce à quoi doit ressembler un enlèvement extraterrestre (par exemple, Mack, 1994).

En résumé, les ingrédients pour faire un abducté comprennent :

  1. des croyances "New-Age" (par exemple, des scores élevés sur les mesures d'idéation magique),

  2. des épisodes isolés de paralysie du sommeil accompagnée d'hallucinations hypnopompiques,

  3. des sessions d'hypnose régressive,

  4. des scores élevés sur la mesure d'absorption, et

  5. la familiarité avec la culture des enlèvements extraterrestres.

Nous ne pouvons pas dire si l'un de ces ingrédients est essentiel ou si notre recette s'applique aux personnes enlevées qui n'ont pas participé à notre programme de recherche.

Nos recherches sur le phénomène des enlèvements extraterrestres ont provoqué une tempête médiatique qui a duré des années. Susan Clancy, Scott Orr, et moi avons fait de nombreuses apparitions à la télévision et à la radio, expliquant de quelle manière nos résultats expliquent comment des gens sincères et non-psychotiques pouvaient en venir à croire qu'ils étaient victimes d'enlèvements extraterrestres. La presse écrite a publié d'excellents articles sur notre travail, dont un intitulé "Cracking the Harvard X-Files" paru dans Psychology Today et réimprimé par la suite dans le volume annuel Best Science Writing (Perina, 2004). Par conséquent, nous avons eu l'opportunité d'informer le public, en diffusant le compte-rendu scientifique d'un phénomène d'intérêt permanent.

Cependant, la communauté internationale des abductés n'a pas été amusée par notre explication terre-à-terre de leurs expériences paranormales. Internet a donné la possibilité aux fervents défenseurs de l'hypothèse extraterrestre de nous réduire à de simples sceptiques à l'esprit étroit. Une critique fréquente était que nous présupposions que les rapports d'enlèvement étaient incorrects. Nos critiques ont soutenu que de vrais scientifiques auraient envisagé la possibilité que des enlèvements extraterrestres se produisent.

Cette critique manque sa cible. Il y a globalement deux explications qui permettent d'expliquer pourquoi des personnes sincères et non-psychotiques rapportent des souvenirs d'enlèvement extraterrestre. La première explication est qu'elles ont été enlevées par des extraterrestres. La deuxième explication comprend les ingrédients de la recette que je décris ci-dessus (par exemple, paralysie du sommeil, absorption). En principe, chaque hypothèse pourrait être vraie. Cependant, la première est incompatible avec une immense quantité de données scientifiques solides dans les domaines de l'astronomie, de la physique et de la biologie, tandis que la seconde ne l'est pas. Une inférence par abduction - ou une inférence à la meilleure explication (Harman, 1965) - conduit à accepter l'hypothèse la plus vraisemblable et qui explique le mieux un phénomène sans entrer en conflit avec des connaissances pertinentes et bien établies. En d'autres termes, il faudrait nier une quantité énorme de données scientifiques pour accepter l'hypothèse que des kidnappings organisés par des extraterrestres expliquent les rapports d'enlèvement rapportés par les abductés. En revanche, notre explication ne nous oblige pas à rejeter les découvertes réalisées en astronomie, physique et en biologie.



Des extraterrestres aux vies antérieures

Un nouveau doctorant, Cynthia Adelle ("C. A.") Meyersburg, tenait à pousser le problèmes des faux-souvenirs plus loin, et elle a eu l'idée d'enquêter sur les gens qui rapportent des souvenirs de vies antérieures. Je suis tombé sur un avis pour une conférence de thérapeutes spécialistes de la régression dans les vies antérieures et présentant la channel de l'actrice Shirley MacLaine comme la conférencière vedette. C.A. s'est envolée pour Denver pour y assister. Semblable à un anthropologue étudiant une culture exotique, elle s'est mêlée aux participants, y compris les personnes qui avaient récupéré des "souvenirs" de leurs vies antérieures ainsi que les thérapeutes qui ont pratiqué des thérapies d'hypnose régressive. Au banquet de la conférence, C.A. a rencontré des réincarnés dont la conversation tournait souvent autour de leurs incarnations précédentes. Une femme a dit qu'elle était Anne Frank dans une vie antérieure, alors qu'un pompier d'une petite ville de la Nouvelle-Angleterre a mentionné qu'il avait déjà été le général Gordon, officier de la Confédération durant la Guerre civile américaine. Il a donné à C.A. une copie de son livre auto-publié, un double mémoire de sa vie passée et de son actuelle. La couverture présentait des photographies du général Gordon et lui-même. La ressemblance était frappante. Malgré leurs croyances inhabituelles, les réincarnés ne paraissaient pas mentalement malades, ce qui correspond à la faible littérature à ce sujet (Pyun & Kim, 2009; Spanos, Menary, Gabora, DuBreuil, & Dewhirst, 1991).

Avoir des "souvenirs" de vies antérieures est très inhabituel, même parmi les adeptes de l'hindouisme et du bouddhisme. Leurs doctrines grand-public approuvent la réincarnation, mais nient que les gens puissent récupérer des souvenirs de vies antérieures à moins qu'ils n'aient atteint un haut niveau d'illumination spirituelle comme Bouddha.

À son retour à Cambridge, C.A. a commencé à recruter des réincarnés via Internet et des thérapeutes en régression dans les vie antérieures de la région de Boston. Elle ne manquait pas de participants. En effet, recruter des réincarnés semble bien plus facile que de recruter des enlevés par des extraterrestres.

C.A. a mené des entretiens qualitatifs approfondis avec les réincarnés qui ont contacté notre laboratoire. La croyance populaire veut que la plupart des personnes qui ont des "souvenirs" de leurs vies antérieures rapportent avoir été particulièrement importantes ou célèbres (par exemple, Anne Frank). Pourtant, dans nos recherches, c'était l'exception, pas la règle. Par exemple, des vies antérieures inclues un garçon de journal à Boston au 19e siècle, l'assistant d'un pharaon égyptien, un Viking, une prêtresse druide, la femme de Mark Twain, un brave amérindien et un ours polaire. Un sujet prétendait avoir été un extraterrestre dans un vie précédente.

Pour notre première étude (Meyersburg, Bogdan, Gallo, & McNally, 2009), nous avons fait passer une variante du paradigme DRM à 15 réincarnés (13 femmes) et 15 personnes (13 femmes) qui affirme n'avoir de souvenirs que de leur vie actuelle (groupe témoin). Les réincarnés ont rapporté un nombre moyen de 4.4 vies précédentes et la gamme allait d'une à 20 vies antérieures. Ils ont interprété une diversité de phénomènes comme des souvenirs de leurs vies antérieures, y compris des rêves très réalistes, des expériences de déjà-vu, des images émergeant lors des sessions d'hypnose régressive et des souvenirs "physiques".

Les résultats ont mis en évidence que les réincarnés présentaient des taux de faux-souvenirs et de faux rappels significativement plus élevés que les participants du groupe contrôle. Comme dans nos précédentes études avec des femmes rapportant des souvenirs récupérés d'abus sexuels (Clancy et al., 2000) et avec des enlevés par des extraterrestres (Clancy et al., 2002), les réincarnés ne différaient pas du groupe contrôle sur les taux de rappel correct et de reconnaissance. Autrement dit, les participants qui déclarent se rappeler de souvenirs de CSA, d'enlèvement ou de vies antérieures n'ont pas de problèmes de mémorisation des mots survenus lors de la phase d'encodage. Au contraire, leur difficulté survient lorsqu'ils se "souviennent" des mots-leurres qui reflètent le thème de la liste de mots et qui n'apparaît pas pendant la phase d'encodage. Comme les enlevés, les réincarnés obtiennent des scores significativement plus élevés aux mesures d'absorption et d'idéation magique que le groupe contrôle. Contrairement aux abductés, qui cherchent après une explication à leur expérience isolée de paralysie du sommeil accompagnée d'hallucinations hypnopompiques, les réincarnés n'ont pas mentionné ces épisodes.

Lançant des recherches supplémentaires, C.A. a recruté 40 réincarnés (30 femmes), dont plusieurs qui avaient déjà participé à notre expérience DRM, et 35 faisant partie du groupe contrôle (26 femmes) avec pour objectif de comprendre la psychologie des réincarnés. Ces réincarnés étaient similaires à notre précédent groupe ; la moyenne de leurs vies antérieures était de 5,35 et le nombre de vies antérieures variait d'une à 22.

Compte tenu de leurs niveaux élevés d'absorption et d'idéation magique (Meyersburg et al., 2009), nous avons testé si les réincarnés obtenaient des scores plus élevés que les participants du groupe contrôle sur une gamme de mesures associées à la créativité (Meyersburg, Carson, Mathis et McNally, 2011). Bien que les scores sur les mesures de schizotypie, telles que les échelles d'idéation magique, sont associée à la prédisposition à la psychose (Eckblad & Chapman, 1983), ils prédisent également des réalisations créatives, du moins chez les personnes motivées et dotées d'une grande intelligence (Carson, Peterson, & Higgins, 2003). Les scores sur ces échelles prédisent également une diminution de l'inhibition latente dans les tâches de laboratoire (par ex. Baruch, Hemsley et Gray, 1988). La diminution de l'inhibition latente prédit également la réalisation créative chez les personnes intelligentes (Carson et al., 2003). L'inhibition latente dénote la capacité d'ignorer les stimuli non-pertinents qui ne prédisent pas les événements importants, ce qui rend difficile chez les humains et les animaux la formation ultérieure d'associations entre ces stimuli et événements importants lorsque ces stimuli les prédisent. Par exemple, dans le conditionnement pavlovien, c'est plus difficile d'identifier un signal comme étant un stimulus conditionné ou un stimulus inconditionné si les participants ont déjà reçu une pré-exposition non-renforcée au signal par rapport à de nouveaux signaux inconnus des participants.

Nous avons administré une batterie de questionnaires et une tâche d'inhibition latente en laboratoire aux réincarnés et au groupe contrôle, prédisant que les réincarnés obtiendraient des scores plus élevés sur ces mesures que nos participants du groupe contrôle.

Nos résultats concordent avec cette hypothèse. Sur l'échelle de la personnalité créative (Gough, 1979), les réincarnés ont sélectionné beaucoup plus d'adjectifs rattachés aux personnalités créatives (par exemple, inventifs) comme représentatifs de leur propre personnalité et moins d'adjectifs qui ne sont pas rattachés à la créativité (par exemple, conventionnel) que les participants du groupe contrôle. Par rapport aux participants du groupe contrôle, les réincarnés ont marqué de plus haut scores sur les mesures de la pensée divergente (Torrance, 1968). Autrement dit, lorsque nous avons demandé aux participants d'imaginer des utilisations alternatives pour un objet, comme la brique, les réincarnés ont générés beaucoup plus d'utilisations différentes de l'objet, et ces réponses étaient d'une plus grande originalité que les réponses des participants du groupe contrôle.

Pour étudier l'inhibition latente, nous avons utilisé un variante de la tâche de Peterson et Carson (2000), inspirée par un version précédente (Lubow, Ingberg-Sachs, Zalstein-Orda, & Gewirtz, 1992). Elle consistait en une phase de pré-exposition et une phase d'exposition. Pendant la phase de pré-exposition, les participants ont entendu un bref bruit blanc (le stimulus cible) qui est apparu 31 fois au hasard lors d'un enregistrement audio d'une femme en train de lire une série de 30 syllabes sans signification répétées cinq fois, pour un total de 150 présentations dans une seule diffusion ininterrompue. Pour cette phase, nous avons demandé aux participants de compter combien de fois ils ont entendu la syllabe, "bim", pendant la cassette audio. Cette syllabe est apparue cinq fois. Le volume du bruit blanc était d'environ les deux tiers aussi important que celui des syllabes non-significatives.

Pendant la phase d'exposition, les participants ont à nouveau écouté cette cassette audio. Cependant, cette fois, ils ont également vu une série de cercles jaunes apparaissant un à un sur un écran d'ordinateur durant la lecture de la bande audio. Le bruit blanc a débuté juste avant l'apparition d'un cercle. L'apparition des cercles n'était pas corrélée avec l'apparition des syllabes non-significatives sur la bande audio, et une fois qu'un cercle était apparu, il restait à l'écran. La tâche des participants était de déterminer le stimulus qui signalait l'apparition d'un cercle et de lever la main une fois qu'ils pensaient qu'un cercle allait apparaître. Lorsqu'un sujet avait correctement levé la main trois fois (c'est-à-dire lorsque le bruit blanc retentit), l'expérimentateur faisait une pause dans la tâche, permettant au sujet d'indiquer quel stimulus prédisait l'occurrence d'un cercle. Si le sujet affirmait correctement que l'apparition du bruit blanc prédisait l'apparition d'un cercle, la tâche était terminée. D'un autre côté, si la supposition du sujet était incorrecte, la tâche se poursuivait jusqu'à ce que le sujet identifie la règle ou jusqu'à ce que les 31 cercles soient apparus sur l'écran de l'ordinateur.

Comparativement au groupe contrôle (36%), une plus grande proportion du groupe des réincarnés (59%) a correctement identifié le bruit blanc comme le stimulus signalant l'apparition des cercles. Autrement dit, la pré-exposition au bruit produit moins d'inhibition latente dans le groupe des réincarnés que dans le groupe contrôle comme en témoigne la plus grande proportion de réincarnés qui ont compris la règle reliant le bruit blanc à l'apparition de cercles. Cependant, le nombre moyen de cercles apparaissant avant que les participants n'identifient la règle n'était pas significativement moindre dans le groupe des réincarnés que dans le groupe contrôle (21 contre 23). Donc, l'hypothèse que les réincarnés présenteraient une inhibition latente plus faible comparativement aux participants du groupe contrôle semble avoir été confirmée en première analyse, mais pas par la suite.

Finalement, nous avons fait passer le Creative Achievement Questionnaire (CAQ; Carson, Peterson et Higgins, 2005) aux deux groupes, testant si les réincarnés avaient des niveaux plus élevés de réalisations créatives documentées par rapport au groupe témoin. Le CAQ recense 10 domaines : les arts visuels ; la musique ; la danse ; la conception architecturale ; l'écriture la créative ; l'humour ; les inventions ; la découverte scientifique ; le théâtre et le cinéma ; et les arts culinaires. Un score de 12 ou plus dans l'un de ces domaines signifie un niveau élevé de réalisation créative (Carson et al., 2003). Par rapport au groupe contrôle (M = 13,3, SD = 12,7, intervalle : 0 - 38), le groupe des réincarnés (M = 17,7, SD = 16,6, intervalle : 0 - 74) avait tendance à obtenir un score plus élevé sur le CAQ, p = .10. La distribution, cependant, pour les deux groupes était biaisée par la plupart des participants qui se trouvaient à l'extrémité inférieure de la réalisation créative, et la moyenne légèrement plus élevée en réalisation créative pour le groupe des réincarnés était attribuable, en partie, à plusieurs individus extrêmement créatifs. Les deux groupes variaient largement dans les scores de QI (groupe des réincarnés : 98-136 vs groupe contrôle : 90-142), mais les moyennes étaient toutes deux de 120. En moyenne, les deux groupes de participants étaient brillants.

Les personnes non-psychotiques qui déclarent se rappeler de souvenirs de vies antérieures risquent la stigmatisation en tant que malades mentaux. En conséquence, nous avons testé des hypothèses sur les avantages compensatoires possibles que les réincarnés peuvent obtenir, comme une diminution de la détresse au sujet de leur propre mortalité et une amélioration du sens de la vie (Meyersburg et McNally, in press). Conformément à ces hypothèses, les réincarnés ont obtenu des scores inférieurs à ceux du groupe contrôle pour le Reasons for Death Fear Scale (Abdel-Khalek, 2002), le Death Anxiety Scale (Templer, 1970) et le Death Depression Scale-Revised (Templer et al. , 2002). De plus, sur le Meaning in Life Questionnaire (Steger, Frazier, Oishi et Kaler, 2006), les réincarnés ont obtenu des scores significativement plus élevés que les participants du groupe contrôle sur la sous-échelle du sens atteint, alors que les groupes ne différaient pas de manière significative sur la sous-échelle de recherche du sens.



Conclusions

Il existe des similitudes et des différences entre les personnes qui rapportent des souvenirs d'enlèvement par des extraterrestres et celles qui rapportent des souvenirs de vies antérieures. Les deux groupes obtiennent un score élevé sur les mesures d'absorption et d'idéation magique, suggérant des capacités d'imagination vivace et une ouverture aux idées inhabituelles. Les deux groupes ont vécu des expériences marquantes qui motivent leur quête pour leur trouver une signification. Les épisodes isolés de paralysie du sommeil, accompagnée d'hallucinations hypnopompiques, occupe une place très importante dans la vie des abductés. Aucun, cependant, ne semble accepter l'explication psycho-biologique de ces épisodes terrifiants. En revanche, la paralysie du sommeil ne figure pas dans les récits de réincarnés dont les inférences sur leurs vies antérieures découlent d'un ensemble beaucoup plus diversifié d'expériences saillantes (par exemple, déjà-vu). Les deux groupes semblent être psychologiquement sains malgré leurs "faux-souvenirs". En effet, ces souvenirs donnent forme à leurs identités de manière très importante.

Par exemple, j'ai demandé aux abductés de notre étude de psycho-physiologie, si elles pouvaient tout reprendre tout à zéro, auraient-elles préféré ne pas être enlevées. Bien qu'ils aient mentionné à quel point c'était terrifiant lorsqu'ils ont commencé à être enlevés, comme le montre notre étude psychophysiologique, ils ont finalement mis tout cela en perspective. Ils ont dit que leurs rencontres avec les extraterrestres avaient approfondi leur conscience spirituelle de l'univers, les rendant heureux qu'il y ait des êtres puissants en dehors d'ici qui se souciaient de nous et du destin de la terre. Certains ont fièrement mentionné leur sélection aux programmes d'hybridation génétique. Quatre-vingt-dix pour cent ont déclaré que dans l'ensemble, ils étaient heureux d'avoir été enlevés.

Nos données sur les réincarnés suggèrent également une motivation quasi spirituelle pour accepter leur identité distinctive. Ils sont satisfaits de leur vie et ne sont pas inquiets de leur mortalité. Bien que les pieux chrétiens anticipent la vie éternelle au Ciel, leurs croyances exigent la foi. En revanche, nos réincarnés croient en la réincarnation et ils ont ce qu'ils considèrent comme être une preuve intime que la mort n'est pas la fin. En effet, ils ont des "souvenirs" de leur vie antérieure.

Dans son essai, "Science as a Vocation", Max Weber (1919/1946) a fait cette fameuse déclaration selon laquelle la science séculière produit "le désenchantement du monde" (p. 155), le privant de son mystère, de sa magie et de sa signification en expulsant les dieux. Nos abductés et nos réincarnés espèrent le réenchanter.



Directions futures

Les récits d'enlèvements extraterrestres ont inspiré de nombreuses spéculations théoriques (pour les revues, voir Clancy, 2005 ; Holden et French, 2002), mais les recherches expérimentales ont été rares. Le rapport théorie/données a été très important. En effet, à part la nôtre, très peu d'expériences de laboratoire ont été publiées sur les personnes enlevées (French, Santomauro, Hamilton, Fox, & Thalbourne, 2008) et les réincarnés (Peters, Horselenberg, Jelicic, & Merckelbach, 2007). Quelles nouvelles directions les chercheurs pourraient-ils prendre ? Une possibilité serait d'induire par hypnose des souvenirs d'enlèvement en laboratoire comme Spanos et al. (1991) l'ont fait pour des souvenirs de vies antérieures. Les participants qui possèdent le plus d'ingrédients de notre recette (par exemple, une idéation magique élevée, une absorption) seraient théoriquement plus susceptibles que les autres participants de générer des images confondues avec des souvenirs d'enlèvement. Malgré son attrait théorique, cette approche court le risque de créer de faux-souvenirs quasi permanents d'expériences effrayantes. En fait, plusieurs de nos abductés avaient développé un TSPT léger après avoir récupéré des "souvenirs" d'enlèvement. Le défi serait de tester notre hypothèse de manière éthiquement irréprochable.

Contrairement aux personnes enlevées, les réincarnés semblent très hétérogène. Par exemple, seule une minorité a subi une thérapie par hypnose régressive, et ces personnes diffèrent probablement de celles dont les souvenirs proviennent d'épisodes de déjà-vu. En conséquence, les chercheurs doivent formuler des "recettes" pour les réincarnés comme nous l'avons fait pour les personnes enlevées par des extraterrestres.



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Notes de l'auteur

Cet article est basé sur une invitation à l'adresse du Congrès mondial des thérapies comportementales et cognitives à Boston, Massachusetts, le 4 juin 2010.

Dans cet article, je cite des remarques conversationnelles de mémoire. Par conséquent, elles retranscrivent l'essentiel de ce qui a été dit, mais pas nécessairement les mots précis.

Nos recherches sur les souvenirs d'enlèvements extraterrestres et des réincarnés ont été soutenues par des subventions des fondations Clark Fund et Stimson Fund.

La correspondance doit être envoyée à :

Richard J. McNally,
Department of Psychology, Harvard University,
1230 William James Hall, 33 Kirkland Street,
Cambridge, MA 02138 USA.

E-mail : rjm@wjh.harvard.edu