Clocher de secours

Article publié dans La Liberté - Mai 2002

 

En lançant son projet de restauration de l’église de Sainte-Élizabeth, Gabriel Collette espère rendre hommage à ses ancêtres.

 par Daniel BAHUAUD

Un groupe de résidants et d’anciens résidants du hameau de Sainte-Élizabeth espère acheter l’église où se réunissaient autrefois leurs ancêtres, dans le but d’en faire un monument qui préserverait leur héritage canadien-français et catholique. Il convoque toutes les personnes intéressées par ce projet à une réunion qui se déroulera le 28 mai à 19 h 30 au Club Noret de Saint-Malo.

 

L’idée de restaurer l’église a été lançée par un résidant de Saint-Malo, Gabriel Collette, lors d’une visite au village natal de son père, de son grand-père et de son arrière- grand-père. “On ne réalise pas ce qu’on a avant de l’avoir perdu, dit-il. Il y a deux mois environ, j’ai décidé de faire un tour à Sainte-Élizabeth. Bien que le cimetière appartienne toujours au diocèse de Saint-Boniface, l’église en tant que telle n’est plus sa propriété. Elle est à un individu qui l’a achetée en 1992. À l’époque, le diocèse avait décidé de la vendre pour éliminer les dettes de cette petite paroisse où les paroissiens étaient peu nombreux. Lorsque j’y suis arrivé, j’ai trouvé un édifice délabré et ravagé par l’inondation de 1997. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Heureusement, l’édifice était à vendre.”

 

En s’adressant à plusieurs résidants et anciens résidants de Sainte-Élizabeth, ainsi qu’à l’économe du diocèse, l’abbé Georges Damphousse, Gabriel Collette s’est vite aperçu qu’il n’était pas le seul à vouloir restaurer l’édifice et qu’il y avait bel et bien de l’intérêt pour son achat. “C’est un projet réalisable, affirme-t-il. L’église a été construite en 1951 et est fabriquée de briques et de béton, alors elle est toujours solide. Surtout que nous ne cherchons pas à restaurer l’intérieur mais seulement l’extérieur.”

 

En raison des dommages causés par l’inondation de 1997, la Commission des ressources hydriques du Manitoba offrirait de l’argent pour le projet. “La Commission a offert de payer le coût du déménagement ou du rasage de l’édifice, explique Gabriel Collette. Mais, avec la permission du propriétaire, le 18 mars, j’ai écrit une lettre à la Commission leur expliquant l’idée d’en faire un monument. Ils étaient favorables à l’idée. On s’est ensuite rencontré le 25 avril, le propriétaire, l’abbé Damphousse, un représentant de la Commission et moi pour voir ce que l’on pouvait faire. On s’est entendu pour dire que l’argent offert par la Commission pourrait aller à réfection extérieure de l’église, mais pas son intérieur, et que dorénavant, elle ne serait plus assurable contre les inondations. De plus, la Commission a exigé que le propriétaire décide du sort de l’édifice avant le mois de juillet s’il veut bénéficier de son offre."

 

“C’est une offre raisonnable, poursuit-il, surtout qu’il nous sera fort possible d’obtenir un appui financier du diocèse. Cependant, c’est maintenant qu’il nous fait agir. Si, à la réunion du 28 mai, les personnes présentes expriment un intérêt pour aller de l’avant, nous formerons un comité pour l’achat de l’église. À une époque, 73 familles habitaient Sainte-Élizabeth. Si nous maintenons l’extérieur de l’église et le terrain environnant, je crois que ces ancêtres seraient fiers de leurs descendants.”