5. Croyances des Celtes (embryon de rubrique, à développer)

LES CROYANCES DES CELTES

« Neuf est le nombre de l’achèvement. »

Yan BREKILIEN : Le message des Celtes, 356, Éd. du Rocher, Monaco, 1989.

C’est la résultante de trois fois trois, qui représente chez les Celtes le nombre sacré par excellence.

Le constat

La religion des Celtes se trouve en général appréhendée selon les seules vues, fortement réductrices, des conquérants romains ; ils tendaient à en confondre cultes et dieux avec les leurs.

« C'est l'esprit qui mène le monde, et non l'intelligence. »

Antoine de SAINT-EXUPÉRY

« Quant à leur religion, elle a disparu avec eux et il semble vain, de prime abord, de vouloir l'étudier d'après le peu qu'on en sait. Toutefois notre ignorance tient moins au défaut de documents qu'à notre incapacité à les voir, tels qu'ils sont, et de les utiliser méthodiquement... Cela rendobligatoire le recours à la méthode comparative. » Henri-Charles PUECH (dir) : Histoire des religions, T 1. Françoise LE ROUX, « La religion des Celtes », 781, La Pléïade, Paris, 1970.

En outre, l'homme dit moderne, trop peu soucieux de la transcendance et du sacré, se met alors dans l'incapacité de comprendre quoi que ce soit de la mentalité religieuse, qui lui demeure opaque : « Dès qu'une information dérange un scientifique matérialiste, il l'écarte. »1. Ce qui, par nature, est anti-scientifique.

1. Jean-Jacques CHARBONNIER, médecin anesthésiste-réanimateur, Le Figaro-Magazine du 23.11.2012.

Mais ce travers déborde largement de ce cadre, pour s'étendre à d'autres domaines (voir notamment en 4, le mégalithisme).

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CHEMINS ET CIRCUITS SACRÉS

Le constat

Certains sites mégalithiques s'inscrivent dans une organisation spatiale bien précise : des chemins préhistoriques montent de lieux de culte situés en bas, vers un sommet sacré, où les processions convergeaient.

La base celtique tal ou brittonique talo1, qui désigne le front, le haut de la colline2, caractérise aussi le chemin qui court en hauteur, pour des raisons de sécurité.

1. Jean-Marie PLONÉIS : L’identité bretonne. L’origine des noms de personnes, 174,

Éd. du Félin, Paris, 1996.

2. François FALC’HUN : Les noms de lieux celtiques, I, 162, Éd. Slatkine, Genève-Paris, 1982.

LES DIEUX

-- Le dieu Bel. C'est un avatar de princes conquérants, membres de la première généalogie royale des Celtes1. Le nom de Bel semble composé de ab-el, ce qui signifie Fils de Dieu (le rapprochement avec Abel, fis d'Adam et Eve, est fortuit). À l'origine, il ne semble donc pas s'appliquer au fondateur de la dynastie, mais à son fils. En pays d'oc, le souvenir de son culte persiste au travers de nombreux lieux-dits. Déformés en Bel Air par suite de l'attirance du français, ce sont d'antiques Beler, composés qu'il conviendrait de lire Bel-her : Her est une forme mutée de ker/caer, enceinte fortifiée, mais aussi enclos2. Tels seraient les enclos de Bel, des lieux du culte qui lui était consacré.

1. Voir Bertrand LE TOURNEAU : Nouvelle Histoire des Celtes. T 1 : de l'Altaï à l'Occident, des millénaires d'Histoire.

2. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., « ker », 152.

De même, la graphie phonétique des lieux-dits Soleliac, Souleliac, Soulelias, Soulilliac (notamment en Ardèche et Haute-Loire), dériverait du celte sul, le soleil, forme attestée par le Cartulaire de Redon1. Ces composés doivent donc se comprendre au titre de sul-el-ac/at, les lieux ou domaines du Soleil divin. De valeur symbolique et religieuse, le nom de famille Soleilhac, qui avait valeur de drapeau, s'appliquerait à un clan d'adorateurs du soleil2.

1. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., 87.

2. Régis SAHUC : Terres maudites, au nom de Bel,... 13, Impr. Jeanne d'Arc, Le Puy-en-Velay, 1981.

-- Le dieu du tonnerre. Il demeure mal connu. La racine sanscrite tar, franchir, traverser, se retrouve dans le vocable celte taran, domaine an du grondement tar ; l’expression « grondement de tonnerre » résulterait donc d’un pléonasme. Ce serait le dieu du tonnerre Tar ou Thor, identique à celui des Germains, qui, d'après Tacite, porte le nom de Thunar ou Thor. Le qualificatif le Tonitruant lui va bien.

En celte, la Tarentaise serait la région du tonnerre. Thorrenc, nom de village de la région d'Annonay, en confirmerait l'augure. En effet, il pourrait signifier qu'un temple enc aurait été édifié dans les parages, en l'honneur du dieu.

LES SYMBOLES

Le constat De racine grecque, le mot symbole signifie rassembler. Les symboles sont le véhicule, le langage de l'âme.

-- Le svastika. Ce symbole sacré en forme de croix à branches coudées est typiquement celte. Il se retrouve en Inde, en raison d'antiques migrations d'une fraction d'une race de seigneurs. Dérivé de svasti, salut, c'est un mot sanscrit dont le sens est celui de bon augure. En France, il se retrouve dans des vestiges de l'époque gallo-romaine, ainsi que dans l'architecture et sous forme de décoration. Sous le nom de croix gammée, les nazis l'ont détourné de sa signification originelle. Il peut être dextrogyre ou sinistrogyre.