2 bis. La langue celtique : les hommes, les peuples, les rois, l'habitat, la géographie (à compléter)

1. LES HOMMES

- Les hommes de pierre. Selon la mentalité antique, la pierre, élément minéral, est signe de solidité. Un transfert s'est opéré vers l'homme, ce qui ramène au mégalithisme. En effet, le vieux breton man, homme1, est identique au terme anglais, de même sens. En vieux breton et en gallois, sesdérivés maen/main/men, accusent la valeur honorifique de grand, noble, puissant, proche de l'épithète latine et honorifique, magnus, grand, noble2.

Équivalent au français Pierre, le prénom scandinave Lech se retrouve aussi dans un contexte mégalithique : menhir, pierre longue ; cromlech, cercle de pierres. 1. Georges DOTTIN, ibid, « mano ».

2. Jean-Marie PLONEIS, L’identité bretonne, ibid., « maen, pierre », 73-74.

- Une fraternité guerrière. Selon le germain werhmann/hermann, homme d'armes1, et le latin germanus, frère, les nobles guerriers sont aussi des frères d'armes. Par suite de l’expansion des Goths, l’espagnol hermano en perpétue la valeur. Puis, de la notion de « frère », un glissement sémantique conduit à celle de « cousin germain », fidèle à la réalité : les Germains sont les cousins germains des Celtes ; contrairement à ce que des auteurs affirment, tant modernes qu'anciens, ils ne se confondent pas. 1. Charles DEZOBRY et Th. BACHELET : Dictionnaire général de biographie et d’Histoire, de mythologie, de géographie ancienne et moderne comparée, T 1, « Germanie », 1174, Delagrave, Paris, 1880.

- La virilité. Le celte wiros, homme, précède le latin vir, de même acception. Lavariante ver désigne le chef 1. Le français viril en dérive. Cette forme ancienne donne aussi le vieux breton uur, homme, ainsi que le plus évolué gour 2. 1. Pierre NORMA : Dictionnaire historique des Celtes, 194-195, Brodard et Taupin, La Flèche, 2003.

2. Jean-Marie PLONEIS, L’identité bretonne, ibid., « L’homme, la hiérarchie », 53.

- La vieillesse. Le français sénile semble dérivé du celte seno, vieux, ancien. En breton et en gallois, il devient hen. Il est forgé sur la même racine que le latin senex, vieux1. 1. Jean-Marie PLONEIS, L’identité bretonne, ibid., « hen = vieux, ancien », 98.

- Des comparaisons animales, valorisantes. Elles sont multiples.

A) Les guerriers se comparent à de puissants aurochs ou grands bœufs sauvages, dits bos primigenius, encore connus de Jules César (VI, 28), ou urus en celte. Ainsi, le chef helvien Caburus se dénonce au titre de Tête d'aurochs ou de Puissant aurochs, selon la forme kab, têtu, qui n’en fait qu’à sa tête1, et urus, l’aurochs ou grand bœuf sauvage2.

Pour sa part, Donnataurus serait le Taureau bondissant : allié de Jules César, il fonce avec fougue sur la coalition des Arvernes, avant d'avoir reçu l'ordre d'attaque.

1. Jean-Marie PLONÉIS, L’identité bretonne, ibid., « cabec », 172.

2. Georges DOTTIN, ibid., « uru, urus ».

D'après la Nouvelle Histoire des Celtes, T 3 (en préparation).

B) Les vocables con et ki, chien, sont également des qualificatifs élogieux pour des guerriers.

2. LA NOTION DE PEUPLE-FLEUVE

- Les invasions ancestrales. Le langage imagé à la mode antique rend compte de multiples manières, de cette réalité extrêmement puissante et dynamique. L’hydronyme espagnol arroyo, au sens édulcoré de ruisseau ou de torrent, fait écho au nom perse Harôyou, du Pays des Aryens.

Il rappelle la notion de Peuple-fleuve ou de l’inondation humaine.

- Les Aryens. Contrairement à ce qu'une thèse pernicieuse propage, ce nom ethnique ne désigne pas un peuple ou une race spécifiques, mais une caste de seigneurs. Il désigne les Nobles en sanscrit1. 1. Charles DEZOBRY et Th. BACHELET, ibid., T 2, « race indo-européenne », 2243, Delagrave, Paris, 1880.

Les Aryens illustrent le thème récurrent de Peuple-fleuve aux flots dévastateurs, qui se trouve plus amplement développé dans

la Nouvelle Histoire des Celtes, T 1, Éd. Baudelaire, 2012.

3. LES PEUPLES

Le constat

Un large pan de la critique demeure incrédule quand les Anciens rapportent que des peuples éloignés dans l'immense espace eurasiatique, portent des noms identiques : ils auraient manqué d'imagination (sic), et appliqué une même dénomination à des groupements hétérogènes. Or, cette conception se montre totalement erronée ; selon les observations pénétrantes d’analystes plus perspicaces que d’autres, ce « défi au bon sens » dénote chez ses propagateurs un profond « manque d’appétit de savoir »1. En effet, comment ne pas y reconnaître la marque de mouvements migratoires ? 1. Amédée BÉRETTA : Dictionnaire étymologique des anciens peuples

du Dauphiné..., 2, [s. n.], Valence, 1911.

- Les Cantabres ibériques. Le celte cantalon, en gallois cantal, bord d’un cercle, se rapproche de l’irlandais cétal, chant. Il a sans doute perduré dans le celte canto, puis dans le vieux gallois cant, brillant1. Les hommes de ce peuple avaient acquis une réputation de chanteurs : vaincus par les Romains et cloués sur une croix, ils entonnaient encore des chants de victoire... (STRABON, Géographie, III, 4, 18)

1. Georges DOTTIN : La langue gauloise, « cantalon, canto- », Paris, 1920.

- Gaulois, Gaëls et Galates. D’aucuns croient que Gaëls est le nom primordial des Celtes de la Gaule, du Pays de Galles et de la Galice. De fait, son invention est sans doute ancienne, mais non originelle.

Tandis que la forme Welches résulterait d’une corruption de Gaëls, les Gallois se disent Welsch. De même, alors que le synonyme Welches dériverait du nom des Wallons de Belgique, la partie de la Flandre qui leur appartient est dite Flandre welche. Enfin, le welche est un dialecte roman du Valais et du pays de Vaud1.

Ces ethniques semblent dériver des formes linguistiques usitées en vieux gallois wallawn, en vieux breton walla, et en breton gall/gwell, meilleur, elles-mêmes issues2 du celte vellauno/vellavo, excellent, ou encore vello, bon3. Les figures Vellaunes et Vellaves caractériseraient des Peuples excellents. En outre, tandis que le vocable uual prend l'acception de valeur, l’hypothétique racine bretonne *wal rendrait une idée de force ou de puissance4. Vellaunes et Vellaves seraient des Peuples excellents, parce que valeureux.

Ces peuples appartiennent tous à la famille des Alaunes. Le celte al, hauteur, montagne, et laveno/launo, ou encore le breton laouen, joyeux5, rendent compte du caractère avenant des Alaunes, les Joyeux montagnards issus de l'Oural central. Cet effet d’annonce tranche singulièrement par rapport à ceux des peuples prédateurs : ce sont les Meilleurs des hommes.

1. Charles DEZOBRY et Th. BACHELET, ibid., T 2, « Welches », 2783.

2. Georges DOTTIN, ibid., « vellauno, vellavo, vello ».

3. Jean ARSAC : Toponymes du Velay, « Vellaves, Velauni », 119,

Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy, 1991.

4. Jean-Marie PLONÉIS : L’identité bretonne. L’origine des noms de personnes, 74-75, Éd. du Félin, Paris, 1996.

5. Georges DOTTIN, ibid., « laveno, launo ».

D'après la Nouvelle Histoire des Celtes, T 1 et 2 (en préparation, 2010).

- Galates et Caletes. L'histoire mouvementée des hommes s'inscrit souvent dans les variations des acceptions d'un même vocable. C'est ainsi que les Meilleurs des hommes prennent une connotation tantôt valorisante, tantôt moins avenante, les deux colorations pouvant s'associer en une intime alchimie, typique de la mentalité celtique. En effet, la base gal-, qui se retrouve dans le français galet, semble dériver d’une variante consonantique de kal, pierre ou rocher.

En ce sens, les coriaces Galates et Caletes seraient les Durs, durs comme la pierre. Elle perdure telle quelle en irlandais avec le sens imagé de bravoure, alors que la forme celtique serait plutôt gala ou gallo. Les Galates deviennent les Braves.

La même base antique semble se retrouver dans le nom du Pays de Galles. Toutefois, l’irlandais gall, étranger, et le gallois gal, ennemi, paraissent en dériver. Les Galates ne sont-ils pas des Celtes qui, venus du sud de la Celtique, que les Romains connaissent sous le nom de Gaule, s’établissent en Asie Mineure ? En conséquence, ces intrus, ces étrangers, s'étaient comportés en braves et en héros, éminentes qualités reconnues par leurs adversaires, ce qui n’est pas antinomique. De même, au Pays de Galles, les Meilleurs des hommes, qui subjuguent une population pré-établie, sont tout d'abord perçus au titre d'Étrangers et d'Ennemis.

- Les Saces ou Sakas. Leur nom est un composé tcha-asca ou aska. Le premier est une onomatopée primordiale, qui désigne la pierre taillée. Peu remarqué par les glossaires, le second reproduit l'antique concept de type aska, qui se décline en asca/asco/ascu. Il se rapproche du grec akôs, javelot, et du latin acus, aiguille, objet pointu. Il s’applique donc à toute sorte d’arme de jet1.

L’arabe az-zaghâya d’origine berbère, atteste que le terme condensé saka devient signifiant en lui-même. Au XVIe siècle, de là viennent l’espagnol azagaia et le français sagaie, qui désignent la lance ou le javelot des tribus dites primitives2 ; il est préférable de les qualifier de primordiales.

1. Jean-Marie CORNET : Cours de logistoire 1, 120, Imp. de P.L.A.N., Romans, 1990.

2. Le petit ROBERT : Dictionnaire de langue française, 1750, Paris, 1984.

Or, le berbère est parfois réputé d’origine celtique… Par le biais de l’arabe, la langue française aurait ainsi retrouvé le sens originel du vocable celtique perdu saga, qui désigne une arme ancestrale. Rappelons à titre de confirmation que, en breton, la consonne /k/ s’adoucit en /g/.

Le nom de Saces mettrait en scène un peuple belliqueux, sorti tout droit du néolithique, et armé de javelots à pointes de pierre taillée.

D'après la Nouvelle Histoire des Celtes, T 1, ibid.

4. HÉROS ET ROIS

5. L'HABITAT :

GROTTE, HUTTE, MAISON, VILLAGE

- Baume ou Balme. Ce nom de grotte du Midi était encore usité en vieux français. Parfois réputé d'origine inconnue1, il dérive du celte balma, grotte2.

1. Le LITTRÉ, T 1, 316, Hachette, Paris, 1878.

2. Georges DOTTIN, ibid, « balma ».

- Cambuse (voir en page 2). Le Languedoc posséderait les ruines des plus vieilles maisons de France, de forme courbe. Celles du village éponyme de Cambous sont les plus remarquables. Elles sont datées de l'âge du cuivre ou chalcolithique. Le celte cambo, courbe, en constitue la racine.

Les vestiges d'une maison allongée de même type, se trouvent en Haut-Vivarais.

- Cabane. Les noms de lieu Chave et variantes perpétueraient le souvenir de grottes préhistoriques, creusées de main de troglodyte : le celte caban, creuser1, le stipulerait. Habituellement retenue, une fade traduction en réduit le sens à celui d'abri ou de rocher.

Deux termes français en dériveraient : cave et cabane.

1. Revue du Vivarais, T 36, 1929, 184.

- Chabotte. Ce nom de cabane dérive du provençal chaboto1. Il pourrait qualifier les huttes de forme ronde de la période suivante (3 et 6 m de diamètre). Placé à proximité des vestiges d'un village celtique, le dolmen de Chabot (Colombier-le-Jeune, Ardèche) en confirme l'augure.

1. Albert DAUZAT, Gaston DESLANDES, Charles ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klinksieck, Paris, 1978.

- Huttes. Il se pourrait que le nom de la commune d'Eyzahut (Drôme), perpétue le souvenir de huttes de plus grande étendue : il s'explique par le roman-provençal eisa, ou le vieux français aise/eze, aisé, large, ce qui définit une cabane ou hutte large et vaste1. 1. Amédée BÉRETTA , ibid., « Eyzahut », 259.

- La tribu, le village. L'un des mots celtes qui désigne le village, dérive de celui de tribu. Le vocable trebo, tribu, en latin tribus, conduit au breton treb/tref/trev, hameau, village, lieu habité. Ces formes et leurs mutations sont très présentes dans la toponymie bretonne, avec extension ultérieure de sens à celui de division paroissiale, dotée d'une chapelle. Jean-Marie PLONÉIS, ibid.,160 et 201.

Cela signifie que l'homme vit en symbiose avec la nature, s'y intègre de façon harmonieuse, et concourt à maintenir l'équilibre du monde.Totalement étranger à notre culture, ce concept n'est pas une vue de l'esprit. La racine du mot tribu est identique à celle du chiffre trois, jadis sacré et signe de l'unité du monde (le vivant, le ciel et la terre).

6. LES FORTERESSES

Sous des formes variées, elles sont fortes, vaillantes, héroïques, imprenables. En voici quelques exemples, qui n'épuisent pas le sujet.

- Arsak. En Parthie (pays celte d'Asie), Arsak est la citadelle de l’ours, c’est-à-dire Forte comme un ours art/arth. Cet effet d’annonce la proclame imprenable. C'est de la propagande, dissuasive.

- Asciburgium. Sise sur le Rhin, cette antique place de marché celtique

se dénoncerait au titre de Forteresse des javelots, selon le celte peu connu asco, javelot. À bon entendeur, salut !

- Cerbère. Forgé sur une base sanscrite qui se rapporte à la tête1, cette

Enceinte fortifiée de hauteur des Cavares rhodaniens aurait joué le rôle-clé de Place-forte principale, selon le gallois caer, fort, rempart, enceinte fortifiée, ou le breton ker 2. La valeur de hauteur ou de plateau élevé de ber rend compte de sa position de Forteresse de promontoire. Sans doute en raison de sa vaillance, la mythologie y voit un monstre terrifiant.

1. Max MÜLLER : Mythologie comparée. « Nouvelles études de mythologie », Cerbère, 458, Robert Laffont, Paris, 2002.

2. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., « ker », 152.

- Cularo et Grenoble. L’antique citadelle perchée, sise près de Grenoble, porte un nom de facture grecque. C'est la Gardienne des portes, ce qui correspond à la situation géographique des lieux1. Mais, le regard porté par les Grecs est quasiment identique à celui des Celtes et des Romains : Grenoble ou kre/caer-nobile, se dénonce au titre de Célèbre forteresse2.

1. Jean-Marie CORNET : Keltoï, Histoire inconnue des Celtes rhodaniens, « cularo », 88, Éd. des Amis, Saint-Bardoux, 1988.

2. Amédée BÉRETTA , ibid., « Grenoble »,195.

- Duno, dunum. Les citadelles de ce type sont multiples. Telles sont Lyon ou Lugdunum, Tournon, etc. Elles sont datées de l'époque du fer.

- Géry et variantes. Ce sont des forteresses de type ker/caer, avec affaiblissement classique du /k/ en /g/. Au sud de l’Irlande, les monts Kerrylivrent leurs forts aux enceintes de pierre. Ce sont des Enceintes fortifiées sacrées ker-is.

- Glanum, en latin Clano ou Clanum, serait l’Illustre, selon le grec kleinos, illustre, célèbre1 ; elle se serait vaillamment défendue. En celte, elle se dénoncerait au titre de Forteresse malade2, autrement dit délabrée ! De type dunum, elle s'élevait au même emplacement que Cerbère, dont la base ker est donc plus ancienne.

1. Jean-Marie CORNET : Keltoï, ibid., « glanum », 50 et 91.

2. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., 76.

7. FLEUVES ET RIVIÈRES

- L'Eyrieux. Les scribes ont déformé à tout va la graphie de cet hydronyme, allant jusqu'à l'écrire Heyrieux. En réalité, sa forme originelle est celle d'eriou. Le celte ara/ere rejoint la notion védique de peuple arí 1, et l’augmentatif grec ar–/ari–/eri–, qui exprime une idée de force ou d’excès. 1. Georges DOTTIN, ibid, « er, eri ».

Ces valeurs se montrent autrement expressives que les fades traductionshabituelles d’eau courante, rapide et abondante, voire les Eaux. Elles s'appliquent à des eaux tourbillonnantes, aux furies dévastatrices, telles le Terrible, fougueux et rapide Eyrieux. Il en résulte que le nom des Aryens comporterait la connotation explicite de Terribles.

- L'Erdre. Réputée plus belle rivière de France, elle se jette dans la Loire à Nantes. Un autre auteur que le précédent ignore la base er. Par contre, il permet d'ancrer dans l'Histoire la réputation de l'Erdre : l'adjectif vieux breton dreh/drih accepte la valeur de beau, remarquable, pur, clair. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., « dreh, drih », 89.

8. LES MONTAGNES

- Le Cantal. De façon transparente, selon la même base que dans le nom

des Cantabres et le qualificatif –al, grandeur divine, sacré, le Cantal serait la Montagne sacrée, qui chante. Ce descriptif imagé attesterait que les hommes ont assisté aux derniers soubresauts volcaniques de la région.

9. LES RÉGIONS

Un exemple typique, celui de l'Auvergne, permet d'illustrer l'inanité de mainte approche linguistique effectuée au premier degré selon les principes de la « science naïve », et en circuit fermé : se passer des lumières tirées de la chronique et de la véritable linguistique, conduit, par suite d'une cascade de contresens, à ne guère comprendre l'Histoire ancienne.

- L'Auvergne. Ce nom d'antique province est pris pour « Are-vernia, "parmi les marais" (de la vallée de l'Allier), le pays des Arvernes »1 ! En réalité :

- en premier lieu, renversement complet de perspective, les Arvernes ne tirent pas leur patronyme de l'Auvergne, mais l'inverse (ce point se trouve reconnu par ailleurs) ;

- identique à l’augmentatif grec are, le préfixe présente une valeur d’excès, de force : les Arvernes se placent Très au-dessus des autres 2, et non pas parmi eux ;

- selon le celte verno, forme mutée du gallois gwern, du vieux cornique et du vieux breton guern3, en occitan verne, l’aulne, ils se placent à la tête des vernes ;

- il en résulte que la forme vernia semble fantaisiste ; par ailleurs, si l'aulne pousse au bord de l'eau, ce n'est pas forcément dans des marécages ;

- ce langage demeure incompréhensible selon les canons d'une froide rationalité : il s'agit d'une façon de désigner les guerriers ;

- cette armée de guerriers, c'est aussi l'armée des arbres, chère à la mythologie celtique.

En définitive, comme de coutume, la thématique celtique se montre d’une richesse inouïe.

1. François FALC'HUN : les noms de lieux celtiques, vallées et plaines, 174, Slatkine, Genève-Paris, 1982.

2. Jean-Marie CORNET : Keltoï, ibid., 84.

3. Jean-Marie PLONÉIS, ibid., « gwern » 144.

D'après la Nouvelle Histoire des Celtes, T 3 (en préparation, 2010).