Chez 80 à 90% des personnes allergiques au chat, la crise est déclenchée en présence d’une protéine dénommée Fel d1. Il existe 6 autres types d’allergènes (Fel d2 à d7) mais ils sont considérés comme secondaires. La Fel d1 est une petite glycoprotéine présente dans les sécrétions des glandes salivaires, lacrymales, sébacées et péri-anales. Lors de sa toilette le chat dépose les protéines sur ses poils, sa peau mais aussi dans l’atmosphère et les tissus. La fonction de ces protéines n’est pas connue actuellement mais des études(1) ont mis en évidence l'importance du facteur stress chez l'animal.
Les chats produisent des taux très variables de Fel d1 mais quelques-uns montrent une diminution pouvant aller jusqu'à 99% du standard normal. De nombreuses études montrent que la stérilisation des mâles réduit le niveau de cet allergène, le contrôle de la sécrétion étant hormonal. Les mâles stérilisés ont des taux similaires aux femelles et plus faibles chez les femelles stérilisées et chez les chatons.
En 2006, une étude portant sur les taux d’allergènes Fel d1 salivaires a été réalisée sur 420 chats sibériens adultes stérilisés. La moitié des animaux a été trouvée avec des niveaux inférieurs à d’autres races domestiques et 15% de ceux-ci étaient exceptionnellement bas.
Une autre étude a été réalisée sur 200 accouplements de chats sibériens dans le but de comprendre la génétique de l’allergène. Chez des couples à taux très bas en Fel d1, un ou deux chatons de chaque portée avaient les niveaux exceptionnellement bas alors que les autres étaient modérés ou normaux. Chez les couples à taux normal, tous les chatons ont été dosés normaux ou élevés.
Dans certains pays étrangers, des programmes d'élevage ont été autorisés avec des mariages entre Sibériens et d'autres races pour introduire de nouvelles couleurs interdites dans le standard français telles que chocolat, fauve, cannelle ou lilas. Le risque, entre autres, est notamment d'introduire ou modifier l'action des gènes codant pour les protéines allergéniques et ainsi augmenter les taux d'allergènes sécrétés par la descendance.
Pour notre part, nous veillons à effectuer des croisements uniquement entre chats sibériens, les seuls autorisés par le LOOF pour l'obtention de pedigree, et de lignées pures.
En résumé, le sibérien est un chat hypoallergénique qui pourrait devenir le chat de référence dans les recherches sur l’allergie au chat mais des variations individuelles sont toujours possibles, chez le chat comme chez l'homme. Des kits de dosages d’allergènes salivaires chez le chat existent outre atlantique, mais ils sont onéreux et encore non commercialisés en France.
Allergiques, ne perdez pas espoir, il y a sûrement quelque part un chat qui vous convient. Adoptez de préférence un chaton dans une chatterie où vous avez testé votre allergie par un contact prolongé avec sa portée et les adultes apparentés. En cas d'antécédent d’œdème de Quincke, il est préférable de consulter votre allergologue avant toute démarche.
Pour augmenter vos chances de succès, veillez à choisir un chat avec pedigree et de lignées pures sibériennes !