Voici quelques réflexions d’un allergique depuis 30 ans.
Tout a commencé à la naissance de notre fille alors que nous avions déjà une chatte européenne, Dioxine, et que j’en avais eu étant adolescent.
J’ai commencé à avoir des symptômes respiratoires qui nous ont fait penser petit à petit à de l’asthme.
Plusieurs consultations d’allergologie plus tard, bingo ! Allergie très nette aux poils de chat et accessoirement bouleau et acariens.
Et à l’époque, on m’a expliqué que la désensibilisation ne marchait pas et que la meilleure solution consistait à se débarrasser de la responsable.
Et petit à petit la situation d’empirer progressivement au fur et à mesure que les doses de Ventoline® augmentaient pour continuer à respirer…
L’apothéose se produisit finalement par un séjour aux urgences, lorsqu’au bout d’une crise de 48h, la Ventoline® ne faisait plus aucun effet.
Et donc le choix cornélien de choisir entre le mari et le félin fut tranché par le placement de notre boule poils chez la grand-mère.
Quelques années plus tard nous avons cédé à la tentation d’avoir, de nouveau, un compagnon plus proche de nous que les nombreux rongeurs de tout poil que les enfants appréciaient et nous avons craqué pour une chienne de race Berger Shetland qui chantait en écoutant du piano. Elle nous a accompagné fidèlement pendant ses 11 années de vie.
A la perte de notre chère Fidji, nous avons repris derechef une nouvelle femelle baptisée Sheepy en référence aux origines de cette race gardeuse de moutons. Celle-ci souriait sur commande.
Quelques années s’écoulèrent encore avant que de nouveaux symptômes respiratoires commencent à apparaître… et assez rapidement un contrôle de mes réactions allergiques me montra que cette fois c’était aux squames de chien que j’étais devenu allergique.
La réaction de l’allergologue fut assez simple : la désensibilisation n’est pas efficace, votre maladie est facile à guérir (sous entendu sans chien, pas de maladie…) mais au vu de l’âge du chien (11 ans) il suffit d’attendre sa belle mort en vous traitant en attendant.
1 an et demi plus tard notre Sheepy commença à décliner à la suite de problèmes rénaux et cardiaques, et malgré 6 mois de perfusions régulières par nos soins, elle s’est progressivement éteinte.
C’est pendant cette période que nous sommes tombés sur quelques articles qui évoquaient l’existence d’une race de chats hypoallergéniques. Evidemment, nous avons creusé la question pendant que l’espoir se faisait jour que peut-être, le bonheur de Madame allait enfin se réaliser.
Et c’est ainsi qu’Igloo vint nous rejoindre à l’âge de deux mois, et depuis nous avons réalisé à quel point les chats sibériens sont des animaux exceptionnels.
Peu de temps après, la mort dans l’âme, nous dûmes nous résoudre à laisser partir la doyenne de nos animaux domestiques avant qu’elle ne souffre trop.
Dans un premier temps nous avons offert à Igloo un petit compagnon électronique sous la forme d’un robot aspirateur spécial poils d’animaux.
Ce magnifique engin se met à parcourir la maison deux fois par semaine pour traquer les poils du matou dans les moindres recoins y compris les tapis que bizarrement le fieffé animal affectionne, occasionnant ainsi une agréable coupure dans sa routine quotidienne.
En parallèle, j’ai enfin rencontré l’allergologue qu’il me fallait et qui pratique des désensibilisations par voie orale avec des résultats apparemment très satisfaisants.
Il faut juste être prêt à prendre tous les jours une petite lichette de jus de poils de chat sous la langue pendant 3 à 5 ans.
Et enfin récemment nous avons accueilli une petite nouvelle, de race sibérienne bien sûr, en la personne de Jelly-Blue qui aura la lourde responsabilité d’assurer le démarrage du futur élevage de Madame.
Le traitement de désensibilisation continue donc avec provisoirement de quoi limiter l’asthme de façon classique par pulvérisations et tout ce que je peux dire c’est que malgré ma propension à fourrer ma tête dans ces pelages si soyeux, il n’y a aucune aggravation et plutôt une amélioration par rapport aux crises biquotidiennes qui me prenaient lorsque notre Sheepy était encore avec nous.
A suivre...
Jean-Philippe, le 30/08/2014