hypnose Ericksonienne

PRATIQUE DE LA NOUVELLE HYPNOSE :

L'hypnothérapie est l'application de l'hypnose à un vaste éventail de troubles médicaux et psychologiques. Avant de pratiquer l'hypnose, il faut avoir reçu une bonne formation en psychothérapie, que l'on soit psychologue, médecin, travailleur social ou dentiste. En fait, la formation en psychothérapie et en hypnothérapie est un processus sans fin.

La nouvelle hypnose, cette hypnothérapie intégrative, est une orientation éclectique et multidimensionnelle qui cherche à être complète et incorpore des méthodes issues de beaucoup d'approches de l'hypnose. L'hypnose est utilisée pour explorer des fonctions préconscientes et inconscientes, résoudre des problèmes du passé, et utiliser les ressources inconscientes. Elle est souvent encore plus efficace quand on la combine à d'autres interventions (non hypnotiques). L'hypnose est un don de la nature, comme le dessin ou la musique, résume Marie-Elisabeth Faymonville (Anesthésiste au Centre de la douleur du CHU de Liège qui utilise l'hypnose).

L'état diissociatif favorisé par l'hypnose va permettre une mobilisation rapide des mécanismes réparateurs et d'entrer en contact avec son potentiel d'autoguérison. Respectueuse de chaque individu, l'hypnose Ericksonienne constitue un moyen de solliciter la créativité thérapeutique des patients.

L'hypnose permet une manière d'être différent, une autre façon d'être soi-même. Elle est un mode de relation à soi différent de celui qui est habituel. Elle permet de prendre soin de soi, d'être plus proche de soi, de prendre le temps d'apprécier une autre façon d'être soi dans une relation plus douce à soi-même, de respecter son rythme et ses besoins.

En dehors de toute suggestion, la pratique de la Nouvelle Hypnose permet d'obtenir un mode de fonctionnement psychique particulier caractérisé par le lâcher-prise (la transe hypnotique). Il permet au patient d'effectuer un travail de réaménagement psychique. L'utilisation de nos ressources et de nos apprentissages fournissent le matériel nécessaire à ce travail. Pendant ces quelques instants, les limitations acquises au cours de notre vie sont mises de côté.

Milton H. Erickson affirme que la transe hypnotique a par elle-même un effet thérapeutique. L'apparition de phénomènes particuliers au cours de l'hypnose serait en partie liée à la spécialisation des hémisphères cérébraux.

Lors de la transe hypnotique le fonctionnement du côté droit du cerveau est privilégié par rapport au gauche. Le sujet reçoit différemment les informations ; ceci augmente sa disponibilité psychique et permet un travail au niveau inconscient. Voici un rappel du fonctionnement des 2 hémisphères cérébraux :

Fonctionnement particulier du cerveau gauche (éveil), conscient prédominant :

- verbal

- logico-grammatical

- rationnel

- concret analytique

- dirigé

- focalisé

- tension

Fonctionnement particulier du cerveau droit (transe hypnotique), inconscient prédominant :

- non verbal

- visuo-spatial

- intuitif

- abstrait

- synthétiques

- spontané

- diffus

- confort

Lors de cette rencontre particulière, patient-thérapeute, l'attente, fonction de l'Histoire des uns et des autres, se manifeste à deux niveaux:

- chez le patient, elle permet de solliciter ses ressources et de les rendre disponibles. - chez le thérapeute elle permet de mettre en pratique ses acquisitions et ses ressources.

L'espérance d'un changement participe aussi de la mobilisation des acteurs. Chez le patient comme chez le thérapeute c'est une nécessité agissante.

L'hypnose, enfin, est un phénomène naturel. Le lâcher-prise est un phénomène banal que nous rencontrons quotidiennement. Au cours de la journée, nous connaissons des moments de rêverie, de distraction, d'absence, qui traduisent un relâchement de notre attention. Certaines situations favorisent ce phénomène (spectacle, voyage, conduite automobile, salle d'attente, lecture).

Ce phénomène naturel a des particularités :

- Ernest Rossi a démontré, en s'appuyant sur des études neurophysiologiques, que toutes les quatre-vingt-dix minutes nous lâchons prise quelques instants ;

- lors de la transe hypnotique la prédominance du cerveau droit diminue la réflexion habituelle qui accompagne tout comportement volontaire ;

- ce mode de fonctionnement psychique nécessite l'acceptation du patient. En effet, même lors d'une transe profonde, il n'est pas possible de demander n'importe quoi à quelqu un ;

- comme l'a montré Milton H. Erickson il diffère des états d'hypersuggestibilité que les hypnothérapeutes traditionalistes reliaient systématiquement à l'hypnose. La suggestibilité peut augmenter au cours de la transe hypnotique mais elle ne constitue pas un élément spécifique et constant de ce phénomène.