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Résumé

Le concept de vérité a été particulièrement malmené en ce début de 21^e siècle. Des affirmations comme Trump won, ou des protestations comme Stop the steal défient toute conception de la vérité héritée d’au moins depuis Aristote : la vérité est la valeur de la relation entre les mots et le monde. Une telle conception, si elle relève d’une position objectiviste et non subjectiviste de la vérité, se heurte cependant à deux obstacles majeurs. Le premier est de savoir comment des interlocuteurs peuvent se mettre d’accord sur ce qui est vrai ou faux. Le second est de savoir comment un tel processus est possible étant donné que la vérité joue un rôle mineur dans l’évaluation des énoncés : les contenus communiqués, comme les implicatures, ne sont en effet pas des contenus vériconditionnels (ils sont annulables). Il faut donc expliquer comment le concept de vérité peut jouer un rôle dans l’interprétation pragmatique des énoncés. Je défendrai une position allant à l’encontre de la Théorie de la Pertinence — pour laquelle la vérité ne joue pas de rôle dans la communication — et défendrai une position gricéenne, qui donne au concept de vérité un rôle central dans la communication verbale.

Abstract

The concept of truth has been particularly maltreated in the beginning of the 21^th century. Assertions like Trump won, or protests like Stop the steal challenge the conception of truth inherited since Aristotle: truth is the value of the relation between language and the world. Such an objectivist and not subjectivist conception of truth meets, however, two main obstacles. First, how can interlocutors agree about what is true or false? Second, how such a process is possible whereas truth plays a minor role in the evaluation of utterances: conveyed contents, as implicatures, are not truth-conditional (they are cancellable). What has to be explained is therefore how the concept of truth plays a role in the pragmatic interpretation of an utterance. I will argue for a position different from Relevance Theory’s one, for which truth does not play a role in communication, and defend a Gricean position, which gives a central role to truth in verbal communication.

References

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