Les fonctions : comment tout comprendre ?


Salut à vous, le lecteur assidu qui a eu le courage de s'aventurer jusque dans les pages déroulantes du MBTI Francophone !


Bon, vous avez lu un résumé de l'histoire de la création du MBTI, vous avez appris le principe de développement des fonctions et peut-être même le fonctionnement de chacune d'entre elles. Et puis, je suis sur que vous avez passé un certain temps penché sur la description du type auquel vous vous identifiez, ainsi que sur ceux de vos amis. Maintenant que vous êtes passé par toutes ces étapes, j'imagine que vous avez constaté que le MBTI n'est pas un système très compliqué. Il repose sur une même logique qui s'applique à chacun des types. Et la logique est simple, non ? Si vous pensez que non, je vous conseille de reprendre la lecture de ce site au commencement, parce quà partir de maintenant, on va entrer dans le vif du sujet. Vous avez assimilé la théorie des fonctions et êtes passés au dessus des préférences I, E, N, S, F, T, P, J ? Alors super, on va pouvoir commencer.

Au programme, nous allons tenter de cerner ensemble toutes les connexions possibles entres les fonctions. Qu'est-ce qui relie le Se au Ne ? Qu'est-ce qui fait que l'ISFP et l'INTJ sont des types si proches ? Qu'advient-il d'une fonction lorsqu'on ne la retrouve pas dans le stack de nos quatre fonctions cosncientes ? Vous êtes prêt ? Alors c'est parti.



Contrairement à ce que les Fi-dom aiment se raconter (pardon, c'était juste pour attirer l'attention des quelques INFP qui dorment dans le fond), les fonctions ne sont ni des pouvoirs magiques ni des formes d'intelligence qu'on posséderait ou qu'on ne posséderait pas, comme ça, de manière catégorique. Il faut voir les fonctions comme des aptitudes naturelles, des comportements, qu'on exécuterait avec plus ou moins de facilité selon notre type, et qui nous permettraient de répondre à telle ou telle situation en dépensant plus ou moins d'énergie. Et en vérité, même si nous faisons appel à nos fonctions à peu près à tous les instants de notre vie, il est facile de regrouper les situations dans lesquels les fonctions vont être solicitées. Il y a quatre grandes situations, quatre grandes missions auxquelles vont devoir répondres les fonctions. Les voici :


  • La collecte d'informations, directement au contact du monde extérieur (perception extravertie).

  • Le regroupement de ces informations, au sein de notre monde intérieur (perception introvertie).

  • Le tri, l'évaluation de ces informations, toujours dans le monde intérieur (jugement introverti).

  • La prise de décision, le mode d'action sur base de ces informations, dans le monde extérieur (jugement extraverti).


Je pense que vous voyez le truc venir : quatre situations/missions et huit fonctions pour y répondre. Bien vu. Pour chaque mission, deux fonctions peuvent potentiellement se porter volontaires. Les voici :


  • La collecte d'information : Intuition extravertie (Ne) et Sensation extrevartie (Se).

  • Le regroupement des informations : Intuition introvertie (Ni) et Sensation introvertie (Si).

  • Le tri, l'évaluation des informations : Pensée introvertie (Ti) et Sentiment introverti (Fi).

  • La prise de décision, le mode d'action : Pensée extravertie (Te) et Sentiment extraverti (Fe).


Et ce n'est pas tout ! La nature (ou la typologie, dur à dire) étant bien faite, vous remarquerez que nous possédons tous une fonction consciente, c-à-d une de nos quatre fonction principales, pour répondre à chacune des ces quatre missions. Une fois n'est pas coutume, prenons l'exemple de l'INFP.

Voici le stack de ses quatre fonctions conscientes :

  1. dom : Fi

  2. aux : Ne

  3. ter : Si

  4. inf : Te

Et maintenant le stack de ses quatre fonctions inconscientes :

  1. : Fe

  2. : Ni

  3. : Se

  4. : Ti

Décorticons.

Pour commencer, le Fi-dom de l'INFP lui confère un talent indéniable pour le tri des informations. Chez l'INFP, le tri se fait d'abord sur base de jugements de valeur. Pour faire simple, le tri de l'INFP se fait sur base de ce qu'il n'aime et de ce qu'il n'aime pas, selon ses gouts personnels. Durant le tri des informations, l'INFP ne prend pas en compte les impératifs de la logique, ni même les besoins et les croyances du groupe. L'INFP se focalise sur son apprtéciation personnelle pour décider si l'information va passer l'étape du tri, si il va décider de la prendre en compte pour la suite du raisonnement.

Deuxièmement, le Ne-aux de l'INFP lui donne des atouts dans la collecte d'information. Comme sa collecte d'information marche à l'intuition extravertie, l'INFP aura tendance à perçevoir les choses en faisant des liens, sans se focaliser en détail sur les éléments qui composent une situation. Sa perception se fait en arborescence, en sautant d'un élément à l'autre.

Ensuite, le Si-ter de l'INFP lui permet de regrouper les informations dans son monde intérieur. A ce stade du traitement d'info, l'INFP aura tendance à se concentrer sur le détail des expériences vécues, enregistrera les méthodes qui auront fait leurs preuves, se fiera à ses sens et à ses souvenirs.

Pour finir, le Te-dom permettra à l'INFP d'agir sur le monde de manière logique et autoritaire, se concentrant sur les faits et voyant les meilleures façon d'utiliser les informations déjà accumulées de la manière la plus efficace.



A la lecture de ces dernières lignes, vous vous êtes peut-être dit "Ah mais non, c'est faux, l'INFP ne se concentre pas sur les expériences passées ! Et il n'est pas non plus le genre de personne à prendre des décisions de manière autoritaire, qui plus est sans se soucier des sentiments des autres, c'est n'importe quoi !". Et vous n'auriez pas totalement tort. Seulement, quand vous voyez un INFP prendre des décisions, 9 fois sur 10, il le fait à l'intérieur de son propre esprit, sans que cela ait de conséquence sur le monde extérieur. En réalité, il est en train de prendre des décisions qui servent à juger les informations, à les trier. C-à-d que ce que vous percevez le plus souvent chez l'INFP quand il prend des décisions, c'est son Fi-dom qui travaille à trier les informations en son fort intérieur.

Maintenant, essayez de vous concentrer sur les moments où l'INFP doit faire preuve de leadership, par exemple lorsqu'il doit diriger une équipe dans des conditions compliquées, quand il doit faire un effort de travail conscient pour agir sur le monde et les personnes autour de lui, très concrètement. L'INFP n'est pas le plus doué des types pour exécuter ces tâches, mais il peut tout de même le faire. Et quand il le fait, il le fait soit en utilisant sa fonction dominante (ce qui est problématique, car elle n'est pas la fonction adaptée à cette mission), soit en utilisant son inférieure (qui elle, est la fonction adaptée pour cette mission, mais qui est aussi la moins développée de ses quatre fonctions, et donc celle qui risque le plus de commettre des maladresses et qui, surtout, demandera le plus d'énergie à l'INFP lors de son utilisation).

La logique est là. Nous avons tous une fonction qui nous permettra d'effectuer chacune des quatre mission. Simplement, certaines fonctions demandent plus d'énergie que d'autres lors de leur utilisation. Celles avec lesquelles nous avons le plus de facilité se situent tout en haut de notre stack de fonctions conscientes.



Nous pouvons tirer deux observations de cette comparaison entre les quatre missions et les fonctions de l'INFP.


Première observation : un type peut répondre à chaque situation.

En effet, nous pourrons nous essayer à chacune des quatre missions, mais nous aurons une aisance plus naturelle pour une, voir deux de ces missions. En prenant de l'âge et en intégrant nos fonctions tertiaires et inférieures à notre personnalité, nous dépenserons de moins en moins d'énergie lorsque nous nous attequerons aux autres missions. Aucun type n'est complet, mais chacun tend à intégrer ses opposés et à pouvoir répondre à toutes les situations.


Seconde observation : plusieurs types répondent aux mêmes missions.

Cette deuxième question va nous permettre d'aller plus en profondeur pour cerner notre lien à la fonction inférieure et aux fonctions inconscientes. Si l'INFP a des compétences (dans cet ordre exact) en tri, puis en collecte, puis en rassemblement d'infos puis enfin en prise de décision, il n'est pas le seul dans ce cas. L'ISTP, par exemple, coche exactement les mêmes cases et possède des aptitudes tout à fait égales à celles de l'INFP pour répondre à ces mêmes missions. Seulement, là où l'INFP utilisera le Sentiment introverti pour évaluer une information, l'ISTP, lui, se tournera naturellement vers l'utilisation de la Pensée introvertie et de sa logique cartésienne pour faire face aux mêmes problèmes.


Comme je l'ai écrit plus haut, la question du rapport des types aux missions qu'ils doivent accomplir va nous permettre d'explorer un autre chapitre : notre rapport à notre fonction inférieure et à nos fonctions inconscientes.


Pour ça, rendez-vous au chapitre suivant 🙂



Sources :Types psychologiques, C.G. Jung.Entretiens avec C.G. Jung, Richard Evans.Ma vie, C.G. Jung.Les types de personnalité, P. Cauvin et G. Cailloux.Energies and patterns in psychological type, J. Beebe.Psychological types in transference, countertransference, and the therapeutic interaction. J. Beebe.Typologie Jungienne (Wikipédia)16-types.fr (Les 16 types du MBTI)socionique.frmyersbriggs.orgcapt.orgmypersonality.info