Arcane n.m. Utilisé en français depuis le XVème siècle, notamment dans la pratique de l’alchimie. Il est issu du latin qui signifie aussi bien le « secret » (arcanus) que le « nom » (arcanum). Désignant une carte de tarot, il représentera donc aussi bien le mystère contenu dans le symbolisme de l’image que la signification que ce symbole voile.
Archétype n.m. Contenu de l’inconscient collectif et contrepartie psychologique de l’instinct. Au sens large, également utilisé pour désigner une image collective ou un symbole.
Pour plus d’information, lire C.G. Jung « L'homme et ses symboles », Robert Laffont, 1964.
Conscient n.m. Utilisé pour la première fois en 1754 par Charles Bonnet, philosophe et naturaliste suisse, dans ses essais de psychologie. Ce mot désigne l’ensemble identifiable par la conscience des « faits psychiques » (images, pensées, sentiments,…) que l’homme perçoit, reconnaît et à partir desquels il peut agir.
Inconscient n.m. Michelet, en 1820, historien français qui complète son œuvre par des ouvrages consacrés à l’âme humaine et aux mystères de la nature, utilise ce mot pour la première fois.
Plus tard, Freud l’emploiera pour désigner un lieu de refoulement des émotions et des pensées alimenté au cours de la croissance de l’être humain par les circonstances traumatisantes de la vie ou par ses relations culpabilisantes aux adultes (complexe d’Œdipe).
Jung étendra ce concept au réservoir énergétique commun à toute l’humanité des images collectives engrangées à travers les millénaires par l’expérience humaine. Cet « inconscient collectif » comme il l’appelle, révèle le sens du sacré et du divin accessible à chacun par l’entremise de son inconscient personnel, lieu de refoulement et d’ombres mais aussi de créativité et de richesses intérieures.
Aujourd’hui, ce mot désigne l’ensemble des contenus psychiques qui échappent à la conscience de manière momentanée ou qui n’y ont jamais existé.
Le mode de communication de l’inconscient est le symbole véhiculé par l’image et son expression. Les rêves, les dessins, l’écriture, sont des moyens privilégiés pour induire la mise en lumière de l’inconscient en vue de favoriser le dialogue entre les instances complémentaires et opposées qui, d’une part, nous poussent à réagir de manière instinctive et spontanée, d’autre part, à agir de façon réfléchie et choisie.
Individuation n.f. Processus conscient de formation de l’individu. C’est l’élargissement de la sphère du conscient et de la vie psychologique consciente. Au cours du processus d'individuation, l'homme rencontre successivement les archétypes suivants : la Persona, l’Ombre, l’Anima ou l’Animus, la Grande Mère ou le Vieux Sage, et finalement le Soi, où les contraires sont unis pour former une totalité quaternaire. Ces archétypes apparaissent dans les rêves comme des figures qui sont des personnifications de contenus de l'inconscient.
Dans le processus d'individuation, l'homme est à la fois individu et membre de la collectivité, mais il a toutefois son identité propre, ce qui lui permet d'être d'autant plus à l'aise et plus libre dans la société. Ainsi, un homme réconcilié avec lui-même est-il un homme qui a intégré le conscient et l'inconscient collectif.
Le processus d'individuation mène à la reconnaissance, par le moi, du centre inconscient de la personnalité, le Soi. Dès lors les opposés coexistent et s'accordent. C'est cela « être entier ». L'homme individué est un homme transformé. En se détachant de l'indifférenciation sujet-objet, le sujet découvre que ce qu'il prenait pour réel était une projection, une part du sujet transférée sur l'objet.
Le retrait des projections provoque une arrivée d'énergie au moi. Cela produit une extension de la personnalité, que Jung appelle inflation. Pour Jung, le processus qui part de l'identité archaïque et d'un état de possession du conscient passe donc par deux temps : une séparation du monde extérieur et du moi, qui s'opère par le retrait des projections ; et une séparation du moi et du monde intérieur, qui s'opère par la prise de conscience de l'inflation et l'objectivation des forces collectives inconscientes dans leur nature archétypique.
C'est à ce moment que le sacrifice devient nécessaire et peut donner lieu à la conjonction des opposés. La conjonction des opposés est à la fois l'état inconscient d'origine et le but du processus d'individuation qui tend justement à sortir de l'inconscience primordiale. La tension entre les opposés est le générateur d'énergie psychique.
Jung (Carl Gustav). Il naît le 26 juillet 1875 à Kesswil, en Suisse, d’un pasteur protestant. À la fin de ses études de médecine orientée vers la psychiatrie, on peut déjà constater son intérêt pour la santé mentale en lien avec le mystère. Sa thèse s’intitule : « Sur la psychologie et la pathologie des phénomènes dits occultes ».
Il a 32 ans lorsqu’il rencontre Freud et, pendant des années, leurs travaux vont s’alimenter et se compléter mutuellement.
Vers 41 ans, Jung commence à s’intéresser à la transcendance. C’est sur ce terrain ainsi que sur la notion d’inconscient collectif que son chemin l’éloignera de Freud. Cet intérêt le conduira sur tous les continents, à la découverte des cultures religieuses des Chinois (I King), Thibétains (Livre des morts), Indiens Pueblos, Dagons, Indiens (mandalas),… Il n’oublie pas son continent européen où il étudie l’alchimie qu’il mettra en parallèle avec l’individuation.
En fréquentant ces cultures, il constate que les symboles qui y sont véhiculés sont semblables à ceux exprimés par l’inconscient.
Lame n.f. Autre terme pour désigner une carte de Tarot, il était utilisé en imprimerie pour nommer de minces bandes de papier.
Libido n.f. Du latin désir. Selon Freud, il s’agit de l’énergie psychique qui est à la base de l’instinct de vie et qui s’exprime essentiellement par les pulsions sexuelles. Pour Jung, cette énergie englobe le psychisme tout entier, c’est l’élan vital.
Signe n.m. Extraits de C.G. Jung « L'homme et ses symboles », Robert Laffont, 1964. « Le signe est toujours moins que le concept qu'il représente, alors que le symbole renvoie toujours à un contenu plus vaste, que son sens immédiat et évident. En outre, les symboles, sont des produits naturels et spontanés ».
Symbole n.m. Extraits de C.G. Jung « L'homme et ses symboles », Robert Laffont, 1964. « Ce que nous appelons symbole est un terme, un nom ou une image qui, même lorsqu'ils nous sont familiers dans la vie quotidienne, possèdent néanmoins des implications, qui s'ajoutent à leur signification conventionnelle et évidente. Le symbole implique quelque chose de vague, d'inconnu, ou de caché pour nous.»
«... un mot ou une image sont symboliques lorsqu'ils impliquent quelque chose de plus que leur sens évident et immédiat. Ce mot ou cette image, ont un aspect "inconscient" plus vaste, qui n'est jamais défini avec précision, ni pleinement expliqué. Personne d'ailleurs ne peut espérer le faire.
Lorsque l'esprit entreprend l'exploration d'un symbole, il est amené à des idées qui se situent au delà de ce que notre raison peut saisir. »