LA JAVA DES ENFANTS PERDUS
(Sur l’air de La Java des Bons-Enfants)
Dans la banlieue de Toulouse
Ça sent le cancer et l'blues.
Y avait l'usine l'Onia,
Et maintenant elle n'est plus là.
Une explosion fantastique
N'en a pas laissé un' brique.
Si c’était le terrorisme ?
Armé par le capitalisme ?
L'ouvrier, le prolétaire,
Mêlés au cadre vulgaire,
Partent en fragments épars,
Qu'on ramasse sur un buvard.
L'étonnement est profond :
Le péquin sent l'explosion.
On n’savait pas qu’le progrès
Faisait des bombes avec l’engrais.
Voilà bien ce qu'il fallait
Aux gens du Mirail soufflés!
Sach' que ton pire ennemi,
Prolétaire, c’est la chimie.
Un ministr' zélé vint vite
Pour roter ce qu'il débite,
aux micros évidemment,
Suivi au trot du président.
Total aurait bien aimé
Minimiser les forfaits
D’ses sinistres alchimistes
En prétextant l’ouvrier fumiste.
Les médias et les gauchistes,
Complices des écologistes,
Dissimulent l’économie
Qui nous pollue à l’infini.
N'adorons plus le veau d'or
Et disons qu'on se fait fort
De régler radicalement
L'problème social en suspens.
Dans la banlieue de Toulouse,
Ça sent le cancer et l'blues.
L'avenir est une impasse
Et le vieux monde est à la casse.
Toulouse, le 25 septembre 2001