"(...) éloge transcendantal de la quête de l’Esprit dans toutes ses expressions et manifestations artistiques (...)" C. Rémy, Critique
TROIS articles Ouest France, il en manque un
Dur de vivre avec une maladie psychique. C’est un handicap, alerte Fabien Le Bihan, écrivain au Relecq-Kerhuon. Il lance un appel aux candidats aux municipales pour créer des communes plus inclusives.
Fabien Le Bihan, 51 ans, écrivain et artiste-peintre, schizo-affectif, a écrit six livres où il témoigne de sa vie et de sa maladie. | DR
Laurence GUILMO.
Publié le 12/03/2020 à 15h59
« Je suis un miraculé de la vie ! » écrit Fabien Le Bihan, 51 ans, dans Le journal d’un Mystique, son sixième livre sorti fin 2019, la suite du Danseur de corde. Soit 1 000 pages autobiographiques écrites en neuf ans
Cet habitant du Relecq-Kerhuon, près de Brest, est écrivain et peintre. Mais sa vie est devenue indissociable de la maladie psychique : il est schizo-affectif. Une maladie taboue, qui fait peur. « Nous souffrons d’exclusion. Pourtant c’est une maladie chronique. On peut vivre, en ville, grâce à un traitement adapté », expliquait-il dans Ouest-France, le 8 décembre 2013.
Sa vie a basculé en 1994. Il a 24 ans et travaille comme banquier dans une grande société brestoise. Il souffre de stress. Et bientôt d’hallucinations. Il est diagnostiqué schizophrène. Grâce à des traitements, après des hauts et des bas, sa maladie est stabilisée. Mais il ne peut plus travailler. Il est en invalidité.
Il a rebondi en devenant peintre et écrivain. Un artiste engagé pour faire connaître le handicap psychique. « Je milite à travers mes ouvrages pour une société inclusive, ouverte à la déficience psychique et la maladie mentale, précise-t-il. L’ignorance des citoyens sur ces sujets est une source de moquerie, de rejet et de discriminations ayant pour conséquence l’isolement. C’est la double peine des victimes de ces pathologies. »
Sur son site internet, il a rédigé une page avec ses propositions destinées aux candidats aux élections municipales. Il propose « une charte d’accueil et de bienveillance » affichée dans tous les bâtiments municipaux, et la « création d’une mutuelle municipale pour favoriser l’accès aux soins à moindre coût ». Il souhaiterait des conférences pour sensibiliser les citoyens.
Il propose aussi de « réserver la priorité de l’accès des logements HLM situés dans un environnement calme avec un jardin ou une terrasse en rez-de-chaussée.
Il propose aussi la création d’une adresse mail au CCAS qui serait réservé aux personnes handicapées. Enfin, il s’agit de « favoriser la mise en réseau des personnes en situation de handicap isolées » et créer un groupe de bénévoles iront visiter les personnes. Cet « espoir d’une vie meilleure » est le fil conducteur de ses ouvrages. Lui est devenu croyant. Il a trouvé des voix apaisantes, qui lui apportent de la sérénité. « Des saints ont eu aussi des manifestations comme les miennes, alors qu’ils n’étaient pas psychotiques ! Non je ne suis pas un saint ! J’essaie juste d’être un homme au quotidien. J’ai enfin trouvé un équilibre par la foi. C’est le principal. »
Il écrit encore : « Il est désormais loin le temps où je trouvais la vie morne, triste et insipide ; prisonnier de mes hallucinations auditives et du jugement inquisiteur d’autrui. Désormais je croque, enfin, la Vie comme un bonbon acidulé. »
www.fabienlebihan.fr ; Site de l’éditeur pour l’achat du Danseur de corde et le Journal d’un mystique : http://www.lulu.com/spotlight/fabienlebihan