Busset hier

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Histoire de l'école,

Ses rapports avec

La Mairie, l'église, le château

1830 1950

Introduction...

 

Pendant de nombreuses années,(plus de 35 ans), ma femme et moi avons enseigné dans les écoles primaires de Busset, portant tour à tour ces noms d'instituteurs, maîtres d'écoles ou directeurs selon les gens et les moments. C'est donc avec beaucoup d'intérêt, que cherchant sur les cahiers de délibérations du Conseil Municipal pour un tout autre sujet, je me suis rendu compte des nombreuses prises de positions du Conseil Municipal quant à l'école.

C'est ainsi que j'ai pu suivre l'évolution de l'école républicaine, dans ce village fortement marqué par la présence du château et de ses occupants; j'ai pu également mieux me rendre compte des relations étroites qui ont existé entre l'église, les nobles, les écoles, qu'elles soient privées, congréganistes disait-on à l'époque, ou publiques.

Et professeur des écoles depuis la loi Jospin qui a vu disparaître les Ecoles Normales d'Instituteurs.

 


Pour mieux percevoir l'évolution dans les esprits, dans les mentalités, dans les positions des élus, il m'a paru indispensable de connaître et de comparer les décisions de l'État, du Département, des dirigeants de l'église et de pouvoir les associer sur une même page pour mieux comprendre la traduction qui s'effectuait au niveau des délibérations du Conseil Municipal.

Je me suis intéressé principalement aux écoles, congréganistes et publiques, à tout ce qui les liait à l'église, au château. J'ai relevé également quelques faits importants qui ont marqué leur époque comme l'arrivée du télégraphe ou de l'électricité.

Bien sûr, beaucoup d'anecdotes illustrent uniquement la vie de Busset, cependant, au travers du cas particulier de ce village, je pense que l'on est mieux à même de comprendre comment une décision nationale va pouvoir être appliquée dans un lointain petit village du Bourbonnais, on peut ainsi revivre les différences entre la loi et son aménagement sur le terrain.

Je me suis aperçu également, que, très rapidement la mémoire met un voile sur notre passé, je veux donc témoigner du cheminement, des luttes de ces hommes et femmes qui ont façonné notre environnement tant physique qu’humain.

C'est aussi un hommage que je veux rendre à ces enseignants qui, au prix de lourdes difficultés ont tracé la route pour nous laisser l'école d'aujourd’hui. Sans doute ne mesuraient-ils pas leur impact. Maintenant, seuls quelques souvenirs, fugaces très souvent, demeurent encore dans les mémoires d'anciens élèves qui regarderont avec un peu de nostalgie, ces quelques photos que j'ai voulu faire revivre.

Je peux, grâce à ces témoignages apprécier ce que l'école de la république a apporté pour nos populations, j'espère qu'au travers de ces quelques pages, d'autres avec moi défendrons l'image de cette école communale, ciment d'une société, qui va permettre à l'enfant de devenir l'homme mais aussi le citoyen de demain.

Ce fascicule ne fait que reprendre les délibérations du Conseil Municipal de Busset et de les replacer dans leur contexte tant départemental que national. Pour ce faire, j'ai fait largement appel aux livres d'histoire de France.

M.Aurambout



De l'ancien régime

Avant 1789.

Comme le signale Jean Corre dans son livre "Busset, un village Français sous la révolution, l'enseignement public relevait du seul secteur privé, le soin d'instruire relevait de l'église . En ce qui concerne notre période, on se rendra compte au fil de la lecture des délibérations du Conseil Municipal que l'influence du Comte de Bourbon semble plus forte que celle de l'évêque.

Pour la convention, il s'agissait que l'éducation devienne un droit , l'enseignement est un devoir de toute collectivité publique. Tous les individus doivent être égaux devant l'éducation.

Je ne sais si Busset a été particulièrement favorisé, de par la proximité du château et des ecclésiastiques qui s'y rattachaient. Ce qui est certain, c'est que Busset sera la dernière commune du département à se doter d'une école laïque publique de filles, et qu'il faudra une très forte pression de l'administration et des pouvoirs publics pour que les élus se décident , à contre coeur, à faire les efforts financiers nécessaires.

On peut à ce sujet essayer d'analyser le comportement des élus . Peu attachés à défendre de grands principes, ils paraissaient le plus souvent se satisfaire du pouvoir en place et leur souci premier paraît essentiellement , dans tous les cas ,de limiter les dépenses de la commune.

Le rayonnement et l'influence du château paraissent très importants sur le comportement des élus. ce n'est qu'au moment de l'implantation du nouveau cimetière que les choses vont changer et que l'on va ressentir , dans les délibérations, le changement d'état d'esprit.

Il Y A bien longtemps

A la fin du moyen âge: surtout dans les villes marchandes, nous assistons à la naissance de la scolarisation. "Petites écoles " apprenant à lire, écrire, compter en langue vernaculaire (langue du pays), tenues par des " régents", écoles souvent mixtes malgré l'interdiction de l'église ; écoles pratiques, formant au métier d'écrivain public; manécanteries (écoles de chant paroissial), éducation vocale, apprentissage de l'écriture ; écoles "techniques" (ou empiriques), organisées par des particuliers, artisans.

L'imprimerie est une révolution. Toute la science humaine tenait dans 15 ou 20 volumes

XVIème et XVIIème siècle: Essor de l'école urbaine et rurale, création des écoles religieuses tenues par les curés; des collèges tenus par les congrégations.

1715: les Français sont moins de 30 millions; 24 millions vivent dans des hameaux et les villages. Les Escholiers des universités ont des privilèges de plus en plus nombreux; ils ont le droit au titre de Monsieur ou Messire qui est un titre de noblesse. Au XVII ème siècle, commencent à apparaître des livres spécialement composés pour les élèves, toute la classe se fait en latin

L'escholier n'a pas de pupitre

XVI ème siècle : à partir du concile de trente, les écoles de charité destinées aux pauvres apparaissent dans certaines paroisses urbaines.

Au XVI ème siècle, l'invention de l'imprimerie entraîne une véritable révolution dans l'enseignement supérieur. Elle a donné à l'étudiant, ce qui lui manquait : les livres.

Il existe des écoles "malsonnantes" parce qu'elles échappent à l'impôt ou buissonnières parce que le maître réunit ses élèves dans la campagne, en changeant souvent de site par prudence. Les évêques font à ces écoles une guerre acharnée. On accuse les maîtres d'hérétiques. Le 7 février 1554, le Parlement de Paris les accuse de protestantisme.

Un collège au XVI ème siècle

Au XVIII ème siècle: les petits enfants sont confiés par leurs parents (employés aux travaux des champs) à des" gardeuses», gardeuses d'enfants, comme gardeuses de moutons. Ces femmes n'ont d'autre rôle que d'accueillir les enfants dans des "refuges", pièces malpropres, peu éclairées, sans air servant à la fois de cuisine, de dortoir et de salle de jeux.


Costumes des diverses religieuses


Au XVIème siècle, dans les villes, l'enseignement primaire est donné par les frères de la Doctrine Chrétienne. Les études comprennent trois années: petite, seconde et grande classe. Dans la petite classe le Frère enseigne la lecture: sur un grand tableau noir; sont peintes en blanc des syllabes que l'écolier répète tout le long du jour. Dans la seconde classe, le Frère enseigne l'écriture. Dans la grande classe, on étudie l'arithmétique et un petit livre de politesse.

L'enseignement des filles, est donné par les Ursulines, les Sœurs de Notre Dame et les Sœurs de Saint Vincent de Paul. Il comprend en plus des leçons de couture, de tricotage et de dentelle.

L'enseignement secondaire tombe sous la direction des Jésuites. La confession est obligatoire, ainsi que la présence à la procession, dans la cour, la croix en tête, chaque premier jour du mois.


Magister de village

En 1724: une déclaration royale institue une école primaire dans chacune des 40000 communes de France. Elle oblige les maîtres à lire mais aussi à écrire, ce qu'ils ne faisaient pas jusque là; mais ces ordres ne sont pas toujours exécutés.

Les punitions sont des châtiments corporels et cela dans toutes les classes de la société. Louis XIII enfant est frappé jusqu'au sang. Le maître use de la férule, des verges d'osier, de bouleau et de genêt, d'un fouet à 7 cordes.

On enseigne d'abord l'alphabet, puis on apprend à lire le "Pater" et le "Credo", le plus souvent en latin. Les classes sont ornées d'une image représentant l'enfer.

A la fin du XVIIIème siècle, le français n'était exclusivement parlé que dans quinze départements, par trois millions d'individus. Il existait 6 millions de non francophones (Bretons, Basques, Catalans) On peut affirmer que plus de la moitié des habitants des campagnes ne pouvaient s'exprimer en français. Dans beaucoup de villes, les bourgeois abandonnaient l'usage du patois.

A côté des maîtres d'écoles sédentaires, on trouve des maîtres d'écoles ambulants qui vont dans les villages ou dans les foires proposer leurs services. Ils portent sur leurs chapeaux trois plumes symbolisant la lecture, l'écriture et le calcul.


Les verges: faisceau de baguettes flexibles qui servaient à fouetter les enfants.

Le flagrum: fouet à plusieurs chaînettes terminées chacune par un osselet de plomb

1792:

Décret du 12 décembre: dans son rapport sur l'instruction publique, Condorcet jetait les bases d'un enseignement démocratique. Il commence par rappeler que le premier but de l'instruction nationale est d'établir entre les citoyens une égalité de fait et de rendre réelle l'égalité politique reconnue par la loi. La Convention décide la création de l'école primaire et donne au maître d'école Le beau nom d'instituteur. Quelques mois plus tard, elle décide la création d'une école dans chaque village de plus de 400 habitants.




Chaque dimanche, l'instituteur ouvrira une conférence publique à laquelle assisteront les citoyens de tous les âges.

1793:décrets des 15 septembre et 21 octobre:

définition des grandes lignes des 3 degrés d'enseignement (primaire, secondaire, supérieur)