La langue
La langue
Le pays des 3 écritures
Évidemment, avec ses trois écritures dont les complexes et nombreux idéogrammes chinois (et utilisées toutes les trois, parfois dans une même phrase !), le japonais n'est pas une langue à la portée du premier venu.
Et pour corser le tout, les japonais qui parlent anglais sont peu nombreux (quelques employés de bureau dans les grandes villes).
Il est cependant facile de casser le haut de cette barrière : quelques mois avant votre départ, contactez un étudiant japonais en France (par exemple sur internet) qui viendra vous donner à domicile quelques cours de japonais accéléré en échange de quelque argent de poche.
En quinze ou vingt soirées vous arriverez à maîtriser les quelques phrases clés qui vous permettront soit de demander votre chemin, soit de remercier vos hôtes qui seront alors ravis de pouvoir échanger deux ou trois mots avec vous, guère plus mais cela suffit !
De plus, ces quelques soirées avec un vrai japonais, pimentées de grands moments d'incompréhension totale entre nos deux cultures, feront d'inoubliables souvenirs avant même le voyage !
Un peu de vécu : sur un quai de l'une des grandes gares de Tokyo, un petit français s'adresse à un salary-man costumé et cravaté: "Hello, please, is'it the train to Kyoto ?" ... certes la question est complexe et l'accent du petit français n'est pas celui d'Oxford mais quand même ... et puis que dire de son accent japonais.
Après quelques essais infructueux en anglais, on essaye autre chose : "Sumi masen, ko re wa kyoto ni to ma ri ma su ka ? "
"Naruhodo, yo" et voilà, c'était bien le bon train ! Avec forces courbettes et sourires : "Arigatô, arigatô gozaïmasu !".
Trois guides de conversation fort utiles (petits, pratiques, complémentaires) :le japonais sans peine (Assimil)
le japonais de Lonely Planet (si vous n'en prenez qu'un, ce sera celui-ci)
le japonais de poche (Assimil Évasion)
Les kanjis, les idéogrammes empruntés au chinois, sont des signes (des concepts, comme les hiéroglyphes, ce n'est pas un alphabet).
Chacun à une signification (la même qu'en chinois, même s'ils ne se prononcent pas de la même façon).
Ainsi l'idéogramme yama 山 représente la montagne (comme dans Takayama ou Fujiyama).
Le touriste doit savoir que ces kanjis sont notamment utilisés pour les noms de lieux (villes, ...).
Il y a ... plus de 2.000 kanjis ! dont la moitié seulement sont enseignés à l'école.
Les hiraganas eux, forment un véritable alphabet syllabaire et sont utilisés pour construire les phrases avec des sujets, des verbes, des terminaisons, des formes négatives, interrogatives, etc.
Il y a 46 hiraganas (46 syllabes) qui datent du VIII° siècle.
Enfin, les katakanas sont une forme simplifiée des hiraganas (il y en a donc 46 également et datent du IX° siècle) : ils servent à transcrire en japonais les mots empruntés à l'étranger (comme hôtel par exemple). La transcription est souvent phonétique (du moins dans la bouche d'un japonais et à l'oreille d'un autre japonais) ce qui donne souvent des transcriptions cocasses, le plus souvent de l'anglais.
Ainsi, hôtel se prononce ho-te-ru à la japonaise (le "u" est bien souvent très élidé et est d'ailleurs mis entre parenthèses dans les lexiques).
Autre exemple, l'auteur de romans policiers Edogawa Rampo est un pseudonyme basé sur la prononciation japonaise de Edgar Allan Poe !
Ainsi, dans une phrase comme "Où est l'hôtel du Mont Fuji ?", on va trouver les trois écritures simultanément :
- de l'hiragana pour la formule verbale (être = a-ri-masu), le lieu (où = ga) et la forme interrogative (ka) : Ga a-ri-mas(u) ka / が あ り ま す か
- du katakana pour le mot hôtel : ho-te-ru / ホ テ ル
- et enfin des kanjis pour le Mont Fuji : Fuji-san/ 富 士 山
Ce qui donne quelque chose comme :
Ga a-ri-mas(u) ka ho-te-ru Fuji-san ?
が あ り ま す か ホ テ ル 富 士 山
(Bon, là y'avait un piège : dans le cas du Mont Fuji, le kanji "montagne" 山 se prononce à la chinoise "san" et non à la japonaise "yama" ...).
S'il se lit avec difficultés et s'écrit avec encore plus de douleurs, le japonais se prononce heureusement sans trop de problème pour un européen.
La principale particularité est le "u" qui comme dans la plupart des langues se prononce "ou".
De plus, dans de nombreux mots il est très souvent élidé (il ne se prononce pas du tout) et est présenté entre parenthèses dans la plupart des lexiques. Comme dans gozaïmas(u) (qui se prononce donc gozaïmass') ou Asak(u)sa (Asak'ssa).
À tout cela, il faut ajouter les romajis qui est le nom japonais (écriture de Rome) de nos caractères latins qui servent à "sous-titrer" de nombreux affichages.
Allez bon voyage et bon courage !
En réalité, fous rires garantis !
Quelques toponymes :
山 yama = montagne
川 gawa = rivière
橋 bashi ou hashi = pont
島 shima = île
崎 zaki = cap.
Un petit site utile (mais il y en a plein d'autres sur la toile).