Panneau 2
En fin d'avant-midi, alors que le 111e J.R. poursuit son attaque avec succès au niveau des écluses 19 et 20, le 34e J.R. face au 7e R.I. positionné plus au nord MAIS ne bénéficiant pas du précieux appui des blindés, n'est pas encore parvenu à traverser la canal. Ce régiment est déployé dans le secteur qui englobe le château et le bois de La Rocq. C'est un terrain très propice pour la défense, les point d'appui sont nombreux et bien camouflés et les armes automatiques couvrent le canal d'une écluse à l'autre. Pour l'instant, les allemands ignorent qu'il existe, entre les deux écluses et sous le canal, un double aqueduc qui relie les deux rives. Ils le découvriront très prochainement.
Une découverte lourde de conséquences
Vers 12h00 se produit une découverte aux conséquences catastrophiques pour les français. En suivant le cours de la Samme à proximité du château de La Rocq, les allemands découvrent avec incrédulité qu'ils peuvent tout simplement passer sous le canal et accéder à la rive opposée sans être vus. En effet, le rivière emprunte un double aqueduc qui la canalise vers la rive opposée où elle débouche en face du café de La Rocq. Plus loin, la rivière donne accès à des chemins creux qui sont autant de voies de pénétration idéales.
Pour info, un bataillon est une unité militaire regroupant plusieurs compagnies, soit de 300 à 1200 hommes. Plusieurs bataillons forment un régiment.
Le 7e R.I. dispose de 3 bataillons côte à côte avec les commandants Poch, Bidu et Pargade et s'étire sur une longueur de 9 km.
L'artillerie lourde du 203e R.A.L. protège ce secteur, elle est commandée par le lieutenant-colonel Perrein qui possède 24 canons de 155 mm dont la portée est d'environ 12 km avec une cadence de tir de deux coups minute.
L'artillerie légère du 3e R.A. du lieutenant-colonel Bouquin chargé de l'appui direct, possède quatre canons de 75 mm dont la portée est de 10 km avec une cadence rapide de 6 coups par minute. Ce canon est supérieur à son équivalent le Krupp Rheinmetall.
Les antichars (HOTCHKISS) qui tire de 15 à 20 coups par minute, ne peut percer que 40 mm de blindage à 400 mètres.
Les ponts, les écluses et les péniches de type métallique sont étroits et ne permettent que le passage d'un seul véhicule. Toutes ces œuvres d'art ont été minées par les artificiers du génie belge sous les ordres du Commandant Raskin ayant son P.C. au château de Scrawelle à Seneffe.
Au niveau des écluses seules les portes avant sont restées fermées, afin de retenir l'eau dans les biefs. Ces portes sont munies d'étroites passerelles en bois qui ont permis dans un premier temps, suite à la débâcle de la ligne K.W., le franchissement du canal par de nombreux tirailleurs marocains. Malheureusement dans l'après-midi également aux fantassins allemands.
L'état-major réalise qu'il sera impossible à la seule 32e D.I. d'arrêter l'envahisseur face à plusieurs divisions allemandes. S'installent aux côtés du 7e R.I. quelques compagnies de tirailleurs marocains du général Mellier ainsi que quelques sections du 43e R.I. du général De Camas.
Le JUNKERS JU "Stuka - initiales de Sturtzkampfflughzeug qui signifie "bombardier en piqué" fut construit à 5700 exemplaires. Testé en 1935 pendant la guerre civile d'Espagne, son rayon d'action est de six cent kilomètres à une vitesse maximale de 410 km/h. Il est fortement armé et est équipé d'une sirène appelée «Trompette de Jéricho», qui produisait un son strident, conséquence du vent pendant le piqué, qui avait pour objectif de terroriser civils et militaires. Son moteur est un 12 cylindres en V inversé de 1410 chevaux. Il emporte une bombe de 500 kg ou deux de 250 kg ou des bombes anti-personnel de 50 kg. Cet avion attaque à partir d'une altitude de 3000 mètres, à ce moment il entame un piqué d'environ vingt secondes à la vitesse de 550km/h avec un redressement automatique à trois cents mètres du sol.
Ce 17 mai à cet endroit de l'aube jusque 12h00 simple prise de reconnaissance et de rares contacts.
C'est la 35e D.I du général Hans Reinhard, recrutée dans la région de Karlsruhe, qui fournira l'effort principal sur Feluy-Arquennes afin de franchir le canal et y subira les pertes les plus lourdes.
Un colonel allemand revenu à la ferme de la Basse Lambardame (P.C allemand le 17 mai) à raconté au propriétaire monsieur Floribert Dubois, que les pertes allemandes s'élevaient à 3002 hommes. De nombreux cadavres ont été incinérés dans des fours crématoires ambulants dans une prairie située près de la ferme du Vassau. Non loin de la ferme Douillet, dans une clairière du bois de l'hôpital, on retrouvera les cadavres des deux frères Douillet les mains liées derrière le dos . Ils avaient tirés au fusil de chasse sur les soldats allemands qui se sont présentés chez eux.
L'ouvrage détaillé reprenant les différentes phases de cette bataille est disponible:
à l'Office du Tourisme de Seneffe "ASBL" - Place Penne d'Agenais à Seneffe
au Domaine du Château - Rue Lucien Plasman 7-9 à Seneffe
à la Maison du Tourisme du Parc des Canaux et Châteaux - Place Jules Mansart 21-22 à La Louvière
chez l'auteur J-L Monclus - Chaussée de Nivelles 74 à Arquennes