Art en Mai 2009

Du 25 avril au 17 mai 2009.

Pour la 14ème édition d'Art en Mai, peinture, sculpture, photographie, mosaïque, terre et pour la première fois vidéo ont été revisitées par nos invités.

René Barsot

Busy (25) renebarsot@wanadoo.fr

Né en 1959, René Barsot dessine et photographie dès l'âge de 10 ans. Il intègre l'École des Beaux-Arts de Besançon durant 6 années et pratique ensuite la photographie publicitaire et industrielle. Depuis 1992, il enseigne les arts graphiques et la photographie. « Depuis bientôt une trentaine d'années, je photographie des rencontres... Je travaille en Noir et Blanc (argentique), pour ce qu'il a de proche avec les croquis et les mots rapidement notés sur un carnet et pour ce qu'il impose d'exigence. L'histoire de chaque image peut être prolongée par une mise en couleur manuelle : crayon, pastel, gouache, acrylique... »En 10 ans, son travail a été présenté dans plusieurs grandes manifestations d'Arts Plastiques ou de photographies, à Besançon, en Arles mais aussi à Perpignan et même à Taïwan.

Gérard Brand

Obernai (67) gerardbrand@orange.fr

Mosaïste alsacien, Gérard Brand, né en 1941, vit et travaille à Obernai. De nombreux séjours en Afrique ont placé son inspiration au carrefour des arts africain et roman. Explorateur-créateur d'un monde fantastique de créatures fabuleuses, il a quitté les cadres pour s'épanouir, sans contraintes, dans les trois dimensions et dans les jeux de couleurs et de lumière fascinants de liberté. Artiste original et atypique, débordant d'imagination, il ne se laisse enfermer dans aucune école. Son œuvre perfectionniste est à la fois élan du cœur et pure jubilation. Au-delà des expositions prestigieuses qui ont fait connaître ses personnages étonnants dans l'hexagone et ailleurs, il convient de signaler les grandes réalisations de Gérard Brand, visibles à Strasbourg (Parlement européen) à Abidjan et Yaoundé, en passant par des écoles, des églises, des places et des piscines.

Livia de Poli

Urcerey (90)

Cette artiste italienne commence à travailler à l'âge de quatorze ans dans l'atelier Erma de Bassano del Grappa près de Vicenza où elle a son premier contact avec la terre. En 1975, elle reprend son activité, après s'être installée en France, expose dans de grandes villes de France dont Paris où sa virtuosité lui vaudra de nombreuses récompenses. Son travail, tout en rondeur et en couleur, plein d'érotisme et d'humour, devient plus contemporain en 1990 : « monochromie immaculée troublée par quelques touches de rouge... ». « Le biscuit brut ou coloré paraît tracer dans l'espace d'élégantes silhouettes voluptueuses et sensuelles qui forcent l'admiration par leur hardiesse et leur éclat. » (Christophe Cousin, directeur des Musées de Belfort)

Murielle Dovillaire

Besançon (25)

Née en 1974, elle est diplômée de l'académie d'arts plastiques de Lille en 1985. Ce sont surtout les femmes qui constituent l'univers de Murielle Dovillaire. Des femmes aux corps fragiles, chétifs, des dames du temps jadis mais si modernes à la fois. Sa peinture nous parle doucement, discrètement, de ses émotions les plus intimes, les plus précieuses. L'univers de ces corps finit par dépasser la simple toile et déborde dans l'infini artistique de la féminité.« Inspirée par les formes longilignes des corps et la puissance des mouvements et des regards de Klimt, Egon Schiele et Giacometti, j'utilise mes pinceaux comme moyen d'expression de mes émotions. »

Didier Jourdy

Dole (39) didier.jourdy@free.fr

Peintre abstrait, Didier Jourdy est né à Dole (Jura) en 1949. Après avoir étudié à l'école des Beaux-Arts de Besançon, il se forme à la gravure sur pierre. Tout en exerçant ce métier, il peint de manière épisodique. Depuis 1990, il se consacre essentiellement à la peinture. Il a, entre autres, présenté son travail aux Salons d'Art Contemporain de Colmar et de Strasbourg, à la biennale de Besançon et à la galerie Artcourt à Paris. « Les limites du langage dont je dispose, l'indépendance fondamentale de la peinture à l'égard de tout discours la concernant, m'interdisent de céder à cette mode qui consiste à exiger d'un artiste, qui pour pouvoir être considéré comme tel, doit s'expliquer, se justifier. Je laisse donc ma peinture parler seule, et à d'autres s'ils le désirent, le soin de la commenter.

Quelques mots, dans le désordre, me semblent caractéristiques de ma manière de travailler.

L'écriture, l'utilisation "d'archives" familiales (vieilles lettres, pages de livres de comptes, papiers buvard utilisés). Le jeu, la règle, l'aléatoire qui change la règle, l'introduction du hasard dans un cadre systématique.

La tache puis la ligne droite et le qui carré corrigent. La tache qui dévie la ligne. Le chaos et l'ordre dans un incessant aller-retour.

L'esthétisme, voire la beauté, voire la perfection restent l'objectif, mais n'en sont pas moins inaccessibles. Tout est un perpétuel recommencement : les toiles s'exposent, puis se reposent parfois de longues années avant d'être reprises. »

Dominique Lallemand

Bief (25)

Dominique Lallemand, 37 ans lors de l'exposition, vit et travaille à Bief en Franche-Comté. « Bien que l'esthétique de ces oeuvres s'apparente à l'art minimal ou à l'art concret, c'est un essai de réflexion sur une symbolique au travers d'une certaine mystique.

Leur réalisation est volontairement établie selon des contraintes imposées ; comme une longue préparation des couleurs en écrasant directement les pigments et un long travail de ponçage accompagné de l'application de couches et surcouches sur un panneau bois.

Ces contraintes sont fondamentales et essentielles. Elles appellent à un oubli de la notion de productivité pour une valorisation de la notion de temps.

C'est surtout un travail de déchargement / chargement sur le support. Une façon de mener un combat contre ses propres démons. Dans la série des monochromes blancs, le travail de ponçage est une activité d'exorcisme par le dessin, l'écriture, parfois automatique, la main générant et effaçant des formes et des images, le corps et l'esprit se concentrant jusqu'à être absorbés dans cette gestualité. L'on se rapproche ainsi d'une certaine forme d'action painting à la grande différence que la trace sera rendue invisible.

Dans la production des monochromes noirs, la longue et patiente préparation des noirs et de leurs différentes manières et vibrations colorées est primordiale.

C'est ce long travail invisible qui génère l'essence de l’œuvre.

La phase de finition doit être rapide et d'une grande justesse dans le sens où les différentes bandes de la composition sont appliquées en un seul passage. »

Marie-Dominique Procureur

Geishouse (68)mdgp.art@wanadoo.fr

Diplômée de l'École des Beaux-Arts de Mulhouse, cette artiste peintre, dessinateur, sculpteur de l'éphémère, appartient au groupe des "Indépendants Créateurs" dont le but est d'investir ponctuellement le parc du Château de Wesserling. Elle expose dans le cadre des "Chemins d'Art Sacré", à Cernay, dans une péniche à quai dans le port d'Épinal, dans le parc des Ballons des Vosges... En parallèle, elle est designer textile en free-lance et enseigne au Greta Haute-Alsace de Mulhouse.

« Dessiner c'est comme aller aux myrtilles, et aller seule aux myrtilles, c'est comme partir un peu en sacerdoce... on est là accroupie - le corps un peu tendu - à cueillir ces milliers de petites baies noires, sur la chaume et avec ces nuages qui menacent et sans le chien...

les mains d'encre rougies

les terres acides qui apaisent

et le soleil qui quelquefois brûle.

Glaner, teindre une surface de couches successives de couleurs, ou la remplir lentement de graphite, c'est une manière d'appréhender le temps pour mieux lui échapper. »

Jacques Vieux

Conflandey (70) jazi.vieux@orange.fr

Né en 1968, Jacques Vieux est actuellement infographiste à Faverney. Titulaire d'un diplôme d'Arts Plastiques, il est peintre à ses heures, mais pas amateur, loin de là. Il a exposé au Salon des Annonciades à Pontarlier, à Arc-et-Senans dans le cadre « Empreintes, la Haute-Saône s'expose à la Saline Royale », à la Biennale des Arts Plastiques en Franche-Comté... Il élabore une œuvre complexe qui fonctionne comme un système : chaque tableau est un élément inscrit dans un ensemble et répond à tous les autres. « Éloge de la platitude, ma démarche propose une tentative d'appréhension de l'univers dans son immensité, sa globalité voire son infini... le paysage étant pris comme un intermédiaire où se confrontent le proche et le lointain, le distinct et l'indistinct, le peint et le non-peint, l'infiniment petit et l'infiniment grand... »

Sandra KogutPassagers d'Orsay (vidéo, 52 min - 2002)


« Je voudrais faire un portrait de vous avec votre œuvre préférée ? » Sandra Kogut nous propose une visite par regards interposés ; regard des visiteurs sur leurs homologues et commentaires des uns et des autres. Et c'est un vrai régal de suivre ces gens, critiques d'un jour, attachants et ô combien étonnants. Chacun a sa façon de visiter le musée ; untel apprécie la sécurité et la propreté des lieux et passe son temps à l'observation des chaussures et des démarches des visiteurs. Sandra Kogut s'intéresse à l'étonnante diversité des attitudes humaines. Le musée devient un microcosme expérimental des comportements.

Et voilà Orsay comme on ne l'a jamais vu, un bon moment de visite qui marque les esprits !

Gianni TotiLe triomphe de la Mort (vidéo, 23 min - 2002)


Dans une singulière "caverne platonique", le penseur macabre revit les fresques du triomphe de la mort, de l'enfer et du jugement universel. Gianni Toti nous entraîne progressivement dans l'univers fantasmagorique de la mort. Une immersion complète qui débute en surface par un tableau animé - une sorte de porte symbolique - représentant des lignes transperçant l'espace noir d'un vide cosmique. Puis les deux dimensions laissent entrevoir une profondeur. Un personnage squelette-penseur assis sur une sphère observe devant lui, à même le sol, la douleur des damnés en enfer. Une voix-off d'outre tombe - celle de Gianni Toti - nous raconte sur un ton ironico-macabre Rodin, sculpteur de la pensée... et de la mort. Nous voilà embarqués pour un voyage en enfer ! C'est l'occasion pour Gianni Toti de questionner la mort et de répondre à son angoisse par l'ironie et le fantasme.

Philippe Paddeu Longue Distance : Saint-Pétersbourg, Hambourg, Vienne, Venise


(4 vidéos, env. 8 min chacune - 1996)

Saint-Pétersbourg, Hambourg, Vienne et Venise font partie de la série Carnets de Voyage. Philippe Paddeu choisit la vidéo d'animation pour nous dresser ces portraits de villes. Ces films d'animation s'appuient sur un graphisme conventionnel et plaisant. Ils séduisent par la légèreté du médium et par l'originalité de leur construction narrative. En effet, il ne s'agit pas précisément d'une histoire parcourue chronologiquement, avec un début et une fin, mais plutôt d'une restitution de sensations, d'une expérience de vie et de rencontres avec des lieux et des personnages. Le spectateur découvre ainsi quelques caractères propres à transcrire l'esprit d'une ville.