Le commentaire consiste à produire une analyse structurée d’un article s’inscrivant dans une publication, une ère géographique, une période. Les candidats doivent s’appuyer sur leurs connaissances de l'histoire, des questions contemporaines et des institutions du monde anglophone. Attention, les connaissances personnelles du candidat doivent être utilisées pour éclairer et mettre en perspective le sujet du texte. Le commentaire n’est pas un simple prétexte à un étalage d’érudition.
Cette étape préalable à l'analyse est souvent trop développée par les candidats. Il s'agit simplement de rendre compte des informations contenues dans le texte, de manière cohérente et ordonnée, mais sans les analyser (on ne dépassera pas trois minutes normalement). L'important est de montrer au jury que l'on a compris le texte et que l'on est capable d'en restituer le contenu dans une langue correcte. Le compte rendu commencera tout naturellement par une introduction dans laquelle le candidat aura soin de présenter brièvement l’article en le replaçant dans son contexte (publication, date, actualité, fait culturel spécifique au monde anglophone). Si l'article étudié est un peu ancien, vous pouvez aussi le mettre en perspective en faisant brièvement référence aux développements plus récents du sujet. Attention, ces remarques ne doivent pas être trop développées. Une fois le sujet cerné, vous pouvez dire que vous y reviendrez plus longuement dans le commentaire. L'introduction donne une première impression déterminante au jury, il est donc important de la soigner !
La structure du commentaire doit répondre à certaines normes bien établies. L’un des enjeux majeurs de cette épreuve est de vérifier la capacité des étudiants à structurer leur pensée et produire un discours logique à partir d’un texte et d'un sujet d'actualité. Revoyons donc les différentes étapes que doit compter cette étude de texte.
Comme le compte rendu, le commentaire commence par une courte introduction qui consiste à exprimer un questionnement qui nous parait sous-tendre l'article. Par exemple, l'étude d'un texte sur un président des Etats-Unis qui ne respecte pas ses engagement environnementaux va me conduire à poser une question plus ouverte : "peut-on dire que les politiques se saisissent suffisamment de la question écologique ?". On peut parler de 'problématisation' pour cette étape; le candidat se pose une question sur l'article et son sujet à laquelle il va tenter de répondre dans le développement de son commentaire. Cette 'problématique' doit ainsi ouvrir et guider la réflexion du candidat et non la limiter ou l’entraver. Exprimée dans l’introduction du commentaire, elle démontre la compréhension des enjeux du sujet et met en tension d'éventuelles contradictions. Il est possible, toujours dans l'introduction, de présenter le plan du commentaire. Attention, l’annonce des parties est une étape importante de l’épreuve et les écueils à éviter sont nombreux. Chaque année des candidats annoncent un plan et n’en respectent pas la logique dans leurs développements. Cela donne au correcteur l’impression, souvent justifiée, que le candidat a changé de route en cours de préparation car le déroulement initialement prévu le menait vers une impasse ou ne lui permettait pas d’analyser l’ensemble des enjeux du sujet. Il est donc essentiel de s’en tenir au plan annoncé. Autre conseil ; énoncez votre plan sans détour. Trop de candidats rechignent à utiliser des termes comme first, in a first part, then, eventually, par crainte de produire un discours trop artificiel ou scolaire. Le commentaire est un exercice scolaire ! Songez qu’à l’écoute de votre introduction, le jury prendra en note votre plan afin de vérifier sa cohérence avec l’ensemble de votre devoir et de juger, in fine, la logique de votre analyse. Il est donc essentiel que l’annonce des parties ne laisse place à aucune ambiguïté. Si vous n'annoncez pas de plan, il faudra que la structure de votre commentaire soit compréhensible par le jury. Il faudra donc insister sur les phrases d'introduction et de transition, faute de quoi le jury aura l'impression d'un propose confus et déstructuré. L’introduction est un préambule au devoir qui permet d’établir un contrat entre le candidat et son correcteur, un contrat qu’il convient de respecter. Elle doit rester courte et ne doit pas se transformer en développement anticipé.
Après l'introduction, le candidat passera au développement du commentaire. Voici quelques conseils pour la constitution des différents axes ou parties. Disons tout d’abord qu’un commentaire en deux parties n’est pas toujours un mauvais commentaire, mais qu’il l’est souvent ! Les plans binaires, s’ils ne sont pas à exclure complètement, ont une fâcheuse tendance à réduire la réflexion à un simple jeu d’opposition. Il faut donc privilégier les plans en trois parties ; même si le chiffre trois n’est pas un gage systématique de réussite, il induit une progression entre le début et la fin du devoir. La première partie consiste souvent à ancrer la problématique de l'article dans un contexte civilisationnel et dans une perspective historique : les candidats pourront ici montrer leur connaissance de l'histoire, des institutions et des grandes questions de société du monde anglophone. La seconde partie est davantage consacrée aux enjeux contemporains et aux questions posées par l'article. La troisième partie explore les pistes, perspectives ou solutions au problème(s) soulevé(s) par l'article. Elle permet aussi au candidat de prendre position et d'exprimer une opinion informée. Par ailleurs, les jurys acceptent volontiers les plans classiques (1 problème 2 cause 3 conséquence / 1 passé 2 présent 3 avenir); vous pouvez aussi vous lancer dans un plan thématique plus original.
Rappelez-vous que chacune des parties du commentaire doit contribuer à l’avancement d’une réponse apportée à la problématique soulevée en introduction. Les parties doivent donc s’enchaîner de manière progressive et tendre vers une résolution ou du moins une synthèse qui sera apportée par la conclusion. La clarté de l’expression et la précision de l’argumentation sont les clés de voûte d’un bon développement. Le jury doit être en mesure de suivre le fil de la démonstration et de mesurer la capacité du candidat à produire un discours argumentatif structuré et progressif. Il est ainsi important de lier les différentes parties du développement par des phrases de transition. Le candidat ne se contentera pas d’impressions ou d’affirmations non justifiées. Comme dans un commentaire écrit, un argument ou une idée doit être appuyé par un ou plusieurs exemples dont la pertinence doit être explicitée.
Les candidats négligent souvent la conclusion de leur devoir, soit par manque de temps, soit parce qu’ils la conçoivent comme une redite inutile des éléments de réflexion avancés dans le corps du commentaire et déjà annoncés dans l’introduction. La conclusion revêt pourtant un rôle essentiel. Elle permet de dresser le bilan des observations et analyses produites dans le devoir, soulignant leur pertinence à l’égard de la problématique (questionnement) envisagée en introduction. La conclusion est aussi la dernière impression que vous laissez au jury; comme l’introduction qui donne le ton du devoir, il est donc important qu’elle soit élaborée avec soin. Un commentaire sans conclusion donne l’image d’un raisonnement tronqué et d'une épreuve non maîtrisée. Cette conclusion peut enfin être l'occasion d'une ouverture : une remarque de clôture pointant vers un autre aspect du sujet ou même un sujet connexe qui pourra ensuite faire l'objet d'un échange avec le jury. Cette ouverture n'est pas indispensable mais peut permettre au candidat d'orienter les premières questions de l'entretien vers un sujet qu'il maîtrise et qu'il n'a pas pu valoriser dans son commentaire. Par exemple, un commentaire sur le système de santé américain se terminera par une ouverture soulignant la nature fondamentalement différente du système britannique.