Médaille des Colonies Françaises 1827

Bnf

Ile Bourbon, esclavagistes et abolutionistes

En 1827, le Ministère de la Marine le charge de graver une médaille pour le conseil privé des Colonies ayant pour sujet:Charles X donnant la charte aux Colonies.

 Joseph de Villèle (1773- 1854),le Premier Ministre, est notament à la tête du mouvement anti-abolitionniste à l’Ile de La Réunion (anciennement île Bourbon de 1810 -1848 ) où l’aristocratie se partage 62 000 esclaves. 

Officier de marine, Joseph de Villèle est absent de France lorsque la révolution française éclate. Il se réfugie sur l’île Bourbon et se voit même emprisonné en 1794 pour activités royalistes. Libéré, il achète un domaine et épouse Mélanie Desbassayns.

L’île de La Réunion était  sous la coupe de la famille Desbassayns qui possédait à elle seule 400 esclaves et des Chevaliers du Bon Ordre ou carlistes, mouvement royaliste légitimiste de l’île.

En intégrant cette riche famille de l’aristocratie sucrière, Joseph de Villèle se lance dans la politique locale et est élu Député de l’Assemblée coloniale. Il fera d’ailleurs échouer les projets d’indépendance de l’île Bourbon. 

Il ne regagne la France qu’en 1807 et devient le chef du mouvement royaliste dans la région toulousaine. Son frère épousera également une Desbassayns et fera souche dans l’île. 

Son destin ensuite est fulgurant: il devient le Président du Conseil ultra-royaliste sous Charles X. C’est sous son ministère en 1825 que seront éditées les ordonnances qui fixeront les institutions coloniales sur l’île Bourbon, étendus ensuite aux Antilles et à la Guyane et qui sont devenues la Charte des colonies. 

Le Conseil colonial était dirigé par les grands propriétaires blancs (Békés aux Antilles, Gros Blancs à Bourbon), la plupart attaché à la monarchie mais n’hésitant à brandir la menace de sécession pour protéger leurs intérêts tout en agitant le drapeau fleurdelysé. 

Les affrontements entre pro et anti abolitionnistes dégénéreront souvent en guerre de rue entre les deux camps.

C’est finalement la Seconde république (1848-1851) qui abolira l’esclavage le 27 avril 1848. 

Pour autant la question ne sera pas réglée entièrement. Si elle libèrera des centaines de milliers d’esclaves, elle jettera ceux-ci dans la dépendance économique de leurs anciens maîtres.

Cathédrale de Saint Denis de La Réunion

La première pierre est posée en novembre 1829, en présence du gouverneur et de tout le clergé. 

Le maire de Saint-Denis, Hyacinthe Tabur, est chargé d’apporter les médailles qui seront scellées dans la pierre. 

Ces médailles au portrait de Charles X sont au nombre de trois et deux d'entre elles sont dues à Michaut:

-la première est celle du "Conseil privé des colonies,

-la seconde « Colonies françaises, Cours d’assises », 

-la troisième gravé par Barre représente la « Caisse d’escompte et des prêts de l’île Bourbon ».