Le 13 février 1820, le duc de Berry s'écroule sur les marches de l'Opéra, rue de Richelieu, à Paris. Il vient d'être frappé d'un coup de couteau par un ouvrier, Louis Louvel. La victime est le neveu du vieux roi Louis XVIII et la seule personne susceptible de donner un héritier à la famille royale. L’assassin est un républicain fanatique qui a voulu éteindre par son geste la dynastie des Bourbons. Son crime suscite une émotion immense.
La bourse, les bals, les spectacles et tous les lieux publics sont fermés. Par la suite, l’Opéra de la rue de Richelieu (square face à l’entrée de la Bibliothèque nationale) est rasé sur ordre de Louis XVIII: le lieu du drame doit disparaître !
Les ultra-royalistes accusent de laxisme le chef du gouvernement Decazes. «Le pied lui a glissé dans le sang», écrit Chateaubriand. La mort du duc de Berry marque la fin d’une expérience qui ne réussit pas réellement à trouver sa place entre une droite ultra qui refuse de changer ses positions, et une gauche libérale qui glissera petit à petit vers une opposition de plus en plus fort. Villèle l’homme de confiance du comte d’Artois (futur Charles X), le remplacera en 1821 et continuera une politique ultra dans la lignée de celle de Richelieu: universités sous tutelle de l’Église, presse de plus en plus contrôlée...
Commémoration
Les autorités décidèrent de faire élever à Paris un monument à sa mémoire. Une souscription nationale fut ouverte.
Cependant les villes d'Auxerre et de Versailles firent ériger leur propre sculpture.
La ville de Versailles fit appel à James Pradier, auréolé du grand prix de Rome et qui revenait d'Italie.
Pradier conçut un monument entier, dit en «ronde-bosse», d'une manière toute néoclassique. La Religion, vêtue d'un drapé à l'antique, soutient le mourant. Elle fut placée dans une chapelle de la cathédrale Saint Louis de Versailles.
La Monarchie de Juillet fit retirer le monument.
En 1852, il retrouva sa place à la demande de la municipalité.
Une médaille commémorative commandée à la suite d'un concours par la ville de Versailles pour l'inauguration du Monument fut gravée par Michaut avec un texte ècrit par Quatremère de Quincy (164 exemplaires), Revue de l'Histore de Versailles et de Seine-et-Oise, Versailles, Librairie Léon Bernard, 1923, p. 218 et p. 220