Argentine Mars 2010

Arrivée en Argentine 

Buenos  Aires

Nous visitons différents quartiers : San Telmo et son marché au puce, Palermo chic et branché, Recoletta dont le cimetière est la visite incontournable,   et prenons les bus qui paraissent assez long c’est normal la ville est gigantesque ! Finalement, nous n’irons pas voir un match à la Bocca, par contre nous ferons une virée vers Tigre sur les bords du Rio del Plata (on dirait la mer, l’estuaire a plus de 30 Km le large!). Pleins de rencontres à l’hôtel, et également une journée sympa passée chez des Nordistes, Hervé et Aude, amis de Flavie  installés depuis plus de onze ans en Argentine!  Quel hasard, Hervé est un copain de promo d’Odile  de l’IUT de Dunkerque et avec Aude nous avons le même nom !

L’Argentine très européenne nous semble moins chaleureuse que le Chili, on sent une influence italo-espagnole : grande élégance vestimentaire, croissants et cafés délicieux, culture de bistros, mais une plus grande réserve !

Cyril ,le 18 Mars 2010

IGUAZU

 Vue d'avion :

Après un voyage un peu mouvementé, ( aéroport de Santiago en «réparation », chambre indisponible malgré la résa) nous arrivons enfin dans un hôtel vieillot mais super sympa. Bon la chambre est lugubre mais donne sur une très belle terrasse ou tous les voyageurs discutent, échangent adresses et bon plan dans le pays. En plus il ya une leçon quotidienne de tango ! Nous sommes tous les 4 charmés. La ville est démesurée, à 110 % européenne, c’est Paris avec un peu moins d’entretien peut être. Il faut attendre le soir pour voir des gosses faméliques fouiller les poubelles et sentir, hélas, la pauvreté de l’Amérique du Sud ! De plus,  la crise financière a laissé des souvenirs  : slogans rigolos et bon enfants appelant à massacrer les banquiers et en outre,  pas moyen de retirer une quantité suffisante de liquide au distributeur ! On a même le droit à une manif de soutien  à CKirchner. Avec drapeaux rouges, effigies du Che, et percussions!  Après un tremblement de terre au Chili une révolution en Argentine ? Non pas vraiment ! tant pis !

Par ailleurs, on mange vraiment très  bien, et comme nous l’avait annoncé Alexandre (mon frère)  la viande grillée est  à pleurer ! humm ! 

Ca bouge encore à Valparaiso, il ya deux jours une secousse de niveau 7 à encore fait trembler de peur nos amis Chiliens. De notre côté un vol de deux heures nous a permis de monter à la frontière du Brésil , au nord est du pays, afin de laisser de coté cette peur et de découvrir le site d’Iguazu. Et quel site ! Saisissant !, un ensemble de chutes vraiment impressionnant, énorme ! Je m’attendais à voir de très grandes chutes mais leurs tailles sont surprenantes. Avec Cyril nous sommes émus de découvrir ce panorama tous ensembles, avec en prime,  de superbes arcs en ciel.  Les 200 chutes se pressent sur un front de 2,5km dans la végétation tropicale et se jettent les unes dans les autres, explosent en formant des gerbes projetées à plus de 70 mètres  dans un grondement assourdissant. 3 ballades permettent de les découvrir de différents points de vue : du haut, du milieu et du bas. En chemin on croise une famille de coatis, de jolis oiseaux bleus à houppettes, des fourmis géantes, des myriades de papillons qui se posent sur nous pendant le pic nic et… une famille française avec deux enfants qui voyagent pendant 7 mois.  www.lepetittourdesbarathon.com   Magnifique journée de marche sous une chaleur tropicale après une semaine passée en ville à Buenos Aeres.

Odile, le 14 Mars 2010

Salta

Dernier jour à Salta, la plus grande ville du Nord-Ouest argentin fondée en 1582 par les espagnols, au pied de la cordillère des Andes. Après 20 heures de bus en provenance d’Iguazu on tombe sur un petit gars qui nous propose un hôtel bien placé. Nous nous laissons influencer et effectivement il est bien situé, notre chambre donne sur la place principale, au cœur de cette ville de province animée.

Renaud a du mal à se concentrer sur ses devoirs : sur la place des harmonies jouent des « paso doble » (Olè !) pour la relève de la garde. Finalement, gentille maitresse que je suis, je lui accorde une récréation musicale et l’on assiste alors au défilé des gauchos sur leurs chevaux devant le maire de la ville et un membre du ministère de la culture !!!

On s’offre un bon repas dans un restaurant particulièrement recommandé le « dona salta », Cyril dévore son 3O ème « Bife de Chorizo » servi par Zorro et Bernardo ! Salta a conservé son architecture d’époque et ce restaurant est vraiment typique. En outre, il y a une ambiance musicale comme en témoigne la vidéo où Axel s’en donne à cœur joie pour accompagner le guitariste !

Difficile de bien mémoriser aussi ses tableaux de conjugaison alors que nous venons de visiter le petit musée archéologique qui présente les découvertes d’une expédition réalisée en 1998, à plus de 6 700m d’altitude. Deux petites momies particulièrement bien conservées par le froid datant de 500 ans nous regardent et ne laisse pas indifférent nos âmes sensibles. Il s’agit en fait de deux petits enfants nobles de 6 ans offerts aux dieux , retrouvés avec leurs jouets. Brrr !

Enfin, comment travailler ses mathématique alors que Anaé et Matéo, qui ont aussi la chance de voyager avec leur parent ( ?!) vous attendent pour jouer ? Nous passons donc du bon temps en compagnie de la famille Barathon qui nous offre même de garder les enfants afin de nous offrir un petit restau en amoureux devinez où ? au dona salta ! Olè !

Odile, le 21 Mars 2010 

San Ignacio

C’est l’histoire du film «  Mission », qui s’offre à nos yeux ! Le site est très joli, les explications nombreuses, le musée admirable, on commence par écouter les magnifiques  chorales des jésuites. Pour une fois, la propagation du catholicisme a été fait sans torture, ni massacre (exception suffisamment rarissime pour la souligner !), les jésuites ont constitués des petites villes au cœur de la jungle avec une vie communautaire exemplaire en intégrant plus ou moins les coutumes des indiens Guaranis où tout été mis en  commun! Bien sur on était tellement loin des habitudes catholiques que SS le pape s’en est offusqué et à mis un point final à tout ça ! Les quelques 300 000 indiens ont été vendus comme esclaves ou massacrés par les troupes espagnoles et portugaises. Le rêve aura duré prés de 160 ans et laissé une jolie expérience d’abolition de la propriété individuelle, ainsi que de belles ruines particulièrement bien mises en valeur et soignées.

On rencontre également un couple de belge qui m’impressionne : ils ont fait l’Amérique du Sud à vélo (11 050km de Caracas à Ushuaia !!!).

Cyril ,le 18 Mars 2010

Les vallées Calchaquis :

La « vaca tranquila »

Alain et Anne sont des belges expatriés en Argentine après l’Afrique et la Nouvelle Calédonie. Ils nous réservent un magnifique accueil à « la vaca tranquila », leur ferme auberge située près de San Carlos, à 3 heures de Salta, en plein cœur du désert dans la vallée de Calchaqui. Ici les paysages sont à couper le souffle : cordillères des Andes , montagnes vertes, rouges, désert de cactus géants, tantôt vallée irriguée fleurie tantôt montagnes arides et désertiques pointues (las flechas). Le plus surprenant réside dans la variété des paysages en quelques mètres.

Comme nous élisons ces paysages les « plus beaux et étonnants »  depuis notre départ, nous y passons quelques jours pour en profiter pleinement d’autant qu’à la « vaca » on se sent vraiment « tranquila »comme à la maison.

Après avoir croisé des lamas, des vigognes, un fennec, des ânes et des chevaux sauvages, les enfants vivent les activités de la ferme et apprennent à «  taitre » les vaches (dixit Axel ) et même à monter à cheval, pendant que nous dégustons   « la burra », fameuse bière belge artisanale brassée à la « vaca tranquila » par Alain !

 

Odile, le 27 Mars 2010

L’Amérique Latine, un continent catholique.

 

Je suis extrêmement surpris du poids de la religion en Argentine. Evidemment en France le catholicisme appartient surtout à l’histoire et n’est plus qu’une pratique anecdotique, vestige d’un  long passé. Il n’est plus présent que par une poignée d’irréductibles, « tombés dedans quand ils étaient petits» et encadrés par des prêtres que l’on va chercher au fin fond de l’Afrique. Bien au contraire, Ici, l’église est omniprésente : avant même la semaine sainte, les processions et chemins de croix sont quotidiens, les églises débordent de monde, il y a queue pour aller se confesser, des dizaines de personnes de tout âge récitent chapelets ou rosaires devant  la Vierge, le Sacré Cœur de Jésus ou quelque saints plus ou moins connu ! A la cathédrale de Salta il y a 9 messes le Dimanche et plus une place assise !Cela parait d’autant plus stupéfiant que l’Argentine est un pays tout aussi moderne que ceux d’Europe. Il est vrai que Salta est plutôt rural avec une part de population indienne non négligeable. D’ailleurs, on ressent ici une connotation fortement magique et superstitieuse (héritage indien)  qui rejoint cette part (mais sans doute pas la meilleure !) du catholicisme. Par exemple chaque paroisse ou presque à sa vierge miraculeuse ou sa relique.

Autre point frappant, en lisant l’actualité française et internationale, on s’aperçoit du décalage de traitement de l’information : pas un mot sur les déboires de l’église catholique concernant la pédophilie. On comprend pourquoi le Vatican a choisi l’Argentine pour exfiltrer ses amis nazis à la fin de la guerre (Mengele, Eichman  et  60 000 autres quand même).  

Cyril,  le 28 Mars 2010, Dimanche des Rameaux.