Art en Mai 2011

Du 23 avril au 15 mai 2011

Pour la seizième année, la MJC Maison pour Tous et la ville de Pont de Roide - Vermondans ont refait le pari de mener une action autour de l'art contemporain, en organisant une exposition annuelle affichant un renouvellement complet des artistes invités. Sept artistes venus de la grande région Est montreront à travers la diversité de leur expression, une approche de l'art d'aujourd'hui. L'humain reste au cœur des préoccupations de tous, avec son corps qui change, sa solitude, son désarroi devant la mort, son lien à l'autre.

La terre, la peinture, la linogravure, le dessin, la photographie, le bronze sont les matériaux que nos artistes ont choisis pour exprimer cette transcendance, cette quête éperdue du sens de la vie.

Mireille Belle

Belley (01) - cointebelle@wanadoo.fr

© Mireille Belle

Après une formation en sculpture, peinture et céramique à Namur, complétée par l'étude du modèle vivant à Chambéry, Mireille Belle participe à de nombreuses expositions depuis 2005 dans tout le grand Sud-Est (de l'Ain au Var), de la Savoir à la Haute-Loire). L'année 2010 s'est révélée particulièrement riche pour cette artiste dont toute création se veut avant tout exploration et expérience de l'inconnu. « J'aime la singularité, les différences, l'authentique, le non lisse, l'aléatoire, le vivant. Le corps est mon sujet de prédilection, siège du vivant, il m'émeut et me parle de l'éphémère passage d'un homme parmi ses semblables. Je modèle dans la terre périssable des hommes et des femmes qui ne le sont pas moins.

Le feu fascinant les saisit pour offrir aux gestes de leur quotidien un semblant d'éternité. Ma création parle de l'authentique richesse de nos différences, de l'humain, d'un voyage temporaire. Tricotant des liens qui me rattachent aux autres, mes œuvres signent ma place de vivant parmi les vivants.»


Michel Boetsch

Altkirch (68) - boetsh.michel@neuf.fr

© Michel Boetsch

Titulaire d'un diplôme national de sculpture à Strasbourg, il a participé à de nombreuses expositions, en Allemagne, en Suisse mais aussi au Danemark et au Japon. Il nous propose aujourd'hui, entre autres, ses oishommes nés de la terre rouge. « Épouvantail. Simulacre, il est immobile dans les champs, les jardins pour éloigner les voleurs de graines.

En guenilles, raide, sert-il vraiment ? Garde ou croquemitaine, policier ou miséreux, solitaire des saisons ou sujet de risée, fantoche ou homme, pseudo dans la nature, vigie dérisoire ou tache de couleur. À la différence du bonhomme de neige qui fond, placide, et dont la construction n'avait d'autre fin que le jeu, l'épouvantail s'effiloche mais reste crampé.

Épouvantail et oishomme ont un vague air de famille. Les oishommes ont de multiples semblances. Dans le froid de la bise, ils font le dos rond, persuadés que le printemps viendra. Épouvantés quand leurs songes se brisent, ils s'accrochent à notre regard qui peut les sauver. Ils ne tournent pas girouettes, ils savent l'immobilité. Drapés comme des cariatides, ils ne soutiennent qu'un petit pan de ciel. Quand nous aurons changé, les oishommes auront-ils raison d'exister ? » (Michel Boiron)

Janine Gillot-Berthet

Adelans-et-le-Val-de-Bithaine (70)

© Janine Gillot-Berthet

Passionnée depuis toujours par le dessin, elle suit une formation à l'école des Beaux-Arts de Dijon où elle obtient un diplôme d'enseignant. Elle prolonge sa formation durant deux ans à l'école des Beaux-Arts de Paris. Visitant d'autres techniques (l'huile, l'eau-forte), elle retourne à sa passion première, le dessin, le pratiquant dans un lieu chargé d'Histoire, l'ancienne abbaye de Bithaine, lieu où elle trouve l'équilibre et la liberté indispensables au développement de son travail. « Une nécessité intérieure de m'exprimer me conduit à aller toujours plus loin dans la quête d'exactitude. L'art pourrait devenir un vecteur d'émotions, une expression de sentiments, de ressentis afin de créer chez le spectateur des vibrations, des sensations, des perceptions ouvrant une fenête sur l'inconnu, pourquoi pas sur un nouveau monde ? Cette recherche d'absolu, l'absence de couleurs, répondent à mes exigences. Entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.

Donner un maximum d'intensité avec un minimum de moyens.

L'importance du vide et de son esthétique, la pureté des formes, les lignes, les proportions, longueur, largeur, modelé, profondeur, espaces.

Un langage d'une apparente simplicité, touchant les extrêmes du noir d'ivoire à la pureté du blanc en passant par des passages infinis de gris : gris durs, gris tendres, des gris profonds de l'âme aux gris légers de l'esprit avec un reflet de réel et l'illusion de la vie.»

Christophe Hohler

Hagental le Bas (68) - hohler-christophe@wanadoo.fr


Un parcours riche avec des expositions à Mulhouse, Venise, Metz et dans de nombreuses galeries : Colmar, Strasbourg, Bâle mais aussi en Allemagne et en Norvège.

Son écriture est puissante dans les couleurs, les formats, le choix des personnages, dont le caractère est suggéré par des flous et des contrastes.

« Je suis responsable de ma peinture - peinture mais en aucun cas je ne suis responsable de ce qu'elle raconte. L'artiste est uniquement en communion avec ses préoccupations plastiques ou ses valeurs esthétiques. L'artiste émetteur (producteur d’œuvres) n'a de flux que par la présence et les appréciations du récepteur (consommateur d’œuvres). »

Thomas Lambert

Besançon (25) - thomas.lambert@laposte.net

©

Né en 1972, je fais de la photographie "sérieusement" depuis 2002. C'est une rencontre avec Michel Chapuis et le groupe de la MJC de Palente qui a révélé mon amour pour cette forme d'expression. J'adore le noir et blanc argentique, la pénombre du laboratoire mais aussi les images aléatoires et surprenantes que donnent les sténopés. Le futur est argentique et monochrome, mais je ne rechigne pas à inclure la technologie numérique dans la chaîne du traitement de l'image, ou tout simplement à me faire plaisir avec ces aplats de couleurs faits à main levée... sur la route. »

Anne Lombardi

La Broque (67)

© Anne Lombardi

Sculpteure initiée à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle a déjà exposé à Nîmes, Strasbourg mais aussi en Allemagne. C'est la terre qu'elle travaille et son geste physique de modelage donne naissance à ses "visions", cette terre devenue sculpture - rondes - bosses toujours évidées afin d'éviter qu'elles n'explosent à la cuisson.

Elle dit aussi, par un tel acte, que chaque pièce se construit à partir d'un vide central pour aller vers son manteau, son corps, son visage, de l'intérieur vers l'extérieur, de l'invisible vers le visible. Centrée sur l'humain, son oeuvre est l'alchimie de la terre et du feu. Le regard de ses visages tente d'entrer en connivence avec les parcours secrets de notre être, notre incroyable énergie et notre quête infinie. De terre et de sable vêtues, ses sculptures sont des passants, des chemins qui se croisent.

Elles s'offrent à nos regards, à la fois fragiles et fortes, comme habitées par la prétention à l'élancement, à l'envol, au sublime.


Aymery Rolland

Gries (67) - aymery.rolland@orange.fr

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Élève des Beaux-Arts de Paris et des Arts Décoratifs de Limoges, il obtient dans cette ville le diplôme national supérieur d'expression plastique. En 1999 puis 2000, l'Académie des Beaux-Arts lui décerne un prix de gravure. Dans des présentations collectives ou personnelles, il expose en France ou à l'étranger. Ses oeuvres figurent dans des collections publiques, comme le cabinet des Estampes de Colmar. « Aymery nous donne à voir une peinture à la fois robuste et paisible qui manifeste de toile en toile les plaisirs forts de la couleur et la joie de peindre. Tout est prétexte à sujet : la table de la cuisine, des scènes de plages, une fête au village, les postures de la vie familiale. La franchise frontale du dessin, que ce soit dans ses gravures ou peintures lui permet de rythmer sa composition : il recadre, morcelle, perturbe les échelles, déstructure l'espace, joue des harmonies ou des dissonances de couleur. Et c'est la subtilité de ces décalages que naît la forte présence visuelle de ses toiles. » (G.C.)