Service de Chirurgie Référent de l'APHP en Oncologie Digestive Robotique et Mini-Invasive
Nous pourrons répondre et vous éclairer sur toutes vos interrogations lors de votre consultation
Colon vu de face
Le colon, appelé aussi gros intestin, est la portion du tube digestif qui suit l’intestin grêle.
On peut y distinguer trois parties :
Le colon droit : portion du colon monte du côté droit de l’abdomen ().
Le colon transverse : portion du colon qui traverse l’abdomen de la droite vers la gauche
Le colon gauche : portion qui redescend enfin vers le bas à la partie gauche de l’abdomen/
La toute dernière portion du colon gauche est appelée colon sigmoïde.
L’intestin se poursuit après par le rectum.
Colectomie Droite
L’ablation d’une portion de colon ou colectomie s’adresse à de nombreuses maladies bénignes (polypes, sigmoïdites) ou malignes (cancer).
Le but de l’opération est d’enlever un segment de colon malade en préservant le reste du colon qui est sain.
Suivant la portion de colon qui est enlevée on parle de colectomie droite, transverse, gauche, sigmoïdienne. On peut réaliser l’ablation de tout le colon, on parle dans ce cas de colectomie totale, si la maladie et/ou son niveau d’extension le justifient.
Colectomie Transverse
Colectomie Gauche
Sigmoïdectomie
Le patient est hospitalisé le plus souvent la veille de l'intervention. La préparation est standard en vérifiant que le dossier est bien complet avec en particulier une carte de groupe et un bilan sanguin récent. L'intervention est parfois longue (jusqu’à 4/5 heures) et la surveillance initiale est assurée par l'équipe de salle de réveil ou par les soins intensifs.
Cette intervention peut être réalisée soit par cœlioscopie soit par laparotomie (ouverture du ventre). La cœlioscopie consiste à gonfler l’abdomen par du gaz puis à y introduire par des cicatrices de quelques centimètres, les instruments, sous contrôle d’une caméra vidéo elle aussi introduite dans l’abdomen. Cette technique a l’avantage de limiter les cicatrices, de diminuer les douleurs postopératoires et de permettre une récupération physique plus rapidement qu’une intervention par voie ouverte. En cas de difficultés, le chirurgien peut être amené à arrêter la cœlioscopie pour réaliser une intervention classique avec une ouverture (conversion en laparotomie)
Cette intervention peut aussi se faire par laparotomie c’est-à-dire en ouvrant l’abdomen.
L’opération débute par l’identification de la zone malade par le chirurgien puis cette zone étant identifiée le chirurgien en réalise l’ablation.
Une portion de colon étant retirée on « raccorde » ensuite les deux extrémités et on parle de « rétablissement de la continuité digestive »". La zone où les deux parties du colon sont recousues entre elles s'appelle une anastomose.
Ce raccord peut être fait manuellement par sutures ou à l’aide de pinces mécaniques qui agrafent ensemble les extrémités de colon pour leur permettre de cicatriser.
Cette anastomose porte le nom des deux segments raccordés ensemble et on parle donc d’anastomose iléo-colique, colo-colique ou colo-rectale selon que le colon est raccordé à l’intestin, une autre partie du colon ou le rectum.
Il se peut dans certaines circonstances que l’on craigne que le raccord réalisé ne soit pas immédiatement étanche lors de sa cicatrisation.
Dans ces conditions le chirurgien peut pratiquer de manière préventive une dérivation du transit intestinal (stomie, poche, anus artificiel) pour que le transit intestinal ne traverse pas cette couture fragile. Pour cela il sort une portion de l’intestin en amont de la couture à travers la peau. C’est par cet orifice que sortiront les selles pendant la période déterminée par le chirurgien. Un appareillage spécifique adapté est dans ce cas fourni au patient.
Dans le service nous avons mis en place une équipe d'infirmière spécialisée et dédiée à la prise en charge et à l'éducation des patient pour cette situation. Ce sont les stomathérapeutes
Le chirurgien peut selon les circonstances mettre en place en fin d’opération des drains dans l’abdomen. Ceux-ci seront retirés dans les jours post-opératoires lorsqu’ils ne seront plus utiles (en tirant dessus).
La reprise de l’alimentation se fait le soir même ou selon l’avis du chirurgien le lendemain.
La reprise du transit par l’émission de gaz puis de selles intervient dans les jours post- opératoires.
Une fois le transit repris il n’y a habituellement pas de régime nécessaire après cette opération.
Que l’intervention ait lieu par cœlioscopie ou par laparotomie, il est contre- indiqué de pratiquer du sport ou des efforts physiques importants pendant le mois qui suit l’intervention. Ceci a pour but de permettre à la paroi abdominale et aux muscles de cicatriser.
Si elles sont maintenant rares, elles demeurent potentiellement très graves et parfois même hélas létales.
Blessure des organes de voisinage
Les organes voisins du colon sont digestifs (autres portions de l’intestin), urinaires (uretère, vessie) vasculaires (cf. hémorragie) et le pancréas. Leur blessure accidentelle peut-être favorisée par la complexité de l’intervention ou des circonstances anatomiques imprévues. Leur reconnaissance immédiate quand elle est possible facilite leur réparation mais cette reconnaissance peut être difficile.
Les réparations digestives peuvent nécessiter une dérivation intestinale temporaire qui a déjà été exposée ci-dessus. Les réparations urinaires peuvent nécessiter la mise en place d’une prothèse dans l’uretère. Cette prothèse (sonde JJ) lui sert de guide pour cicatriser.
Hémorragie
Une hémorragie peut intervenir pendant l’intervention. La maitrise de cette hémorragie peut amener le chirurgien à modifier le déroulement de l’opération pour réparer le vaisseau endommagé. Une transfusion peut être nécessaire.
Compression nerveuse
L’équipe chirurgicale et anesthésique est attentive au bon positionnement des membres pour éviter toute compression des nerfs ou des parties molles pendant l’intervention et l’anesthésie. Lorsqu’un nerf a été comprimé pendant un temps limité apparaissent des sensations d’engourdissements ou de fourmillements dans la zone correspondante. Les lésions disparaissent en général, en quelques semaines, sans séquelle et il est rare qu’elles persistent.
Occlusion intestinale
Une réalimentation progressive mais précoce va être, la plupart du temps, pratiquée, avant même les premiers signes de transit (gaz). Elle doit être associée à une mobilisation la plus précoce possible (lever). L’équipe hospitalière qui vous prend en charge vous y aidera.
Même en l’absence de cause, le transit intestinal peut toutefois avoir du mal à reprendre après l’opération. Dans ce cas il peut être nécessaire de suspendre l’alimentation, voire d’aspirer le contenu de l’estomac et de l’intestin par une sonde qui passe du nez vers l’estomac et appelée sonde naso-gastrique. Cette aspiration peut durer jusqu’au redémarrage de l’intestin. L’intestin peut aussi être « coincé » dans une adhérence ou une bride à l’intérieur de l’abdomen et contraindre à une opération pour le libérer.
Fistule anastomotique
Il s’agit d’un défaut de cicatrisation au niveau de l'anastomose, du raccord réalisé entre les deux parties de tube digestif.
Elle survient dans les jours post-opératoires. Le risque est l’apparition d’abcès et de péritonite car des matières risquent de passer dans l’abdomen au lieu de rester enfermées dans le tube digestif.
Le traitement de cette fistule peut consister en un drainage, une antibiothérapie, un arrêt de l’alimentation. Dans certain cas il peut aussi être nécessaire de réopérer pour effectuer un nettoyage, un drainage et une dérivation des matières, si elle n’a pas été réalisée au départ, se traduisant par une stomie, une poche temporaire. Dans les cas les plus sévères, un démontage de l’anastomose peut être nécessaire.
Infection
Malgré les précautions d’asepsie et les antibiotiques administrés préventivement au début de l’opération, une infection du site opératoire (cicatrice, intérieur de l’abdomen) peut survenir.
Suivant son type superficiel ou profond et sa sévérité elle fait l’objet d’un traitement adapté : antibiotiques, évacuation, ponction radiologique, chirurgie de drainage.
Hémorragie
Malgré l’absence de saignement pendant l’opération des saignements peuvent apparaitre dans les jours post-opératoires. Ils peuvent être à l’origine d’hématomes ou imposer une transfusion, une ré-intervention ou un geste sous contrôle radiologique pour les stopper.
Phlébite, embolie
Malgré les précautions prises : bas de contention, piqures d’anti-coagulants... une phlébite peut survenir car l’immobilisation et certaines chirurgies et maladies favorisent leur apparition.
La sortie du patient est prévue entre le lendemain ("One day surgery") et 8 jours après l’intervention avec un arrêt de travail habituellement d'un 1 mois. Le traitement anticoagulant est poursuivi pendant 4 semaines.
Après le retour à domicile qui peut être envisagé précocement en présence de signes de favorables souvenez-vous que l’usage de certains antalgiques contre indique la conduite de véhicules.
Après votre retour au domicile la survenue de certains signes doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire et la SAMU (le 15) si vous n'êtes pas arrivé à le joindre.
fièvre
essoufflement
douleurs abdominales aigues ou intenses
douleurs des épaules en particulier à droite
jaunisse.
tous signes vous semblant alarmant