Transports & mobilités dans l’Égypte antique
Modèles et stratégies de circulation dans la vallée du Nil et au-delà entre le IVe millénaire av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C.
Présentation du colloque
Transports & mobilités dans l’Égypte antique
Modèles et stratégies de circulation dans la vallée du Nil et au-delà entre le IVe millénaire av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C.
Présentation du colloque
TRANSPORT ET MOBILITÉ sont depuis le prédynastique deux problématiques cruciales pour les populations de la vallée du Nil et des déserts environnants. Au début de l’époque pharaonique, l’efficacité du système de circulation terrestre, fluvial et maritime a été la clef de voûte de l’appareil bureaucratique et une condition essentielle pour le fonctionnement de l’État.
Si les raisons pour se déplacer pouvaient être multiples, elles répondaient majoritairement à des besoins économiques, diplomatiques et militaires. La notion de pèlerinage – existante depuis les hautes époques – s’est imposée davantage à partir de la deuxième moitié du IIe millénaire ; le voyage de plaisance, lui, n’est que rarement évoqué dans les sources et ne concerne qu’une petite minorité de la population. La circulation, le transport et le voyage étaient donc essentiels dans l’activité quotidienne des ouvriers, paysans, prêtres, scribes, médecins et fonctionnaires. Le roi et les membres de la cour pouvaient aussi être régulièrement appelés à l’itinérance.
Mais la notion de mobilité en Égypte ancienne dépasse la seule perspective du déplacement d’individus ou de groupes humains ; les améliorations techniques des moyens de transport et l’entretien du réseau routier répondaient directement aux objectifs de ces déplacements. L’organisation du voyage –terrestre, fluvial ou maritime – exigeait une planification soignée et une logistique appropriée pour que les buts fixés soient atteints.
Depuis une dizaine d’années, ce sont ces aspects logistiques qui ont été tout particulièrement au centre des travaux portant sur ces thèmes. On rappellera les recherches menées sur le réseau de pistes des déserts occidental et oriental, les fouilles archéologiques des ports de la mer Rouge, les études sur la logistique militaire et sur les territoires marginaux. Les aspects techniques de la navigation et de la circulation terrestre sont aussi de plus en plus l’objet d’études transversales.
Ce colloque a donc pour but de contribuer à la réflexion sur la mobilité en Égypte ancienne en interrogeant tout particulièrement les différentes stratégies de voyage et leurs évolutions. Du choix des itinéraires à la mise au point de technologies adaptées, les trois journées consacrées à ces thèmes prendront en compte les transports terrestres, fluviaux et maritimes au sein du territoire égyptien, mais aussi entre l’Égypte et les territoires voisins, jusqu’aux marges du monde alors connu par les Égyptiens. La chronologie retenue s’étend de l’époque nagadienne à l’époque romaine. Ce temps long permettra notamment de souligner les évolutions lentes, les fractures mais aussi les constantes, dans les différentes stratégies de voyage.
TRANSPORT AND MOBILITY have been two crucial issues for the populations of the Nile Valley and the surrounding deserts since the Predynastic period. At the beginning of the Pharaonic era, the efficiency of the land, river and maritime circulation system was the keystone of the bureaucratic apparatus and an essential condition for the functioning of the State.
If the reasons for moving could be multiple, they mainly corresponded to economic, diplomatic and military needs. The notion of pilgrimage – existing since the early times – became more prevalent from the second half of the second millennium; pleasure travel is only rarely mentioned in the sources and concerns only a small minority of the population. Circulation, transport and travel were therefore essential in the daily activity of workers, peasants, priests, scribes, physicians and civil servants. The king and members of the court could also be regularly called to itinerancy.
However, the notion of mobility in ancient Egypt goes beyond the sole perspective of the movement of individuals or human groups; the means of transportation had to be technically improved, and the road network to be maintained, so that the objectives of those trips could be fulfilled. The organization of the travel – land, river or sea – required careful planning and appropriate logistics to achieve the goals set.
For the past ten years, these logistical aspects have been particularly at the centre of work on these themes. We will recall the research carried out on the network of the tracks in the western and eastern deserts, the archaeological excavations of the ports of the Red Sea, the studies on military logistics and on peripheral territories. The technical aspects of navigation and land circulation are also increasingly the subject of cross-disciplinary studies.
This symposium therefore aims to contribute to the reflection on mobility in ancient Egypt by questioning in particular the different travel strategies and their evolution. From the choice of routes to the development of transport technologies, the three days dedicated to these themes will take into account land, river and sea travel within Egyptian territory, but also between Egypt and neighbouring territories to the margins of the world then known to the Egyptians. The chosen chronology extends from the Naqada period to Roman Egypt. This long period will make it possible in particular to highlight the slow evolutions, the fractures but also the constants, in the different travel strategies.