Seine d'hiver

Regards sur la flore (et la faune) en marchant sur la rivière Seine

Plantes et animaux, vus de la rivière gelée
Plants and animals seen from the frozen river
Dernière mise à jour : 2024-02-17
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La rivière Seine, avant d'arriver à la rivière Rouge. 20220113.



Marcher sur les eaux, ce n’est pas donné à tout le monde. Puisque j’y suis parvenu - plusieurs semaines de froidure ont contribué à mon exploit - j’ai décidé de partager les découvertes que j’ai faites (surtout en janvier 2022) sur la rivière Seine, dans Saint-Boniface.

Avant de lire les prochains paragraphes, les yeux des lectrices et lecteurs sont priés de parcourir, ouverts, trois fois plutôt que deux, les avertissements qui suivent :


 

Dans les environs du Parc Whiitier. 20220113.

Dans les environs du boulevard Provencher. 20220114.

Au sujet de la rivière Seine

 

Selon l’article anglais de Wikipedia, le mot Tchimâhâgânisipi (langue non précisée) est à l’origine du nom Seine que l’on utilise aujourd’hui : sipi signifiant rivière, et Tchimâhâgân, pêche à la senne (technique de pêche qui consiste à capturer les poissons à l’aide d’un filet circulaire à la surface de l’eau). Aucune indication si cette pêche a été pratiquée sur la Seine. Aucune référence à la Seine française. Par contre, l’article français de Wikipedia attribue l’origine du nom aux colons français et canadiens-français qui se sont établis dans la région, sans ajouter de détails. Que comprendre ?

 

La rivière prend sa source dans la forêt provinciale de Sandilands, traverse les municipalités de Sainte-Anne, La Broquerie, Taché et Lorette avant de raconter son périple à la rivière Rouge, près du Parc Whittier dans Saint-Boniface.



Lectures fort intéressantes

 


Le groupe Save Our Seine a un site web bien généreux en information de tout genre.

À naviguer. En anglais.


https://web.archive.org/web/20100606043227/http://www.saveourseine.com/index.html

 


Consulter ceux-ci si on est intéressé à donner quelques coups de rames. En anglais.


https://home.cc.umanitoba.ca/~burchil/pm_canoe/winnipeg_route.html#seine 

(Plusieurs points d’accès identifiés)


https://chuckycanuck.wixsite.com/paddlingtheseine

 


Ceux-ci,  on préfère les sentiers qui longent la rivière Seine. En anglais.

Ces 2 sites existent en application que l’on peut télécharger.


https://www.alltrails.com/trail/canada/manitoba/seine-river-greenway

https://www.trailforks.com/trails/seine-river-trail/

Dans les environs du boulevard Provencher. 20220114.

Dans les environs du boulevard Provencher. 20220114.

Accès hivernaux

 

J’imagine qu’il serait possible de s’aventurer sur la rivière à partir de n’importe quel point de sa rive. Mais je ne suis pas aventureux ; j’aime savoir où je mets les pieds. Aussi j’ai choisi ces accès - je recommande quand même la prudence :

 

Dans le coin du parc Happyland. 20220122 (le jour) et 20221123 (le matin).
Dans le coin du parc Happyland. 20230109.
Photos 1 à 5 : Au bout de la rue Edgewood. 20220119. - Photo 6 et 7 : Club de golf de Saint-Boniface, presque. 20230105 et 15. - Photos 8 et 9 : Au bout de Deschambault. 20230116.
Près du par Happyland. 20230121.

Près du pont au bout de la rue Edgewood, 20231203.

Dans les environs du parc Morier. 202240131.

Glace un peu mouillée, parfois, même en janvier.

Un peu d'escalade ?



Dans les environs du parc Morier. 20220115.
Bien que ce qui suit invite à regarder des petits morceaux de nature, ne pas ignorer le paysage ! 

Jour de neige, jour gris, ciel bleu ; lever de soleil, fin de journée, etc. ; chaque visite est différente.
Noter que les informations présentées ici sont tirées de sources fiables du web et répétées sur plus d'un site. Aurait-il été nécessaire d'ajouter ici entre 5 et 10 références par plante ou animal ?
Bon, on y va.

Jolies granules sur lit de rides

Pourquoi le terme "oseille" est-il parfois utilisé comme synonyme d'argent ? À cause de ses propriétés thérapeutiques et de ses usages en cuisine - en avoir indiquait jadis la prospérité ? À cause du mot "os", les os étant autrefois utilisés comme monnaie ? Ou sa couleur estivale (vert) rappelle celle de dollars ?

Plante introduite dans la province. Aussi appelée patience crépue. Parente éloignée de la rhubarbe et du sarrasin. Au menu de quelques types de chenille - difficile à vérifier en janvier.

Oseille crépue, Rumex crispus, 20220113.

Hackélie d'Amérique, 20220113.

Hackelia deflexa var. americana.

Ah ! ces petits fruits de 3 mm qui font dresser les cheveux quand ils s'agrippent par centaines aux vêtements. Regarder de près les crochets : petits, mais efficaces !

Plante native de la province. Nectar apprécié (syrphes, etc.) mais feuillage trop amer pour les chevreuils. Jolies fleurs, non ?


À droite : fleur vue ailleurs, en été ; 3 mm aussi, 20210617.

On a plus de chance, je crois, de trouver une pièce de 5 sous ou des signes de la présence de l'animal que d'apercevoir le castor lui-même. Le castor n'hiberne pas mais semble garder secret le lieu de son terrier ou de sa hutte. L'hiver, il se nourrit de bois et l'été, de plantes entre autres aquatiques. Wikipédia lui attribue plusieurs stratégies pour survivre aux hivers : son horaire quotidien, sa fourrure bien sûr, sa capacité de gérer sa température corporelle, le microclimat que sa hutte produit, etc. 

Le castor serait davantage nocturne et aurait tendance à faire de plus longues siestes en hiver. Animal natif de la province.

(signe de présence du) Castor du Canada, Castor canadensis, 20220111, 20231111.



Qui est passé par là ?

Un rongeur ou un canidé ? Un adulte ou un jeune ? À la course ou en marchant calmement - à moins qu'il ne sautait ?

D'où venait-il, et où allait-il ? Dans quel but ?

Était-il seul, accompagné, suivi, poursuivant ?

(signe de présence de) Écureuil gris, Sciurus carolinensis, 20221228.

Saule de l'intérieur, Salix interior.

20220115.

Les feuilles séchées semblent se souvenir de leur ballet dans les vents d'été. Et les bourgeons aux branches nous en promettent d'autres. 

Plante native de la province, le saule de l'intérieur stabilise les berges ; il est parmi les premières plantes à s'établir sur les bancs de sable. On compte 300 espèces de saule et l'une d'elles (ou plusieurs ?) produit une écorce qui a permis le développement de l'aspirine.

Assister au ballet immobile des feuilles élimine aussi les maux de tête.

Ailleurs, 20211024.

Maintenant près des saules, il faut ouvrir l'œil. Et c'est ce que semble faire ici l'enflure sur la branche du saule.

Il s'agit d'une galle. Un(e!) insecte injecte ses œufs dans le tissu de la plante. Le transfert (chimique?) qui en résulte cause une surproduction de tissu végétal : une galle. Les larves (2 mm) y trouveront la nourriture dont ils ont besoin ; au printemps, elles creuseront un tunnel vers la sortie, en mangeant le long de la route. 

L'insecte (que je n'ai jamais vu… en personne) est natif de la province.

(Galle de) Euura salicisnodus, 20220114. À droite, de Cécidomyie galli-bec du saule, Rabdophaga rigidae, vue ailleurs, 20211030.


Un peu plus loin, une autre galle, d'un autre type d'insecte. Le saule semble bien accueillant. Ses feuilles aussi accueillent des œufs : il faut alors chercher les galles, bien sûr, en été.

À première vue, on croirait voir une fleur de bois. Le nom anglais de l'insecte est bien choisi : willow rosette gall midge. Je n'ai pas trouvé le nom français de ce moucheron natif de la province.

Ici aussi, la larve, qui se sera développée sur le renflement de la tige ou du bourgeon, sortira au printemps. 

(Galle de) Rabdophaga salicibrassicoides, 20220114.

À droite, vue ailleurs en été, 20220812.


Quelques frênes se penchent sur la rivière. Plusieurs sont plus ou moins couverts de quelques teintes de gris. Maladie ? Non, lichen.

Un lichen, c'est des champignons qui vivent en symbiose avec des algues. Le champignon fournit eau, minéraux et support ; l'algue produit, à partir du dioxyde de carbone, le sucre et les vitamines. C'est du moins ce que je comprends. Mais lorsque je regarde attentivement cette branche, je ne vois que d'étranges formations bien inconscientes de leur constitution. Et ça me suffit.

La présence de lichen témoigne d'une bonne qualité d'air. Noter que le frêne n'est pas le seul arbre où le lichen est bienvenu. Celui-ci est natif de la province.


Peut-être : Physcie à duvet blanc , Physcia aipolia, 20220115.


Plante (jaunâtre en hiver) bien présente de long de la rivière, détestée, je crois, des agriculteurs, surtout ceux qui font pousser du soya. Native de la province, elle est considérée par plusieurs comme mauvaise herbe. Mangée par les vaches laitières, elle altère la saveur du lait. Aussi, les feuilles dégagent une odeur près de celle de la carotte mélangée à celle de la sauge - il faudra vérifier ceci plus tard.

Le mot "capitule" revient souvent quand on lit à son sujet. Encore une fois, vérifier de près, plus tard, ces regroupements de petites fleurs à différents temps de l'année.

Armoise bisannuelle, Artemisia biennis, 20220113.

L'aspect hivernal des plantes à fleurs n'est jamais sans intérêt. Elles méritent un peu d'attention - la mienne, du moins. Cette native de la province (malgré son nom) s'invite parfois dans les cultures. Elle a porté le nom de plante des alchimistes. 

Potentille de Norvège, Potentilla norvegica, 20220114. 

À droite, vue ailleurs, 20210929.


Sur une Seine, place aux histoires. Cette fois, à inventer, puisqu'il n'en reste que quelques pièces.

Cousin du pigeon élevé pour sa chair, cousin aussi du pigeon voyageur, celui qui a laissé ici ses plumes semble avoir terminé son voyage et offert sa chair à un faucon, un hibou, une corneille, ou peut-être un mammifère. 

Rien que ces plumes pour écrire la fin probable d'une aventure commencée sous des roucoulements. Oiseau natif de la province.

Pigeon biset, Columba livia var. domestica, 20220114.


Autre plante native de la province dont la cosse est décorée de crochets pour faciliter son transport involontaire. 

Les racines, comestibles, auraient meilleur goût en automne : plus riches en fécule et en arome. Son nom latin vient du grec (bien sûr?!?!) : glykos = sucré, rhiza = racine.

Réglisse sauvage, Glycyrrhiza lepidota, 20220116. À droite, ailleurs, 20210727.


Je suis content de ne pas être un bourgeon d'érable à Giguère, car son régulateur de température, ce sont ces poils si fins… Natif de la province (l'un de ses noms anglais est d'ailleurs "érable du Manitoba", dit en anglais), il serait le plus grand des érables des prairies. Il pourrait donner du sirop d'érable, ce que je n'ai pas vérifié. Il croît rapidement et ses samares (graines volantes) seraient appréciées des mammifères en hiver.

Pourquoi Giguère ? Wikipédia rappelle qu'aux Illinois en 1814, les Français le nommaient érable "argilière" transformé avec le temps en "à Giguère" ? 

Érable à Giguère, Acer negundo, 20220113.

Fixées sur le métal (qu'est-ce que ce panier fait dans la rivière ?) ou sur une plante, les moules poursuivent leur envahissement. Le nom latin dreissena fait référence aux multiples couleurs qu'elles peuvent prendre. Des filaments lui permettent de se fixer sur un support solide.

Mollusque introduit dans la province, la femelle peut pondre de 30 000 à 1 000 000 d'œufs par année. L'espèce fait des dommages aux systèmes d'approvisionnement d'eau, aux populations de moules d'eau douce, etc. et contribue à la transmission de maladie (botulisme aviaire). Rien de positif ?

Moule zébrée, Dreissena polymorpha, 20220113.

On doit son nom latin à sa ressemblance au plant de cannabis qui produit aussi, dit-on, de la fibre. Son nom français fait référence au chanvre, une fibre utilisée dans le domaine du textile. Aussi, certaines communautés des Premières Nations emploieraient la fibre pour fabriquer des arcs, filets, vêtements, etc.

Plante, native de la province, qui aime les rivages et qui contient un latex pouvant causer des réactions cutanées chez certaines personnes.

Apocyn chanvrin, Apocynum cannabinum, 20220114.

À droite, vue ailleurs, 20211120.

Une autre scène à déchiffrer. Un arbre dont la vie ne tient qu'à quelques feuilles mortes (c'est bien l'expression ?). Des signes de présence d'insectes sur le tronc. Ici et là, des trous et des bouts d'écorce tombés sur la neige. Serions-nous devant un exemple de chaine alimentaire ?

C'est ce que propose quelqu'un de bien plus compétent que moi. Il attire l'attention sur les tunnels (voir photo) produits par des larves d'insecte. Peut-être celui qui a une funeste réputation. Une fois les œufs (pondus dans une fissure) éclos, les larves creusent des galeries en se nourrissant sous l'écorce... qui devient un excellent garde-manger pour un prédateur.

Donc peut-être : Agrile du frêne, Agrilus planipennis (introduit dans la province) et Grand pic, Dryocopus pilateus (natif), 20220115. 


Bien que le porc-épic habite la région, la plante dont le fruit lui ressemble est plus facile à observer. Quand je parlerai grec, je saurai que kystis = sac. Et si je ne perds pas mon latin, echinus = hérisson et lobata = avec lobes. Le nom français me parait plus facile à déchiffrer.

Plante, native de la province, qui a des propriétés médicinales (rhumatisme, analgésique, maux de tête, potion d'amour me dit-on aussi sans partager la recette, etc.) mais qui n'est pas comestible. Quoiqu'on mentionne que le nectar de ses fleurs soit apprécié des insectes. 


Concombre grimpant, Echinocystis lobata, 20220114. À droite, vu ailleurs, 20210811.


Un autre grand mystère (en tout cas pour moi) agréable à regarder. 

Des bouts de lumière qui flottent sur l'écorce ? Une multitude de variantes de formes ovoïdes ?

Du côté scientifique, il semblerait que le lichen se développe mieux dans de vieux environnements (arbres moins en croissance ?) : il grandit d'un ou deux millimètres par année. Certains lichens ont besoin d'alcaline, ce qu'offrent de vieilles écorces, entre autres celle du frêne dont plus de 500 types de lichens lui sont associés.

On dénombre 20 000 espèces de lichens dans le monde. Ça en fait, des grands mystères à contempler.

Je ne prends aucun risque d'identification précise pour le moment - probablement natif de la province : Lichen, 20220115.

Aussi connue sous le nom de quenouille, du nom de l'instrument de filage qui ressemble à l'inflorescence. Bon, inflorescence : un grand mot qui veut dire groupe de fleurs. Car le tube brun, disparu des plants en janvier, est une inflorescence. 

Plante native de la province qui fournit de la nourriture au rat musqué (surtout ses rhizomes - tiges souterraines qui font fonction de racines ?). Wikipédia nous vante les possibilités culinaires : pollen à utiliser pour faire du pain, jeunes pousses à manger comme des asperges, farine à produire avec les parties souterraines. Article à consulter. Dégustation à éviter avant de bien s'informer.

Massette (à feuilles étroites ?), Typha (angustifolia ?), 20220113.

À droite, vue ailleurs, 20210828.

Fabrication qui mérite attention et admiration : un nid. L'hiver met à découvert ces pouponnières. Il y en a à différentes hauteurs, fabriqués avec différents matériaux, sur différents types d'arbres. Branches, brindilles, feuilles, plastique, boue, etc. Œuvres d'écureuils ou d'oiseaux (pies, hirondelles, flamants, non, pas flamants, etc.). À la cime d'arbre, parfois entre les branches de petits arbustes, à la portée (peut-être ?) de prédateurs.

Tressés savamment ou grossièrement, parfois utilisant différentes parties de différents plants.

La neige qui y dort en janvier garde l'écho des pépiements, des premières becquées, et des premiers coups d'ailes. Tendre l'oreille.

Admirer. Puis le printemps venu, prière de ne pas déranger. Si toujours le nid retrouve ses occupants, qui sait ? 

Je ne prends aucun risque d'identification précise - probablement natif de la province : Oiseau, Aves, 20220114.

Jolie plante (quelques fleurs tiennent le cou/p à la froidure), introduite dans la province et envahissante : ses aigrettes (graines volantes, comme le pissenlit) facilitent sa multiplication.

En été, son nectar invite plusieurs insectes.

Cirse des champs, Cirsium arvense, 20220114. À droite, vu ailleurs, 20211016.


Sur la liste rouge mondiale des espèces menacées (IUCN), ou non-menacées selon NatureServe, mais sûrement apprécié de l'agrile du frêne dans la province (dont il est natif).

Quoiqu'on en dise, les bourgeons sont prêts dès le début de l'hiver. Il ne manque que de la chaleur et l'afflux de sève. Arbre bien présent sur les rives de la Seine sur laquelle il se penche parfois.

Frêne rouge, Fraxinus pennsylvanica, 20220119.

Avons-nous parlé de galle alors que nous étions dans les saules ? En voici dans un frêne. Étonnant quand même que certains insectes ne choisissent qu'un type de plante pour y injecter ses œufs : certains préfèrent la verge d'or (différents insectes), d'autres le cirse des champs, ou le peuplier, le rosier, etc. Vive l'hiver pour faciliter la découverte de variétés de galles !

En hiver, dans le cas de cette galle, la femelle adulte hiverne sous l'écorce puis se déplace au printemps sous le bouton d'une fleur mâle pour y pondre. La larve se nourrit des fleurs, causant la formation de galle. Aucun dommage pour l'arbre. Quelqu'un a une photo de l'insecte adulte (0,5 mm) ?

Galle de : Phytopte des fleurs de frêne, Aceria fraxinifloria. Hôte : frêne rouge, Fraxinus pennsylvanica, 20221228. Tous les deux natifs de la province.

À droite, vue ailleurs, 20211006.


Autre scène qui s'offre à nous sur la Seine. Trou typique d'un pic. Quelques poils sur le seuil. Que penser ?

Bien sûr, l'oiseau est plus spectaculaire que ce trou, mais les chances de le voir circuler sur la rivière gelée, et de le photographier avec un cellulaire, sont bien petites.

Oiseau qui cause beaucoup de dommage aux arbres morts - qu'il semble préférer aux vivants - ainsi qu'aux poteaux de téléphone. Son crâne épais et lourd lui permet de marteler sans cesse le bois pour y trouver des insectes, creuser un nid, marquer son territoire.

Natif de la province, solitaire (sauf dans la saison de l'accouplement), maître d'un territoire de quelques kilomètres carrés, il a une envergure de 75 cm. 

Comment donc expliquer la présence de ces poils ? Un squatteur ? Sûrement pas des éléments de son repas : fourmis, larves, termites, chenilles, quelques fruits...

Grand pic, Dryocopus pilateus, 20220113


Selon mes lectures, je crois comprends que d'autres espèces de pics cherchent des larves d'insectes, principalement sur des arbres morts ou mourants. Pas celui-ci, qui choisit des arbres vivants, à la recherche de sève - et d'insectes s'ils s'y trouvent. En perçant un trou, l'arbre est stimulé (!?) à produire de la sève pour le remplir/le réparer. La langue de l'oiseau ressemble apparemment à un pinceau. Le même oiseau pourrait visiter le même arbre pendant 2, 3 ans, en commençant une nouvelle rangée de trous quand l'une ne produit plus de sève.

D'après mes observations, il semble que les tilleuls soient un favori, mais d'autres arbres pourraient également être choisis. Le tilleul a un bois tendre, ce qui facilite la tâche de cet oiseau ? Ou la sève est-elle plus savoureuse ? Ici : pin sylvestre, Pinus sylvestris.

Pic maculé, Sphyrapicus varius. Winnipeg, 20221228.

Leurs empreintes de sabot sont nombreuses sur la neige (ou la glace) mais si j'en ai aperçus souvent dans les bois qui longent la rivière, les cerfs semblent éviter la rivière gelée quand j'y suis - trop à découvert pour leur prédateur ?

Au menu l'été : fruits, herbacées, ramilles (bouts de branches d'arbustes). L'hiver, on se limite au bois (arbustes et arbres). Le système digestif sait s'adapter, puisant si nécessaire dans les réserves corporelles. Inutile (et non recommandé) de les nourrir. Le site mffp.gouv.qc.ca précise qu'en hiver, puisque la neige au sol lui complique ses errances, le cerf entretient des sentiers pour faciliter son accès à la nourriture et la fuite en cas de danger.

(signes possibles de présence du) Cerf de Virginie, Odocoileus virginianus, 20220119.

Dans leur valise à crochets, deux graines prêtes à voyager, toutefois toxiques (comme les racines) pour leur transporteur potentiel (un animal). Noter les deux becs qui terminent le fruit.

La plante native de la province semble un problème dans les champs de soya, s'y établissant sans invitations. Elle s'acclimate aussi à un sol salin et accepte d'être submergée durant l'année, ce qui doit lui arriver le long de la rivière Seine.

On lui prête des propriétés médicinales, dont pour combattre le cancer ?

Lampourde commune, Xanthium strumarium, 20220209.

À droite, vue ailleurs, 20210903.

Étonnante découverte. Une espèce qui traverse l'hiver sous forme d'œuf (voici un adulte !) dans un arbre caduque (voici une rivière gelée !). C'est un papillon de nuit ; il est resté muet le jour que je l'ai rencontré. Histoire inconnue. Joli corps.

Noctuelle cuivrée, Amphipyra pyramidea, 20220209.

Nageur de mon calibre : 100 mètres sous l'eau sans respirer, 15 minutes submergé et immobile s'il détecte une menace. Aussi, rapide à s'éloigner - ce qui explique le genre de photo que l'on prendre avec son cellulaire. Herbivore qui peut s'accommoder d'animaux aquatiques en hiver. Originaire de l'Amérique du Nord, on l'aperçoit maintenant aussi en Europe où il ne s'est pas rendu par ses propres moyens. Reste à savoir s'il fréquente toutes les rivières Seine.

Rat musqué, Ondatra zibethicus, 20231111.

Une plante qui, jeune, ferait le bonheur de bétail. Une plante solide qui empêche l'érosion. Une plante utilisée par les Autochtones, entre autres, pour aider à imperméabiliser les toits des habitations. On aura aussi observer sa présence dans des maisons faites de sol. Et, faute de bois (dans les prairies par exemple), elle alimentait le feu.


Spartine pectinée, Sporobolus michauxianus, 20230113.

Comme quelques randonneurs, cette plante aime grimper. Aussi, comme quelques randonneurs, elle grandit rapidement. Elle a beau se nommer vigne, plusieurs sites déconseillent d'en manger les fruits. Je me contente donc de les regarder.


Vigne vierge vraie, Parthenocissus quinquefolia, 20231210.


À droite, vue ailleurs, 20230723.

Une première pour moi. Animal carnivore, plutôt nocturne, semi-aquatique, qui utiliserait les cavités de la nature pour se cacher. On le trouve dans les plaines (n’aime pas les hauteurs ?) et près de plans d’eau douce. Il chasse sur terre et dans l’eau mais, sa vision diminuant en profondeur, ses vibrisses (moustaches) prennent le relai pour le guider. En verrai-je un en personne ?

 

Vison d’Amérique, Neovison vison. 20231226.

Moule d'eau douce qui croît rapidement mais qui a une courte espérance de vie : environ 10 ans, alors qu’elle est près de 100 ans pour d’autres espèces de moules. L'âge peut apparemment être déterminé en comptant les cernes annuels sur le coquillage. On la trouve dans les eaux à courant lent et elle est la proie des petits mammifères vivant le long de la rivière.

 

Pyganodon commune, Pyganodon grandis. 20231226.

Tiens, une feuille d'orme d'Amérique (Ulmus americana) sur la rivière gelée ! Dis donc, elle est retournée vers l'intérieur, juste là, dans ce coin. C'est le résultat de l'établissement d'une colonie de pucerons (sans nom français) plus tôt dans l'année. Donc, une galle. Curieux, il me semble que les dernières feuilles à tomber de l'orme en automne, parfois même en début d'hiver, ont souvent ce type de galle.

Eriosoma americanum. 20240124.

Une autre espèce de lichen aperçue au-dessus de la rivière, celle-ci sans nom français. Et puisque je connais rien aux lichens, je n'ai que des questions. Est-ce que chaque espèce de lichen a sa préférence d'espèces d'arbres pour s'installer ? Depuis combien de temps celui-ci est installé sur cet arbre ? On voit sur la photo au moins autre espèce de lichen; y a-t-il compétition, collaboration… ? Est-ce que du lichen, ça meurt ? Si je retrouve cet échantillon dans un an, vais-je noter des changements ? Est-ce que le lichen modifie l'écorce qu'il recouvre ?

Flavopunctelia flaventior. 20240124.

En supplément

Selon Leonard Lee Rue, photographe et auteur d'une vingtaine de livres sur la nature (dont plusieurs au sujet des cerfs), les ongulés (cerfs ou autres) jouent entre eux, plus que l'on croit, quoique pas autant que les prédateurs. Article (en anglais) à ce sujet : ici.


On devine que ceux-ci (à gauche) ne jouent pas au hockey - sport que pratique le Moose. Je suis bien curieux de savoir comment on joue - et à quoi - quand on est un chevreuil, sur ou près de la rivière Seine.

Cerf de Virginie, Odocoileus virginianus, 20220203, 20221228.

Avant qu'on puisse marcher sur la glace, la rivière Seine prend le temps de bien se préparer à nous recevoir. La voici en pleins préparatifs.


À gauche, près du club de golf de Saint-Boniface, 20231125.


À droite, près du pont au bout de la rue Edgewood, 20231126.

En bas, près du pont au bout de la rue Edgewood, 20231203.


Pas le paysage habituel au milieu de l'hiver.

Au bout de la rue Dubuc, 20240208.

Près du pont au bout de la rue Edgewood, 20240217.


Dans le barrage près du club de golf Saint-Boniface. 20240217.