Le train à Génelard
Au XIXème siècle, l’industrialisation et l’apparition du chemin de fer transforment notre société. C’est en 1842 qu’est lancée la construction des premiers chemins de fer, en étoile autour de Paris. Une des branches doit relier Paris à Marseille. Elle traverse la Bourgogne et permettra un développement économique et démographique considérable.
Le 3 juillet 1857 est constituée la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : PLM[1]. Cette dernière se voit octroyer, entre autres, la concession à titre définitif d'une ligne de Nevers et de Moulins à la ligne de Dijon à Chalon, en un point à déterminer de Chalon à Chagny.
La section reliant Montceau-les-Mines à Montchanin est ouverte le 21 septembre 1861, tandis que la section reliant Paray-le-Monial à Montceau-les-Mines ouvre le 16 septembre 1867. Enfin, la section reliant Le Coteau à Paray-le-Monial ouvre le 1er juin 1882. La section reliant Paray-le-Monial à Montchanin est mise à double voie dès juin 1884[2].
En 1881, le bureau de la gare est ouvert à la télégraphie privée qui est un système destiné à transmettre par fil des messages, appelés télégrammes d'un point à un autre sur de grandes distances, à l'aide de codes pour une transmission rapide et fiable.
Cette ligne présente un grand intérêt économique. Elle permet le transport des nombreux voyageurs depuis et vers Roanne, Marcigny, Digoin, Paray, Génelard, Montchanin, Chagny, puis en direction de Paris, de plus vers le sud en direction de Lyon. La région de Roanne est riche en industries, il y a de nombreux métiers à tisser la soie et le coton, et en produits agricoles destinés à l’exportation. Le Brionnais possède des embouches renommées où l’on engraisse pour la boucherie non seulement les bœufs du Charolais mais des bœufs et des vaches issus en grand nombre du Bourbonnais et de l’Auvergne et qui sont expédiés ensuite sur les marchés de Lyon et de Paris. Ces animaux étaient conduits par les routes en parcourant souvent de grandes distances d’un côté vers la gare de Paray pour Paris et de l’autre à celle de Roanne pour Lyon avec de longs trajets à pied de plusieurs jours et la traversée des montagnes du Beaujolais.
La gare de Paray a expédié en 1874 pour Paris 1 296 wagons de bestiaux ce qui représente 11000 bœufs. On compte que le Brionnais exporte environ 700 têtes de gros bétail par semaine pendant les vingt-six semaines qui séparent le 1er mai du 1er novembre ce qui représente un commerce de 10 à 15 millions de francs[3].
[1] Nationalisée en 1938, cette compagnie deviendra la SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer Français)
[2] Source : WikiPLM
[3] Source : Annales de l'Assemblée nationale - Google Books (page 220)