VIADUC de VILLENOY

Vous avez sans doute pu prendre connaissance de l’article de La Marne du 27 septembre sous le titre choc de « Le viaduc de Meaux risque-t-il de s’effondrer ? ». Après la catastrophe de Gênes, de quoi ébranler son monde dans le landerneau !

De quoi s’agit-il ? Après l’effondrement du pont de Gênes, le gouvernement s’est engagé à publier l’état et le niveau d’entretien des 160 plus grands ouvrages d’art sous la responsabilité de l’Etat. Le Ministère des Transports vient de faire cette publication.

Cinq catégories ont été recensées :

  • Classe 1 : ouvrages en bon état apparent,
  • Classe 2 : ouvrages ayant des défauts mineurs,
  • Classe 2 E : ouvrages dont les risques d’évolution des désordres peuvent, à court terme, affecter la structure,
  • Classe 3 : ouvrages dont la structure est altérée et nécessite des travaux, sans caractère d’urgence,
  • Classe 3 U : ouvrages dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention d’urgence.

Cette liste fait froid dans le dos et on tremble à l’idée qu’on ait pu jusqu’à ce jour emprunter certains ponts à la structure gravement altérée ! Ainsi a-t-il fallu une catastrophe pour que les pouvoirs publics prennent conscience de dangers potentiels et édictent, on peut l’espérer, les mesures d’urgence qui s’imposent !

Concernant notre Viaduc, qu’il soit nommé de Villenoy ou de Meaux, pas si ancien que ça, on apprend qu’il relève quand même de la catégorie intermédiaire 2 E avec des risques pouvant affecter la structure à court terme.

Voilà qui nous ramène au combat des associations engagées contre le projet Terzéo, et notamment M.A.R.NE., qui avait permis de mettre au grand jour les difficultés rencontrées lors de la construction du viaduc.

Il n’est pas inutile de rappeler que les études de sol avaient alors permis d’établir que les sols sur lesquels devaient s’appuyer les piliers étaient pollués au point qu’il a fallu faire des travaux de déblaiement pour qu’ils ne soient pas fragilisés.

D’où la création du fameux « sarcophage » de notre dossier Terzéo, dont les sociétés Teréos (exploitation de l’ancienne sucrerie) et Térzéo (via la SCI Clamens, qui a racheté les terrains) se renvoient la balle pour nier la paternité, avec au milieu de ce sac de nœuds l’Etat, tout autant mal embringué dans les responsabilités des uns et des autres.

Avec au bout du compte un imbroglio juridique qui fait que la pollution du sarcophage, mais aussi et surtout, au-delà du sarcophage, du site tout entier des 64 hectares sur lesquels sont prévus la décharge et le recyclage de produits dangereux, cette pollution donc n’est toujours pas traitée.

Alors, nous nous posons une double question :

  • D’abord, cette fragilité de la structure du viaduc ne proviendrait-elle pas de la nature du sol, que l’on aurait pensé, peut-être de façon un peu sommaire, solutionner avec le déblaiement effectué ?
  • Le projet Terzéo, s’il devait voir le jour, ne serait-il pas un risque supplémentaire pour la solidité du Viaduc ?

Au moment où la préfète va avoir à prendre la décision d’autoriser ou non l’exploitation pour laquelle Terzéo a déposé un dossier, voilà un autre aspect des questions qui se posent. A notre sens, elle se rajoute à toutes les autres raisons par ailleurs largement mises en exergue, pour que le bon sens l’emporte et que les Pouvoirs Publics tranchent en disant « NON » !

Quant à l’état actuel de notre Viaduc, sans vouloir jouer les Cassandre, après le constat du Ministère des Transports, il ne peut être qu’attendu la mise en œuvre de toute mesure nécessaire à garantir sa solidité.