📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 9


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.    10 mars 1909  — Le Père fait un avec Jésus. Jésus se donne continuellement aux âmes.

Étant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps avec Bébé Jésus dans les bras. Je lui ai dit: «Dis-moi, mon cher petit, que fait le Père?» Il me répondit: «Le Père fait un avec moi; tout ce que fait le Père, je le fais.»

Je repris: «Et, pour les saints, que fais-tu?» Il me répondit:

«Je me donne sans cesse à eux. Ainsi, je suis leur vie, leur joie, leur félicité, leur bien immense, sans fin et sans limites. Ils sont remplis de moi et c'est en moi qu'ils trouvent tout; je suis tout pour eux et ils sont tout pour moi.»

En entendant cela, je fis la capricieuse en lui disant: «Aux saints tu te donnes sans cesse mais, avec moi, tu te donnes si maigrement et par intervalles! Tu vas jusqu'à me faire passer une partie de la journée sans venir; parfois, tu tardes tellement qu'il me vient la peur que tu ne viennes pas avant la soirée et, alors, je vis une mort des plus cruelles. Pourtant, tu m'as dit que tu m'aimais beaucoup!»

Il me répondit: «Ma fille, à toi aussi je me donne sans cesse, tantôt personnellement, tantôt par la grâce, tantôt à travers la lumière, et de beaucoup d'autres manières. Alors, comment peux-tu dire que je ne t'aime pas beaucoup?»

À ce moment, la pensée me vint de lui demander si mon état était conforme à sa Volonté, cela me paraissant plus important que ce dont nous étions en train de parler. Je lui posai donc la question. Mais lui, au lieu de me répondre, s'approcha et mit sa langue dans ma bouche, de sorte que je ne pouvais plus parler. Je ne pus que sucer quelque chose sans savoir ce que c'était. Quand il retira sa langue, j'ai eu à peine le temps de lui dire: «Seigneur, reviens tout de suite, qui sait quand tu reviendras?» Il me répondit: «Je reviendrai ce soir.» Ensuite, il disparut.

2.    1er avril 1909 — Jésus décore l'âme avec les pierres précieuses provenant des souffrances.

Étant très souffrante, au point de ne pouvoir bouger, j'associais mes petites souffrances à celles de Jésus en essayant d'y mettre l'intensité d'amour qu'il met lui-même quand, par ses souffrances, il glorifie le Père pour réparer pour nos fautes et nous obtenir tous les biens.

Je me disais: «Je vais considérer Ses souffrances comme si elles étaient miennes et constituaient mon martyre, mon lit comme s'il était ma croix, et mon immobilité comme les cordes qui me tiennent attachée afin que je sois plus précieuse aux yeux de mon Bien suprême. Mais les bourreaux, je ne les vois pas. Qui donc est le bourreau qui me déchire tant et me met en lambeaux, non seulement dans mon extérieur mais dans le plus profond de mon être, tellement que ma vie semble vouloir éclater? Ah! mon bourreau est mon bien-aimé Jésus lui-même!»

À ce moment, il me dit: «Ma fille, c'est un honneur très grand pour toi que je sois ton bourreau. J'agis envers toi comme un gentilhomme qui se prépare à épouser sa fiancée et qui, dans le but de la rendre plus belle et plus digne de lui, ne se fie à personne d'autre, pas même à sa fiancée elle-même; c'est lui-même qui la lave, la peigne, l'habille et l'orne avec des pierres précieuses et des diamants. C'est là un grand honneur pour la fiancée et, de plus, elle n'a pas à se tracasser avec des interrogations comme: "Vais-je plaire à mon époux ou non? Aimera-t-il la manière dont je suis parée ou me grondera-t-il comme une sotte de n'avoir pas su la manière de bien lui plaire ? "

«Voilà comment j'agis avec mes épouses bien-aimées. L'amour que j'ai pour elles est si grand que je ne me fie à personne d'autre. Je me fais même leur bourreau, mais un bourreau amoureux. C'est ainsi que tantôt je les lave, tantôt je les peigne, tantôt je les habille pour qu'elles soient encore plus belles, tantôt je les pare de pierres précieuses, non celles qui proviennent de la terre et de ses choses superficielles, mais celles que je fais sortir du tréfonds de leur âme et qui se forment au toucher de mes doigts qui créent la souffrance de laquelle ces pierres résultent.

[non celles qui proviennent de la terre mais celles que je fais sortir du tréfonds de leur âme suite aux souffrances déclenchées par le toucher de mes doigts; les gemmes sortent de la douleur.]

«Mon toucher transforme en or leur volonté, laquelle laisse transparaître toutes sortes de choses magnifiques: les plus belles couronnes, les vêtements les plus magnifiques, les fleurs les plus odoriférantes et les mélodies les plus plaisantes. Tout comme je les ai fait naître de mes propres mains, de ces mêmes mains, je les arrange de manière à ce qu'elles soient de plus en plus belles. Tout cela se passe dans les âmes souffrantes. Par conséquent, n'ai-je pas raison de dire que ce que je fais en toi est un très grand honneur pour toi?»

3.    5 mai 1909 — Les souffrances impriment la sainteté de Jésus dans l'âme.

Je me trouvais dans mon état habituel quand mon bienveillant Jésus me dit d'une voix douce: «Ma fille, les mortifications, les misères, les privations, les douleurs et les croix servent, pour qui sait les bien accueillir, à graver ma sainteté dans leur âme. C'est comme si ces personnes s'embellissaient de toutes les variétés des couleurs divines. Leurs souffrances sont des parfums célestes dont leur âme devient toute parfumée.»

4.    8 mai 1909 — Qui parle beaucoup est vide de Dieu.

Me trouvant dans mon état habituel, mon aimable Jésus se montra brièvement et me dit: «Ma fille, si quelqu'un parle beaucoup, c'est signe qu'il est vide dans son intérieur, tandis que celui qui est rempli de Dieu, trouvant plus de plaisir dans son intérieur, ne veut pas perdre ce plaisir et ne parle que par nécessité. Et même quand il parle, il ne quitte jamais son intérieur et tente, en ce qui le concerne, de graver dans les autres ce qu'il ressent en lui. Par contre, celui qui parle beaucoup est non seulement vide de Dieu mais, par ses nombreuses paroles, il tente de vider les autres de Dieu.»

5.    16 mai 1909 — Le soleil symbolise la grâce.

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, le soleil symbolise la grâce. S'il trouve un vide, que ce soit une caverne, un souterrain, une fissure ou un trou, pourvu qu'il y ait un vide et une petite ouverture permettant d'y pénétrer, il entre et inonde tout de lumière. Cela ne réduit en rien la lumière qu'il donne ailleurs, et si sa lumière n'illumine pas davantage, ce n'est pas parce qu'il en manque, mais plutôt parce qu'il manque d'espace où la diffuser. Il en va ainsi avec ma grâce: plus qu'un soleil majestueux, elle enveloppe toutes les créatures de son rayonnement bénéfique. Cependant, elle n'entre que dans les coeurs où elle trouve un espace vide; autant de vide elle trouve, autant de lumière elle fait pénétrer.

«Et ce vide, comment se forme-t-il? L'humilité est la bêche qui creuse le coeur et forme le vide; le détachement de tout, y compris de soi-même est le vide par excellence. La fenêtre pour faire entrer la lumière de la grâce dans ce vide est la confiance en Dieu et la méfiance envers soi-même. Autant la confiance est grande, autant s'ouvre la porte pour laisser entrer la lumière et laisser passer plus de grâces. La gardienne qui protège la lumière et la fait s'accroître est la paix.»

6.    20 mai 1909 — L'amour surpasse tout.

Alors que j'étais dans mon état habituel, Jésus se montra brièvement et me dit: «Ma fille, il n'y a rien qui surpasse l'amour: ni le savoir, ni la dignité, et encore moins la noblesse. Au plus, les personnes bien intentionnées qui utilisent ces choses pour spéculer à mon sujet arrivent à améliorer quelque peu leurs connaissances sur moi. Mais qu'est-ce qui conduit l'âme à faire de moi sa propriété? L'amour. Qu'est-ce qui conduit l'âme à me manger comme un mets? L'amour. Qui m'aime me dévore et trouve mon Être identifié à chaque particule de son être.

«Il y a autant de différence entre celui qui m'aime vraiment et les autres (quelles que soient leur condition et leurs qualités) qu'il y a de différence entre celui qui connaît un objet précieux, l'apprécie et l'estime sans en être le propriétaire et celui qui en est le propriétaire. Qui est le plus heureux: celui qui connaît seulement l'objet ou celui qui en est le propriétaire ? Bien sûr, celui qui en est le propriétaire. L'amour supplée le savoir et le surpasse, il supplée la dignité et surpasse toutes les dignités en donnant la dignité divine. Il supplée tout et surpasse tout.»

7.    22 mai 1909 — Les douces notes de l'amour.

Ce matin, après la communion, Jésus béni n'est pas venu. Je l'ai attendu très longtemps en étant entre l'état de veille et le sommeil. Comme je voyais l'heure passer et qu'il ne venait pas, je voulais sortir de mon sommeil et, en même temps, je voulais y rester à cause du supplice que je ressentais dans mon coeur parce que je ne l'avais pas vu. Je me sentais comme un enfant qui veut dormir mais qu'on réveille de force et qui fait alors une scène.

Tandis que je m'efforçais de me réveiller, je disais intérieurement à Jésus: 🙏 «Quelle amère séparation! Je me sens sans vie alors que je vis et que ma vie m'est plus pénible que la mort. Que cette privation soit par amour pour toi, que cette amertume que je ressens soit par amour pour toi, que la torture que vit mon coeur soit par amour pour toi, que la vie que je ne ressens pas tout en étant vivante soit par amour pour toi. Mais, pour que tout soit plus acceptable pour toi, je joins ma souffrance à l'intensité de ton amour et, en joignant mon amour au tien, je t'offre ton propre amour.»🔥

Pendant que je priais ainsi, il bougea en moi et me dit: «Comme est douce et délectable à mes oreilles la note de l'amour! Dis-la, dis-la une autre fois, répète-la encore, réjouis mon ouïe de ces notes d'amour qui sont si harmonieuses qu'elles descendent jusqu'au fond de mon Coeur et rassasient tout mon Être.»

Pourtant, qui pourrait le croire — j'ai honte de le dire —, dans ma frustration, je lui répondis: «Tu es consolé pendant que moi je deviens plus amère.» Mon Jésus garda le silence comme s'il n'avait pas aimé ma réponse. Dès que je fus réveillée, je répétai plusieurs fois mes notes d'amour. Quant à lui, il ne se laissa ni voir ni entendre pour le reste de la journée.

8.    25 mai 1909 — Jésus confond l'âme par son amour.

Je poursuivais dans mon état habituel et Jésus béni ne venait pas. Néanmoins, durant toute la journée, je me suis sentie comme si quelqu'un se tenait au-dessus de moi et me pressait de ne pas perdre une minute et de prier sans cesse. Cependant, une pensée me distrayait: «Quand le Seigneur ne vient pas, tu pries davantage, tu es plus attentive et, ainsi, tu l'incites à ne pas venir car il se dit: "Puisqu'elle se comporte mieux quand je ne viens pas, il est préférable que je la prive de ma présence.

Comme je ne pouvais pas perdre de temps à m'arrêter à cette pensée, j'ai tenté de claquer la porte au nez à cette pensée en disant: «Plus Jésus continuera à ne pas venir, plus je le confondrai par mon amour; je ne veux pas lui donner l'occasion d'être désolé en cessant de prier. Voilà ce que je peux faire et ferai. Quant à lui, il est libre de faire ce qu'il veut.» Et, sans m'arrêter à la stupidité de la pensée qui m'était venue, je continuai à faire ce que j'avais à faire.

Dans la soirée, alors que je ne me rappelais même plus que cette pensée m'était venue, le bon Jésus vint et me dit presque en souriant: «Bravo, bravo à mon amoureuse qui veut me confondre par son amour! Cependant, je tiens à te dire que tu ne me confondras jamais. Si, parfois, je parais être confondu par ton amour, c'est moi qui te donne le loisir de me le manifester, car la chose qui me réjouit le plus de la part des créatures, c'est leur amour.

«En fait, c'est moi qui te stimulais à prier, qui priais avec toi, qui ne te donnais aucun répit, si bien que ce n'était pas moi qui était confondu, mais toi-même; tu étais confondue par mon amour et, comme tu te sentais toute remplie d'amour et confondue par lui, en voyant que mon amour te remplissait tant, tu as cru que tu me confondais par ton amour. Pourvu que tu essaies de m'aimer davantage, je me délecte de cette erreur de ta part et j'en fais un amusement entre toi et moi.»

9.    14 juillet 1909 — Dieu seul peut infuser la paix dans l'âme.

J'ai traversé une période très amère à cause de la privation de mon bon Jésus. Au plus, il se montrait comme une ombre ou un éclair. Par bouts, il n'y avait même plus d'éclairs. Mon intelligence était troublée par la pensée suivante: «Comme il m'a cruellement laissée! Jésus est si bon! Peut-être que ce n'était pas lui qui venait. Sa bonté ne m'aurait pas fait cela. Qui sait, c'était peut-être le diable ou mon imagination, ou des rêves.»

Mais, au plus profond de moi, mon âme ne voulait pas prêter attention à ces pensées contrariantes et voulait rester dans la paix. Elle s'enfonçait de plus en plus dans la Volonté de Dieu, se cachait en elle en y tombant dans un profond sommeil, et il n'était pas question qu'elle sorte de ce sommeil. Il semblait que le bon Jésus l'enfermait tellement dans sa Volonté qu'il ne permettait à personne de même trouver la porte pour y frapper et dire que Jésus l'avait quittée. Ainsi, mon âme dormait et demeurait dans la paix. Ne recevant aucune réponse, mon intelligence se disait: «Suis-je la seule à vouloir s'en faire? Moi aussi je veux me calmer et faire la Volonté de Dieu. Advienne que pourra pourvu que soit faite sa Sainte Volonté.» Voilà mon état actuel.

Ce matin, alors que je pensais à ce que je viens de dire, mon bon Jésus me dit: «Ma fille, si cela avait été de l'imagination, des songes ou des démons, ils n'auraient pas eu assez de puissance pour te faire posséder l'auréole de la paix, et ce, non seulement pendant une journée, mais pendant au moins vingt-cinq ans. Personne n'aurait pu te faire exhaler ce souffle de paix suave tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de toi, sauf celui qui est la paix totale. Si un souffle de trouble l'atteignait, il ne serait plus Dieu, sa majesté s'obscurcirait, sa grandeur diminuerait, sa puissance s'affaiblirait. En somme, tout son Être divin en serait secoué.

«Celui qui te possède et que tu possèdes veille sur toi sans cesse afin qu'aucun souffle de trouble ne t'atteigne. Souviens-toi qu'à chacune de mes venues, je t'ai toujours corrigée si un souffle de trouble se trouvait en toi; rien ne me déplaît autant que de ne pas te voir dans une paix parfaite. Et je te quittais seulement après que tu aies recouvré ta paix. Ni la fantaisie, ni le rêve, et encore moins le diable, n'ont cette capacité. Encore moins peuvent-ils communiquer cette paix aux autres. Calme-toi donc et ne sois pas ingrate envers moi.»

10.    24 juillet 1909 — Tout ce que l'âme fait par amour pour Dieu entre en Dieu et est transformé en ses propres travaux.

Je pensais à la grande misère de mon état et je me disais: «Tout est vraiment fini pour moi! Jésus a tout oublié! Il ne se souvient plus des tribulations et des souffrances que j'ai vécues pendant tant d'années confinée au lit par amour pour lui.» Mon esprit se remémorait certaines souffrances particulièrement grandes. Le bon Jésus me dit: «Ma fille, tout ce qui est fait par amour pour moi entre en moi et se transforme en mes propres oeuvres. Et puisque mes oeuvres sont faites pour le bien de tous — c'est-à-dire pour les voyageurs d'ici-bas, pour les âmes du purgatoire et pour celles du Ciel —, tout ce que tu as fait et souffert pour moi se trouve en moi et accomplit sa mission pour le bien de tous comme mes propres oeuvres. Voudrais-tu retenir cela pour toi seule?»

Je répondis: «Non, jamais Seigneur!» J'ai quand même continué à penser à cela, étant ainsi quelque peu distraite de mes actes intérieurs habituels. Le bon Jésus me dit: «Tu ne veux pas arrêter ça? Je vais te faire arrêter ça moi-même.» Et il se plaça en mon intérieur et se mit à prier à voix haute en disant tout ce que je devais dire. En voyant cela, je suis devenue confuse et j'ai suivi le bon Jésus. Quand il a vu que je n'accordais plus aucune attention à quoi que ce soit d'autre, il s'est tu et j'ai continué seule à faire ce que j'avais coutume de faire.

11.    27 juillet 1909 — Sur terre, l'âme est le jouet de Jésus.

Me trouvant dans mon état habituel, je me disais: «Qu'est-ce que je fais ici-bas? Je ne sers plus à rien. Il ne vient pas et je suis comme un objet inutile parce que, sans lui, je ne vaux rien, je ne souffre de rien; pourquoi donc me garder sur cette terre plus longtemps!» M'apparaissant brièvement, il me dit: «Ma fille, je te garde comme un jouet, et les jouets ne sont pas toujours gardés dans la main; souvent, on n'y touche pas pendant même des mois et des mois. Cependant, quand son propriétaire le veut bien, il s'amuse avec eux longuement. Et toi, ne voudrais-tu pas que j'aie un seul jouet sur la terre? Laisse-moi m'amuser avec toi à volonté pendant que tu es sur la terre et, en contrepartie, je te laisserai t'amuser avec moi au Ciel.»

12.    29 juillet 1909 — La paix est une vertu divine.

Étant dans mon état habituel, je me disais: «Pourquoi le Seigneur tient-il absolument à ce qu'aucun trouble n'entre en moi et, qu'en toutes choses, je sois toujours dans la paix? Il semble que rien ne lui plaise, même les grandes oeuvres, les vertus héroïques ou les souffrances atroces, s'il détecte dans l'âme un manque de paix: il semble alors dégoûté et déçu de cette âme.»

À ce moment, d'une voix digne et imposante, il répondit à mon interrogation en me disant: «Parce que la paix est une vertu divine, alors que les autres vertus sont humaines; ainsi, toute vertu qui n'est pas auréolée de la paix ne peut être appelée vertu, mais plutôt vice. Voilà pourquoi la paix me tient tant à coeur. La paix est le signe le plus sûr qu'on souffre et travaille pour moi, elle est un avant-goût de la paix dont mes enfants jouiront avec moi au Ciel.»

13.    2 août 1909 — L'âme est pour Jésus un jouet fait d'or et de diamants.

Je réfléchissais sur ce que j'avais écrit le 27 du mois précédent et me disais: «Moi qui croyais être quelque chose entre les mains du Seigneur, voilà que je ne suis qu'un jouet! Les jouets sont faits de glaise, de terre, de papier, d'une bande élastique ou autre, et il suffit qu'on les échappe ou qu'il leur arrive la moindre secousse pour qu'ils soient brisés et que, n'étant plus utiles pour le jeu, ils soient jetés. Ô mon Bien, comme je me sens accablée à la pensée qu'un jour ou l'autre tu pourrais me jeter!»

Le bon Jésus se fit alors voir en me disant: «Ma fille, ne t'accable pas. Quand les jouets sont faits de matière sans valeur et qu'ils se brisent, on les jette mais, s'ils sont en or, en diamants ou en quelqu'autre matière précieuse, on les fait réparer et ils servent toujours à amuser celui qui a le bonheur de les posséder. Voilà ce que tu es pour moi: un jouet en diamants et en or extrêmement pur, parce que tu as mon image en toi et que j'ai payé le prix de mon Sang pour t'acheter. De plus, tu es ornée de souffrances semblables aux miennes. Par conséquent, tu n'es pas un objet sans valeur que je pourrais jeter; tu m'as coûté très cher. Tu peux être tranquille, il n'y a aucun danger que je te jette.»

14.    ler octobre 1909 — Jésus compte, pèse et mesure tout dans l'âme afin que rien ne soit perdu et qu'elle soit récompensée pour tout.

Étant très affligée à cause de mon pauvre état, je me sentais dégoûtée à mes propres yeux et abominable aux yeux de Dieu. Je me sentais comme si le Seigneur m'avait laissée à mi-chemin et que, sans lui, je ne pouvais aller plus loin. J'avais le sentiment qu'il ne voulait plus se servir de moi pour épargner au monde des châtiments et que c'était pourquoi il avait éloigné de moi les croix, les épines et mis fin à toute participation à sa Passion et à ses communications. La seule chose que je voyais, c'était qu'il veillait à ce que je demeure dans la paix. «Mon Dieu, quelle douleur! Si tu ne me distrayais pas de ma perte de la croix, de toi et de tout, j'en mourrais de douleur. Ah si ce n'était de ta Sainte Volonté, dans quel océan de difficultés je serais noyée! Oh! garde-moi toujours dans ta Sainte Volonté et cela me suffit.»

J'étais dans mon état habituel et, en pleurant, je me disais: «Le bon Jésus n'a aucunement tenu compte de moi, ni de mes années passées au lit, ni de mes sacrifices, de rien; sinon il ne m'aurait pas laissée.» Et je pleurais et pleurais. À un moment, j'ai senti qu'il bougeait en moi et j'ai perdu conscience. Cependant, même hors de mon corps, je continuais à pleurer. Puis, comme si une porte s'était ouverte en moi, j'ai vu Jésus. Je me sentais si irritée que je ne lui ai rien dit et n'ai fait que continuer à pleurer. Il m'a dit: «Calme-toi, calme-toi, ne pleure pas. Si tu pleures, je sens qu'on me touche le Coeur et je m'évanouis d'amour pour toi! Veux-tu donc accroître mes souffrances à cause de ton amour?»

Puis, en prenant un air majestueux et comme assis sur un trône dans mon coeur, il sembla tenir une plume et écrire. Se tournant vers moi, il me dit: «Vois si je ne tiens pas compte de tes choses, non seulement de tes années passées au lit, de tes sacrifices, mais encore des pensées que tu as eues pour moi: j'écris tes affections, tes désirs, tout, et même ce que tu voudrais faire et souffrir mais que tu ne peux pas parce que je ne te le permets pas. Je compte tout, pèse tout et mesure tout afin que rien ne soit perdu et que tu sois récompensée pour tout. Toutes ces choses que j'écris, je les garde dans mon Coeur.»

Ensuite, je ne sais comment, je me suis retrouvée en Jésus alors qu'auparavant je me trouvais dans mon propre intérieur. Ma tête semblait être à la place de la sienne et tous mes membres former son corps. Il me dit: «Vois comment je te garde, comme mon propre corps.» Puis, il disparut.

Un peu plus tard, comme je continuais d'être affligée et que je fondais en larmes à tout moment, il me dit: «Courage, ma fille, je ne t'ai pas laissée, je reste caché parce que si je me montrais comme auparavant, tu me garderais continuellement attaché et je ne pourrais plus châtier le monde.

«Je ne t'ai pas non plus laissée à mi-chemin. As-tu oublié ce que sont ces dernières années de ta vie? Ce sont des années voulues par ton confesseur. Ne te rappelles-tu pas que, à quatre ou cinq reprises, tu t'es trouvée en lutte contre moi, moi qui voulais t'emmener alors que tu me disais que ton confesseur ne le voulait pas. Ainsi, moi qui t'avais préparée pour te prendre avec moi, j'étais obligé de te laisser. En conséquence, tu vis des années de pause et de patience.

«La charité et l'obéissance ont leurs propres épines qui ouvrent de grandes blessures et font saigner le coeur, mais qui font éclore des roses vermeilles des plus odoriférantes et belles.

En percevant chez ton confesseur sa bonne volonté, sa charité et sa crainte que le monde soit châtié, j'ai coopéré avec lui en quelque sorte. Mais, si personne ne s'était interposé, tu ne serais certainement pas ici. Allons, courage, l'exil ne sera quand même pas si long et je te promets que le jour vient où je ne me laisserai vaincre par personne.»

Qui pourrait dire dans quelle mer d'amertume je nage. Je suis réconfortée, oui, mais attristée jusqu'à la moelle de mes os. Je ne peux me rappeler tout cela sans pleurer, à tel point qu'en disant cela à mon confesseur, mes larmes coulaient avec tant d'abondance que je semblais être fâchée contre lui. Je lui ai vraiment dit: «Vous êtes la cause de mes maux.»

15.    4 octobre 1909 — On doit renoncer à ses propres pensées pour faire ce que Jésus veut.

Je poursuivais dans mon état d'affliction à cause de la perte de mon bon Jésus et, comme à l'accoutumée, j'étais complètement occupée à méditer sur les Heures de la Passion. J'en étais à l'heure où Jésus fut chargé du lourd bois de la croix. Le monde entier m'était présent: passé, présent et futur. Mon imagination semblait voir toutes les fautes de toutes les générations oppressant et écrasant le bienveillant Jésus, si bien que, comparée à tous les péchés, la croix n'était qu'un brin de paille, l'ombre d'un poids.

J'essayais de me serrer contre Jésus en lui disant: 🙏«Vois, ma Vie, mon Bien, je viens me tenir ici au nom de tous. Vois-tu toutes ces vagues de blasphèmes? Je me tiens ici pour te répéter que je te bénis au nom de tous. Combien de vagues d'amertume, de haine, de mépris, d'ingratitude et de manque d'amour! Je veux te consoler au nom de tous, t'aimer au nom de tous, te remercier, t'adorer et t'honorer au nom de tous. Cependant, mes réparations sont froides, misérables et limitées, alors que toi, l'offensé, tu es infini. Par conséquent, je veux rendre infinis mon amour et mes réparations et, dans le but de les rendre infinis, immenses, sans fin, je m'unis à toi, à ta Divinité, de même qu'au Père et au Saint-Esprit, et je te bénis avec vos propres bénédictions, je t'aime avec votre propre amour, je te console avec vos propres douceurs, je t'honore et t'adore comme vous le faites entre vous, les divines Personnes.»🔥

Qui pourrait dire tout ce qui sortait ainsi de mon intelligence, bien que je ne sois bonne qu'à dire des sottises. Je n'en finirais pas si je voulais tout dire. Quand je fais les Heures de la Passion, je me sens comme si, avec Jésus, j'embrassais l'immensité de son oeuvre et, au nom de tous, je glorifie Dieu, je répare et implore pour tous. Il m'est difficile de tout dire.

Une pensée me vint: «Tu penses aux péchés des autres et que dis-tu des tiens? Pense aux tiens et répare pour les tiens!» Alors j'ai essayé de penser à mes maux, à mes grandes misères, à mes privations de Jésus causées par mes péchés. Ainsi distraite des choses habituelles de mon intérieur, je pleurais sur ma grande infortune. Sur ces entrefaites, mon Jésus, toujours aimable, bougea en moi et me dit d'une voix sensible: «Veux-tu être l'arbitre de toi-même? Le travail de ton intérieur est le mien, non le tien, tu n'as qu'à me suivre; le reste, je le fais moi-même. Tu dois cesser de penser à toi, ne rien faire d'autre que ce que je veux, et je m'occuperai moi-même de tes maux et de tes biens. Qui peut te faire le plus de bien, toi ou moi?» Et il se montra mécontent.

Ainsi, je me suis mise à le suivre. Par après, arrivée à un autre point du chemin du Calvaire où, plus que jamais, je pénétrais dans les diverses intentions de Jésus, une pensée me vint: «Non seulement dois-tu arrêter de penser à te sanctifier, mais aussi arrêter de penser à être sauvée. Ne vois-tu pas que, par toi-même, tu n'es bonne à rien? Quel bien peux-tu obtenir en faisant cela pour les autres?»

M'étant tournée vers Jésus, je lui dis: «Mon Jésus, ton Sang, tes peines et ta croix ne sont-ils pas pour moi aussi? J'ai été tellement méchante que, par mes péchés, j'ai tout foulé aux pieds et, ainsi, tu as tout épuisé pour moi. Mais, de grâce, pardonne-moi et, si tu ne veux pas me pardonner, laisse-moi ta Volonté et je serai contente; ta Volonté est tout pour moi. Je suis restée seule sans toi et toi seul peux savoir la perte que j'ai subie. Je n'ai personne, les créatures sans toi m'ennuient, je me sens dans la prison de mon corps comme une esclave enchaînée; au moins, par pitié, ne m'enlève pas ta Sainte Volonté.»

En pensant à cela, je me distrayais de nouveau de ma méditation et Jésus me dit d'une voix forte et imposante: «Tu ne veux pas arrêter ça? Veux-tu gâcher mon travail en toi?» Je ne sais pas, c'est comme s'il avait fait taire ma pensée. Ensuite, j'ai tâché d'arrêter ça et de le suivre.

16.    6 octobre 1909 — Le vrai amour purifie tout, triomphe de tout et atteint tout.

Après avoir reçu la Communion, mon toujours aimable Jésus vint brièvement et, comme j'avais eu une dispute avec mon confesseur au sujet de l'amour vrai, je lui demandai si j'avais raison ou tort. Il me dit:

«Ma fille, c'est exactement comme tu l'as dit, à savoir que l'amour vrai facilite tout, bannit toute crainte, tout doute, et que son art consiste à prendre possession de la personne aimée. Et, quand il en a pris possession, l'amour lui-même lui enseigne les moyens de préserver l'objet acquis. Par la suite, quelles craintes, quels doutes l'âme peut-elle avoir concernant ce qui lui appartient? Que ne peut-elle pas espérer? Que dis-je, quand l'âme est parvenue à prendre possession de l'amour, celui-ci devient hardi et en vient à des excès incroyables. L'amour vrai peut dire: "Il n'y a plus de cela est à toi et cela est à moi." L'amour vrai peut dire: "Je suis à toi et tu es à moi", si bien que les êtres aimés peuvent disposer l'un de l'autre, se féliciter l'un l'autre, s'amuser ensemble. Chacun peut dire à l'autre: "Puisque je t'ai acquis, je peux disposer de toi à ma guise." Comment l'âme pourrait-elle alors s'arrêter aux défauts, aux misères, aux faiblesses, si l'objet acquis lui a tout remis, l'a embellie en tout et la purifie continuellement?

«Voici les vertus de l'amour vrai: purifier tout, triompher de tout et atteindre tout. En effet, quel amour pourrait-on avoir pour une personne que l'on craindrait, dont on douterait, dont on n'espérerait pas tout? L'amour y perdrait ses plus belles qualités. Il est vrai que, même chez les saints, on peut voir des variations là-dessus. Cela montre tout simplement que, même chez les saints, l'amour peut être imparfait et peut varier selon les états.

«En ce qui te concerne, voici ce qu'il en est: comme tu devrais être avec moi au Ciel et que tu as sacrifié cela par amour pour l'obéissance et pour ton prochain, l'amour a été confirmé en toi, ta volonté a été confirmée à ne pas m'offenser, si bien que ta vie est comme une vie déjà terminée. Par conséquent, tu ne ressens pas le fardeau des misères humaines. Donc, sois attentive à ce qui te convient et à m'aimer jusqu'à ce que tu atteignes l'Amour infini.»

17.    7 octobre 1909 — Par précaution et par jalousie, Jésus entoure d'épines l'âme et le corps des créatures qui lui sont chères.

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, ma jalousie et les précautions que je prends pour mes créatures sont si grandes que, pour ne pas les laisser aller à la ruine, je suis obligé d'entourer leur âme et leur corps d'épines, afin que celles-ci empêchent la boue de les souiller. J'accompagne d'épines, c'est-à-dire, d'amertume, de privations et de divers états intérieurs, même les plus grandes faveurs dont je favorise les âmes qui me sont chères, afin que ces épines me les gardent et préviennent qu'elles se souillent par la boue de l'amour propre et d'autres choses semblables.» Puis il disparut.

18.    14 octobre 1909 — La preuve que c'est Jésus qui vient à Luisa.

Étant dans mon état habituel, il me sembla m'être trouvée avec un enfant dans les bras, lequel se changea en trois enfants par la suite et en lesquels je me suis sentie tout immergée. Quand mon confesseur vint dans la matinée, il me demanda si Jésus était venu. Je lui ai dit ce que je viens d'écrire, sans ajouter quoi que ce soit. Mon confesseur me dit: «Ne t'ont-ils rien dit? N'as-tu rien entendu?»

Je répondis: «Je ne peux pas très bien le préciser.» Il poursuivit: «La Sainte Trinité était ici et tu ne peux rien dire? Tu es devenue stupide? On voit bien que ce sont des rêves.» Je repris: «Oui, c'est vrai, ce sont des rêves.» Il ajouta autre chose et, pendant qu'il parlait, je me suis sentie saisie fortement par les bras de Jésus, si fortement que j'en ai presque perdu connaissance. Jésus me dit: «Qui veut molester ma fille?» Je répondis: «Le Père a raison puisque je ne peux rien dire; il n'y a aucun signe que c'était Jésus-Christ qui est venu à moi.»

Jésus enchaîna en me disant: «J'agis avec toi comme le ferait la mer avec une personne qui viendrait plonger dans ses profondeurs: je t'immerge tout entière dans mon Être de sorte que tous tes sens en sont imprégnés. Ainsi, si tu veux parler de mon immensité, de ma profondeur et de ma hauteur, tout ce que tu peux dire, c'est qu'elles sont si grandes que ta vue en est obstruée; si tu veux parler de mes délices et de mes qualités, tout ce que tu peux dire, c'est qu'elles sont si nombreuses que dès que tu ouvres la bouche pour les compter, tu te noies en elles; et ainsi de suite pour le reste.

«D'autre part, qu'est-ce qui se passe? Tu dis que je ne t'ai donné aucun signe que c'était moi? C'est faux! Qui t'a maintenue au lit pendant vingt-deux ans sans te briser et dans un calme et une patience totales? S'agit-il de leur vertu ou de la mienne? Et que dire des tests qu'ils te firent subir dans les premières années de ton état actuel, quand ils t'ont fait demeurer immobile pendant dix-sept ou dix-huit jours sans prendre aucun aliment: était-ce eux ou moi qui te maintenait?»

Après cela, comme mon confesseur m'avait appelée, je suis revenue dans mon corps. Ensuite il célébra la sainte messe et je communiai. Alors Jésus revint. Je me suis plainte qu'il ne venait plus comme auparavant, que le grand amour qu'il avait pour moi semblait changé en froideur. Je lui ai dit: «Chaque fois que je me plains, tu trouves des excuses; ainsi, tu dis que tu veux châtier et que c'est pour cela que tu ne viens pas. Mais moi, je ne crois pas cela. Qui sait quel mal se trouve dans mon âme, voilà pourquoi tu ne viens pas. Au moins, dis-le moi pour que, quel qu'en soit le prix, y compris le prix de ma vie, je l'enlève; sans toi, je ne peux être. Pense ce que tu veux, je ne peux pas aller de l'avant ainsi: que je sois ou bien avec toi sur la terre ou bien avec toi dans le Ciel!»

Me coupant la parole, Jésus me dit: «Calme-toi, calme-toi, je ne suis pas loin de toi, je suis toujours avec toi; tu ne me vois pas toujours, mais je suis toujours avec toi. Que dis-je, je suis au plus profond de ton coeur pour me reposer et, pendant que tu me cherches et vis tes privations avec patience, tu m'entoures de fleurs pour me réconforter et me permettre de me reposer plus en paix.»

Pendant qu'il disait cela, il sembla y avoir autour de lui tant de fleurs variées qu'elles le cachaient presque. Il ajouta: «Tu ne crois pas que c'est pour châtier le monde que je te prive de moi et, pourtant, il en est bien ainsi. Quand tu t'y attendras le moins, tu entendras parler de choses qui arriveront.» Pendant qu'il disait cela, il me montra des guerres de par le monde, des révolutions contre l'Église et des églises en feu: cela était presque imminent.

19.    2 novembre 1909 — Me pas s'attarder au passé, mais seulement au présent.

Me trouvant dans mon état habituel, je pensais aux choses de mon passé. Le bon Jésus se montra brièvement et me dit: «Ma fille, ne t'attarde pas au passé parce que le passé est déjà en moi et que t'y attarder pourrait te distraire et t'amener à gâcher le petit bout de chemin qu'il te reste à parcourir, à ralentir ton pas. Par contre, en fixant ton attention uniquement sur le présent, tu auras plus de courage, tu te garderas plus étroitement liée à moi, tu avanceras davantage sur ton chemin et il n'y aura pas de danger que tu sois trompée.»

20.    4 novembre 1909 — Par sa béatitude, Dieu rend tout le Ciel heureux, car tout est harmonie en lui.

Après avoir reçu la sainte Communion, je disais à mon adorable Jésus: 🙏«Je suis maintenant étroitement liée à toi, je suis même identifiée à toi. Et puisque nous ne faisons qu'un, je laisse mon être en toi et je prends le tien, je te laisse mon esprit et je prends le tien, je te laisse mes yeux, ma bouche, mon coeur, mes mains, mes pas, et le reste. Oh! comme je vais être heureuse dorénavant! Je penserai avec ton esprit, je regarderai avec tes yeux, je parlerai avec ta bouche, j'aimerai avec ton Coeur, j'agirai avec tes mains, je marcherai avec tes pieds, et le reste.🔥 Et s'il se présente un obstacle, je dirai: "J'ai laissé mon être en Jésus et j'ai pris le sien, allez donc à lui, il vous répondra à ma place!" Oh! comme je me sens heureuse! Ah! je veux aussi prendre ta béatitude, n'est-ce pas, Jésus? Mais, ô ma Vie et mon Bien, par ta béatitude, tu rends tout le Ciel heureux, alors que moi, en prenant ta béatitude, je ne rends personne heureux.»

Jésus me dit: «Ma fille, toi aussi, en prenant mon Être ainsi que ma béatitude, tu peux rendre les autres heureux. Pourquoi mon Être a-t-il le pouvoir de répandre le bonheur? Parce que tout est harmonie en moi: une vertu s'harmonise avec une autre, la justice avec la miséricorde, la sainteté avec la beauté, la sagesse avec la force, l'immensité avec la profondeur et la hauteur, et ainsi de suite. Tout est harmonie en moi, rien n'est discordant. Cette harmonie me rend heureux et comble de bonheur tous ceux qui s'approchent de moi. Aussi, en revêtant mon Être, veille à ce que toutes les vertus s'harmonisent en toi. Cette harmonie communiquera la béatitude à quiconque s'approchera de toi parce que, s'il voit en toi la bonté, la douceur, la patience, la charité et l'égalité en toutes choses, il se sentira heureux d'être près de toi.»