Jazz-rock, Fusion, Jazz-funk

Années 70-90

En 1965, les jeunes fans de rock considéraient le jazz comme une musique surannée, d'une époque, ringarde. Ils voulaient du neuf, une nouvelle musique, une nouvelle mode, une nouvelle politique, une nouvelle morale. Une forme de rock plus complexe, plus instrumentale, plus improvisée, commença à drainer des dizaines de milliers d'auditeurs enthousiastes. 

Aux Etats-Unis, les tensions raciales et la guerre du Viêt-Nam intensifiait la contestation. Le jazz déclinait au box office, même Miles Davis en pâtissait. Mais ce n'est pas seulement pour des raisons économiques que de nombreux jazzmen se tournèrent vers le rock. La plupart d'entre eux demeuraient d'authentiques amateurs de jazz, mais la nouvelle palette sonore du rock les attirait. Le synthétiseur Moog fut utilisé par des improvisateurs dès le milieu des années 60, Ray Charles avait joué sur un piano électrique en 1959 et ses sonorités avaient séduit des musiciens comme Herbie Hancock. Les guitaristes qui avaient entendu Jimi Hendrix ne pouvaient plus se contenter de jouer à la ma manière Wes Montgomery. Les contrebassistes se mirent à la guitare basse.

Le jazz rock, ou fusion, mélange de bop, de rhythm and blues et de funk prenait le devant de la scène, et malgré un grand nombre de jeunes musiciens inspirés, une fois de plus, le grand prédicateur de ce nouveau son fut Miles Davis qui s’immergea dans la musique de Sly Stone et Jimi Hendrix. Avec l'audace qui le caractérisait il utilisa les ressources des sensationnels solistes de son groupe pour tester les possibilités de l'électronique sur un matériaux symphonique issu des recherches de Gil Evans.

Le jazz rock mis les instruments à vent en veilleuse, le volume sonore élevé ne leur était pas favorable, et permit la revanche des instruments restés jusque là en arrière plan dans les histoires du jazz. Si les batteurs avec leurs solos avaient toujours ravis les foules, les batteurs de jazz rock étaient de véritable stars, c'était d'eux que les groupes tiraient leur énergie. Influencés par leur confrères de funk, les bassistes électrique bouleversèrent l'approche de l'instrument en rompant avec le walking bass. Les joueurs de claviers électriques contribuèrent considérablement à l'avènement du jazz rock par l'utilisation massive du piano Rhodes au son très particulier. Mais la véritable nouveauté était le synthétiseur capable de générer une infinité de sons originaux. Quant à la guitare jusque là sous employée dans le jazz, devenait grâce au rock et à l'électrification un instrument de premier plan.

Certains musiciens de jazz restèrent sur la route de la fusion jusqu'à ce qu'elle se fonde dans la pop (Georges Benson), la fusion finit par pâtir de son propre succès : morceaux de bravoure techniques et formules répétitives figeaient l'improvisation, mais elle transforma durablement le jazz qui dans les années 80 put s'affranchir définitivement de ses inhibitions et de son sectarisme.

Musiciens

Trompette - Chef d'orchestre

Miles Davis fut à la pointe de beaucoup d'évolutions dans le jazz et s'est particulièrement distingué par sa capacité à découvrir et à s'entourer de nouveaux talents. Son jeu se caractérise par une grande sensibilité musicale et par la fragilité qu'il arrive à donner au son. Il marque l'histoire du jazz et de la musique du xxe siècle. Beaucoup de grands noms du jazz des années 1940 à 1980 travaillent avec lui.

Les différentes formations de Miles Davis sont comme des laboratoires au sein desquels se sont révélés les talents de nouvelles générations et les nouveaux horizons de la musique moderne.

En 1945 il remplaça Dizzy Gillespie dans le quintette de Charlie Parker. Il n'était pas le trompettiste bop idéal, il peinait dans les tempos rapide, ratait souvent des notes. Son tempérament l'amena à composer une musique basée sur la subtilité, l'émotion.

En 1948, en collaboration avec l'arrangeur Gil Evans, il décide de mettre son projet à exécution en se détachant des principes du bebop pour participer à une nouvelle forme de jazz. En 1950 l enregistre l'album Birth of the Cool, le jazz cool était né !

Après une difficile lutte contre son addiction à l'héroïne, il réunit un nouveau sextet qui compte notamment le batteur Kenny Clarke et le pianiste Horace Silver. Ensemble, ils posent les bases d'un nouveau style, qui deviendra après le Bebop et le Cool la " troisième vague " du Jazz moderne : le hard bop. Réaction contre le cool jazz qu'il a lui-même lancé.

En 1959, Miles Davis signe son chef-d'œuvre avec Kind of Blue, un album improvisé autour de trames qu'il a composées, en s'entourant notamment du pianiste Bill Evans et du saxophoniste John Coltrane. Considéré comme le chef-d'œuvre du jazz modal et l'un des meilleurs — et des plus populaires — disques de jazz jamais enregistrés.

Fin 60, début 70  Miles Davis va initier l'essor d'un jazz de style nouveau, fusionnant le son électrique de la fin des années 1960 avec le jazz : le jazz fusion, ou jazz-rock

Le génie de Miles Davis peut se résumer en trois points : un son original dans un environnement très structuré, une conception évolutive de la musique dans des directions déterminées et une capacité à s'entourer à cette fin de musiciens dont il savait tirer le meilleur.

Écoute : In a Silent Way (1969) 

Herbie Hancock a joué avec de nombreux grands jazzmen dans les années 1960 et a rejoint le Miles Davis quintet, avec lequel il a redéfini le rôle de la section rythmique. Il a également été un des premiers à utiliser les synthétiseurs et le scratch. Malgré ses expérimentations, la musique d'Herbie Hancock est restée mélodique et accessible, rencontrant parfois des succès commerciaux, avec en particulier les pièces Cantaloupe Island, Watermelon Man, Chameleon et Rockit.

Hancock rejoint en 1963 le second grand quintet de Miles Davis, composé de nouveaux talents. Le quintet est considéré comme un des plus grands ensemble de jazz, dont la section rythmique a été louée pour ses innovations.

Miles Davis incorpore des éléments du rock et de la musique populaire dans ses compositions peu de temps avant que Hancock quitte le groupe. Malgré une réticence initiale, Hancock joue sur un clavier électronique (notamment le Fender Rhodes) sur l'insistance de Davis. Il s'adapte rapidement à cet instrument qui jouera un rôle important dans ses tentatives artistiques ultérieures.

Au début des années 70 il s'intéresse aux gadgets musicaux et sous l'influence du Bitches Brew de Davis, sort plusieurs albums où il mélange les instruments électroniques et acoustiques.

Durant les années 1970 et le début des années 1980, Hancock joue avec son quintet V.S.O.P. qui comprend les membres du quintet de Miles Davis des années 1960 à l'exception de Davis lui-même.

En 1983, Hancock rencontre un énorme succès avec son tube Rockit de l'album Future Shock qui gagne un Grammy Award. C'est la première chanson grand public qui comprend du scratch.

Écoute : Dolphin Dance (1963) - Cantaloupe Island (1964) - Ostinato (Suite For Angela) (1971)

Rockit (1983)

Piano - Claviers

En tant que membre du groupe de Miles Davis dans les années 1960, il a participé à la naissance du jazz-rock. Avec Herbie Hancock, McCoy Tyner et Keith Jarrett, il est considéré comme un des pianistes les plus importants depuis les années 1970.

Corea commence sa carrière professionnelle dans les années 1960 en jouant notamment avec Cab Calloway.

En septembre 1968, il remplace Herbie Hancock dans le groupe de Miles Davis. Il figure sur Filles de Kilimanjaro, In a Silent Way et Bitches Brew. Il expérimente les instruments électriques, principalement le Fender Rhodes.

En 1970, Dave Holland et Chick Corea quittent Miles Davis pour fonder leur propre groupe, Circle.

Au début des années 1970, Corea change profondément de style, abandonnant son jeu "avant-garde" pour un jeu "fusion" qui intègre des éléments de latin jazz au détriment du rock.

C'est un immense improvisateur et un très grand accompagnateur. Il joue essentiellement des titres de sa composition et déteste refaire ce qu'il a déjà fait auparavant ; c'est ainsi un artiste extrêmement prolifique, Les artistes qui l'ont le plus influencé sont Mozart, Beethoven, mais aussi Art Tatum, Thelonious Monk, Bill Evans et surtout Bud Powell.

Écoute : Spain (1970) - Crystal silence (avec Gary Burton - 1973) - Armando's Rhumba (1976)

En 1965, parti pour New York, il fera partie des Jazz Messengers.

Cette même année, il intègre le groupe du saxophoniste Charles Lloyd et devient alors la nouvelle révélation du piano, volant la vedette au leader du groupe.

En 1970, contraint de jouer sur des claviers électriques, il devient le pianiste du groupe de Miles Davis tout en menant une carrière de sideman.

En 1975 il enregistre le célèbre Köln concert, l'album est un succès qui ne se démentira pas avec le temps.

Jarrett inaugure en 1977 un nouveau trio avec l'album Tales of Another, sous le nom du contrebassiste Gary Peacock, en compagnie de Jack DeJohnette. Standards et compositions originales, la formation traverse les décennies pour atteindre le succès qu'on lui connaît encore aujourd'hui.

Pianiste au toucher délicat avec un style fortement inspiré par la guitare folk, Keith Jarrett a su, par ses nombreuses influences pianistiques, ouvrir le piano jazz à de nouveaux horizons au cours des années 70. Ses premiers enregistrements aux côtés de Charles Lloyd témoignent déjà de ses influences empruntées à la musique folk et au free jazz. Ses improvisations et ses compositions en seront fortement marquées tout au long de sa carrière musicale.

Jarrett appartient également au monde du classique en tant que compositeur et surtout qu’interprète. Sa musique en est imprégnée : influences de Claude Debussy et de la musique baroque.

Écoute : Love ship (1972) - El Juicio (1975)

Saxophone ténor - Saxophone soprano 

Wayne Shorter fait aujourd’hui figure de légende vivante dans le domaine du jazz, non seulement en tant que musicien mais aussi en tant que compositeur. En parallèle à sa carrière solo il a été un membre essentiel des Jazz Messengers, du second quintet de Miles Davis et le cofondateur de Weather Report.

En 1959, Wayne Shorter rejoint le groupe du batteur Art Blakey, les Jazz Messengers. Le groupe incarne le Hard bop, le nouveau style qui dominera le jazz au début des années 60.

En 1959, alors que Coltrane s’apprête à quitter le quintet de Miles Davis, celui-ci désigne Shorter comme un potentiel successeur.

En 1970, Shorter décide avec son ami Joe Zawinul et le bassiste Miroslav Vitous de créer un groupe qui aurait une énergie proche du rock avec l’utilisation d’instruments électriques et de synthétiseurs pour Zawinul, tout en restant dans le jazz par une approche d’improvisation. Le groupe sera nommé Weather Report et durera 15 années.

Écoute : The Albatros (1960) - Speak no evil (1965) - Footprints (1966)

Weather Report a été l'un des premiers groupes de jazz fusion, et l'un des plus influents.

Il a été formé à New York en 1971 par le claviériste Joe Zawinul et le saxophoniste Wayne Shorter et sont restés les membres piliers du groupe, pendant que d'autres musiciens se succédaient à leurs côtés.

Le succès de Weather Report doit beaucoup à l'arrivée (en 1976) d'un jeune bassiste très prometteur : Jaco Pastorius, un des bassistes les plus influents de son époque

À la différence de beaucoup de groupes, Weather Report s'est toujours orienté vers une composition d'ensemble, en créant des arrangements complexes, parfois difficiles à différencier des parties improvisées. Chacun des musiciens étant virtuose sur son propre instrument, ils étaient capables aussi bien d'offrir des solos inspirés qu'un gros travail d'accompagnement.

Écoute : Boogie Woogie Waltz (1973) - Cucumber slumber (1994) - Birdland (1977)

Technicien virtuose, il a eu une influence majeure sur le rôle de la basse électrique et sur son passage du rôle de simple accompagnateur à celui de véritable soliste. Établissant sa réputation internationale au sein du groupe Weather Report à partir du milieu des années 1970, il a ainsi imposé à son époque le son fretless, obtenu en jouant sur un manche de basse électrique sans frettes. Pat Metheny a dit de lui qu'il était "le dernier jazzman du XXe siècle à avoir influencé les générations suivantes"

Au début des années 1970, installé à Miami, Jaco Pastorius joue dans l'orchestre du multi-instrumentiste Ira Sullivan et donne des cours à l'Université. Là, il rencontre le jeune Pat Metheny.

En 1975, il enregistre pour le label Epic son premier album comme leader, intitulé Jaco Pastorius. C'est cet album qui lui apporte la célébrité.

En 1976 qu'il rejoint Weather Report, le groupe de jazz-rock fondé par Joe Zawinul et Wayne Shorter dans lequel Pastorius restera jusqu'en 1982. Avec l'arrivée de Pastorius, et grâce au charisme de ce dernier, Weather Report connaît un succès planétaire dépassant largement le petit cercle des amateurs de jazz.

C'est à à la fin des années 70 que Jaco Pastorius commence à avoir des comportements de plus en plus étranges. Il souffre en effet de troubles bipolaires (psychose maniaco-dépressive) où alternent phases d'euphorie et phases de dépression. Par ailleurs, il consomme beaucoup de drogue et d'alcool.

Le soir du 11 septembre 1987, il est violemment battu par le responsable d'une discothèque. On retrouve Pastorius gisant, un œil et un bras en très mauvais état, le crâne fracturé et atteint d'une pneumonie. Il est conduit au Broward General Medical Center où il meurt 10 jours plus tard.

Écoute : Portrait of Tracy (1975) - Donna Lee (1976) - Teen town (Weather report - 1977)

The chicken (1983)

John McLaughlin commence sa carrière de musicien professionnel au sein des formations de Duffy Power, Graham Bond et Georgie Fame, qui jouent principalement du rhythm and blues. Il enregistre à l'occasion comme musicien de studio pour David Bowie, alors inconnu, mais aussi pour les Rolling Stones.

L'enregistrement de l'album In a Silent Way de Miles Davis marque un tournant dans sa carrière. Il devient un acteur essentiel du jazz-rock naissant, dans lequel il joue un rôle considérable.

Il forme le Mahavishnu Orchestra au début des années 1970,  Le groupe grave The Inner Mounting Flame puis Birds Of Fire, deux albums considérés comme étant des classiques du jazz-rock.

En 1975, John délaisse la guitare électrique pour se concentrer sur l'étude de la musique indienne et fonde Shakti, en compagnie de Zakir Hussain, qui publiera trois albums remarquables.

Au début des années 1980, il collabore avec les guitaristes Paco de Lucía et Al Di Meola. Le trio publie l'album Friday Night in San Francisco, un immense succès commercial où les trois hommes rivalisent de virtuosité technique.

Écoute : Extrapolation (1969) - Birds of Fire (1973) - A handful of beauty (1976) 

mediterranean sundance (1981)

Larry Coryell est un virtuose de la guitare électrique touche à tous les styles : jazz, rock, classique, et est un des pionniers du jazz fusion.

 En 1967 et 1968, il enregistre avec Gary Burton. À la fin des années 1960, sa musique combine les influences du rock, du jazz, et de la musique asiatique. Il forme son groupe de jazz-rock The Eleventh House en 1973.

Après la séparation du groupe en 1976, il joue essentiellement de la guitare acoustique, mais retournera à la guitare électrique dans les années 1980. En 1979, Larry Coryell forme "The Guitar Trio" avec les guitaristes John McLaughlin et Paco de Lucía. Quelques années plus tard, il sera remplacé par Al Di Meola.

Écoute : Lady Coryell (1968) - Spaces (1970) - Birdfingers (1973) - Level one (1975)

Une partie des critiques de jazz a longtemps eu tendance à scinder son œuvre en deux branches : celle de Pat Metheny, jazzman, et celle de Pat Metheny, leader du Pat Metheny Group. À une sorte de Docteur Jekyll, jazzman académique ouvert à des expériences variées, ils opposaient un Mister Hyde, musicien prospectif et plus commercial. Les récompenses multiples pour l'une et l'autre ne permettront pas de trancher cette question, mais montrent bien la reconnaissance des deux facettes du musicien.

Son premier enregistrement est l'album Jaco (1974) de Jaco Pastorius, avec Paul Bley et Bruce Ditmas.

En 1981 Le Pat Metheny Group est une entité considérée par l'artiste comme étant la pierre angulaire expérimentale de sa musique. Elle lui permet toutes les fantaisies de compositeur.

Lorsqu'il travaille hors du Pat Metheny Group, Pat Metheny se produit comme leader au sein de petites formations (duos, trios, quartet) ou comme accompagnateur pour d'autres musiciens. 

Musicien au spectre large, on a pu l'entendre dans des contextes très différent : jazz moderne post-bop, free jazz (avec par exemple Ornette Coleman), jazz-rock, pop, rock (avec David Bowie), musique brésilienne, musique contemporaine (avec Steve Reich).

Écoute : Bright Size Life (1976) - 80/81 (1981) - James (1982, vidéo 2003)

Le jazz-rock, n'en est qu'à ses balbutiements, lorsque John atteint sa majorité. Passionné par la guitare, doué de surcroît, on le retrouve (logiquement), quelques années plus tard, sur les bancs de la Berklee College of Music (1970-1973).

Scofield fait alors ses armes sous l'aile de jazzmen reconnus tels que Gerry Mulligan et Chet Baker.

Mais c'est Miles Davis qui va vraiment le propulser. À partir de 1982, poussé par la fibre du jazz-funk, John accompagnera Davis pendant trois années, en studio et sur scène à travers le monde.

Toujours avide de découvertes, il quitte Miles pour  développer davantage la fusion jazz-funk, jusqu’à un revirement en 1989 où il part à l'exploration du swing. Il retrouve alors son camarade de classe de la Berklee, le saxophoniste Joe Lovano. Ils enregistreront trois albums, les plus jazz de sa carrière.

En 1995, Scofield passe sur le label Verve Records. Sa liberté d'esprit et son ouverture musicale le poussent à chaque fois à jouer avec de nouvelles personnes et à fusionner d'autres genres au jazz pour essayer de se renouveler.

Écoute : Line for Lyons (Mulligan, Baker - 1974) - Speak (Miles Davis, 1983)

So Sue Me (1889) - A Go Go (1997)

Biréli Lagrène commence l’apprentissage de la guitare dès l'âge de quatre ans. Il est initié à la musique par son père et son frère et se plonge avant tout dans le swing gitan de Django Reinhardt.

Si les premiers albums sont très proches du style de Reinhardt, le jeune Biréli élargit rapidement ses influences avec Wes Montgomery, George Benson, Jimi Hendrix et s’intéresse au rock, et plus précisément au jazz fusion.

Du côté enregistrements, Biréli Lagrène explore différentes situations : un style jazz fusion pour les albums Inferno (1988) et Foreign Affairs (1989) et My Favorite Django (1995), un passage acoustique sur Acoustic Moments (1990) ou une réinterprétation de standards sur Standards (1992).

Dans les années 90, Biréli jouit d’une reconnaissance internationale et devient une figure emblématique du jazz manouche. Il se produit au festival de Montreux et en 1993 il obtient le Django D’Or du meilleur musicien français au festival d’Oslo

Au début des années 2000 Biréli Lagrène décide de retourner à ses racines en démarrant son Gipsy Project qui emprunte la même formation que le célèbre quintet du Hot Club de France emmené par Django Reinhardt et Stéphane Grapelli.

Écoute : Inferno (1987) - Nuit de Saint Germain des Prés (1995)


Saxophone ténor 

À 21 ans, il est membre du groupe de jazz-rock Dreams avec son grand frère Randy Brecker et le batteur Billy Cobham notamment. Il a ensuite travaillé avec Horace Silver puis Billy Cobham avant de s'associer à nouveau avec son frère Randy pour former le groupe des Brecker Brothers, l'un des groupes fusion jazz-funk les plus innovants et populaires de sa décennie.

Michael Brecker réalise de nombreux enregistrements pop et rock. Ses collaborations les plus marquantes se font avec Michel Berger, Frank Zappa, Eric Clapton, Bruce Springsteen, Patti Austin, Aerosmith, James Brown, Parliament, Joni Mitchell, Steely Dan, Paul Simon et Arthur Garfunkel, John Lennon, Lou Reed, Uzeb et Dire Straits.

Toujours très demandé en tant que soliste et accompagnateur, sa carrière très prolifique en tant que leader et sideman comptera au total plus de 700 participations avec divers artistes allant du jazz au pop rock.

Écoute : Dreams (1970) - Some Skunk Funk (1978) - Slings And Arrows (1996)

Initialement influencé par les saxophonistes Charlie Parker, Sonny Rollins, John Coltrane, Coleman a joué et enregistré avec Thad Jones, Sam Rivers, le batteur Doug Hammond, Cecil Taylor, Abbey Lincoln et Dave Holland. Il a également incorporé de nombreux éléments folkloriques de la Diaspora africaine, fusionnés avec des idées musicales influencées par d'anciens concepts métaphysiques. Il a déclaré que son souci principal est l'utilisation de la musique en tant que langage de symboles sonores, utilisé pour exprimer la nature de l'existence de l'Homme.

Coleman n'est pas d'accord pour l'utilisation de catégories pour la description de la musique. En particulier, il n'utilise pas le terme de Jazz. Préférant une approche plus organique de la musique, il utilise le terme composition spontanée. Selon Coleman cela prolonge le travail des musiciens d'autrefois, qui ont essayé d'exprimer par leur musique les différentes visions de la réalité qu'ils perçoivent.

Steve Coleman utilise divers types de structures musicales pour symboliser la géométrie sacrée et des types particuliers de mouvements musicaux pour faire référence aux différents stades de l’énergie.

Écoute : Metaphysical Phunktion (1986) - Prism (1992)

Il se définit lui-même comme un bassiste funk avec une immense connaissance du jazz, Techniquement, il se distingue par sa grande maîtrise des techniques complexes comme le slap.

Sa carrière décolle lors de ses fructueuses collaborations avec Miles Davis, en naîtra dans les années 1980 l'enregistrement Tutu

En 1987, il participe à l'album Nougayork de Claude Nougaro, en tant que sideman.

Écoute : Tomaas (1986) - Tales (1995) - Blast (2008)