CEREMONIE EN MEMOIRE DES HARKIS
Nous commémorons aujourd’hui le souvenir des Harkis ainsi que de tous les supplétifs, Moghaznis et Groupes Mobiles de Sécurité, engagés avec les forces françaises pendant la guerre d’Algérie.
L’engagement de ces hommes avait différentes motivations :
- Il y avait ceux qui avaient vu les massacres des rebelles et qui craignaient pour leur sécurité,
- Il y avait les ralliés, anciens combattants du FLN et du MNA qui avaient entendu l’appel du général de Gaulle promettant la « paix des braves »,
- mais il y avait surtout ceux qui avaient un profond amour de la France, comme leurs aînés qui avaient servi au sein de l’Armée d’Afrique du Général de Lattre de Tassigny.
Au souvenir des supplétifs il faut joindre celui des soldats musulmans engagés et appelés, car les musulmans faisaient leur service militaire comme tous les autres Français.
Au total en 1961, ce sont donc 250.000 musulmans qui sont engagés au service de la France, engagés dans la lutte contre les rebelles ; ils étaient donc un peu plus nombreux que les Européens, en particulier dans les unités de combat.
Nous gardons également la mémoire des 12.000 musulmans assassinés par le FLN en métropole pour avoir refusé d’aider les rebelles.
Malheureusement, après l’indépendance, le gouvernement algérien n’a pas reconnu la clause des accords d’Evian qui prévoyait que les musulmans ayant servi la France ne seraient pas inquiétés. Il s’ensuivit un massacre impossible à chiffrer mais estimé entre 50.000 et 100.000 musulmans.
Dans le même temps, la France n’avait pas prévu de rapatrier les Harkis. Ce n’est qu’une minorité, environ 40.000, qui a pu être sauvée grâce à certaines unités françaises qui n’ont pas tenu compte des ordres contraires reçus: dans l’urgence ; il y a un devoir primordial d’humanité.
Enfin, pour leur malheur, la France n’a pas accueilli comme de vrais citoyens Français ceux qui ont pu échapper au massacre et beaucoup vécurent dans des conditions misérables et indignes.
Aussi, aujourd’hui, nous sommes réunis pour rappeler que ces Français furent trahis, abandonnés, massacrés. Nous sommes réunis pour leur présenter nos excuses, témoigner notre profonde amitié et reconnaissance pour leur amour de la France.
Nous admirons la fidélité des membres de leur association qui viennent nombreux à toutes nos cérémonies nationales et mémorielles, nous partageons leurs deuils et leurs espoirs.
Centre Culturelle de la Mémoire Combattante Document de Christian Latournerie, lieutenant à la 2e cie de combat du 4e RT de 1959 à 1962.