1er RTP - 13e RDP (Kolea) - S/lt Stoltz 13e RDP - 17e RGP - 20e GAP
- 1er RCP - 1e RCP (suite) - 1er RCP (escadron reconnaissance p58) - 9e RCP - 9e RCP (Souk Ahras) -Appelés au 9e RCP - - 14e RCP - 18e RCP -
3e RPC (naissance) - 3e RPC (A/C Simon) - 3e RCP (A/C Lame)
3e RPIma Commando guillaume) - Sergent-chef Delmas commando Guillaume
191e SEP (matériel)
(à suivre...)
Les témoignages ci-dessous ne figurent pas sur les sites précités, ils apparaissent sur leurs liens propres (recueillis par Roger LOUIS ancien du 4e RT et 117e RI en Algérie.)
Témoignage du chasseur RICHARD Robert, en Algérie du 24 octobre 1961 au 04 décembre 1962, affecté au 9e RCP. (Photo prise en mai 1961 à la BETAP lors des sauts d'acquisition du brevet de para.) Cliquez ICI
En ce printemps 1961, la 60e CGAP se trouvait implantée à Cavallo petit village situé à proximité immédiate de Djidjelli cité balnéaire importante de petite Kabylie, très connue à l'époque pour ses plages de sable fin et son casino en bord de mer, qui bien évidemment, en cette période de la guerre, ne fonctionnait plus. Celui-ci était maintenant délabré, lamentable, désuet et inutile. Ce jour là, deux sections se trouvaient en opération du côté de Taher et de la forêt de Texenna où pullulaient les signes mais qui était surtout un lieu de repos et de base de repli pour les nombreuses bandes de djounouds venant de l'Algérois, de Grande Kabylie et qui se dirigeaient via le Constantinois vers la Tunisie. Au camp avancé une section vaquait aux travaux d'intérêt général, de nettoyage et de garde. La 3e section, sous les ordres du lieutenant CAULIER, quant à elle, se trouvait d'abstreinte exploitation grottes et attendait paquetage léger prêt et faisceaux d'armes bien alignés qu'un ordre se dessine. Il faisait déjà un temps splendide en ce début de matinée, l'air été léger, le vent nul, l'iode de la mer remplissait l'atmosphère et tout laissait augurer une journée magnifique, de farniente, de repos et de récupération pour les "Patars noirs". Chacun s'occupait de ses petites affaires personnelles, de lavage, de rasage, de couture ou encore d'écriture. La vie était belle ce matin là. Vers 10 ou 11 heures l'ordre arriva… Un quart d'heure plus tard les hélicoptères surgirent au nombre de trois dans un fracas épouvantable et aussitôt nous embarquâmes pour une destination inconnue. Je me souviens que le temps de vol fut assez long et après survol des maquis et des collines, les "Sikorsky" amorcèrent la descente. Sitôt à terre sans problème particulier, je reconnus immédiatement les massifs montagneux environnants, pour être déjà venu dans le coin, avec la compagnie, plusieurs mois auparavant, mais plus à l'Est, en venant de la route "El Millia-Constantine". Nous étions sur le territoire du fameux Kef Sidi Marouf, pic culminant à 1225 m d'altitude, très réputé pour ses mines de fer anciennes aux nombreuses galeries et trous de toutes sortes: repaires tous désignés et protections naturelles pour les fellaghas, mais peu engageants pour nous et même franchement rébarbatifs. Je gardais en mémoire trois mauvais souvenirs de cette région austère, aride et dénudée : -celui de la révolte des ouvriers des mines qui avaient massacré leurs cadres et leurs familles au début de la guerre, avant de prendre le maquis. Une repression sévère avait suivi cet épisode douloureux qui s'était terminé dans un bain de sang. -La mauvaise piqûre par un scorpion sur un camarade de la section , qu'il avait fallu évacuer de toute urgence sur l'hôpital Maillot à Alger. -La blessure horrible à une jambe d'un parachutiste d'un régiment d'infanterie de marine, qui avait marché sur une mine "anti-personnel" en regagnant les camions. Perdu dans mes pensées, ce n'était pas ce trou noir (entrée de galerie) gardé par des collègues bérets rouges, ni les trois cadavres de rebelles en contrebas du talus et les armes récupérées qui appelaient à l'optimisme pour prospecter cette grotte. Pourtant malgré une appréhension bien légitime ressentie par tous, le 1er groupe de la section, une dizaine d'hommes, auquel j'appartenais, allait devoir rentrer dans ce néant, sans beaucoup de moyens matériels, pour y débusquer éventuellement des rebelles qui s'y terreraient encore et peu enclins à se rendre spontanément. Après les ordres habituels que chacun connaît tant l'habitude est une seconde nature et la réception d'un PIM (prisonnier), que nous attachons les mains dans le dos, protégés par cette silhouette superficielle derrière laquelle nous nous tenons en file indienne, officier en tête juste à côté du détenu, nous commençons la progression dans le noir absolu en longeant la gauche de la paroi. Tout le monde fait silence, aucun bruit ne filtre tant nous sommes habitués à ce genre d'opération délicate et risquée. De temps à autre, l'officier homme de devoir, respectueux de la vie de ses hommes ou son adjoint le Sergentchef Francis ROUXEL vieux baroudeur s'il en est, d'un faisceau de leur lampe électrique éclairent très rapidement pour que nous puissions nous diriger. La tension est palpable au fur et à mesure que nous avançons. Nous courbons l'échine, chacun se fait petit, la sueur coule abondamment sur les fronts, le prisonnier tremble de plus en plus, mais ce jour là, nous atteindrons le fond de la galerie sans combattre, car il n'y a pas âme qui vive dans ce bourbier. Ce boyau de 200 ou 300 mètres rectiligne se termine en cul de sac et après une inspection minutieuse des lieux nous reprenons notre chemin en sens inverse, en toute décontraction et toutes lampes allumées. Malheureusement l'opération n'est pas terminée et notre joie sera de courte durée car la galerie est truffée de grenades piégées, que nous n'avions pas vues en allant de l'avant et en rasant la paroi. Quelle chance nous avons eue ! Il suffisait d'un rien, de frôler seulement une de ces grenades OF et DF et toutes auraient explosé simultanément, provoquant les blessures que l'on peut imaginer à tous les membres du groupe. Enfin, sur la pointe des pieds, nous avons réussi à regagner la sortie sans encombre, après avoir gazé l'endroit, mais avec tout de même une peur indicible et rétrospective. Dehors il faisait beau, le soleil brillait de mille feux, l'existence valait tout de même la peine d'être vécue dans l'insouciance de nos 20 ans et ce soir, au bivouac, la "Kronenbourg" sera bonne ainsi que le saucisson expédié par maman ; Suite à cette opération, le bruit a couru, que le prisonnier (PIM), qui avait auparavant assassiné "cinq français de métropole" dont un capitaine, avait fini sa vie quelque part dans un déjbel. Lui aussi était seulement âgé d'une vingtaine d'années….. En si peu de temps, quel brusque changement Nous venons à peine de quitter le printemps Que déjà l'été a fuit en passant Suivi par l'automne fortement déclinant Et 42 ans après, je pense toujours autant A ce printemps, des fiers appelés de 20 ans.
Claude AVRILLAUD -59/1B - Caporal-chef