Les barrages aux frontières
Ligne de défense armée, la ligne Morice a fonctionné à partir du mois de juillet 1957. Elle isolait l'Algérie des risques que représentaient les frontières trop poreuses avec la Tunisie ou le Maroc, indépendants depuis 1956, et pouvant servir de lieu d'entraînement et de résidence pour les indépendantistes. Une première ligne fut installée à la frontière marocaine. D'abord composée de barbelés, elle fut perfectionnée à l'aide de postes de surveillance et au moyen d'une électrification. C'est André Morice, ministre de la Défense nationale, qui programma le bouclage des deux frontières.
Transformées en zones interdites, les terres à proximité de ces barrages virent leurs populations regroupées et/ou déplacées. Enfin, devant le danger que représentait la présence de l'ALN en Tunisie, une partie des lignes fut doublée, portant l'appellation de « ligne Challe », du nom du successeur du général Salan.
Finalement, ces barrages parvinrent à priver l'ALN qui agissait en Algérie du soutien que constituait l'aide extérieure. Une tactique qui eut un effet autant psychologique que stratégique sur la rébellion, puisqu'on considère que le nombre d'armes pouvant franchir chaque mois la frontière a considérablement baissé entre 1957 et 1960, année au cours de laquelle le barrage fut achevé.
Béatrice Fleury
Conclusion par le général Multrier, commandant la Zone Est Constantinoise de 1961 à 1962.