Page ouverte aux différents ressentis sur la colonisation de l'Algérie.
« Du temps de la France, l’Algérie c’était le paradis ! »
(HOCINE AIT AHMED, chef historique du F.L.N algérien)
La question de la mémoire entre la France et l’Algérie demeure toujours, plus d’un demi-siècle après l’indépendance, un problème récurrent savamment entretenu par les chefs d’état de ces deux nations…Les trois derniers présidents français ont pointé, chacun à leur manière, la responsabilité française dans la guerre et la colonisation, dénonçant tour à tour, une France qui « manquait à ses valeurs universelles » pour François Hollande, et un système colonial « profondément injuste », pour son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
La France avait donc commis un « crime contre l’humanité » lorsque, en 1830, elle avait abordé les côtes algériennes dans le but essentiel de mettre fin à la terreur barbaresque en Méditerranée, libérer les esclaves chrétiens et éradiquer la traite des blanches liée à la culture du harem… Et il aurait fallu « présenter nos excuses » à l’égard de ceux qui pillaient, rançonnaient, massacraient et réduisaient en esclavage (principalement) la chrétienté ?…
Si Monsieur Macron avait pris la peine de s’informer sur les raisons réelles de cette expédition, il aurait appris qu’à cette époque, l’Algérie n’était pas un territoire indépendant mais une possession turque. Elle ne constituait pas un Etat, encore moins une nation. Elle n’avait pas de frontières. Elle constituait une mosaïque de tribus qu’aucun lien, sauf le religieux, n’unissait entre elles… et encore seulement d’une façon très fragmentaire.
La mission remplie, qu’allait-on désormais bien pouvoir faire de ce pays libéré de la tutelle turque ?
Si la France abandonnait le terrain, tout donnait à penser que d’autres Etats lui succéderaient, particulièrement l’Espagne et l’Angleterre. A quoi auraient donc servi tant d’efforts ? De sacrifices humains ? D’argent dépensé ?...
Alors, la conquête du pays fut décidée et avec elle, l’envoi des premiers colons…
En 1848, après les sanglantes journées de juin, le gouvernement français choisit de faire de l’Algérie un lieu de déportations et c’est pour éviter une nouvelle révolution que, le 19 septembre 1848, l’Assemblée Nationale vota 50 millions pour la création de 42 « colonies de peuplement » ou « centres agricoles » pour établir 13500 « colons » français dans le but « d’occuper » ces Parisiens jeûneurs malgré eux et qu’on devinait prêts à se faire turbulents.
Les premiers déportés furent les « communalistes », qui devaient être rejoints en 1852 par ceux qui avaient osé répondre « NON » au plébiscite, puis par les Alsaciens-lorrains de 1870. Que savaient les uns et les autres de l’Afrique ? Pas grand-chose… si ce n’était que le pays était chaud, où les soldats enjuponnés de rouge qu’on appelait zouaves se battaient six jours sur sept contre les « Mahoms » dont le péché mignon était de couper la tête aux chrétiens, et que certains civils, dont on avait dit qu’ils étaient allés chercher fortune par là-bas, n’étaient plus reparus.
Ils retrouvèrent sur place ceux qui, depuis une dizaine d’années déjà, pataugeaient dans les boues des marécages infestés de miasmes, rongés par le paludisme et la malaria, la cervelle à moitié cuite sous l’aveuglant et lourd glissement du sirocco et qui étaient partis vers l’Afrique, comme on se met en marche vers la terre promise…
On avait promis à ces malheureux des merveilles… ils découvrirent un désert, une lande hérissée de broussailles au bord d’un marais pestilentiel où pullulaient les moustiques. Mais ils ne pouvaient pas repartir ! Ils étaient pris au piège de leur propre rêve, prisonniers de l’Afrique… et déjà promis à la malédiction qui allait s’abattre sur elle…
Dans un pays où certaines régions de colonisation étaient en majeure partie des marécages, le paludisme faisait des ravages effrayants. En 1841, dans son étude « Solution de la question d’Algérie », le général Duvivier écrivait : « Les plaines telles celles de la Mitidja, de Bône et tant d’autres ne sont que des foyers de maladies et mort. Les assainir, on n’y parviendra jamais… Les plaines pour les Européens, sont et seront toujours longtemps de vastes tombeaux. Qu’on abandonne ces fétides fosses ! ».
Vastes tombeaux ! Fétides fosses ! Quel programme engageant ! Et le général Berthezène d’affirmer, menaçant : « La Mitidja n’est qu’un immense cloaque. Elle sera le tombeau de tous ceux qui oseront l’exploiter ! ».
Pourtant, quelques années plus tard, à force de courage, de patience, de persévérance, d’abnégation, mais aussi de privations, de souffrance, de misère et de centaines de morts usés à la tâche, la Mitidja, « ce marais pestilentiel », devint la perle et la plus riche contrée agricole de l’Algérie : « la première victoire de la quinine », « la plus belle réalisation du génie colonisateur de la France », « l’émeraude pêchée dans la vase », écrira le colonel Trumelet.
Typhus, choléra frappèrent inexorablement. Bugeaud, rentré en France, mourra du choléra en 1849. Dans les Centres de colonisation, où l’hygiène était rudimentaire, ce mal surtout faisait des ravages terribles. Des villages entiers furent décimés.
Chacun était désormais lié au sol, au ciel, aux périls de toujours et devait se défendre, à la fois, contre les éléments et les bandes armées qui parcouraient le pays. Elles le ravageaient au jour le jour, sans plan arrêté. L’insécurité régnait partout. Les cavaliers en burnous, les yatagans, les Hadjouths et les pillards se chargeaient de trancher les gorges et d’enlever les femmes pendant que les hommes tentaient de maîtriser les meules de fourrage en proie aux flammes, produit de leur labeur de forçat.
Dans les cimetières, les rangées s’ajoutaient aux rangées où s’affirmait ainsi le commencement d’un peuple. L’Afrique devenait une « terre à sépultures »…
Rien de ce qu’ils avaient rêvé ne s’était accompli comme ils l’avaient espéré. Tout s’était passé autrement, avec plus de dureté et de cruauté, mais à force d’énergie à travers les échecs, les souffrances, les malheurs, à force de volonté, de patience et de génie, ils avaient donné un sens à ce que le destin et l’Histoire leur avaient confié.
Alors arrivèrent pour essayer de vivre à côté de ces Français têtus, des frères latins, tout aussi miséreux : Espagnols, Italiens, Maltais, Génois, Siciliens… Un point commun les unissait : l’extrême misère ! L’Algérie –leur avait-on déclaré- c’était l’eldorado ! Et puis, ce pays était plus proche de l’Europe que la Californie…
Comme il y eut un rêve américain après la seconde guerre mondiale, il y eut à partir de 1840, un rêve algérien…
« Français de France », les fils de cette France qui les avait exilés protestèrent contre l’intrusion de ces nouveaux défricheurs :
« Ne sommes-nous pas capables d’arriver nous-mêmes à nos fins ? Ne l’avons-nous pas suffisamment prouvé ? »
La mère-patrie leur répondit doucement :
« Ces étrangers sont là pour vous aider dans votre tâche. Ils auront des terres qui auraient fini par vous tuer. Ils réussiront à n’y pas mourir, habitués qu’ils sont déjà à la grande misère, à l’extrême fatigue. Ne les renvoyez pas ! Accueillez-les au contraire en associés ».
Tous, étaient des déportés de la politique et de la misère, des réfractaires, des exilés, mais ils portaient en eux ce germe qui s’appelle l’audace et que leurs parents demeurés dans les vieux pays d’Europe allaient inexorablement laisser mourir comme des semailles gelées.
Ensemble ils édifièrent cette Afrique latine qui, en bonne justice, se fondit, s’harmonisa en une seconde France. C’est ainsi que la grande famille européenne se forma et à côté d’elle, la famille musulmane commença à concevoir que ces roumis n’étaient –tout compte fait- ni des adversaires, ni des parasites, et que par conséquent il n’était nul besoin de leur couper la tête… Elle se risqua, se rapprocha, écouta, puis accepta l’invitation à l’initiation.
Les étrangers poussaient la charrue un peu plus loin que les Français. Les Arabes consentaient à venir à la rescousse de l’effort des uns et des autres. L’Afrique du Nord toute entière devenait un musée ethnographique où allaient commencer à se désintégrer dans le silence baignant des paysages vitrifiés, les débris de toutes les races du monde méditerranéen donnant naissance à une nouvelle race : Les Pieds-Noirs.
La foi, l’amour, la bonne volonté, la ténacité, les sacrifices, la confiance, les chagrins n’avaient pas manqué. Et tout cela, avec les morts et avec les vivants, avec ceux qui creusaient, ceux qui labouraient, ceux qui conseillaient, tout cela, ensemble, avait contribué à écrire l’histoire de l’Afrique du Nord.
Ils fondèrent une colonie à l’image de la France, offrirent aux indigènes les premiers enseignements de notre culture, débrouillèrent à notre intention l’écheveau des connaissances locales indispensables. Puis, satisfaits de leur effort, ils demandèrent à cette terre qu’ils avaient prise de les accueillir dans son sein pour l’éternité et ils s’éteignirent, loin des doux réconforts de la mère patrie.
La France, du reste, n’avait pas attendu leur décès pour les rayer du nombre de ses enfants. Dès leur départ, souvent définitif, elle avait considéré comme perdus ceux qui allaient porter au loin son renom et son drapeau. Elle avait revu sans gratitude ceux d’entre eux qui revenaient lui consacrer leur vieillesse, alors que d’autres ne purent même pas atteindre le port et succombèrent en mer.
C’est ainsi que naquit, grandit puis se dissipa dans des vapeurs de sang, de larmes et de passions, un miroir épique vers quoi des millions d’hommes et de femmes marchèrent en portant les douleurs et les enchantements de l’amour.
Si les pierres de gloire ne gardent pas leurs noms, si leur sacrifice est demeuré anonyme, nous n’en devons que davantage apporter l’hommage de notre piété reconnaissante à ces rudes artisans de la plus splendide entreprise française qui ait jamais été tentée.
En deux siècles, sous deux Empires et quatre Républiques, ces hommes allaient servir dans les Armées françaises. Officiers ou simples soldats, la plupart du temps, volontaires, ils allaient être de tous les combats mais aussi de toutes les tâches quotidiennes, même les plus modestes. Pour les morts et pour les blessures du corps et de l’âme, la France leur décerna des croix… puis elle les combattit, les chassa de cette terre ingrate qu’ils avaient arrosée de leur sueur et de leur sang, et les effaça de sa mémoire.
En politique, c’est peut-être la foi qui sauve, mais ce sont les œuvres qui comptent. C’est par ses œuvres que l’Algérie, fille de la force française, a montré au monde qu’elle n’a pas démérité des magnifiques énergies qui se sont, aux temps héroïques, inclinées sur son berceau. Ce rêve de misère ensoleillé dura 132 ans et il durerait encore si les forces du mal n’avaient pas en ce monde souvent l’avantage sur les apôtres du bien.
José CASTANOGuy PERVILLÉ, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Toulouse - Le Mirail
La France avait-elle une politique algérienne entre 1830 et 1954 ?
Il y a plusieurs questions fondamentales en liaison avec ce thème général. Pourquoi la France a-t-elle décidé de conquérir l'Algérie ? Est-ce bien en 1830 qu'elle l'a décidé ? Le premier constat que l'on doit faire, c'est qu'en réalité, on ne peut pas dire que les responsables de l'État français aient décidé en 1830 de conquérir l'Algérie. Ils ont décidé tout au plus de prendre Alger pour un certain nombre de raisons, mais ils n'avaient pas décidé avec certitude de garder Alger après l'avoir prise.
Donc, nous sommes confrontés à un premier sujet d'étonnement : la France a commencé à agir sans réfléchir aux buts et aux conséquences de ce qu'elle allait faire. C'est seulement au bout d'une dizaine d'années, au moment où l'Émir Abdelkader avait décidé de chasser les Français de ce pays qui n'était pas le leur, à la fin de l'année 1840, que la décision a été prise, irrévocablement ou presque, de conquérir toute l'Algérie, pour que l'argent dépensé et le sang versé depuis dix ans servent à quelque chose. Ainsi, dans le cas de la conquête de l'Algérie, la définition du but a suivi très largement le fait.
Quel était ce but ? Il a été défini notamment par le général Bugeaud, principal auteur de la conquête militaire de l'Algérie dans les années 1840 : « Il faut conquérir l'Algérie pour que toutes les dépenses qui ont été consenties depuis dix ans n'aient pas été consenties pour rien, mais il ne servira à rien de conquérir l'Algérie, si la France ne se donne pas les moyens de la garder ».
Conquérir l'Algérie entraînait d'abord l'acceptation d'un effort militaire considérable : plus du tiers de l'armée française a été envoyé en Algérie. Et cela impliquait également, dans l'esprit des responsables de la politique française à l'époque, la nécessité d'employer tous les moyens de la façon la plus efficace et la plus expéditive, pour parvenir à une victoire militaire la plus rapide possible. Cet effort militaire a été fait, impliquant notamment des méthodes extrêmement brutales, et il a réussi à venir à bout de l'Émir Abdelkader. Ainsi la conquête a été réalisée.
Mais, le général Bugeaud l'avait bien dit, il ne servait à rien de conquérir l'Algérie si c'était pour la perdre plus ou moins vite. Si on voulait garder l'Algérie, il fallait consentir un effort militaire très important pendant très longtemps, à moins de vouloir remplacer les soldats par des colons. Donc, dans l'esprit du général, la colonisation de l'Algérie était la solution au problème. Colonisation non pas au sens que le mot a pris aujourd'hui, c'est-à-dire une colonisation d'exploitation, mais une colonisation de peuplement visant à implanter en Algérie une population française la plus nombreuse possible. Cela impliquait de procurer à cette population française le plus possible des ressources du pays : propriété de la terre, établissement de nouveaux villages, etc. Dans l'esprit du député Bugeaud, la colonisation était le moyen de pérenniser la conquête. Et, pour l'essentiel, il a réalisé le programme qu'il avait défini.
Après la victoire militaire sur l'Émir Abdelkader, la France a connu la Révolution de février 1848, qui a renversé la monarchie de Juillet et établi la République. La République, contrairement à ce que l'on pourrait supposer aujourd'hui, n'avait pas une politique moins favorable à la colonisation de l'Algérie que les régimes situés plus à droite. On pourrait même dire, au contraire, que les Républicains de cette époque, dans leur grande majorité, étaient d'aussi fermes partisans de la conquête et de la colonisation que les autres mouvances politiques françaises. C'est donc la IIe République qui a commencé à réaliser ce programme en faisant de l'Algérie trois départements français et en y envoyant, notamment, une grande partie des ouvriers parisiens qui s'étaient révoltés en juin 1848 parce qu'ils n'avaient pas de travail ou qu'on leur retirait le travail qui leur avait été donné par l'État.
Donc, il y a eu un effort de colonisation de peuplement sans précédent, mais qui est resté très inférieur à ce qui aurait été nécessaire pour changer le peuplement de l'Algérie. Parce que l'autre réalité majeure, c'est que la population de l'Algérie est restée, malgré tous ces rêves de colonisation de peuplement, majoritairement musulmane. C'est la population qui était là avant les Français et qui est restée. Dans ces conditions, la formule de colonisation de peuplement était une fausse solution. Et cela a été révélé par les résultats du recensement de 1856 : en effet, la comparaison des résultats de ce recensement avec ceux de celui de 1846, dix ans plus tôt, a montré que la population de la France n'avait absolument pas augmenté, à cause, d'une part, de la chute de la natalité et, d'autre part, des épidémies de choléra qui ont stoppé net, à plusieurs reprises, ce qui restait d'accroissement. Et dans ces conditions, l'idée de faire de l'Algérie une province française par son peuplement, ou par la majorité de son peuplement, est apparue très vite aux yeux des plus lucides comme une illusion.
Cela a été exprimé très clairement, dès le début des années 1860, par Ismaïl Urbain qui, dans plusieurs brochures ayant retenu l'attention de Napoléon III, a expliqué que l'Algérie ne pouvait pas être une colonie de peuplement et que la seule politique réaliste et digne de la France était une politique menée au profit de la population musulmane largement majoritaire. Et c'est cette idée qui a été reprise par l'Empereur Napoléon III sous le nom de politique du « Royaume arabe », selon laquelle la France devrait se donner pour but « une politique de civilisation pour les indigènes » et non plus de colonisation de peuplement. Mais cette politique réaliste fut contestée par tous les opposants au régime impérial, notamment par les Républicains. Lorsque ces derniers sont arrivés au pouvoir en 1870, ils se sont d'ailleurs empressés de retourner à la politique de 1848, c'est-à-dire l'Algérie divisée en départements et considérée comme un nécessaire prolongement de la France. De 1870 à 1940, la politique dite d'assimilation échoua à transformer les musulmans algériens en Français, même si elle réussit l'assimilation des étrangers européens (loi de 1889) et celle des juifs algériens (décret Crémieux de 1870).
On peut dire que cette option des Républicains n'a jamais été sérieusement remise en cause, même s'il y a eu quelques tentatives de réformes visant à changer le cours de la politique française en Algérie. Notamment en 1919, à l'issue de la Première Guerre mondiale, les réformes décidées par Clemenceau. Mais aussi et surtout, un fait beaucoup moins connu, les réformes décidées par le Comité français de Libération Nationale (CFLN), présidé par le général de Gaulle à Alger en 1944. On a retenu l'Ordonnance du 7 mars 1944, qui visait à donner des droits politiques dans la cité française aux membres des élites musulmanes, quelques dizaines de milliers de personnes justifiant de certains diplômes et titres. Mais on a oublié qu'il y a eu aussi, en 1944, l'élaboration d'un plan de réformes politiques, économiques et sociales, qui avait pour but d'élever le plus rapidement possible le niveau de vie de la population indigène, pour qu'il rejoigne celui de la population française d'Algérie et celui de la population française de France. Cependant, cette relance de la politique d'assimilation ou « d'intégration » vint trop tard pour éviter le conflit avec le nationalisme algérien.
Le colonialisme : Et maintenant ?
Il convient de rappeler à nos concitoyens qu’à son départ des colonies la France a légué aux états africains 40 hôpitaux, 600 maternités, 2 000 dispensaires, près de 20 000 km de voies ferrées, 50 000 km de routes bitumées, 215 000 pistes principales, 63 ports, 196 aérodromes, 16 000 écoles primaires et 350 collèges et lycées. Sans compter tout le personnel qu’elle a formé et éduqué en Indochine.
Enfin Si l’empire colonial est une excellente affaire économique pour les entreprises françaises jusqu'en 1930, l’historien Daniel Lefeuvre a démontré aussi, dans la continuité de Jacques Marseille, comment les colonies deviennent un fardeau pour la France par la suite. Loin de les avoir pillées, le pays s’y ruina après cette date. À aucun moment de la colonisation, la France ne peut s’appuyer sur ses colonies pour son approvisionnement en matières premières indispensables à son économie moderne. Elle n’a pas donc assis son développement économique sur son empire colonial. C’est même exactement le contraire qui se produit après 1945, où le développement des colonies se fait à coup de subventions publiques, leurs exportations vers la métropole étant constamment déficitaires au détriment de leurs importations. Ainsi s’opère, aux frais de la métropole, un rééquilibrage économique lourd de conséquences dans la décision de se défaire des colonies dès les années 1950…
Quant aux principes démocratiques que l’Europe a tâché d’exporter, ils sont toujours à l’essai depuis maintenant plus d’un demi-siècle avec des succès mitigés. On ne pourra rien consolider tant que le monde arabo-musulman n'engagera pas, dans les faits, sa transition démocratique, comme cela semble être le cas en Tunisie. La Tunisie, l’Algérie, le Maroc et tous les pays africains ont, avec la France, un ennemi commun : le terrorisme islamiste. Que se soit à Tombouctou, à Bamako ou à Tunis, les attentats se multiplient. Uniquement des lieux où l’histoire coloniale de la France fut partout présente. D’une meilleure connaissance de ce passé pourrait naître une leçon d’estime réciproque avec ces nations. Rappelons une fois de plus que de cette vaste confrontation entre les peuples français et ex-coloniaux, nous pouvons tirer un enseignement précieux : celui de la solidarité qui nous unit pour continuer à faire progresser l’humanité vers un avenir meilleur…
Extrait de "L'Empire colonial français" de Dimitri Casali et Nicolas Cadet, aux éditions Gründ, 2015.
@Kaliste
AMEN..........
Repentez-vous mes frères de vivre dans le péché et de bénéficier du plus haut niveau de vie jamais atteint sur terre. Il est temps de redevenir pauvre, de ne plus avoir accès aux soins et ainsi de rétablir l'équilibre de la population sur Terre. L'homme est un poison pour Gaiä, réjouissez vous mes frère Dieu est là pour vous et ses messagers sont là pour vous aider. Ca dure depuis des millénaires entre les allah ouakbar, gott mit uns, god with us, le communisme fera le bonheur du peuple, l'écologie fera de même mais à un échelon bien plus efficace. La religion c'est l'avenir de l'homme, il suffit de regarder les infos télévisés.
Quant à la colonisation l'histoire est là pour prouver qu'elle ne représente que celle que l'on veut bien raconter à ceux qui n'étaient pas nés, la dernière celle de l'Algérie racontée aux français montre à quel degré de désinformation un pays est capable ...
En vacances aux Baléares un chauffeur de car a remercié les français des les avoir sauvé des invasions barbaresques en colonisant l'Algérie... ça faisait tout bizarre aux touristes français..
lasenorita
Les colonies.
Tout l'argent (des contribuables français) que ''la France'' a dépensé dans ses colonies fut de l'argent perdu... Les gouvernements français auraient mieux fait d'utiliser tous ces sous pour moderniser nos villages français où on vivait comme au Moyen Age... Dans le village natal de mon époux (en Bourgogne) l'eau courante ne fut installée qu'en 1962. Avant cette date, les villageois n'avaient pas le ''tout à l'égoût'', pas de salle de bain, pas de chauffage central, pas de gaz, dans certaines maisons il n'y avait pas d'électricité.... J'ai été institutrice dans l'Oise (en 1962) et la vie des villageois de l'Oise était plus malheureuse encore que ceux de Bourgogne, mes élèves s'entassaient dans des maisons au sol en terre battue, etc...etc... La vie de nos ''indigènes'' des colonies françaises était plus agréable que celle de nos paysans ''français''...
Le régime de l’indigénat ● Législation établissant le statut des « indigènes » d’Algérie. E Sénatus-consulte du 14 juillet 1865
Art. 1. L’indigène musulman est français ; néanmoins il continuera à être régi par la loi musulmane. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut, sur sa demande, être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas, il est régi par les lois civiles et politiques de la France.
Art. 2. L’indigène israélite est français ; néanmoins il continue à être régi par son statut personnel. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut, sur sa demande, être admis à jouir des droits de citoyen français ; dans ce cas il est régi par la loi française.
Loi du 18 juin 1881 Art. 1. La répression par voie disciplinaire des infractions spéciales à l’indigénat appartient désormais, dans les communes mixtes du territoire civil, aux administrateurs de ces communes. Ils appliqueront les peines de simple police aux faits précisés par les règlements comme constitutifs de ces infractions.
Art. 2. L’administration insérera sur un registre coté et paraphé, la décision qu’elle aura prise, avec indication sommaire des motifs. Extrait certifié dudit registre sera transmis chaque semaine, par voie hiérarchique, au gouverneur général.
Art. 3. Le droit de répression par voie disciplinaire n’est concédé aux administrateurs que pour une durée de sept ans à compter du jour de la promulgation de la présente loi. Quelques infractions fixées en Algérie (en annexe) : – Propos contre la France et le gouvernement. – Retard dans le paiement des impôts. – Dissimulation de la matière imposable. – Défaut d’immatriculation des armes à feu. – Tapages, scandales et autres actes de violence. – Réunion sans autorisation de plus de vingt personnes à l’occasion de Zerda ou Ziara (pèlerinage et repas publics). – Ouverture sans autorisation de tout établissement religieux ou d’enseignement.
Ce qu’on ne vous dit jamais sur les 132 années
de la colonisation française de l'Algérie
PUBLIÉ PAR MANUEL GOMEZ LE 13 NOVEMBRE 2022
Voici tout ce que les jeunes Algériens et Français devraient savoir sur ce qu’était «l’Algérie Française» et ses 132 années de colonisation, qui furent, selon le président de la République Emmanuel Macron, et tous les dirigeants de l’Algérie depuis 1962, une succession de «crimes contre l’humanité».
· Le pays qui se nomme aujourd’hui « Algérie » n’était pas, avant 1830, un État constitué comme l’étaient la Tunisie et le Maroc. Ce vaste territoire était habité par un ensemble de tribus animées les unes envers les autres d’une hostilité que l’occupant turc entretenait afin de mieux régner.
· Le sentiment de « Patrie » y était totalement ignoré.
Il convient d’ajouter :
· Que la peste, la variole, le typhus, le paludisme, la tuberculose, le trachome, et d’autres maladies y régnaient à l’état endémique.
· Qu’avant l’arrivée des Français, les plaines étaient pratiquement inhabitées car les cultivateurs ne pouvaient se mettre à l’abri des pillards, les nomades, éternels ennemis des sédentaires, qu’en se réfugiant dans les montagnes.
· Que sur 220 millions d’hectares, l’Algérie n’avait que 11 millions d’hectares de terres cultivables, soit une proportion de 5%, et que c’est une grave erreur de croire que ces terres cultivables auraient été « réquisitionnées » par l’armée française pour les « offrir » aux colons car, sur ces 11 millions d’hectares, 9 millions, donc plus des trois-quarts, appartenaient à la population musulmane et seulement deux millions d’hectares aux colons européens.
· Que la plus grande partie de ces deux millions d’hectares avaient été gagnés sur des terres incultes ou des marais mortellement insalubres. (A Boufarik, 30 kms d’Alger, de 1837 à 1840 on a comptabilisé 335 décès sur 450 colons installés.)
· Que le vignoble algérien, créé par les colons européens, qui occupait 372.000 hectares, distribuait chaque année, entre 1950 et 1960, plus de vingt milliards de francs de salaires, et la plus grande partie à la main-d’œuvre musulmane.
· Qu’il n’y avait qu’environ 20.000 « colons » sur les plus de un million d’européens qui peuplaient l’Algérie et que, sur ces 20.000 colons, un peu plus d’une centaine possédaient des propriétés de plus de 200 hectares, et environ 7000 pas plus de dix hectares.
Elle est bien loin l’image que l’Algérie était une terre d’une richesse fabuleuse (avant la découverte du pétrole) où des dizaines de milliers de colons tenaient en esclavage une population indigène dans une misère noire, comme la presse et les politiciens de gauche le faisaient croire aux « métropolitains » !
En raison de leurs méthodes archaïques, les agriculteurs musulmans n’obtenaient, au cours du premier siècle de la colonisation, dans la culture des céréales, que des rendements très inférieurs à ceux enregistrés par les agriculteurs européens. Quatre quintaux et demi à l’hectare au lieu de neuf.
Ce chiffre de 9 quintaux à l’hectare était très inférieur lui-même, à cause de la pauvreté du sol, aux rendements de la métropole, qui atteignaient de 23 à 25 quintaux à l’hectare.
Dès lors furent organisées des formations techniques des agriculteurs musulmans sur une grande échelle, par la création d’organismes nommés Secteurs d’Amélioration Rurale (SAR), en grand nombre dans le bled. Ils mettaient à la disposition des fellahs du matériel moderne et leur enseigner les méthodes rationnelles du travail de la terre.
· Plus de 700 centres furent créés et aménagés, devenus ensuite des villages et même des villes, comme Sidi-bel-Abbès, Boufarik, Tizi-Ouzou, Bordj-bou-Arréridj, etc.
· Outre les milliers de forages pratiqués dans les régions dépourvues d’eau, onze grands barrages furent construits, permettant d’irriguer plus de 140.000 hectares.
· Il y avait en Algérie 1.180.000 européens qui n’étaient pas des colons mais des artisans, des employés, des ouvriers, des fonctionnaires, des commerçants, des médecins, des professions libérales, tout comme en métropole et, en dehors d’une classe privilégiée, tout comme en métropole, soit environ 15.000 personnes, le revenu moyen des Européens d’Algérie était inférieur de 20% à celui des Français de métropole.
· L’enseignement primaire comptait, en Algérie, 12.000 classes, fréquentées par 523.000 enfants, dont 350.000 enfants musulmans.
· L’enseignement secondaire était donné dans 51 lycées et collèges à 35.000 élèves, tant européens que musulmans.
· L’université d’Alger, la troisième de France, comptait 5200 étudiants, dont 550 musulmans.
· La formation professionnelle était offerte à plus de 12.000 élèves, composés des deux groupes ethniques.
· Un décret de mars 1956, tenant compte du fait que les jeunes musulmans éprouvaient, en raison de certaines coutumes familiales, un retard dans leurs études, a reculé la limite d’âge les concernant dans tous les examens et concours.
· Dans toutes les écoles, les enfants musulmans et européens étaient reçus sans aucune distinction.
· La nationalité française avait été offerte à tous les musulmans algériens par un sénatus-consulte de 1865.
· Une loi du 20 septembre 1947 proclamait l’égalité absolue des droits entre Français d’origine métropolitaine et Français-musulmans.
· Cette loi de 1947 ordonnait que toutes les fonctions dans les administrations, les services publics, les armées et la magistrature soient également accessibles aux deux éléments ethniques.
· Les Français européens payaient, à eux seuls, 80% des impôts directs, lesquels étaient consacrés pour 90% à l’amélioration des conditions de vie des populations musulmanes.
· Les salaires agricoles étaient identiques pour les Européens et les musulmans, et cinq fois supérieurs aux salaires des musulmans des autres pays arabes. (Il n’y avait, en Algérie, que 9000 ouvriers agricoles européens, les dizaines de milliers autres étaient musulmans.
· L’Algérie était, à l’époque, le principal client mais également le principal fournisseur de la France métropolitaine.
· La France colonisatrice, c’était 150 hôpitaux avec plus de 30.000 lits (qu’occupaient neuf musulmans pour un Européen.), Un Institut Pasteur, et plus de 2000 médecins.
· Un réseau routier de 80.000 kilomètres.
· Un réseau ferroviaire de 4350 kilomètres.
· 32 aérodromes, 14 ports modernes, 16.000 kilomètres de lignes téléphoniques et une production électrique d’un million de kilowatts-heures.
Et il serait trop long de développer l’avenir qui était programmé pour l’Algérie par la colonisation française, par l’industrialisation du Sud et les découvertes, au Sahara, des poches de gaz naturel, l’existence de très importants gisements de fer, de cuivre, de plomb, de potasse, de tungstène, de nickel, d’étain, de chrome, d’uranium.
Le seul gisement de fer de Tindouf pouvait fournir dix millions de tonnes annuellement, ce qui dépassait largement les besoins de l’industrie française.
Les réserves en pétrole du Sahara étaient de même importance que celle du Vénézuéla, mais le sous-sol saharien avait bien d’autres richesses : ses nappes d’eau artésienne (l’une d’elles, dite de l’Albien, était d’une capacité de dix mille milliards de mètres cubes, à une profondeur d’environ quatorze cents mètres et une superficie supérieure à celle de la France ; plus le gaz de schiste, encore inexploité.
Le gouverneur M.E.Naegelen, devant l’Académie des sciences morales et politiques déclara :
«Le Sahara peut devenir demain une prodigieuse oasis qui étonnera le monde».
Depuis soixante années, le monde attend toujours que l’Algérie l’étonne !
Voilà donc «les crimes contre l’humanité commis par la colonisation française», pour le président Français Emmanuel Macron.
Moins de deux millions d’habitants en 1830, plus de dix millions en 1962, avec environ 230.000 naissances annuelles. Comme génocide, on peut faire mieux, n’est-ce pas le Turc Recep Tayyip Erdogan ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
Toutes ces informations proviennent d’un document officiel et authentique émanant du gouvernement français et rédigé en 1954.