La forêt et les chasses

Cette forêt est très ancienne. Les habitants du village de Nogent s’y réfugiaient déjà lorsque les Vikings, remontant l’Oise en 885, incendiaient tout sur leur passage. Cette forêt s’est appelée forêt de Beaucarreau, puis forêt de Montmorency.

Saint Louis la traversait lorsqu’il se rendait de l’abbaye de Maubuisson, érigée par sa mère Blanche de Castille, pour se rendre à l’abbaye de Royaumont qu’il était en train de faire construire.

Puis suivront les seigneurs de L’Isle-Adam, les Villiers de L’Isle-Adam, les Montmorency, puis les princes de Conti qui l’utiliseront comme terrain de chasse. En particulier, le dernier prince de Conti Louis-François Joseph avait confié à son architecte André l’organisation de la forêt. Il la fera clôturer par des murs et des sauts-de-loup sur une longueur de 25 km afin que le gibier qu’elle contenait ne puisse s’échapper à l’extérieur. Elle sera ensuite coupée en deux parties par une clôture en bois de 2,70 m de hauteur et d’environ 4, 850 km de long. Cette clôture séparait la partie haute « Parc de la Tour » de la partie basse de la forêt « Parc de L’Isle-Adam ». La partie haute était réservée à la chasse au sanglier alors que la partie basse était consacrée à la chasse au cerf, au daim et au chevreuil.

Conférence sur l'histoire de la forêt de L'Isle-Adam 

Il n’existait pas en France de parcours de chasse plus facile et moins dangereux que celui de la forêt de L’Isle-Adam.

Sur le plan d’intendance de 1780, la totalité de la forêt de L’Isle-Adam représentait environ 1720 ha.

Des grilles en permettaient l’accès. Seulement quelques privilégiés possédaient ces clés. Des maisons forestières dont les gardes assuraient l’entretien de la forêt. Des chemins carrossables seront même tracés pour que les dames puissent suivre le déroulement des chasses. On dit qu’il aurait été fait appel à André Le Nôtre, Le jardinier du roi, pour les aménager !

C’est à l’époque des princes de Conti que sera posée la table de Cassan sur laquelle étaient déposés les trophées de chasse avant qu’ils soient répartis. Ils firent paver quelques routes en grès pour permettre aux voitures de rouler sur les voies les plus passantes

Cette forêt à souffert de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la zone située en bordure du domaine de Cassan. Les Allemands avaient construit à partir de 1943 un immense dépôt de munitions en bordure de la D 922. Les Alliés avertis par la résistance française viendront y déverser en juillet et août 1944 des tonnes de bombes pour anéantir ce dépôt de munitions.

En 1848, la forêt de L'Isle-Adam, qui s'étend encore sur près de 1700 hectares, est classée forêt domaniale. Ensuite, pendant près d'un siècle, elle sera louée à des équipages de chasse appartenant au prince Murat, au baron de Rothschild, à Delanos, etc...

En 1936, un décret vient interdire la chasse à courre en forêt de L'Isle-Adam.

Depuis, la forêt ne résonne plus des trompes de chasse et des aboiements des meutes de chiens à la poursuite du cerf ou du sanglier. Finis les brillants équipages mis à la mode par les princes de Conti.

Aujourd'hui, la forêt est devenue, pour de nombreux citadins, un poumon d'oxygène et un lieu de détente et d'observation de la flore et de la faune. On y retrouve différentes essences d'arbres dont le chêne, le hêtre, le châtaignier, le tilleul, le charme et aussi le pin.

Il est intéressant de signaler, pour le visiteur, l’aménagement de la D 64 qui traverse la forêt et aboutit dans L’Isle-Adam sur l’avenue de Paris. Cet aménagement a été réalisé par la municipalité de L’Isle-Adam, sous la conduite du maire Michel Poniatowski, avec participation du Conseil Général. Cet aménagement a été inauguré le 8 juin 1996. Une véritable entrée princière dans la ville avec la pyramide au Rond-Point du Pavillon de Paris, et des contre-allées pour cyclistes et piétons.

Pour plus d'informations : La chasse et la forêt - Robert Fort