Prie et travaille 

pour qu'Il règne!


Conférence dimanche 3 décembre 2023


CHRISTIANISME SPIRITUEL & CHRISTIANISME SOCIAL: Wilfred MONOD (1867 - 1943) 


Conférence dimanche 3 décembre 2023 à 15h 45 rue Buffon à Rouen 

avec Laurent GAGNEBIN (en visio) Éric DE BONNECHOSE Ambroise MONOD  Patrick AUBLET 


Christianisme spirituel et christianisme social Wilfred MONOD (1867-1943) Wilfred Monod – père de Théodore Monod – pasteur à Rouen de 1898 à 1907 a joué un rôle considérable dans le protestantisme français. Nous vous invitons à découvrir sa pensée et son héritage le dimanche 3 décembre 2023 à 15h au 45 rue Buffon à Rouen. 


Laurent Gagnebin, ancien professeur à l’Institut protestant de théologie de Paris, nous montrera combien la nécessaire union entre christianisme spirituel et christianisme social habite sa pensée : le Royaume de Dieu n’est pas uniquement un horizon, mais une réalité à vivre et à construire dès aujourd’hui. 


A partir de diverses sources, dont les registres des conseils presbytéraux, Eric de Bonnechose, pasteur de l'EPU d'Evreux, tentera ensuite d'éclairer l'unité profonde du ministère de Wilfred Monod à Rouen.


 Enfin, Ambroise Monodévoquera la genèse de la création de la fraternité spirituelle des Veilleurs (dont nous fêtons les 100 ans cette année) et la part prise par son père, Théodore. Puis, Patrick Aublet, son actuel prieur, témoignera de l’héritage du tiers-ordre depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.


 Selon Wilfred Monod : « Mieux vaudrait avoir servi JésusChrist sans le nommer, que d’avoir nommé Jésus-Christ sans le servir. » 


EDITO ... 

Chères Veilleuses, chers Veilleurs, sœurs et frères,

Me voici rentrée de notre magnifique rencontre du Centenaire, le cœur rempli de joie dans le Seigneur, un cœur illuminé de vos visages, de votre amitié, de vos paroles, reconnaissante envers tous les organisateurs, et les mains débordantes de vos cadeaux.

C’est un immense merci en couleur arc-en-ciel et bleu-mer (!) que j’adresse à toutes et tous, particulièrement à celles et ceux qui n’ont pu ni se joindre ni participer à ces journées pour des raisons diverses. Grand merci pour vos prières, pour vos encouragements, votre participation matérielle ou virtuelle, pour les cadeaux personnels et /ou communs. Je vous assure que tout ce qui a été vécu et partagé en présentiel s’épanche au-delà de ces journées, dans une large communion qui témoigne de notre unité. Tous liés et reliés en Christ.

Dans mes offices quotidiens, la place des psaumes a toute son importance, tant ces poèmes, ces prières, sont l’expression d’une histoire que chacun peut s’approprier. Les psaumes parlent, nous parlent et témoignent. Ils rendent gloire à Dieu, gloire au Christ qui les a récités et vécus, à l’Esprit Saint qui les fait résonner en nous. Par les « copistes » dans la diversité des écritures et calligraphies, les « artistes » par leurs aquarelles, dessins, enluminures, j’en perçois aujourd’hui une saveur nouvelle. Ainsi quand je prierai les psaumes avec pour soutien l’exceptionnel et merveilleux « Psautier des Veilleurs » que vous m’avez offert, sachez que, c’est tous ensemble, que nous prierons, que nous veillerons.

Que le Seigneur bénisse notre Fraternité, chacune, chacun, ainsi que notre prieur, le pasteur Patrick Aublet, grand Frère au milieu de nous.

Avec mes pensées fraternelles en Christ,

Votre sœur Veilleuse, Claude Caux-Berthoud


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1923-2023 : Cent ans de vie pour notre « Fraternité Spirituelle des Veilleurs » ! C’est le 20 avril 1923 que le Pasteur Wilfred Monod, encouragé par son fils Théodore, rassemblait une douzaine d’anciens catéchumènes dans son bureau de la paroisse de l’Oratoire du Louvre, et leur commentait le texte constitutif du « Tiers-ordre protestant, les Veilleurs ». Un « Tiers-ordre » à l’exemple de François d’Assise qui fonda le premier en 1221, un ordre laïque pour tous ceux et celles qui sans être moines ou moniales désiraient mettre l’accent sur la vie intérieure en Dieu ; cette vie donnant une profondeur évangélique à toute orientation pratique.

 

Un centenaire cela se fête et cela oblige :

 

Cela se fête dans l’action de grâce, pour cette chaîne ininterrompue de témoins du Maître, doux et humble de cœur, et pour tout ce qui a été vécu, entrepris, réalisé sous son regard. Rendre grâce pour Celui qui est Premier au milieu de nous, le Seigneur, qui au long du temps a toujours appelé des Veilleurs à un rayonnement spirituel par la prière, la méditation de la Bible, le silence, la discipline volontaire et l’amour qui sert, portant ainsi, discrètement, et parmi d’autres, un reflet de la Lumière du Christ dans l’Église Universelle et dans le monde.

 

Oui, cela se fête et cela oblige, car les Veilleurs se proposent d’inscrire dans leur vie une exigence spirituelle, à l’exemple du Christ, en harmonie avec l’esprit des Béatitudes : Joie, Simplicité, Miséricorde. C’est un combat et un labeur pour l’amour de Dieu, qui prend son sens dans le service de l’amour du prochain. En effet, un christianisme spirituel se doit d’être aussi un christianisme engagé, un christianisme social.

 

Sœurs et frères Veilleurs, que ce centenaire soit l’occasion d’une reconnaissance et d’un renouvellement profond de notre vie sous le regard de Dieu, le Seigneur, qui désire pour chacun de nous, un chemin de sanctification, pour sa joie et son service.

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Qu’il fasse briller sur nous sa lumière et nous accompagne sur nos routes humaines.

 

Votre sœur et votre prieure, Claude Caux-Berthoud




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Une nouvelle année se lève dans l’aube cristalline. La lumière s’offre et balise un chemin brodé d’ombres et de clarté.


En marche pour le pèlerinage des jours !


Agitée par quelques pensées, naïvement j’esquisse mes lendemains, tandis que les arbres, ces sages, amis de la patience, de la lenteur et des saisons qui passent, s’abandonnent au ciel par la beauté de l’instant…


Poussée par eux à la méditation, je mesure que l’avenir ne m’appartient pas. Le chemin où je marche, non plus. Disons plutôt que j’appartiens à « Celui qui est le Chemin », comme traces qu’il faut suivre, secours qui retient de glisser, sagesse qui éclaire, humilité qui dépouille, pré-sence qui avive mon désir d’infini, d’espace et d’intériorité.

Alors, dans le silence d’un coeur confiant, je rends grâce au Seigneur qui discrètement m’accompagne de sa bienveillance, et avec bonheur, j’égrène ma prière au rythme de ses pas...


Soeurs et frères, que le Seigneur illumine notre route, lui qui nous garde en sa main, sous son regard, maintenant, toujours.


Votre soeur en Christ,

Claude Caux-Berthoud,

Prieure de la Fraternité Spirituelle des Veilleurs

Joyeux Noël 2022

Bonne Année 2023




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(Bulletin Avril 2022)

Votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez. Voici comment vous devez prier : Notre Père qui est aux cieux… prière que tous les chrétiens ont retenue, selon Matthieu 6. 8.

Tout d’abord une première remarque importante, évidente mais essentielle. Quand je dis « Père » je me situe comme fils ou fille de ce Père. Et quand je dis notre, ou nous, je me situe en tant que frère ou sœur de Jésus qui prie avec nous, et frère ou sœur de ceux et celles qui prient avec les mêmes mots.

Le Fils. C’est lui qui nous donne cette prière dans toute sa présence, lui qui intercède avec nous, pour nous. (Rom 8.34). Et quand des demandes du Notre Père, nous semblent difficiles comme le pardon, n’oublions pas que Jésus est là, se glissant dans notre prière auprès du Père. Le Père c’est à lui que nous nous adressons, et non à un Dieu tout Puissant, lointain, indifférent ou partial, mais à un Père plein d’amour, de compassion, de miséricorde, de bienveillance. Il y a aussi l’Esprit Saint ce souffle de vérité qui est partout présent, qui demeure en nous, qui tisse des liens entre nous, car il intercède pour nous. (Rom 8. 26,27)

Il y a aussi les mots nous et notre que nous trouvons 8 fois dans cette prière. C’est vraiment l’appel de Jésus à prier avec lui, dans l’unité, les uns avec les autres, les uns pour les autres. Ce nous, ce notre, est vraiment le signe fraternel, communautaire et solidaire, qui tisse des liens dans notre Fraternité, et qui s’étend à l’Eglise universelle, à la communion des saints, à l’humanité entière.

Par cette prière magnifique, nous vivons une communion dans l’amour sans limite du Christ, qui nous apprend à aimer. Elle est un service d’amour fraternel qui nous engage.

Avec vous tous, avec chacune et chacun, en communion de prière, 

Votre sœur Prieure





(Bulletin Octobre 2021)

Faire sienne la prière des frères et sœurs, c’est entrer dans un même mouvement, une communion riche en sa diversité ; c’est une invitation à un déplacement, un envol pour notre propre prière, qui se déploie à travers les mots offerts.

C’est ainsi que réunis à Sète, lors de notre Rencontre Générale des Veilleurs en juin dernier, les frères et sœurs ont réfléchi et partagé en groupe sur le thème proposé : « La Règle entre loi et liberté ». (Se reporter à l’édito du bulletin de juillet 2021). Ils nous font part de leurs méditations et de leurs prières dont voici quelques extraits que j’ai recueillis pour vous. (Claude Caux-B)


« Le chemin que tu suis est fait de liberté/discipline intérieure, cependant recherchée. / Ta solitude extrême fut souvent fortifiée/par la chaîne d’amour et de fraternité. / »


« Père, bénis sois-tu pour la Règle de notre Fraternité. Elle est l’écrin, où habite notre liberté intérieure. Bénis sois-tu pour ce cadre, ce secours lorsque nos repères viennent à manquer. Bénis sois-tu pour ce fil à plomb dans les turbulences de nos vies. Merci pour cette Règle, source d’équilibre qui nous rend heureux et nous met en marche à la suite de ton Fils et dans le souffle de l’Esprit Saint. »


« Seigneur notre Dieu, j’ai rendez-vous avec toi tous les jours, à chaque instant. Que ma vie soit imprégnée de ta lumineuse fidélité dans les actes de ma journée de travail, dans mes relations, dans le repos, dans mes pensées. Tel que je suis, emporté par le tourbillon de ma vie, avec mes faiblesses et ma petitesse, je veux te rencontrer et te retrouver encore… une fois, deux fois, trois fois dans ma journée ? tout le temps ? Viens à mon aide et je te chanterai. »


« Seigneur dieu nous te confions toute forme de culpabilité qui vient alourdir une expression libre et harmonieuse de notre engagement. Donne-nous d’accueillir le silence intérieur ainsi que ta joie. Inspire-nous des initiatives pour conjuguer solitude, espérance et engagement. »


« S’engager.

La lassitude du jour… Le désir de marcher à ta suite

Le manquement du vendredi… La grâce de la fidélité.

Le désert de la récitation… La respiration de ta Parole

Seigneur tu sais tout de nous ; et aujourd’hui tu nous appelles. Et déjà tu nous bénis.

La fraternité.

La solitude de la chambre… Le partage de l’office au téléphone.

L’intercession muette… La communion sensible avec ces frères et sœurs que l’on connaît.

L’éloignement géographique… Le trésor découvert dans une vidéo ou un livre.

Seigneur tu sais tout de nous ; et aujourd’hui tu nous appelles. Et déjà tu nous bénis.

Les Veilleurs.

Peur de la Règle… Joie de la Règle

Complexité de la Règle… Simplicité de la Règle.

Rigueur de la Règle… Miséricorde de la Règle.

Seigneur tu sais tout de nous ; et aujourd’hui tu nous appelles. Et déjà tu nous bénis .» Amen ! 

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« Je n’éprouve la présence de Dieu, qu’en souffrant de son absence. »

Louis Evely (1910-1985)


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(Bulletin Juillet 2021)

La Règle entre Loi et Liberté

Dans le cadre de notre Fraternité la Règle est une prescription que nous nous imposons, une loi à observer dans le double idéal de discipline réelle, et de liberté intérieure.

Cette Règle qui est remise à chaque novice est un engagement qui anime les Veilleurs depuis leur création en 1923 par Wilfred et Théodore Monod. Elle permet d’être unie dans nos différences, nous qui poursuivons le même but ; Suivre le Christ dans l’esprit des Béatitudes : Joie, Simplicité, Miséricorde. Et depuis bientôt 100 ans d’existence de notre Fraternité, que d’expériences vécues par les uns et les autres, pour qui la Règle a été une aide profitable ! Cette discipline vécue en Dieu par l’esprit qui vivifie, les a maintenus dans la persévérance, affermis, fortifiés, et secourus dans les événements délicats, douloureux, difficiles et éprouvants de leur propre histoire. J’aime à dire que notre Règle est un cadre aéré, car il n’enferme pas. Ce cadre est traversé par le souffle vivant de l’Esprit, par la priorité de l’amour sur toute loi, par la grâce vivifiante qui éclaire, stimule, purifie et encourage. Elle permet de garder l’équilibre, l’harmonie et non le désordre dans notre vie quotidienne, la communion aussi, puisque nous sommes sœurs et frères Veilleurs, pèlerins dans le même mouvement, dans la même dynamique et au-delà de nos possibles difficultés relationnelles, de nos choix de vie et de notre théologie.

Nos engagements sont une invitation permanente à être en Dieu, à vivre en Dieu, à l’associer sans cesse à notre vie quotidienne : vigilance, prière, méditation, activités, relations, travail…etc. Et suivre la Règle ne se fait pas dans une visée perfectionniste, car cela traduirait notre désir d’être reconnu, apprécié, aimé, valorisé, mais plutôt suivre la Règle pour être imprégné de la vie et de la sainteté du Christ qui s’est fait humble et doux pour nous. C’est un chemin d’humilité qui nous fait grandir en Dieu, et nous ouvre aux autres, à l’exemple du Christ qui s’est donné pour nous ; Le Christ qui n’était pas opposé à la loi de son peuple mais qui l’a illuminée par une observance libre, réfléchie, compatissante, priante, innovante telle qu’on la découvre dans la spiritualité des Béatitudes ; le Christ qui savait donner en toutes circonstances la priorité à l’humain, devant tout règlement autoritaire, froid et mortifère.

La Règle est bien notre orientation spirituelle où se conjugue selon l’évangile, le verbe aimer à tous les temps et de plusieurs manières. Cette vie d’observance portera en son temps, ses fleurs et ses fruits, car Dieu fait toutes choses belles en son temps.

Claude Caux-Berthoud, votre sœur et votre prieure


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