El Mayor

L'HISTOIRE

Le film conte la jeunesse et la courte vie d’Ignacio Agramonte, légendaire patriote cubain qui lutta contre le colonialisme espagnol lors de la première guerre d’indépendance (1868-1878).

Même si l’œuvre comporte quelques éléments de fiction elle repose sur un rigoureux travail d’investigation historique pour recréer les faits réels de l’enfance et de la jeunesse du héros.

Ignacio Agramonte est né en 1841, dans une famille aisée de Camaguey (à l’époque Santa Maria del Puerto del Principe). Il fit des études de philosophie et de droit. Il devient avocat en 1865.

Il se marie le 1er août 1868 avec Amalia Simoni qui sera l’amour de sa vie.

Ses activités en faveur de l’indépendance de Cuba l’amenèrent à prendre les armes, en novembre 1868, lorsqu’un message le prévint que les forces espagnoles allaient l’arrêter.

Dès novembre 1868, il s’oppose à toute négociation avec le colonialisme espagnol en déclarant : « Finissez-en une bonne fois avec les intrigues, les délais inutiles, les demandes qui humilient : Cuba n’a pas d’autres chemin pour conquérir son salut qu’en l’arrachant à l’Espagne par la force des armes ».

Il participe à la rédaction de la première constitution de la République en Armes en tant que représentant du centre de l’île. Il renonce à son siège à la Chambre des Représentants pour prendre le grade de major général.

Il organise une cavalerie qui utilise la machette comme arme de guerre avec l’aide d’un jeune étasunien Henry Reeve. La « Cavalerie du Major » comme l’appelait ses soldats, était parfaitement entraînée et manœuvrait efficacement et rapidement au son du clairon en semant la terreur chez l’occupant.

C'est ainsi qu'il a pu sauver Julio Sanguilly, fait prisonnier par 120 soldats espagnols à cheval, grâce à la charge impétueuse de 35 cavaliers cubains. Il avait auparavant donné cette consigne devenue célèbre à ses compagnons : « Il faut récupérer, vivant ou mort, Sanguilly ou tous mourir dans la tentative ».

Il est mort au combat à l’âge de 32 ans, le 11 mai 1873, surpris par une embuscade à Jimaguayu.

Bien que le film reprenne six batailles ayant eu lien dans la grande plaine de Camaguey avec 200 chevaux et 500 figurants, il montre aussi les débats internes aux indépendantistes concernant la future société à construire et l’opposition entre la démocratie parlementaire (Ignacio Agramonte) et la conduite de la guerre qui imposait une centralisation politico-militaire (Carlos Manuel de Cespedes).

A juste raison, l’amour entre Ignacio Agramonte et son épouse Amalia Simoni est un des éléments centraux du film. Rappelons que c’est dans la maison qui abrita leur amour que le 15 novembre 1895, lors de la troisième guerre d’indépendance, la colonne commandée par le général Antonio Maceo s’est arrêtée. Dans cet endroit symbolique, précédemment occupé par des troupes espagnoles, cette nuit là ,fut composé et mis en musique, l’hymne des troupes indépendantistes qui allaient vaincre le colonialisme espagnol, « El Himno Invasor ».

LES ACTEURS

Daniel Romero est Ignacio Agramonte, Claudia Tomás est Amalia Simoni, Michael Crowley est Henry Reeve, Gabriel Wood est Julio Sanguily et Rafael Lahera est Carlos Manuel de Céspedes.

LE RÉALISATEUR

Rigoberto LOPEZ PEGO


Rigoberto LOPEZ PEGO est né le 06 juillet 1947 à La Havane et mort le 23 janvier 2019 dans cette même ville.

Il est licencié en Sciences Politiques de l’Université de La Havane.

Il a commencé à travailler dans le service cinéma de la télévision cubaine.

Il est l’auteur de plus d'une vingtaine de documentaires et de nombreux courts et longs métrages. Ses nombreuses œuvres ont été couronnées de succès tant auprès du public que de la critique, à Cuba comme à l'étranger et lui ont valu d'importants prix nationaux et internationaux

Il réalise son premier long métrage « Parfum de Chêne » (Roble de Olor) en 2003. Il s’agit d’une belle histoire d'amour et de courage entre deux personnages exceptionnels : une Haïtienne et un Allemand qui se rencontrent et s'aiment à Cuba pendant la période de l'esclavage. En défiant tous les tabous et les barrières raciales qui tentent de les séparer, ils parviennent à créer la plantation de café la plus prospère de Cuba. C’est l’histoire d’une obsession et d’un espoir : vivre dans un monde meilleur.

LOPEZ PEGO a été invité à plusieurs conférences, ateliers et séminaires sur le cinéma en général et le cinéma cubain dans plusieurs pays. Il a été membre de jury à plusieurs festivals nationaux et internationaux et a représenté le cinéma cubain à de nombreuses manifestations mondiales.

Aux USA, il a été producteur et réalisateur d’un de ses films les plus remarqués : « Je suis du Son à la Salsa » (Yo Soy del Son a la Salsa).

Rigoberto Lopez Pego fut le fondateur et le président de la « Vitrine itinérante du cinéma caribéen » (Muestra Itinerante de Cine de Caribe) depuis 2006 qui a pour objectif de diffuser les œuvres audiovisuelles qui sont l’expression de l’identité culturelle de la Caraïbe et d’aider au dialogue sur les thèmes concernant l’audiovisuel et le cinéma dans la région.


Sa filmographie compte des dizaines d’œuvres et on peut citer parmi celles-ci :

Vous avez la parole (Ustedes tienen la palabra) (1973)

L’autre François (El otro Fransisco) (1974)

D’une certaine façon (De cierta manera) (1974)

Je suis du Son à la Salsa (Yo soy del Son a la Salsa) (1996)

Parfum de Chêne (Roble de olor) (2003)

Le Major (El Mayor) (2020)