J7 : Samedi 1er juillet 2023
Retour du soleil ce matin, par conséquent nouvelle rando. Pour cette dernière du séjour, je vise le pic le plus emblématique du massif, le pic de Bure. Pas le sommet réservé à des sportifs entraînés et expérimentés, mais plus modestement une petite boucle à son pied inspirée d’un parcours publié sur Visorando que nous avons un peu arrangé à notre façon.
Notre parcours en pointillés roses
D’une durée de deux heures environ, l’itinéraire nous convient bien car nous avons réservé une table pour 12 h 30 au restaurant « La Neyrette » à Saint-Disdier.
Le point de départ se situe à une vingtaine de minutes de notre pied-à-terre, après le hameau de l’Enclus, au sud de Saint-Etienne-en-Dévoluy, non loin de la gare inférieure du téléphérique de l’IRAM (observatoires).
A partir du parking de la Combe de Corne à 1550 mètres d’altitude, nous commençons par traverser une zone boisée pentue, le prix à payer pour profiter plus haut d’un panorama exceptionnel.
Dès la sortie de la forêt, nous dominons une série de petits vallons piquetés de sapins d’où dépassent les prestigieuses crêtes minérales au milieu desquelles le pic de Bure pointe déjà son nez.
Nous progressons à travers l’alpage en visant la Cabane du Vallon d’Âne, tantôt le nez en l’air pour admirer les sommets, tantôt le nez par terre à l’affût de quelques spécimens floraux. Bonne pioche, voici un nouvel exemplaire de lis martagon !
Lis martagon
Plus nous avançons, plus les conifères se font rares au profit de la beauté minérale des reliefs. C’est un véritable festival de panoramas qui s’offre alors à nos regards ! Nous ne savons plus où donner de la tête, subjugués par ces paysages grandioses entre Pic de Bure et Vallon d’Âne.
Cherchez les randonneurs !
Cherchez encore les randonneurs !
Nous suivons admiratifs l’évolution d’un couple de randonneurs grimpant à l’assaut des cimes (leur objectif est Coste Belle) alors que nous venons d’atteindre la bergerie du Vallon d’Âne (1767 m) marquant déjà pour nous l’amorce du retour.
Sur les hauteurs de la bergerie, la perspective s’élargit sur la chaîne nord-orientale, nous permettant de balayer du regard toutes les cimes, de l’Obiou au Gicon et à la montagne de Faraut en passant par la Crête des Baumes et la station de Superdévoluy. Fabuleux !
Cherchez les lieux mentionnés ci-dessus !
Ah ! Si les moutons savaient apprécier l’écrin dans lequel ils pâturent… En tout cas, la bergère, elle, bénéficie d’un sacré bureau ! 😉
Bref, ces paysages grandioses resteront les points forts de la semaine, avec néanmoins un petit goût de trop peu. En effet, après coup, nous avons regretté de ne pas avoir exploré davantage le Vallon d’Âne. Dommage !
Pour nous consoler et comme il est encore un peu tôt pour aller s’attabler au restaurant, je propose d’aller faire un détour jusqu’au col du Noyer, réputé lui aussi pour son caractère isolé et sauvage. Commençons par suivre la petite route D17, construite en 1850 en remplacement d’un sentier muletier, régulièrement empruntée par le Tour de France et très fréquentée par les groupes de cyclistes en ce samedi matin. Elle culmine à 1664 mètres au col où Napoléon, de retour de l’île d’Elbe, a financé un refuge inauguré en 1858 toujours en fonctionnement.
Le panorama depuis la table d’orientation est saisissant sur les crêtes du Dévoluy d’un côté et l’ample vallée du Champsaur de l’autre.
L’heure du déjeuner approchant, nous nous dirigeons à présent vers Saint-Disdier-en-Dévoluy où l’auberge de La Neyrette a très bonne réputation, ce que nous confirmons.
Nous avons effectivement apprécié sa situation au bord d’un petit plan d’eau, son ambiance coquette et campagnarde, le service souriant et attentionné et le contenu de l’assiette frais, local et goûteux. Agneau des Hautes-Alpes et truite du vivier (de l’établissement) accompagnés de tian de légumes suivis d’un café gourmand riche en mignardises. Bref, une réussite sur tous les plans !
Après ça, une sieste ? Non pas tout de suite ! A Saint-Disdier, nous ne sommes pas loin des sources des Gillardes, alors autant aller jeter un coup d’œil à cette curiosité. Il s’agit en réalité d’exsurgences. Le Dévoluy étant un massif calcaire, il facilite l’infiltration des eaux qui, après avoir circulé en souterrain et formé de nombreux gouffres (chourums), jaillissent à l’air libre au niveau des deux exsurgences des Petites et Grandes Gillardes avant qu’elles ne rejoignent la rivière de La Souloise. Nous nous trouvons devant les Grandes Gillardes qui peuvent cracher jusqu’à 56 m3 à la fonte des neiges ou en cas de fortes pluies, ce qui les classe deuxièmes exsurgences de France après celles de Fontaine-de-Vaucluse.
C’est par ce mystère géologique que se terminent notre journée et notre semaine dans le Dévoluy. Dernière soirée dans le chalet de La Joue du Loup, demain retour chez nous !