Biodiversité et services écosystémiques

Les scientifiques s'intéressent de plus en plus à la biodiversité dans les villes, comme l'explique cet article de Québec-Science.

Les efforts consentis pour aimer les oiseaux contribuent à la connaissance, à la préservation et à la restauration de la biodiversité.

Les oiseaux ont besoin d’air, d’eau, d’habitats exempts de pollution (arbres, champs, milieux humides), de nourriture non contaminée, de lieux de reproduction sécuritaire et de passages migratoires sans menaces.

Et les habitats ont besoin des oiseaux qui jouent un rôle essentiel dans leur développement et leur préservation.

En aimant et en protégeant les oiseaux, on contribue à la protection de la biodiversité. Or «la biodiversité représente un patrimoine naturel indispensable au bien-être de l’humanité» selon le Centre de la science de la biodiversité du Québec, un regroupement d'une centaine de chercheurs, dont plusieurs de la région.

Certains secteurs de la Ville de Gatineau sont réputés pour la diversité et la quantité d’espèces que l’on peut y observer.

Migrateurs, nicheurs ou visiteurs exceptionnels, ce sont plus de 300 espèces d'oiseaux qui ont déjà été répertoriées sur le territoire de la Ville, soit davantage qu'au Parc naturel de Plaisance, pourtant reconnu pour son potentiel ornithologique. Le secteur Deschênes fait partie d’une ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux) qui s’étend vers l’ouest; la Forêt Boucher, le parc Brébeuf, le parc du Lac Leamy, le parc du Marais de Touraine, le Parc du Lac Beauchamp et le parc du Landing sont également des refuges naturels pour les oiseaux, sans compter les forêts et les terrains adjacents au Parc de la Gatineau et tous les marais qui s’étendent de la Baie McLaurin jusqu'à Masson-Angers et au-delà. En fait, le site eBird recense plus de 60 «meilleurs sites publics» à Gatineau pour l'observation des oiseaux!


Ce n’est donc pas étonnant que la Politique environnementale de Gatineau utilise un pictogramme d’oiseau pour représenter la biodiversité.

Car Gatineau est riche de ses oiseaux et les oiseaux sont un élément essentiel de la biodiversité.

Services écosystémiques

Diverses études s'intéressent à la manière de mesurer la contribution des oiseaux à la biodiversité sous forme de services écosystémiques.

On s'intéresse notamment à l'efficacité des oiseaux à disperser des graines, réduire l'abondance de certains insectes, polliniser des fleurs, consommer les carcasses d'animaux morts et recycler la matière organique. Autrement dit, on ne regarde pas seulement ce qu'une forêt, ou un milieu humide, peut offrir aux oiseaux; on reconnaît la contribution essentielle que les oiseaux apportent aux forêts et aux milieux humides, et l'on tente d'attribuer une valeur mesurable à cette contribution. Quelques exemples précis sont décrits dans cet article de journal Nord Info.

  • Si le nombre d'oiseaux qui se nourrissent de certains insectes nuisibles baisse systématiquement, comment pourrons-nous assumer cette fonction, et à quel coût (tant financier qu'écologique si on doit utiliser des pesticides) ?

  • Si le nombre d'oiseaux qui dispersent des graines, y inclus celles des arbres, venait à décliner de manière importante, comment et à quel coût pourrons-nous pallier cette situation?

La société Audubon traite de ce sujet dans un article intitulé What do Birds do for Us?

Des oiseaux et des hommes

«Les services écosystémiques se définissent par ce que le vivant non humain apporte aux sociétés humaines en termes d'approvisionnement en ressources, de fonctions de support et de régulation des écosystèmes, mais aussi en termes de bienfaits culturels d'ordre esthétique, récréatif, artistique et spirituel. Par la diversité de leurs comportements et leur attrait pour les humains, les oiseaux sont d'admirables modèles pour explorer ce thème dont les différentes facettes sont analysées dans ce livre à partir de nombreux exemples illustrant en quoi ils contribuent au bien-être des sociétés, mais aussi comment ils peuvent parfois leur causer des torts.

Mais au-delà de l'aspect utilitaire associé à l'instrumentalisation de l'oiseau dans une perspective économique, l'immédiatement utile ne doit pas faire oublier que ce pan de la nature qu'ils représentent ne se limite pas à ses commodités et à ses aménités mais participe d'une dynamique écologique et évolutive dont les acteurs sont des êtres sensibles libres et indépendants. »

Les auteurs rappellent que «même s'il était possible de l'estimer, la valeur marchande totale des services d'un écosystème serait incommensurablement plus importante que celle des seuls services identifiés et compatibilisés.(...) En ce sens, l'économie ne peut prendre en considération que la partie émergée d'un gigantesque iceberg de bienfaits réellement ou potentiellement apportés aux humains par ce tissu de la vie qu'est la biodiversité.»

https://www.leslibraires.ca/livres/des-oiseaux-et-des-hommes-fonctions-jacques-blondel-9782759228065.html

Extrait (p. 86) : Pas de forêt sans oiseaux

«La fonction de dispersion des diaspores végétales permet à la forêt de se reconstituer quand elle est localement blessée par un ouragan, un incendie, une coupe, une attaque de scolytes ou tout autre accident. Les premières végétales à coloniser l'espace dévasté sont surtout des plantes anémochores qui peuvent être herbacées comme les pissenlits ou ligneuses comme les érables et les bouleaux dont les graines sont disséminées par le vent. Ces arbres serviront de point d'appui aux oiseaux qui conduisent la deuxième vague, celle des plantes endozoochores comme les chèvrefeuilles ou les sorbiers. Puis ce sont encore les oiseaux qui mèneront la troisième vague, celle des végétaux synzoochores comme les chênes et les hêtres.»