Dans le texte qui suit, je présente un concept que j'ai inventé moi-même. Il rassemble des notions simples à propos du consentement, mais les formuler de cette manière m'a beaucoup apporté. J'ai rédigé la version initiale de ce texte en 2018, un an et demi avant le lancement d'En diagonale.
Salut. Je te propose de lire ce texte.
La première chose à faire est d'insister sur le fait que la décision de le lire ou non t'appartient. je ne veux pas que tu le fasses si tu n'en as pas vraiment envie. Si à un moment quelconque tu souhaites arrêter de lire, quelle qu'en soit la raison, je t'y encourage et te soutiens.
Le deuxième est de t'informer, au préalable, du contenu susceptible de te gêner, de mes intentions par rapport à toi, et d'une manière générale de tout ce qui pourrait t'inciter à refuser de le lire ; afin que tu puisses décider, maintenant et à chaque instant, si tu souhaites continuer ou non.
Ce texte est un mélange de démarche intéressée, de considérations générales et de témoignage personnel. Il parle explicitement de sexe, d'abus sexuel et de viol ; il contient des détails de ma vie personnelle, y compris explicitement sexuels. En le diffusant à toi mais aussi à d'autres, dans un maximum de mes contextes de vie (familial, relationnel, professionnel, public, etc), je souhaite : diffuser la notion d'autodétermination non-violente, utiliser ce texte comme illustration, et aider un maximum de personnes à améliorer leur vie à travers elle ; améliorer ma propre vie, mes propres relations ; construire ou obtenir des choses que je désire, notamment du sexe consenti, et selon qui tu es pour moi, peut-être avec toi ; combattre le tabou sexuel ; changer mes relations sociales dans mon milieu professionnel. Et j'en passe.
Le thème de ce texte est l'autodétermination non-violente (ANV). Elle regroupe :
- l'autodétermination - Le désir de vivre ma vie comme je le souhaite.
- la culture du consentement - S'assurer que moi-même et autrui sont à chaque instant en accord avec ce qu'il se passe.
Tu te demandes sans doute : en quoi ça me concerne ? Et bien écoute, je ne sais pas précisément. Ça dépend beaucoup de toi. J'ai peut-être une demande spécifique à te formuler, mais elle n’apparaît pas dans ce texte. On peut en parler après, si tu veux.
Mais d'abord, parlons de sexe ! Si tu ne veux pas entendre parler d'agression sexuelle, de mes goûts sexuels ou de la manière dont je vis ma sexualité, ARRÊTE DE LIRE MAINTENANT. Si ça t'intéresse mais que ça te met mal à l'aise ou que ça entre en conflit avec d'autres aspects de ta vie, prend bien ton temps pour décider de lire. Peut-être qu'en ce moment-même, quelqu'un peut te voir lire le mot "sexe" et que cela peut te poser des problèmes ; dans ce cas arrête maintenant et reviens-y quand les conditions s'y prêteront.
J'ai commencé à parler publiquement de sexe dans un contexte dramatique, il y a deux ans, en réaction à de multiples récits de viol impliquant plusieurs danseurs de Lindy Hop, danse sociale que je pratique. Aujourd'hui, malgré toutes les autres raisons que j'ai de faire ce texte, c'est encore un récit de viol qui en a déclenché l'écriture. Ces récits ont été des électrochocs émotionnels et m'ont permis de faire un pas de plus en avant. Je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui ont osé me raconter leur histoire, intimement ou publiquement, à l'oral ou à l'écrit. Vous m'avez fait un bien fou, vous m'avez permis de progresser au delà de l'imaginable.
Je ne veux pas parler que d'abus sexuels ; il y aussi du sexe clairement consenti et désiré ; et surtout, entre les deux, il y a une immense zone grise. Parler de sexe peut être agréable, ça se suffit en soi ; mais ça peut aussi être constructif, à tous les niveaux, et aider à libérer la parole sur d'autres sujets. Si on arrive à parler de sexe, il y a peu de choses dont on ne puisse pas parler.
J'adore le sexe. J'adore en faire, j'adore en parler. J'ai toujours désiré du sexe, j'y pense très souvent, cela influe énormément mon comportement et ma manière de voir les choses. Depuis que j'ose l'assumer, j'ai découvert des choses très sympas, comme le BDSM, le shibari et autres kinks. J'adore le sexe en groupe. Je m'investis dans l'organisation de soirées sexe. Globalement, j'ai envie de sexualiser ma vie, d'assumer le sexe comme une composante saine de ma vie, sans le cacher, sans en avoir honte ou peur.
Peu avant ça, j'ai découvert la polyamorie. Cela m'a fait découvrir que la non-exclusivité sentimentale ou sexuelle peut être vécue sainement. Indirectement, cela m'a fait faire un monumental bond en avant dans ma capacité à remettre en cause mon environnement, mes habitudes et mes croyances. Si le sexe te met mal à l'aise notamment par rapport à la notion d'honnêteté, de jalousie, de couple, de famille, de parentalité, de société ou autre, la polyamorie peut t'intéresser. Je recommande en particulier "More than two" (en anglais uniquement - http://www.morethantwo.com/polyamory.html).
A travers la polyamorie et le sexe, j'ai affiné ma compréhension des problématiques de consentement bien au delà du domaine du sexuel. En ce qui concerne les relations interpersonnelles, le respect du consentement est un excellent critère pour décider ce qui est "bien" ou pas. Il remet en cause énormément de valeurs et comportements très répandues. Il concerne quasiment tous les aspects de la vie, y compris ici et maintenant.
L'ANV regroupe trois grandes parties :
Le consentement pour moi-même. C'est m'assurer, quand je suis sollicitæ, d'être en capacité d'accepter ou refuser, librement et en connaissance de cause.
L'aspect le plus critique est d'être capable de refuser, de dire NON. Malgré les pressions directes : techniques de persuasion, menaces voilées, injonctions, etc. Malgré les pressions indirectes : éducation, contexte social ou familial, etc. Malgré les conflits intérieurs : désir de satisfaire l'autre, de plaire, d'aider, etc ; peur de l'abandon, de la critique, d'être manipulæ, peur pour sa sécurité matérielle, physique ou psychique, etc. Augmenter sa capacité à refuser (et à accepter) peut impliquer un énorme travail sur soi, un travail de conscience de soi, de confiance en soi, une remise en cause de tout ce qu'on a appris ou intériorisé qui contredit le simple fait de dire "non" : la peur, la politesse, la bienséance, les normes comportementales, etc. Ce travail peut être immensément bénéfique.
Quand exprimer son refus ?
- Avant : l'anticipation. "Ca ne m'intéresse pas". En exprimant clairement les choses que l'on ne désire pas, on donne davantage de contrôle à soi-même et à l'autre pour proposer et vivre des choses pleinement consenties.
- Pendant : l'instant présent. "Stop, je ne veux pas". Le plus évident mais aussi le plus difficile. Plus tu arrives à exprimer ton ressenti et ta volonté à l'instant présent, plus tu es capable de te protéger de toute sorte de situation qui ne te convient pas.
- Après : la rétrospective. "Je n'en avais pas envie". Moins intuitif, difficile et potentiellement très douloureux, mais très puissant. Tu peux parler maintenant de moments passés, où tu as vécu une situation qui ne te convenait en fait pas. Tu peux faire le point, immédiatement après un acte, pour vérifier si ça t'a effectivement convenu ou non. Ca pose la question de la tolérance à l'erreur, de l'indulgence, du pardon, envers soi-même et envers l'autre.
La capacité d'accepter clairement est moins critique donc je ne la développerai pas ici ; je dirai juste qu'apprendre à exprimer clairement son accord participe à renforcer son assurance, et indirectement à exprimer clairement son désaccord également.
Le consentement pour l'autre. C'est m'assurer, quand je te sollicite, que tu sois en capacité d'accepter ou refuser, librement et en connaissance de cause.
Et en priorité, ça veut dire :
- Respecter ton choix avant tout.
- Avoir conscience et travailler sur les aspects de mon propre comportement et des contextes qui nous concernent, qui t'empêchent de décider librement.
- Etre transparent sur moi-même, en particulier te dire tout ce qui pourrait t'inciter à refuser ma proposition.
Le respect du consentement d'autrui peut s'appliquer aux actes, mais aussi aux simples discussions, y compris aux processus de négociation (proposition, argumentation, débat intéressé, etc).
Comme pour le consentement individuel, tu peux t'assurer du consentement d'autrui avant, pendant et après l'acte. Chaque moment possède ses propres enjeux, difficultés et récompenses.
L'attention au consentement d'autrui complète la capacité individuelle de ton interlocuteur. Plus ton interlocuteur est autonome, moins tu as besoin de prendre de précautions et inversement.
Si tu as appris "la concrétisation en dépit du consentement", je te propose "la concrétisation PAR le consentement". Plus tu t'investis à respecter la volonté d'autrui, plus tu rends ta propre démarche non-violente. Si tu fais passer le fait que l'autre soit d'accord avec ce que tu proposes AVANT le fait de concrétiser ton désir, tu réduis énormément le besoin de l'autre de se protéger de toi ; et indirectement, tu augmentes sa capacité à accepter ce que tu proposes. En cela, la culture du consentement n'est pas forcément contradictoire avec le désir d'obtenir ce que tu souhaites. Elle peut être considérée comme une technique de concrétisation, similaire aux techniques de séduction, de persuasion et de manipulation au sens où elle aide à obtenir ce que tu veux ; mais différente et légitime, au sens où elle respecte avant tout le désir et l'intérêt d'autrui.
L'auto-détermination complète le consentement individuel en apportant la capacité d'agir, de prendre des initiatives. Le consentement est essentiellement réactif et défensif, permet de se protéger des autres et de protéger les autres de soi. La proaction apporte l'impulsion nécessaire pour concrétiser ce que l'on désire.
C'est pour cela que je ne parle pas simplement de consentement, mais d'auto-détermination. J'aurais pu respecter ton espace en ne te proposant PAS ce texte. C'est mon propre désir qui est mon moteur, et je décide de concilier mon désir et ton consentement, non pas en m'interdisant d'agir, mais en te prévenant, en te proposant et en te laissant le choix.
Il s'agit principalement de combattre les logiques d'auto-censure. Quand un désir se manifeste et que tu commences à envisager d'agir, des tonnes de pensées se mettent en route : pourquoi je veux ça ? Pourquoi je ferais ça ? Qu'est-ce qu'il va se passer ? Est-ce que je vais le regretter ? Qu'est-ce qu'on va penser de moi ? Et si je me trompe ? Et si je le paye cher ?
Quasiment tout et son contraire peut être une raison de ne pas parler, de ne pas agir. Je suis directement concerné. Je ne suis pas directement concerné. J'ai vécu cela. Je n'ai pas vécu cela. Je suis en danger. Je ne suis pas en danger. C'est grave. Ce n'est pas grave. C'est sexuel. Ce n'est pas sexuel. C'est vieux. C'est récent. J'ai subi une agression. Je n'ai pas subi d'agression. J'ai agressé. Je n'ai pas agressé. C'est réel. C'est hypothétique. Etc.
Au delà des désirs, des hésitations, des incertitudes, des vérifications, des risques, des précautions, des contradictions, de l'expérience, il y a toujours un moment où on se dit : "aller". Sans la proaction, rien ne se passe, rien n'existe.
L'ANV implique énormément d'autres notions. Il y a une infinité de manières de développer. La suite est une série de considérations pèle-mêle.
1- Recette de sollicitation non-violente.
Ose. Informe. Propose. Accepte la réponse.
2- La communication non-violente.
La CNV m'a énormément aidé, je la recommande à tout le monde (cf. "Les mots sont des fenêtres" de Marshall Rosenberg). Elle a été ma porte d'entrée vers tellement d'autres choses importantes : accepter mes émotions ; avoir conscience de moi et de mes environnements ; connaitre, concilier, prioriser et arbitrer parmi tous mes besoins du mieux possible ; exprimer mes désirs ; etc.
3- Glorifie le refus.
Réjouis-toi de refuser, réjouis-toi qu'on te refuse. Apprendre l'un t'aidera à apprendre l'autre. Préviens l'autre que tu accepteras le refus, que tu l'apprécieras autant qu'un accord.
4- Accepte le malaise.
Affronte l'inconfort. Fais le pour toi quand tu dois poser une limite, pour la personne que tu sollicites pour l'aider à s'exprimer, pour quelqu'un d'autre que tu verrais en situation désagréable. Ne dramatise pas le fait d'être mal à l'aise, assume-le et demande l'aide de ton interlocuteur. Quand tu sollicites, tu ne peux pas réduire le risque de malaise chez l'autre à zéro ; fais ce que tu peux pour le prévenir ou le limiter, mais ne t'empêche pas d'agir seulement à cause de lui.
5- Rapports de force contextuels.
Aie conscience des rapports de force implicites, en ta défaveur quand tu es sollicitæ, en ta faveur quand tu sollicites. Domination physique, rapport hiérarchique, dépendance financière, dépendance psychologique, capacité intellectuelle, etc.
6- Limites de l'ANV.
Bien sûr l'ANV ne s'applique quasiment pas avec les personnes qui assument ouvertement de violenter l'autre, ou celles vivant dans des contextes trop contraints ou destructeurs pour dépasser la simple survie. C'est dans la zone grise, le magma d'incertitude dans lequel évoluent les personnes à peu près libres de leurs actes, qu'elle prend son sens.
7- Désir et engagement.
Si tu te sens obligæ de faire quelque chose parce que tu t'y es engagæ, lis ceci. On peut s'engager à faire quelque chose, mais on ne peut pas s'engager à désirer le faire. On ne peut pas non plus s'engager à ressentir une émotion. Il y a des sujets pour lesquels l'acte sans désir n'a aucun sens. Surtout en relationnel (être avec quelqu'un), ou en sexuel. Remet en cause les mécanismes ayant pour but de te pousser à faire quelque chose : donner et tenir sa parole, "mais tu as accepté", etc. Parfois rien n'est plus important que "là je ne veux pas".
8- Indulgence, souplesse, droit à l'erreur.
Tu as le droit de ne pas savoir. Tu as le droit de te tromper. Tu as le droit de changer d'avis.
Tu as le droit d'essayer, de tâtonner, de ne pas tout prévoir, de revenir en arrière, de regretter, de réessayer. Tu as le droit de demander de l'aide, de l'écoute, du soutien.
9- Faute, culpabilisation, accusation, honte, humiliation.
Tu penses peut-être en ces termes, et si tu agis, tu vas sans doute être attaquæ de plein de manières différentes. Tu peux apprendre à changer ta manière de penser, et apprendre à te protéger des attaques extérieures. C'est un travail de longue haleine. La communication non-violente aide beaucoup à ça.
10- Argumentation vs manipulation.
Quand tu es en train de vouloir quelque chose de quelqu'un, le consentement permet aussi de distinguer l'argumentation de la manipulation. C'est simple : demande son accord à ton interlocuteur pour argumenter. S'il accepte, tu peux présenter tes arguments pour le convaincre, dans la limite de ce qu'il est d'accord d'entendre. Si tu continues à argumenter alors qu'il n'a pas la capacité d'entendre tes arguments, ou pire s'il a refusé de les entendre, ça devient de la manipulation. De la même manière si tu n'argumentes qu'en faveur de l'accord, ou si tu utilises les conflits intérieurs de ton interlocuteur pour influencer sa décision vers un accord, tu es potentiellement dans la manipulation. A l'inverse, si tu réfléchis et argumentes AUSSI dans le sens d'un refus, tu renforces sa capacité à consentir.
11- Confiance et argumentation.
La capacité de la personne que tu sollicites à accepter ton discours dépend du niveau de confiance qu'elle a envers toi. C'est à elle de décider de la confiance qu'elle t'accorde. Le consentement d'autrui s'applique également pour établir cette confiance : tu peux proposer des éléments pour la rassurer et augmenter sa confiance, mais c'est voué à l’échec si elle ne décide pas d'elle-même de t'écouter.
Cela s'applique à ce texte. Si tu n'as pas confiance en moi, ce que j'écris n'aura aucune valeur pour toi.
12- Construire une relation de confiance.
En lisant tout ça tu te dis sans doute : "c'est débile, je ne vais pas faire un discours pour chaque petit truc que je veux demander à quelqu'un". Et en effet, avec quelqu'un de confiance, tu as moins besoin de demander explicitement pour être sûr de son accord. Mais c'est progressif. Au début, plus tu discuteras explicitement de chaque aspect de la relation, plus tu établiras des bases solides. Au fur et à mesure, tu pourras établir des présomptions d'accord pour certains sujets. Mais même après des années, essaie de rester capable de questionner les certitudes, de remettre en cause les acquis.
13- Règles approximatives vs communication directe.
L'un des grands intérêts de l'ANV est d'être un meilleur guide pour décider comment se comporter, que les règles générales, implicites ou explicites, que l'on associe à un contexte. Les règles générales sont de bons indicateurs mais sont souvent mal adaptées à un cas particulier. Je distingue trois catégories, les règles restrictives, les règles permissives, et les règles incitatives.
Les règles restrictives sont très répandues et, quand elles sont inadaptées, elles participent à une censure généralisée inadéquate qui peut inciter les individus à la contourner, parfois de manière destructrice.
Les règles permissives sont encore pires. Quand on se met à penser qu'il est autorisé de faire quoi que ce soit avec quelqu'un sous prétexte d'un élément de contexte, on est dans l'abus pur et simple.
Les règles incitatives sont les pires de toutes. Tout ce qui donne à penser que l'on est censé faire ou accepter quelque chose indépendamment de son propre désir est bon à jeter à la poubelle.
A l'opposé des présuppositions d'interdiction ou d'autorisation, le dialogue explicite permet de savoir précisément ce qui est acceptable de faire ou non avec la personne sollicitée.
14- Concomitance, contradiction, conciliation, arbitrage.
Dans une situation donnée, il y a toujours plusieurs aspects, plusieurs désirs, plusieurs craintes, plusieurs conséquences, qui sont concomitant : ils existent chacun séparément, parfois indépendamment des autres. Réfléchis à chacun séparément. Tu peux essayer de les concilier, c'est à dire répondre à plusieurs aspects en même temps. Parfois ils ne s'annulent ou ne se compensent pas ; tu dois alors décider ce que tu priorises, et arbitrer pour atteindre la décision finale.
Certains aspects sont contradictoires les uns par rapport aux autres. Tu peux avoir à la fois des raisons d'agir et de ne pas agir, et la personne que tu sollicites peut avoir à la fois des raisons d'accepter et de refuser. Prendre le temps de discuter de chaque aspect peut vous aider à dénouer une situation compliquée.
15- Confidentialité.
Respecter la confidentialité d'un tiers fait partie de la culture du consentement. Difficile à concilier avec le récit de son propre vécu. Mais à garder en tête.
16- Défaut de consentement.
J'utilise l'expression "défaut de consentement" pour désigner n'importe quelle situation où l'on ne consent pas complètement à ce qu'il se passe. Dans la vie quotidienne, c'est ultra-fréquent et banal en soi. Mais cela peut aider à prendre conscience qu'on n'est pas forcé d'accepter de subir une situation. En particulier, dans un contexte sexuel, parler de défaut de consentement permet d'ouvrir le dialogue sur un vécu "gris" ("je n'avais pas vraiment envie de faire ça"), sans tomber immédiatement dans la psychose du rapport forcé ou du viol.
L'autodétermination non-violente est un ensemble extrêmement cohérent. Le consentement individuel, le consentement d'autrui et la prise d'initiative sont trois notions qui se répondent, se complètent, se renforcent mutuellement, et constituent une dynamique vertueuse. Elles peuvent aider à lutter contre les abus, assainir et enrichir les rapports humains dans les contextes familiaux, professionnels, relationnels, sexuels, des petits travers aux choses les plus graves.
Le sexe est un excellent sujet de conversation. On peut apprendre de toutes les situations de vie. On peut expliquer le viol en prenant l'exemple du thé ; et on peut expliquer le thé en prenant l'exemple du viol.
Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ?
Nico En Diagonale. 24/09/2018.
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01/05/2020 :
publication sur www.en-diagonale.net
passage partiel en grammaire neutre
mise à jour des termes endoconsentement, exoconsentement, proaction.
ajout de sous-titres
20/12/2018 : ajout du point 16. orthographe.
24/09/2018 : version initiale