Une infiltration est un geste médical thérapeutique. Le but est d'amener, au contact immédiat de l’articulation, de la bourse séreuse ou du tendon souffrant d’une pathologie, le principe actif médicamenteux. Une infiltration échoguidée permet de diriger jusqu’à la zone cible l’aiguille : tout ce cheminement se fait sous contrôle échographique permanent. C’est-à-dire que l’aiguille est visualisée en temps réel, en réalisant de concert une échographie dite interventionnelle durant le geste d’infiltration. Cela est particulièrement efficace, puisqu’on a la certitude d’injecter le produit au bon endroit, à la différence des infiltrations à l’aveugle. C’est également un gage de sécurité, car le fait de voir la progression de l’aiguille sur l’écran de l’échographe permet de véritablement guider cette aiguille, lui faire éviter les vaisseaux ou nerfs qui pourraient se trouver sur le chemin de l’infiltration. Enfin, l’efficacité de l’infiltration dépend du principe actif du médicament injecté : corticoïde, PRP, viscosupplémentation.
Avant le geste d’infiltration, une ponction évacuatrice peut être nécessaire. En effet, lors d’une distension pathologique d’une bourse, d’un kyste, d’un épanchement de liquide synovial ou bien même lors d’une déchirure musculaire avec collection sanguine, il est prouvé que les résultats de l’infiltration sont améliorés par une ponction évacuatrice au préalable. Cela permet de vider l’épanchement, diminuer la sur pression et surtout retirer les molécules inflammatoires contenues dans cet épanchement pathologique. Il arrive même que l’on soit amené à faire un lavage, c’est-à-dire infiltrer de l’eau stérile et la ponctionner immédiatement, pour laver l’articulation des résidus néfastes.
Enfin, la ponction lavage aspiration consiste, après anesthésie et sous écho-guidage, à venir aspirer la calcification. Afin d’éviter toute récidive, un lavage abondant est réalisé. En fin de procédure, une infiltration de corticoïdes est réalisée.
Les corticoïdes font partie de la famille des anti-inflammatoires stéroïdiens. Ils ont une activité anti-inflammatoire par plusieurs mécanismes : activation génétique en faveur d’une augmentation des protéines anti-inflammatoires comme la lipocortine-1, l’interleukine 10 ou la protéine IkB. Ils diminuent également la synthèse des médiateurs de l'inflammation, notamment la famille des cytokines. En plus de cette activité pharmacocinétique propre à tous les corticoïdes, injecté ou pris oralement, l’infiltration de corticoïdes apporte une régulation péri-lésionnelle à l’inflammation locale : diminution de la vasodilatation, diminution du relargage des macrophages, sans l'inconvénient d'un traitement à la cortisone au long cours aux nombreux effets secondaires néfastes (prise de poids, ostéoporose, etc.)
Ils réduisent donc la douleur en luttant contre la réaction inflammatoire locale.
Les effets indésirables des corticoïdes sont connus et bien analysés. Leur prévalence est très faible.
· Risques locaux : infection, inflammation et calcifications de l’articulation
·Les injections répétées risquent d’entraîner des symptômes d’hypercorticisme (prise de poids, gonflement) et de déséquilibrer un diabète, une hypertension artérielle
·Maux de tête et bouffées de chaleur peuvent survenir. Ils disparaissent habituellement en un ou deux jours
·Fragilisation de la peau et des os en cas d'injections répétées au même site trop fréquente
·Réactions allergiques locales et générales
·Vision floue temporaire
·Acné transitoire
Après une infiltration écho guidée de corticoïdes, une période de repos sportif et/ou professionnel est nécessaire. Cette période est en général de 48 à 72 h. Il n'est généralement pas proposé d'arrêt de travail.