Il est fini, le temps où les identitaires revendiquaient haut et fort leur violence directe, leur racisme décomplexé et leurs haines sans se soucier de l'impact auprès du public.

Ce mouvement xénophobe, devenu "Génération Identitaire" (G.I.) s'est peu à peu transformé en entreprise de communication, masquant la même idéologie derrière un pseudo-humanisme et une facade de rationalisation des actions.

Il déclare notamment "Nous essayons d'enseigner aux patriotes européens des méthodes d'action non-violentes. C'est notre principe. Pas de violence. Pas de véritable discours de haine [...] Nous nous considérons comme des patriotes, pas comme des néonazis. Nous ne haïssons pas les immigrants.[...]. Nous voulons exprimer cette opinion sans antisémitisme, sans le racisme de la vieille droite".

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Ce jeune homme de 30 ans, qui se définit comme "antisémite dans sa jeunesse" faisait partie de la mouvance néo-nazie avant de rejoindre les identitaires. Il en a gardé l'idéologie, des amitiés et des relations, et cherche à établir et renforcer les contacts avec les mouvements suprémacistes blancs américains.

Le mouvement se défend de tout racisme, et avance l'argument de la "culture", les cultures étrangères non-européennes étant considérées par les identitaires comme non assimilables. Mais leur définition de la culture, qui semble pouvoir se déterminer grâce à la couleur de la peau ou le patronyme ramène leur idéologie à ce qu'elle est, une obsession de la supériorité de la "race blanche" et du maintien de la pureté.

Un autre point commun idéologique est la référence quasi systématique de la mouvance identitaire aux divinités et héros nordiques, avec l'utilisation de symbole runiques et une iconographie guerrière, censée représenter le combat des européens "de souche" contre l'envahisseur exogène.

Contrairement aux groupes suprémacistes blancs américains, les identitaires européens se défendent de tout antisémitisme, probablement pour ne pas tomber sous le coup des lois spécifiques au négationnisme qui ont cours dans plusieurs pays.

Ce n'est pas un hasard si l'extrême-droite en général et les identitaires en particulier désignent le milliardaire américain Georges Soros, comme l'origine et responsable de tous leurs maux. Sa judéité n'est bien entendu pas anecdotique, le soi-disant "complot globaliste" se nourrissant de l'antisémitisme.

Tout discours critique à l'égard des identitaires se trouve décrit comme émanant d'une officine financée à grands frais par Soros. Notre propre action a également été qualifiée ainsi, ce qui est bien entendu (hélas pour notre compte en banque) totalement faux.

Lors de l'opération anti-migrants "Defend Europe" en Méditerranée, Sellner affirme représenter "le pire cauchemar de tous les gauchistes du monde, de Soros, des ONG et de l'ensemble du lobby de l'immigration"

L'Islam et les musulmans sont quasiment devenus la cible unique des identitaires, qui entretiennent à dessein la confusion entre terroriste, intégriste, musulman, africain (du nord ou subsaharien), migrant, demandeur d'asile et réfugié.

Outre les références aux divinités nordiques fréquemment revendiquées par les identitaires, la figure du croisé est également reprise fréquemment, pour promouvoir la "remigration", c'est-à-dire la déportation des élément jugés indésirables.

La bannière déployée sur le pont de Westminster à Londres par les militants de Génération Identitaire menés par Sellner (voir la vidéo en caméra cachée en début d'article) portait le slogan "Defend London - Stop Islamisation". Ce genre d'action, considérées par les autorités anglaises comme des provocations à la haine, ont valu à Sellner et quelques-un.e.s de ses ami.e.s une interdiction d'entrée sur le territoire britannique.

La haine anti-musulmans des identitaires et leur obsession de la "préservation de la culture européenne" n'est un paravent pour exprimer leur xénophobie rampante. Les références religieuses s'effacent donc souvent devant des considérations de couleur de peau ou d'origine.

Il leur suffit de remplacer le mot "race" par "culture", et les anciens schémas rhétoriques peuvent être directement recyclés. L'Afrique serait le berceau de la "culture du viol", de la délinquance en général, et serait la cause de tous les maux de notre société occidentale. Et ceci, bien sûr, persisterait même après plusieurs générations, pour des raisons "culturelles"

La stratégie de communication la plus souvent employée est l'accumulation : les faits divers sont soigneusement sélectionnés pour ne parler que des crimes et délits commis sur le territoire européen par des étrangers ou supposés tels. On met entre guillemets les termes comme "réfugiés", "mineur", voire "migrant" pour exprimer le doute sur la qualification. Aucun crime ni délit commis par une personne "blanche" n'est jamais rapporté par les identitaires - à l'exception de ce qu'ils considèrent les "terroristes antifas"(sic).

On prend des libertés avec la réalité pour mieux marquer les esprits, on exagère, quitte à inventer, les viols commis sur les européennes blanches par des étrangers, jusqu'à parler d'"épidémie de viols".

Combiné à l'idéologie du Grand Remplacement, théorie conspirationniste de Renaud Camus il n'y a qu'un pas à faire pour considérer que ces viols font partie du "complot multiculturaliste" destiné à métisser la "race blanche" et faire disparaître la culture européenne. Ce pas a été allègrement franchi par les identitaires, qui reprennent régulièrement cette fable, le plus sérieusement du monde, dans leur propagande.

Si vous ne voyez aucun problème à baser un site sur des témoignages d'agressions perpétrées uniquement par une certaine catégorie de population, nous vous conseillons de vous informer préalablement sur les divers biais cognitifs, et notamment les biais de confirmation d'hypothèse et de représentativité

Voici les positions rétrogrades des identitaires

La terreur de genre hors de nos têtes!

Trad : Sous cette devise, les identitaires ont pris part dans l'après-midi du 21 juin [2015] à la plus grande manifestation pour les enfants et les familles à ce jour. Cette vaste alliance pour la protection de l'enfance a été en mesure de mobiliser des personnes de tous les horizons, attirant plus de 4 600 participants dans les rues. En outre, comme on pouvait s'y attendre, les extrémistes de gauche étaient sur le terrain, en tant que cinquième colonne, voulaient renforcer le lobby homosexuel en matière des genres et de pédophilie.

Comme dans d'autres États fédéraux, le lobby des genres et des homosexuels essaie de faire avancer son programme [1]. Partout dans le pays, la thématisation obligatoire des «homosexuels, bisexuels, transsexuels et intersexués» devrait être mise en oeuvre dans les écoles. Cependant, il y a une forte opposition à ce projet d'endoctrinement de nos enfants, parce que l'intention perfide derrière la façade de la «tolérance» a été reconnue.

Si vous regardez attentivement qui est derrière ce projet et ce qu'il doit contenir, vous devez vraiment craindre pour la santé mentale des enfants. Il ne s'agit pas d'un travail d'éducation adapté aux enfants (comme il existe déjà), mais les enfants doivent être exposés et influencés le plus tôt possible à et vers des pratiques sexuelles concretes. On pourrait penser que les Edathys, Becks et Cohn-Bendits de cette république colorée essaient de se recruter une progéniture propre de cette manière.

Même les pseudo-sciences telles que l'intégration du genre, avec lesquelles les idéologues du genre tentent de mettre en oeuvre leur «politique d'égalité» à tous les niveaux politiques et sociétaux, abolissent ainsi progressivement la famille. Leur objectif principal est la création d'un nouveau type humain. Ils contestent l'existence des genres naturels et prétendent qu'il ne s'agit que de constructions socialement acquises.

Il est grand temps de se dresser contre cette perversion et de s'opposer politiquement à ceux qui veulent abuser mentalement ou physiquement nos enfants!

Même s'ils se défendent d'appeler à l'action violente, les identitaires, Sellner en tête, publient régulièrement une iconographie guerrière pseudo-historique, une glorification des "chevaliers" ou des combattants chrétiens.

Il n'est pas lui-même un ultra-violent organisant des expéditions punitives. Physiquement, il ne s'entraîne pas au combat, mais se considère plutôt comme un penseur, s'auto-proclame intellectuel du mouvement, et participe à l'établissement de leur doctrine collective.

Il cache difficilement sa fascination pour les groupes plus radicaux et le conflit armé, et exerce ainsi une violence par procuration. En tentant de convaincre le public et de se convaincre lui-même de l'imminence d'un danger civilisationnel, il aspire au retour vers une société fantasmée, patriarcale, violente, et quasi-médiévale sur bien des points.

Le discours xénophobe, anxiogène et complotiste qu'il développe incite certains esprits faibles à se préparer au conflit, voire l'anticiper. Ainsi, le terroriste qui a froidement abattu près de 50 personnes à Christchurch le 15 mars 2019, a clairement revendiqué dans son manifeste son adhésion à l'ensemble des théories complotistes (invasion, menace sur notre civilisation, Grand Remplacement, déclin de la natalité "blanche", iconographie médiévale) véhiculées depuis des années par les divers groupes d'extrême-droite, et plus particulièrement les groupes identitaires européens.

Génération Identitaire (IBÖ en Autriche) est une facade médiatique, organisant des opérations sans effet véritable, mais destinées à occuper les médias et faire connaître leur idéologie au plus grand nombre. Malgré les opérations moralement révoltantes (chasse symbolique au migrant en Méditerranée ou dans les Alpes, invasion violente des locaux d'une ONG, déploiement de bannières aux slogans xénophobes, etc.) et les diverses condamnations qui en découlent, leur but est atteint, et leur propagande touche le grand public. Nous pensons qu'il est indispensable de bien connaître cette propagande et ses éléments de langage, et de savoir précisément ce(ux) qui se cache(nt) derrière, afin de pouvoir la détecter et répliquer plus efficacement.