Le TDA/H c’est quoi ?
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble Neurodéveloppemental. Cela signifie que son origine se situe dans le cerveau et qu'il est présent dès le début de la vie. Le trouble va évoluer au fur et à mesure du temps. Certaines études parlent d'une diminution des symptômes à l'âge adulte tandis que d’autres évoquent la possibilité d'une intensification des symptômes à l'âge adulte. Le TDAH n'est ni une mode ni une conséquence de l'exposition aux écrans puisqu'il est décrit depuis la fin du 18e siècle. La fréquence des diagnostics semble cependant augmenter grâce à une meilleure connaissance des troubles.
Pourquoi est-il important d'accompagner les personnes avec un TDAH ?
En individuel et en groupe
La dysrégulation émotionnelle est un symptôme du TDAH de plus en plus décrit. L'accompagnement du psychologue est donc notamment intéressant pour un travail sur les compétences émotionnelles, autant chez l'enfant que chez l'adulte. Les approches TCC, MBCT et ACT (TCC de 3ème vague) sont particulièrement adaptées.
L'accompagnement de la personne avec un TDAH peut également permettre de travailler les compétences sociales, la connaissance de soi, la compréhension de son profil, l’estime de soi, les fonctions exécutives ainsi que des stratégies de compensation des troubles, tel qu'un travail sur la méthodologie d'apprentissage ou la planification.
Chez l'adulte, la psychoéducation sur le trouble va être très importante. Les adultes diagnostiqués sur le tard sont souvent en demande de stratégies à appliquer au quotidien pour compenser leurs difficultés et mieux s'organiser.
Chez l'enfant, plusieurs compétences peuvent être travaillées en groupe : les habiletés sociales, les compétences émotionnelles, le contrôle de soi, l'affirmation de soi,... Chez l'enfant et l'adulte, des groupes spécifiques sur le TDAH peuvent également être intéressants pour que les personnes se sentent plus comprises et travaillent des objectifs communs.
Certaines difficultés sont également plus fréquentes chez les personnes avec un TDAH, la fréquence des troubles des apprentissages est estimée entre 27 et 46% des personnes avec un TDAH selon les études (entre 5 et 10% dans la population générale). Les difficultés de comportement sont également plus fréquentes ainsi que l’anxiété (environ 8x plus) et la dépression (environ 10x plus). Il est donc important de faire une évaluation complète du profil et de proposer un accompagnement adapté.
Dans le système familial
Dans l’enfance, il est également important d’accompagner les parents. Dans un premier temps car l’accompagnement parental est l’une des approches les plus recommandées pour accompagner les enfants avec un TDAH, notamment avant 12 ans. Des aménagements à la maison peuvent être proposés aux parents pour qu’ils puissent aider leur enfant à être plus autonome et plus efficace sur ses devoirs. Parfois il est nécessaire de réévaluer certaines règles de la maison qui sont incompatibles avec le profil de l’enfant.
Dans un second temps, pour accompagner les parents en tant que tel. Il a été démontré que les parents d'enfants avec un TDAH ont significativement plus de stress parental que les parents d'enfants typiques et sont plus nombreux à développer un burn-out parental. De plus, 41 à 51 % des parents d'enfants avec un TDAH ont également un TDAH. Enfin, il y a plus de conflits entre frères et sœurs dans les fratries avec un enfant TDAH et les parents sont souvent démunis face à ces conflits.
Chez les adultes, un accompagnement en couple peut être pertinent dans certains cas, notamment en raison des difficultés d'organisation, de planification, de l'impulsivité et de la dysrégulation émotionnelle. Le partenaire peut avoir besoin de mieux comprendre et donc être reçu pour une séance de psychoéducation. Lorsque l'adulte avec un TDAH devient parent, de nouveaux défis peuvent émerger et il peut donc être intéressant d'accompagner le développement des compétences parentales.
Pour aller plus loin : le podcast sur le TDAH sur la chaine de podcast "Mova Mind", épisode 18
Le refus scolaire anxieux : qu’est-ce que c’est ?
Le refus scolaire anxieux est un trouble qui touche environ 1 à 5%* de la population (la prévalence varie selon les pays et les études). Il cause une anxiété à l’école si importante que certains enfants ou adolescents ont besoin d’être partiellement déscolarisés voire totalement dans certains cas.
Les causes identifiées* sont l’anxiété de séparation, le harcèlement scolaire, l’anxiété sociale, l’anxiété de performance et la dépression. Les moments les plus à risque* sont les transitions (école vers collège par exemple) et le début de l’adolescence (autour de 13 ans). *
Certains troubles (TSA**, TDA/H***, troubles des apprentissages, ...) pourraient également rendre le jeune plus vulnérable au harcèlement et à l’anxiété, ce qui en retour pourrait augmenter le risque de refus scolaire anxieux. Certains auteurs* font directement le lien entre le TSA** et le refus scolaire anxieux.
*Mohamed et al., 2020 ; Denis, 2019 ; King et al., 1995 ; Wijetunge & Lakmini, 2011; McClemont et al., 2021 ; Munkhaugen et al., 2017
**Trouble du Spectre de l’Autisme
***Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité
Quelle est l’importance de le prendre en charge ?
Les études* ont montré que les phobies scolaires non-traitées amenaient généralement à des troubles psychopathologiques à l’âge adulte. Après traitement, on arriverait à 30% environ. De mon côté, j’ai observé cela également chez des adultes avec des antécédents de phobie scolaire, qui présentaient pour la plupart un trouble anxieux à l’âge adulte.
Le plus important est de traiter la phobie scolaire au plus vite. Selon certains auteurs*, la rapidité de prise en charge serait même plus importante que le type de thérapie utilisée.
Les recherches* recommandent une approche multiple, incluant notamment un travail sur les compétences sociales et émotionnelles, l’anxiété et une exposition progressive. L’accompagnement parental et la mise en place d’aménagements scolaires sont aussi cités. Les TCC (Thérapies Cognitives et Comportementales) sont particulièrement recommandées*.
*Denis, 2019 ; Wijetunge & Lakmini, 2011 ; King et al., 1995 ; Kearney & Beasley, 1994
Mon “programme” de prise en charge
Note : le terme phobie scolaire sera utilisé ci-après pour faciliter la lecture même si ce n’est pas le terme officiel à l’heure actuel dans le manuel de diagnostic des troubles psychiques.
Je parle également de “famille” car le plus souvent les personnes accompagnées sont mineures mais ce n’est pas systématique.
Depuis le début de ma pratique, j’ai accompagné de nombreux jeunes en phobie scolaire ou en début de phobie scolaire, avec ou sans décrochage scolaire. La plus jeune avait 6 ans, le plus âgé 20 ans. Cependant, la majorité des jeunes que j’ai reçus avec un refus scolaire anxieux avaient entre 12 et 17 ans, c’est d’ailleurs pour cela que j’ai axé les groupes sur cette tranche d’âge. Au fur et à mesure des années, de mes lectures et de mes expériences, j’en suis arrivée à une prise en charge la plus complète possible, prenant en compte les causes les plus fréquentes de la phobie scolaire.
Les objectifs de ce programme sont :
Comprendre la cause du refus scolaire anxieux
Dans un premier temps, lors du rendez-vous d’anamnèse (“première rencontre”), je parcours l’histoire de vie de la personne et note mentalement les signes qui pourraient indiquer la présence d’un ou plusieurs troubles. Je questionne en détail l’anxiété de séparation, l’anxiété sociale, l’anxiété de performance, les compétences sociales et émotionnelles, ainsi que l’humeur. Cela me permet d’avoir une première image des causes possibles.
Dans un second temps, je propose une démarche à la famille, qui permettrait de remplir les objectifs suivants. Cependant, les jeunes et leur famille ont le choix de ce qu’ils mettent en place. Par exemple, bien que le groupe me paraisse essentiel dans la prise en charge de l’anxiété sociale, il n’est pas imposé. J’ai d’ailleurs deux fois plus de jeunes qui ont besoin du groupe que de jeunes qui font partie d’un des groupes.
Retrouver la motivation d’apprendre
Un des piliers de la démarche est de retrouver une motivation pour l’apprentissage dans un premier temps puis pour le monde scolaire dans un second temps. Cette étape est notamment primordiale pour les jeunes étant en déscolarisation complète au moment où je les rencontre. On essaie alors de trouver des domaines qui pourraient les intéresser et de mettre en place un apprentissage moins strict, en passant par des outils numériques ou par du jeu par exemple. Lorsque les aménagements d’emploi du temps sont mis en place, on choisit généralement en premier la ou les matières que le jeune apprécie le plus (même si c’est une matière non-essentielle).
Se sentir plus à l’aise dans les situations sociales
Dès lors que l’anxiété sociale est présente, ce qui est majoritairement le cas chez les adolescents présentant une phobie scolaire, une partie de l’accompagnement porte sur la partie anxiété sociale / compétences sociales. Dans l’idéal, ces compétences sont amorcées en individuel puis travaillées en groupe. Le groupe permet aussi, progressivement, de développer l’aisance en groupe et d’accumuler des bonnes expériences.
Retrouver le chemin de l’instruction, de la façon la plus adaptée au jeune
Sur ce point, j’ai une approche plutôt libre. Certains jeunes (ou leurs familles) vont vouloir revenir directement dans le système classique et dans ce cas des aménagements seront nécessaires tels qu’un emploi du temps aménagé. Cependant la temporalité de celui-ci est très variable d’une personne à l’autre. Certains jeunes vont vouloir revenir au plus vite une fois qu’ils se sentent prêts, d’autres vont y aller étape par étape en faisant parfois des retours en arrière et dans tous les cas, c’est OK. D’autres jeunes vont avoir besoin de changer d’établissement ou de système. Dans ce cas, une démarche de choix sera d’abord menée. Dans l’idéal, une troisième option est présente : rester en instruction en famille, à temps plein ou en scolarité partagée avec un établissement. Malheureusement, cette option est quelque peu réduite depuis la loi de 2021.
C'est à ce moment là qu'il faudra mettre en place ou réévaluer les aménagements scolaires.
Note : La méthode du CV de l'élève, présentée plus bas, peut être intéressante pour cette étape.
Rétablir une bonne santé mentale
Au cours du suivi, un focus important sera fait sur les compétences émotionnelles, la capacité à vivre avec son anxiété et le fait de s’écouter juste assez. Cette partie pourra être très variable selon les jeunes, en fonction des comorbidités (épisode dépressif majeur, psychotraumatisme, trouble du neurodéveloppement, …).
Faire de la prévention de la rechute
Lorsque le jeune se sent beaucoup mieux et a repris sa scolarité de façon sereine, un travail de fin est fait sur les facteurs de protection et de rechute et éventuellement sur les signes d’appel auprès du jeune mais surtout de ses parents.
Démarches complémentaires
Si l’anamnèse a révélé des signes de troubles du neurodéveloppement ou de Haut Potentiel avec ennui scolaire (par exemple), une démarche de bilan pourra être menée en parallèle (ou plus tard si l’état psychologique ne le permet pas tout de suite) afin de comprendre le profil du jeune et de comprendre ce qui peut être difficile pour lui. J’ai déjà eu des cas de phobie scolaire, causée partiellement (ou même totalement dans un cas) par le manque d’aménagements permettant de compenser un trouble, tel que les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie/dysorthographie) et/ou oral, le trouble développemental de la coordination, le TDAH, le TSA, … Il arrive également qu’un enfant avec un Haut Potentiel (ou pas) présentant un ennui scolaire depuis des années développe une phobie scolaire suite à cet ennui scolaire. Dans ces cas, j’ai déjà vu des accélérations de parcours scolaire qui réglaient le problème.
Magique ?
Je parlais plus haut de “début de phobie scolaire”. Parfois, je reçois des jeunes qui ont des premiers symptômes (souvent minimisés par la famille) de phobie scolaire. Dans ces cas là, j’ai déjà eu des cas de jeunes qui allaient mieux juste après le premier rendez-vous. Dans la majorité des cas, je conseille au premier rendez-vous de proposer au jeune des “demi-journées joker” où il peut ne pas aller en cours si il ne le sent pas (en général limitées à une demi par semaine, cumulables si non-utilisées). Cela arrive souvent qu’à ce stade là, le jeune se sente déjà beaucoup mieux, même lorsqu’il ne les utilise pas.
Si vous avez des questions sur les démarches, n'hésitez pas à me contacter par mail (voir coordonnées en pied de page).
Pour les groupes adolescents, la préinscription est possible via le lien sur Linktree et l'inscription directe sur Doctolib lorsque les groupes sont déjà lancés.
Pour les jeunes adultes, ma collaboratrice fait des groupes anxiété sociale et affirmation de soi. Vous pouvez la contacter directement, par mail ou via Doctolib.
**Actuellement les rendez-vous sont divisés par tranche d'âge sur Doctolib mais vous pouvez être changé de créneau en fonction de plusieurs éléments (nombre de participants dans chaque groupe, mixité en genre ou non du groupe, ...).