Ce document accessible à tous montre des faiblesses de thèses censées défendre le nucléaire ou condamner une source d'énergie renouvelable.
Ce document accessible à tous montre des faiblesses de thèses censées défendre le nucléaire ou condamner une source d'énergie renouvelable.
Mis à jour en décembre 2025.
Ce document montre le peu de pertinence du nucléaire dans le mix électrique français actuel, et l'adéquation déjà suffisante et croissante des renouvelables.
Tant que nous:
savions déployer vite et à bon compte du nucléaire fiable (ce n'est plus le cas),
ignorions ou négligions certains de ses défauts: risque d'accident (causé par erreur, attentat, acte de désespéré ou guerrier), de prolifération, lié aux déchets, ainsi que démantèlement difficile,
jugions l'industrialisation de la surgénération à portée, offrant moyen de ne pas rester dépendants des fournisseurs d'uranium donc menacés par l'équivalent d'un choc pétrolier (en 2025 aucun réacteur surgénérateur industriel satisfaisant donc déployable n'existe, malgré de nombreux projets),
considérions nécessaire, compte-tenu des techniques maîtrisées, de n'installer que des moyens de production d'électricité «pilotables», donc utilisable en régime de base (dit baseload), par lequel ils produisent en continu ce qui est quasi en permanence consommé. Cet impératif n'est plus d'actualité, et ce constat n'est pas neuf,
ne disposions d'aucune autre option (les «renouvelables» industrielles apparurent durant les années 2000),
... il était une bonne solution, comme l'a montré le Plan Messmer.
Rien de tout cela n'est plus vrai.
L'effet de ces constats ne doit rien à des choix subjectifs (à «la politique») et est patent dans le monde, dans l'UE (27) et même en France où le nucléaire ne fournit qu'environ 70% de l'électricité, qui n'est elle-même qu'environ 25% de notre énergie finale, donc il produit seulement environ 18% de l'énergie que nous utilisons.
Pourquoi tenter à grands frais de bâtir de nouveaux réacteurs alors que les renouvelables donnent satisfaction?
Donner le nucléaire pour seul capable de réduire rapidement la consommation de combustible fossile ou même seulement lui attribuer le gros de ce résultat est impossible: en France, leader sur ce plan, la quantité consommée annuellement per capita en passe de 28,7 en 2002 (le parc étant complet, aucun réacteur ajouté jusqu'à 2024) à 17,8 en 2003, alors même qu'une bonne part des gains induits par l'efficacité («chasse au gaspi») était acquise en 2002 (car poursuivie depuis le premier choc pétrolier, en 1973).
Les «renouvelables» nous épaulent efficacement, comme même la pro-nucléaire Agence Internationale de l'Énergie le reconnaît et ceci vaut pour l'Allemagne. Ni leur progression rapide, ni l'incapacité à déployer du nucléaire ne sont propres à la France.
Le défi (dérèglement climatique) majeur du moment est urgent.
La décarbonation passe (grandes masses) par l'électrification des usages, favorisée par de l'électricité peu chère («signal-prix»), elle-même résultat d'une production abondante dont la condition est le déploiement de nouvelles unités de production.
Nos ressources sont limitées donc il faut éviter d'en gâcher et privilégier le moyen le plus rapide, sûr et efficace: les renouvelables.
Le rendement (ou une autre grandeur similaire telle que facteur de charge, durée d'exploitation d'un équipement...) est critère saillant dans le cas d'équipements consommant des matériaux ou du combustible sans les recycler (comme exposé par l'expert J. Percebois), ou produisant des déchets en quantité ou durablement dangereux... donc ne concerne le nucléaire mais guère les renouvelables.
Un rendement faible enchérit le déploiement mais, considéré seul, n'est pas rédhibitoire: un mix de renouvelables produisant adéquatement (quantité, permanence, impacts, coût total recyclage compris...) est une bonne solution quel que soit son rendement.
Le rendement physique du nucléaire d'aujourd'hui (à fission et non surgénéré) est ridicule car il ne convertit que 0,7% de l'énergie de l'uranium naturel (qu'il faut extraire et enrichir, opérations dissipant de l'énergie) en chaleur afin de produire une vapeur dont au mieux 37% de l'énergie est convertie en électricité. Son rendement d'ordre financier (rentabilité) est discutable.
Le gros du gisement des renouvelables industrielles est l'éolien en mer (potentiel exploitable: 18 fois la consommation électrique mondiale de 2019) dont l'emprise foncière est quasi nulle (sites nécessaires à terre peu nombreux et étendus). De plus il ménage quasi-sanctuaire à un océan épuisé, sur-exploité car les grands navires ne peuvent s'aventurer dans les parcs éoliens marins (même les petits sont concernés car certains parcs interdisent toute navigation, d'autres réservant 50 mètres autour de chaque mât).
L'emprise foncière de l'éolien terrestre et du solaire de toit/ombrière (parking...)/friche industrielle/agrivoltaïsme/zones cultivées ou prairies entre mâts d'éoliennes ... est elle aussi faible.
Une escroquerie intellectuelle répandue consiste à comparer les surfaces de terrain occupées par les centrales nucléaires (ainsi rendus totalement inutilisables pour une quelconque autre activité) à ces modes d'utilisation ne confisquant pas la surface occupée voire la protégeant, et à négliger leurs annexes tels que mines d'uranium, usines de la filière du combustible, zones interdites autour de certains sites nucléaires, centres de stockage de déchets...
Exemple: centrale de Fessenheim (2 réacteurs).
Puissance nominale électrique développée: 1760MW, facteur de charge 0,85.
Donc 144 éoliennes marines de 26MW au facteur de charge effectif de 0,4 (elles sont vendues pour 0,6) produisent autant que la centrale de Fessenheim.
En retenant un modèle déjà déployé (Siemens Gamesa 14-222 DD) 268 éoliennes suffisent.
On réserve environ 1km² à chaque éolienne et la superficie du domaine maritime français territorial en Europe est de 57223 km² (façades Mer du Nord, Manche, Atlantique, Méditerranée et Corse).
Les réacteurs à Fessenheim développaient 2,9% (1,76GW/61,4GW) de la puissance du parc nucléaire français. Donc ces éoliennes installées sur 9200km² (16% de la superficie totale), ou près de 2 fois moins avec les plus récentes éoliennes, produiraient autant que le parc nucléaire. Ce serait bien entendu absurde car négligerait le solaire, mais reflète le potentiel. Ce dernier augmente car les plus récents modèles d'éoliennes sont sans cesse plus puissants.
L'intervalle de puissance développée (quantité d'énergie produite) d'une éolienne (ou d'un panneau solaire) a une borne minimum (correspondant au plus faible vent/rayonnement solaire exploitable) et une autre maximum, valeurs intermédiaires comprises.
C'est pourquoi qualifier sa production de variable (entre 0 et sa puissance nominale) est plus objectif que la déclarer intermittente (tout-ou-rien).
C'est déterminant car facilite le déploiement d'un parc de production adéquat.
De plus «intermittent» (définition usuelle: «Qui est discontinu et reprend par intervalles») est trompeur car ne reflète rien d'utile ici puisque aucun équipement ne fonctionne en permanence: un réacteur nucléaire, par exemple, ne peut produire en continu car doit parfois être arrêté. Les raisons ne manquent pas: incident, avarie, contrainte d'exploitation liée au suivi de charge (un réacteur ne peut à tout moment «moduler»), température du cours d'eau assurant le refroidissement trop élevée, prolongation d'arrêt d'inspection après découverte d'un embarras, chargement de combustible, inspection périodique...
D'aucuns souhaitent distinguer les arrêts délibérés (donc prévisibles) des autres, mais au plan de la production c'est sans intérêt puisqu'elle est nulle quelle que soit sa cause, et certaines raisons d'arrêter d'un réacteur ne sont pas prévisibles. La prédictibilité de certains arrêts facilite leur compensation, ce qui n'est pas négligeable mais pas déterminant.
Seul un équipement parfait produit sans interruption donc n'est pas intermittent, et rien n'est parfait donc tous sont intermittents.
La propagande donne abusivement l'intermittence pour rédhibitoire et le nucléaire pour non intermittent.
Le nucléaire «produit sur stock» car nous décidons à tout moment de l'emploi de l'uranium disponible, toutefois considérer l'uranium comme la source ne fait pas sens puisque, sans réacteur, il ne produit pas d'électricité et nous comparons des ensembles («types de sources») qui en produisent donc «nucléaire, éolien, solaire» et par conséquent «réacteur, éolienne, panneau photovoltaïque...» plutôt qu'«uranium, vent, soleil...».
Par ailleurs les gisements d'uranium à coup sûr exploitables sont limités: au mieux 2 siècles aux conditions du moment et pour le seul parc de réacteurs existant, et aucun gisement adéquat n'existe sur le sol national. Nous ne gérons pas vents ni ensoleillement mais leurs gisements sont à notre échelle infinis et un embargo nous interdisant d'en bénéficier impossible.
L'intermittence n'est pas rédhibitoire.
«Pilotable» exprime que l'on peut ajuster la quantité d'électricité produite par une unité de production en fonctionnement et qualifie (entre autres) le nucléaire.
Deux modes d'ajustement (dans le jargon appelé «modulation») coexistent: l'un consiste à réduire la puissance développée (électricité non nécessaire sur le moment), l'autre à l'augmenter (lorsque la consommation augmente).
Le premier est techniquement parfois difficile mais conceptuellement trivial, au pis l'énergie est perdue, donc ne distingue pas les types de sources (nucléaire, éolien...).
L'autre, consistant à augmenter la quantité d'électricité produite sur le moment, est plus difficile pour l'éolien et le solaire car nous ne commandons pas vent ou soleil.
Donner le caractère «pilotable» pour nécessaire valait tant que le système électrique reposait sur une «production de base» correspondant à la charge (consommation électrique) quasiment permanente minimale, car les moyens techniques (acheminement massif à longue distance, smartgrid, stockage, logiciel pilotant le réseau donc réagissant suffisamment rapidement et capable de l'optimiser, outillage de stabilisation de tension et de synthèse de fréquence du courant...) offrant moyen d'adopter une autre approche étaient insuffisants voire n'existaient alors pas.
À présent ces moyens existent et des experts affirment qu'il n'est plus nécessaire de déployer une forte proportion de moyens de production pilotables, donc qu'au plan technique un système électrique fondé sur les renouvelables aux plus gros gisements (éolien et solaire, non pilotables) est possible. Un article de P. Gauthier détaille bien, et un professeur de génie civil/environnemental à l'université de Stanford a lui aussi vulgarisé.
En 1993 la filière du nucléaire allemande affirmait que solaire, hydraulique et éolien ne pourraient produire plus de 4% de l'électricité... les seuls éolien et solaire en ont fourni près de 10 fois plus en 2023!
Le Danemark fait encore mieux avec 88% d'électricité d'origine renouvelable en 2024...
... et quasiment pas de pilotable (les bionénergies ne le sont que partiellement et l'hydraulique y est quasi inexistant)...
... il a pour cela fait davantage d'efforts que nous.
Aucun réacteur n'est souple au point d'offrir à tout moment moyen d'ajuster sa production suffisamment rapidement, souvent et finement afin qu'elle corresponde exactement à la consommation (« suivi de charge »): un réacteur peut varier de 100 % à 20 % de puissance en une demi-heure, et remonter aussi vite après un palier d’au moins deux heures, et ce deux fois par jour (source: SFEN).
Par conséquent même durant une phase de production normale il n'est pas parfaitement «pilotable» (il l'est... par intermittences!).
C'est pourquoi en France cette mission d'ajustement fin (la «dentelle» du suivi de charge) est depuis l'avènement du nucléaire surtout celle de l'hydraulique et de centrales à gaz qui fonctionnent en permanence.
Construire suffisamment de réacteurs pour compenser ces limitations ne serait pas réaliste sur le plan économique car le faible facteur de charge de ce parc surdimensionné (de nombreux réacteurs seraient souvent sous-employés) le rendrait extrêmement coûteux. Espérer réduire ce coût en stockant les surplus condamnerait le nucléaire puisque produire de l'électricité grâce aux renouvelables coûte moins.
Le nucléaire n'est pas complètement pilotable, donc même en jugeant cela nécessaire (ce qui est faux) le donner pour parfaitement adéquat ne fait pas sens.
En un réseau parfait à tout moment la quantité d'électricité fournie est égale à la quantité consommée. Ne pas maintenir ces quantités égales l'endommage. C'est pourquoi le suivi de charge est nécessaire.
Faute de moyen de transport à longue distance (grâce auquel l'électricité surproduite quelque part peut servir ailleurs) et de stockage constamment disponibles et adéquats (latence, puissance, débit...) seul un type de moyen de production «pilotable» tel que le thermique «à flamme» (brûlant du combustible fossile) pouvait assurer ce suivi.
C'est pourquoi il est depuis longtemps utilisé pour cela. Mais il ne démarre pas rapidement à froid et le maintenir chaud (au minimum en veilleuse) n'est pas rentable sauf s'il sert au baseload (dans le jargon: «en base», donc en permanence) ce qui n'était pas fâcheux mais est à présent exclu car il est trop polluant, cher...
Depuis les années 2000 transport longue distance comme stockage sont pertinents, après amélioration phénoménale de l'(U)HVDC et des caractéristiques pertinentes de batteries (capacité rapportée au coût/volume, latence, durée d'exploitation...). De plus on sait alimenter une centrale à gaz avec de l'hydrogène vert, non polluant. C'est pourquoi un réseau reposant sur un mix de renouvelables peut assurer le suivi de charge.
Dans une centrale thermique une machine appelée turbo-alternateur convertit en électricité l'énergie de la vapeur sous pression produite en chauffant de l'eau grâce à des réactions nucléaires, ou en brûlant gaz naturel, pétrole, charbon...
L'arbre (cylindre métallique plein tournant afin de transmettre l'énergie mécanique de la turbine à l'alternateur) et le rotor d'un turbo-alternateur de ce genre pèsent plusieurs centaines de tonnes. La vitesse de rotation du rotor détermine la fréquence du courant produit. Celle du courant circulant dans le réseau diminue d'autant plus que la quantité d'électricité consommée est supérieure à la quantité produite, et augmente dans le cas contraire. Cela fait d'elle un bon indicateur grâce auquel la règle «en un réseau électrique à tout moment la production doit être égale à la consommation» peut être respectée. Tout cela connaît en permanence de rapides variations de faible ampleur (quelques millièmes), qu'il est préférable de compenser au plus vite.
L'énergie cinétique colossale des turbo-alternateurs actifs sur le réseau rend difficile de les ralentir donc lors d'une rapide et faible variation de la consommation ils participent à la stabilisation, au pis durant quelques secondes, de fréquence et tension du courant (ils «tirent» le réseau), laissant le temps à des systèmes automatiques de modifier la puissance développée par au moins une unité de production, ces dispositions assurant la «régulation» nécessaire au «suivi de charge» (au sens «la production est aussi vite que possible ajustée à la consommation»).
Ces «masses tournantes» servent ainsi de volants d'inertie, ce qui contraignait à produire une part de l'électricité grâce à des centrales thermiques (y compris nucléaires) car toutes emploient un turbo-alternateur, ce qui est intéressant de par l'inertie ainsi ajoutée au système: lorsque la consommation diminue brutalement elle s'oppose immédiatement à l'augmentation de la fréquence, et vice-versa. Par ailleurs une part (environ 20%) de ces masses tournantes est constituée par de gros moteurs électriques installés dans des usines.
Les renouvelables n'offrent pas ce service (l'énergie cinétique d'un rotor d'éolienne n'est guère adéquate car varie avec la force du vent) et, pis, elles augmentent parfois l'instabilité de la production (à cause de variations de l'ensoleillement au sol ou de la vitesse du vent). C'est parfois donné pour un défaut rédhibitoire alors même que la solution est connue, ce sont des volants d'inertie ad hoc (en cours de déploiement en Irlande, au Royaume-Uni, au Danemark...) au coût faible (moins d'1€/MWh selon RTE, lire page 89), régulateurs de fréquence dynamiques...
En complément des onduleurs de régulation de réseau (grid-forming inverters) peuvent assurer leur part de la nécessaire «régulation». Dans le cas-type du logiciel reposant sur des onduleurs pilote des batteries afin de déterminer la fréquence et le voltage du réseau. Ils compensent en injectant ou stockant de l’électricité avec une latence adéquate car inférieure à 50 ms. L'Australie en déploie massivement.
Il était difficile de restaurer la fréquence après un incident, à présent des synthétiseurs électroniques le font.
La pilotabilité n'est plus nécessaire.
En tant que type de source ce qui distingue le nucléaire des renouvelables intermittentes (éolien, solaire...) est la proportion de sous-production qui ne peut être prévue à long terme, c'est d'ordre quantitatif et non qualitatif: la nature du nucléaire ne le rend pas à 100% disponible (aucun équipement ne l'est).
C'est pourquoi une façon classique de présenter le défi façon «le nucléaire est parfaitement pilotable et c'est nécessaire» (deux mensonges) est une distorsion.
L'escroquerie intellectuelle majeure consiste à considérer les caractéristiques d'un type de source d'énergie (renouvelables, nucléaire...) alors que seule importe l'adéquation du système électrique, donc sa capacité à satisfaire la demande, ses impacts (pollution causée, ressources nécessaires...), son coût total...
Son complément consiste à considérer chaque type de source isolément, donc à montrer en quoi le solaire ne suffirait pas, puis l'éolien ne suffirait pas... en un sophisme de la solution parfaite, plutôt qu'un système reposant sur tous les types de sources renouvelables. De plus cela condamne aussi le nucléaire puisqu'il nécessite hydraulique (barrages) et backup (centrales électriques toujours prêtes à produire afin d'ajuster la production à la consommation ou de la compléter, dans le cas-type en brûlant du gaz), même en France.
Au plan du gisement (quantité absolue d'énergie disponible) les renouvelables n'induisent pas défi car le seul éolien maritime pourrait aujourd'hui fournir 18 fois la consommation mondiale.
Au plan de l'imperfection des sources et équipements interdisant de les espérer toujours prêtes à produire la solution est connue, vaut pour tous les types de sources et équipements, et déjà en place: c'est un parc de production recelant un nombre d'unités réduisant suffisamment l'effet de leurs variabilités (quelle qu'en soit la cause) individuelles.
Le parc nucléaire français est ainsi constitué de réacteurs suffisamment nombreux (57, en 2025) pour rendre peu probable de les voir tous simultanément arrêtés, et pour que leurs souplesses cumulées augmentent sa «pilotabilité».
Cela lisse l'effet d'impondérables parce qu'il est possible d'approximer la probabilité de panne de chaque réacteur (sa fiabilité) et parce qu'ils ne sont pas identiques donc que la découverte d'un défaut n'implique pas nécessairement l'arrêt de l'ensemble du parc.
Un système électrique européen fondé sur les renouvelables est possible, voici les moyens nécessaires. Comme déjà rappelé une tromperie souvent reprise consiste à le condamner au prétexte qu'un seul de ces moyens n'est pas suffisant alors qu'il faut considérer un système complet mobilisant tout ce qui est adéquat.
Des études étayent l'adéquation de cette approche (celle de Lappeenranta-Lahti (LUT) est l'une des plus connues en Europe), Wikipedia en anglais en publie une liste, qui est en cours de mise en application (y compris en France, même si c'est difficile donc timide).
Selon des scientifiques les régimes venteux sont peu corrélés au plan continental et cela réduit la variabilité de parcs géographiquement dispersés.
De nombreuses études scientifiques publiées l'établissent, après avoir mesuré ce qui importe donc les régimes venteux sur les sites propices, pour l'Europe, la Chine, les USA... voici une vulgarisation portant sur le parc éolien européen en 2019, fort modeste mais nettement moins variable que le parc français.
En d'autres termes un parc d'éoliennes déployé selon un foisonnement adéquat, fournirait beaucoup en quasi permanence: superposer la courbe reflétant la capacité de production de toutes les nations et celle de leur consommation agrégée montre la rareté et courte durée de l'état global «trop peu d'électricité produite».
Le foisonnement ne compense toutefois pas toute la variabilité, donc stockage et backup (équipement produisant de l'électricité «à la volée» lorsque les renouvelables n'en fournissent pas suffisamment) restent nécessaires.
Certains exhibent la production du parc d'éoliennes existant (incomplet, car le plus gros en est seulement prévu), et en concluent que le foisonnement continental est peu efficace. Les plus habiles se contentent d'analyser la production de quelques nations voisines, ou négligent complètement l'éolien marin.
Cela tiendrait si les effets fâcheux sur la production de la variabilité aujourd'hui observés ne diminuaient pas à mesure du déploiement.
Des spécialistes (ci-devant cités) établissent au contraire le fort impact bénéfique du foisonnement d'un parc continental.
De la même façon on pouvait vers 1980 prétendre que le nucléaire ne satisferait pas le gros de la demande d’électricité en France... car il était en cours de déploiement.
D'aucuns prétendent que les sites des éoliennes en place sont les meilleurs, donc que le foisonnement diminuera faute de nouveaux emplacements suffisamment rentables. C'est faux car la quantité totale d'électricité produite n'est que l'un des critères de choix d'un site. Sa rentabilité préside au choix et intègre force autres critères (accessibilité, subsides, connivences, proximité de voies d'acheminement ou de consommateurs, potentiel hydrogène vert et de cogénération...). La variabilité de la production globale deviendra de plus en plus déterminante car il est de plus en plus rentable de produire lorsque la demande est forte parce que le gros des autres producteurs ne fournit alors pas suffisamment. Produire 2 fois fois moins et vendre 3 plus cher est rentable. Donc le taux de corrélation des régimes venteux importe, et est de moins en moins négligé.
L'interdépendance entre nations d'un même continent induite par ce foisonnement avec nombre d'offreurs proches est préférable à une dépendance à quelques fournisseurs lointains (uranium...) dont les superpuissances disposeront à leur gré dès qu'elles le souhaiteront.
Voici les autres dispositions nécessaires:
Flanquer l'éolien d'autres «renouvelables» (solaire, hydraulique, biomasse, géothermie...) constitue un mix compensant davantage encore la variabilité.
Stocker les surplus d'électricité produite, afin de fournir lorsque la production est insuffisante, compense plus avant la variabilité.
C'est déjà possible grâce aux barrages hydrauliques (une source «renouvelable» sur laquelle le nucléaire s'appuie et qui lui est précieuse car augmente son facteur de charge), ainsi que par d'autres approches, en particulier smartgrid couplé à V2G.
Une grande part du secteur des transports est en voie d'électrification (l'hydrogène n'y est guère réaliste hors véhicules lourds intensément utilisés), et ceci vaut quel que soit le moyen (renouvelable ou pas) de produire de l'électricité. Une batterie de voiture-type stocke 60 kWh (la capacité moyenne des modèles augmente) donc, chargée durant le jour grâce à de l'électricité renouvelable (en particulier solaire) peu chère, peut alimenter un foyer français (qui consomme en moyenne 14 kWh d'électricité par jour), même durant l'une des rares nuits d'hiver trop peu venteuses.
En France les capacités de nos voitures électriques dépasseront 800 GWh avant 2035 (capacité moyenne de batterie 55 kWh, 15 millions de voitures, durant 95% du temps une voiture est stationnée). Batteries stationnaires (domestiques et industrielles) ainsi que certains véhicules utilitaires et camions viendront en sus. Des batteries réformées seront de plus en plus converties en batteries statiques, avant leur recyclage (Redwood Materials est vraisemblablement le leader). Elles rebattent les cartes.
En Californie le solaire produit en milieu de journée jusqu'aux trois quarts de l'électricité. Des batteries sont chargées l'après-midi, lorsque l'électricité solaire est bon marché, et restituent le soir, lorsque les Californiens rentrent chez eux. À leur pic de consommation, vers 20 heures, les batteries peuvent fournir jusqu'à 30 % de l'électricité de l'État.
De plus l'hydraulique pertinent (STEP) peut être étendu.
Bénéficier du foisonnement présuppose acheminement longue distance du courant (qui progresse rapidement) et interconnexions grâce auxquelles des zones géographiques produisant sur le moment ou disposant d'un stock peuvent faire parvenir de l'électricité à celles qui en manquent ou peuvent la stocker.
L'interconnexion progresse depuis au moins 70 ans car profite à tous les types de sources (nucléaire compris) au titre de la garantie de fourniture et de l'optimisation d'ordre économique (durant une pointe de consommation) comme environnemental (réduction des émissions).
Le reliquat sera compensé par du backup (moyen de produire de l'électricité rapidement), dont l'hydraulique (épaulant déjà le nucléaire) ainsi que des turbo-alternateurs (les «centrales à gaz») ou des piles à combustible, qui brûleront de l'hydrogène vert obtenu durant surproduction d'électricité renouvelable car des turbines capables de cela existent depuis longtemps et progressent, même en Europe, depuis des années. Une proportion croissante des installations existantes peut être convertie à l'hydrogène.
Des surproductions d'électricité peuvent être acheminées vers quelques grandes unités de production d'hydrogène par électrolyse de l'eau (vraisemblablement fondées sur des PEM tolérant la variabilité, déjà exploitées par l'Air Liquide) réparties sur le continent, ce qui en augmente leur facteur de charge (paramètre déterminant pour leur coût total), sur des sites accueillant aussi les turbo-alternateurs (donc sans devoir transporter l'hydrogène) dont la chaleur dégagée augmente le rendement.
Le véhicule à hydrogène est facile à critiquer car masse et encombrement du réservoir sont rédhibitoires, et la compression augmente considérablement le coût. Cela mène certains à condamner tous les modes d'utilisation de l'hydrogène, or dans le cas du backup électrique ne pas devoir placer dans un petit réservoir mobile ni même le transporter, et pouvoir le conserver en réservoir industriel stationnaire (dont masse et volume importent peu) est non seulement possible mais déjà fait (record: Air Liquide, et la concurrence s'avive) et, accessoirement, améliore le rendement.
Lire aussi, à ce propos, la section «Surcoûts» du présent.
Le nucléaire en France est épaulé par du backup brûlant du combustible fossile qui produit 6% de l'électricité, donc dans le pire des cas ce dernier pourrait être seul actif durant 22 jours (6% du temps d'une année) et les émissions du système seraient équivalentes à celles du nucléaire français.
En certains lieux déployer davantage d'équipements de production que strictement nécessaire réduira le coût total.
En complément l'effacement offre moyen d'optimiser.
Au pis brûler parfois un peu de combustible fossile est tolérable: en France depuis l'avènement du nucléaire et aujourd'hui encore entre 6 et 10 pourcents de l'électricité, selon l'année, sont produits en brûlant du combustible fossile.
Juger préférable de refuser les renouvelables afin de ne pas être les premiers à adopter un nouveau type de système électrique condamne les décideurs français des années 1970 car l'électronucléarisation massive d'une nation (plan Messmer) était et reste une première.
De nombreux défauts prêtés aux renouvelables reposent sur des conceptions biaisées, obsolètes ou erronées.
Histoire des coûts de production de l'électricité (qui ne constituent qu'une partie de son coût total) de divers types de sources:
En France le coût de production établi en 2023 de l'électricité nucléaire des réacteurs en place (en théorie amorti, ce qui est discutable) flanqués de l'EPR Flamanville-3 est de 60€/MWh. En 2025 une nouvelle analyse l'établit à 60,3 €/MWh entre 2026 et 2028, puis 63,4 €/MWh entre 2029 et 2031.
En France le contribuable paie une bonne part de l'électricité nucléaire, donc son coût réel est d'ores et déjà supérieur et pourrait augmenter (démantèlement plus difficile que prévu, interruption de l'approvisionnement en uranium, accident grave, déchet en promenade...).
Certaines des dispositions nécessaires à un système fondé sur les renouvelables impliquent d'investir.
Une part des coûts correspondants est de toutes façons nécessaire (même avec un absurde 100% nucléaire):
le plus gros du réseau, interconnexion comprises, dont seules les dimensions changent (surcoût limité). En France le budget annoncé (100 milliards d'€ sur 15 ans) effraya mais RTE précisa que la moitié en est la coût de la maintenance de toutes façons nécessaire au réseau.
les batteries, en particulier de véhicules électriques via le V2G
la décarbonation de l'hydrogène utilisé par l'industrie (100 millions de tonnes/an dans le monde, aujourd'hui produites en brûlant du combustible fossile) offre des débouchés à l'infrastructure nécessaire au «backup» (lire la section du présent ainsi intitulée).
En retenant les hypothèses les plus favorables au nucléaire et les plus défavorables à l'éolien et au solaire industriels, le coût de production (LCOE) d'un MWh d'électricité est de 86 (renouvelables) et de 129 (nucléaire). En d'autres termes chaque MWh produit par les renouvelables laisse 43 crédits pour les moyens compensant leur «intermittence». Cela laisse en France, pour l'investissement strictement spécifique aux renouvelables, 21,5 milliards d'euros/an si nous consommons 500TWh. L'écart se creusera vraisemblablement davantage, augmentant ces provisions. Ceci vaut à l'échelle continentale.
Par ailleurs prédire le coût total de l'électricité renouvelable est plus facile car ils ne varie pas en fonction du prix ou de la disponibilité d'un combustible, des effets d'un accident majeur, des fréquents surcoûts des chantiers (de réacteur, de site de stockage de déchets...).
La seule vitesse de déploiement des renouvelables ménage des gains (argent comme émissions) déjà mesurés:
L'étude pertinente de RTE (filiale d'EDF, chef de file du nucléaire) lancée en 2019 donne le coût total d'un scénario comprenant du nucléaire pour moindre mais repose sur des hypothèses peu étayées et de moins en moins vraisemblables, pour certaines détaillées par Mathieu Van Vyve:
le coût de production de 60€/MWh du nucléaire ne vaut que pour le parc existant (en théorie amorti, ce qui est discutable) flanqué de l'EPR tête de série. Ce coût, pour ce seul EPR, est considérablement plus élevé et la Cour des comptes détermina en 2025 (page 29) qu'atteindre une rentabilité faible (4%) impliquera de vendre le MWh 122 € (de 2023), même avec un facteur de charge élevé (0,85) et 138€ (de 2023) avec celui prévu par EDF (0,75).
le coût de construction retenu par RTE (4,7€/W installé) est très inférieur à celui des 4 EPR européens: 6,9€ (Finlande, chantier lancé en 2006), 14,3€ (France, chantier lancé en 2007), au moins 11,4€ (Royaume-Uni, chantier lancé en 2012 et en cours), et la potentielle suite (2 réacteurs de Sizewell) pourrait être plus douloureuse encore.
le coût du capital reflète le risque de l'investissement (retards et surcoûts de construction forment risque financier majeur). RTE retient 4% pour toutes les filières, ce qui n'a pas de sens car ce risque est beaucoup plus élevé que celui d'un chantier de renouvelable (dans son étude de 2025 la CRE considère qu'il sera de 9,1%). 4% ne sont justifiables qu'en mobilisant de l'argent public, autrement dit en en enferrant l'État afin de laisser le contribuable endosser les effets d'ordre financier de toute malfaçon ou retard durant un chantier et, même sans surcoût, enchérit tous les emprunts publics. C'est dangereux.
RTE présuppose un coût imputable aux batteries de 300€/kWh (réserves) et 200€/kWh (équilibrage) en 2050, cinq fois plus élevé que les estimations actuelles pour 2030 avec des moyens existants (certains projets de batteries Fe-Air annoncent même 20€/kWh). L'évolution du secteur est depuis longtemps révélatrice.
des batteries disséminées sur le territoire lisseraient le besoin en distribution/acheminement donc réduiraient le coût du réseau. Le compromis/équilibre retenu par RTE entre réseau, sur-dimensionnement de l'outil de production renouvelable variable (éolien, solaire...) et stockage repose sur un rejet de ces deux derniers moyens, ce qui augmente beaucoup le coût réseau. Il est très discutable et découle peut-être d'un biais (RTE est responsable du réseau de transport).
les coûts des réseaux acheminant le courant de zones ensoleillées/ventées vers les autres comprennent l'écrêtement (électricité surproduite perdue) de 0,9% envisagé par RTE, ce qui est très faible par rapport à d'autres études qui l'établissent à environ 20%. Si le coût de production est très faible (solaire...) cela n'augmente guère le coût total et réduit la quantité de courant à transporter.
les hypothèses portant sur le coût de production en 2050 de l'hydrogène vert (2,5€/kg) sont très pessimistes car Bloomberg NEF retient environ 1,2€/kg
le scénario stress test de RTE, censé représenter le risque maximal, reprend une hypothèse d'EDF par laquelle le coût de l'EPR de Flamanville sera de 12,4 milliards d'€ (lire page 456) alors même qu'il est de 23,7 milliards d'€ (rapport de la Cour des comptes, page 28) avant sa mise en exploitation complète. RTE néglige pour cela, entre autres, les intérêts intercalaires (découlant des retards du chantier), qui doivent être payés donc compris dans un scénario stress test, sauf en considérant qu'aucun futur chantier n'aura de retard ou bien que le surcoût causé sera compensé sans qu'EDF emprunte donc grâce aux caisses publiques (exsangues).
recours au biogaz très modéré et facteur de charge de l'éolien terrestre discutable (P. Quirion).
Ce rapport montre surtout que sur le plan du coût les scénarios 100% renouvelables sont compétitifs face aux scénarios nucléaires, à moins de retenir des hypothèses excessivement favorables à ce dernier et défavorables aux renouvelables.
Le scénario le plus fondé sur le nucléaire en 2050 (dit «NO3») repose sur 24GW de nucléaire historique (39% de sa puissance en 2025, le reste étant très âgé donc réformé dans l'intervalle car 30GW en auront 60 ans avant 2045) et 27GW de nouveau nucléaire composé de 14 EPR2 et de SMR (Small Modular Reactor, petit réacteur modulaire). Nul n'espère plus disposer de plus de 3 nouveaux EPR vers 2035: 11 autres 15 ans après est ambitieux. Ces 14 EPR développeraient 23GW, donc si chaque SMR développe 300MW il en faudra 14.
Tout cela néglige les risques (potentiel accident nucléaire, une interruption de la fourniture d'uranium...).
P. Neau résuma l'impact financier du risque induit par les chantiers:
... ainsi que le pessimisme des prévisions de RTE quant au développement du solaire, déjà patent début 2025.
Un accident épandant sur grande zone géographique des substances durablement dangereuses difficiles à recouvrer (ou des déchets de ce type) est propre au nucléaire, aucun renouvelable ne menace ainsi.
Un autre embarras est l'urgence (de par les impacts) conjuguée à la difficulté des modifications des centrales rendues nécessaires par le «retour d'expérience», autrement dit les corrections de bugs. Modifier ou réparer panneaux solaires ou éoliennes est plus facile qu'intervenir sur un réacteur, et entraîne une moindre diminution de la production du parc. Les effets de cela sont non négligeables.
Le nombre de victimes (et plus généralement les impacts sanitaires) du nucléaire dépend du mode d'analyse, qui fait polémique, et ceci vaut pour Tchernobyl et Fukushima où l'évacuation déclenchée par l'accident nucléaire causa officiellement 2202 victimes (dénombrement de 2019), 2313 selon l'association internationale de promotion du nucléaire.
Même l'impact maximal potentiel d'un accident est débattu.
Le bilan du nucléaire ne sera au mieux connu qu'après tous démantèlements terminés et dernier déchet froid (avant cette échéance tout pépin ou déchet divagateur peu coûter cher), dans quelques milliers d'années.
« Le jour où le Japon a failli disparaître », témoignage du premier ministre
2013 UNSCEAR Report on Fukushima: a critical appraisal, critique du rapport officiel
Critical Analysis of the UNSCEAR Report..., autre critique
Help Wanted in Fukushima: Low Pay, High Risks and Gangsters, réalité du suivi sur le terrain
UN Special Rapporteur Anand Grover on Fukushima: A Stunning Report Brushed Aside by the Japanese Government, il suffit de négliger ce qui dérange...
l'enthousiasme d'océanographes américains est des plus modérés, et les données publiées sujettes à caution
Downplaying and denial of health effects, ... et de minimiser
Soldats américains impliqués: Le Japon et TEPCO ont en effet tout fait pour éviter un procès
What price?, coût réel
Nos Voisins Lointains (paroles des sinistrés)
Reportage TF1 (fin 2024)
Selon certains les victimes de l'évacuation causée par la catastrophe nucléaire seraient en réalité celles du tsunami, comme si l'évacuation aurait été nécessaire si, en lieu et place de la centrale nucléaire, éoliennes ou panneaux solaires avaient été installés. P. Dumoulin résuma: «Imaginez, vous faites circuler un camion de nitroglycérine sur un pont fréquenté. Une tornade survient, le camion bascule et va exploser. Les gens s'enfuient et beaucoup se noient dans le fleuve. Selon le transporteur la nitroglycérine n'y est pour rien, c'est à cause du vent.»
Une explosion d'hydrogène ou de vapeur, cause de la fuite de matières durablement dangereuses et difficiles à recouvrer à Tchernobyl comme à Fukushima, est possible dans une centrale nucléaire française.
Selon le directeur de l'agence de l'ONU chargée du nucléaire un dommage porté à la centrale de Tchernobyl souligne la persistance des risques pour la sûreté nucléaire durant un conflit militaire.
L'UNSCEAR (Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants) publie des bilans des accidents que certains donnent pour officiels, souvent en présentant cette organisation comme si elle était un équivalent du GIEC.
L'UNSCEAR est constitué de représentants strictement cooptés de nations nucléarisées (membres de filières faisant des affaires autour du nucléaire, de l'uranium...), donc en conflit d'intérêt car leur profession et des intérêts de leur nation dépendent directement du nucléaire.
Les membres du GIEC, eux, sont représentatifs de l'état des savoirs.
L'argument prêtant énormément de victimes aux barrages produisant de l'électricité repose sur une confusion consistant à dénombrer toutes les victimes de barrages (même non hydro-électriques, qui sont les plus sûrs et surveillés), certains très anciens, et à retenir faits de guerre ainsi qu'événements prévus. Exemples:
Malpasset (Fréjus) et Mobi: n'étaient pas des barrages hydro-électriques
DniproHES (Dniepr, Ukraine): dynamité par l'Armée Rouge en 1941. À moins de préférer voir un réacteur bombardé...
Vajont (Longarone): le barrage a tenu, débordement prévisible et dûment prévu, mais peu écoutèrent
Beaucoup retiennent la catastrophe de Banqiao (Chine) survenue pendant la Révolution Culturelle, dans un désordre général effarant durant lequel une centrale nucléaire serait au moins aussi dangereuse.
Cette Révolution suivait le «Grand bond en Avant», durant lequel le programme de déploiement de barrages était inepte et des famines frappèrent très durement la région (Henan). Elle suivait elle-même une guerre civile et une invasion (par le Japon): des barrages furent bombardés, ce qui causa d'énormes inondations dans cette région.
Prévoir voire éviter cet accident était possible, car un barrage donne des signes de fatigue longtemps avant de céder et ne «dérape» pas aussi vite qu'un réacteur nucléaire actif, toutefois le contexte l'a interdit durant des décennies et toute installation (réacteur nucléaire compris) ainsi malmenée et durablement négligée, alors qu'un expert donneur d'alerte sonna longuement et très à l'avance le tocsin, est exposée.
De façon réciproque l'argument selon lequel l'architecture du réacteur qui explosa à Tchernobyl était fondamentalement viciée au point de le condamner ne tient pas puisque de nombreux autres exemplaires de ce modèle, appelé «RBMK», continuent de fonctionner après des modifications (l'arrêt de certains d'eux est prévu après 2038) sans que cela perturbe les organisations internationales concernées dont les nations exploitantes (Russie et Lituanie) sont membres. Quasiment tous les réacteurs connaissent ainsi de temps à autres des modifications issues du «retour d'expérience» obtenu après incidents/accidents et visant à les rendre plus sûrs.
En matière d'impact de sinistre les experts sont les assureurs, et aucune usine (hors nucléaire) ne peut en Europe fonctionner sans contracter police d'assurance adéquate (responsabilité civile). Seul le nucléaire forme exception. Une couverture ridicule en résulte, ce que la Cour des comptes fustige depuis longtemps (page 147).
Une explosion d'hydrogène ou de vapeur, cause de la fuite de matières durablement dangereuses et difficiles à recouvrer à Tchernobyl comme à Fukushima, est possible dans une centrale nucléaire française (même dans une centrale équipée de recombineur catalytique, lire page 4). Considérer cela impossible n'est pas réaliste.
Si, à terme, peu de nations exploitent du nucléaire nos voisins refusant le risque induit pourront, après avoir disposé du leur, nous quereller devant une cour de justice internationale.
Nous devrons contracter police d'assurance «responsabilité civile» adéquate, au coût vraisemblablement colossal car la filière même (IRSN) estima qu'un seul accident majeur pourrait coûter 420 milliards d'€ (l'effet cumulé à terme sur le tourisme et l'exportation de produits exportés, surtout d'origine agricole, serait redoutable).
L'existence d'autres sources de dangers (foudre, chute, météorite...) ne rendent pas le nucléaire tolérable lorsque nul ne peut les supprimer, tandis que nous pouvons décider de nous contenter de renouvelables donc de plus être mis en danger par le nucléaire.
D'autre part se prémunir est dans certains cas possible (ne pas prendre l'avion réduit considérablement le risque lié au transport aérien) tandis que le nucléaire menace aussi ceux qui n'en veulent pas, au loin donc y compris ceux qui n'en profitent pas, y compris dans un lointain futur (déchets) donc nos descendants, et que s'en protéger comme nettoyer est très difficile.
Même les menaces dont on ne peut se garantir ne compensent rien car défauts et turpitudes des uns (par exemple de certains déchets de l'industrie chimique) ne forment pas circonstance atténuante pour les autres (déchets nucléaires). Un accusé se défend bien mal en déclarant au juge «je ne suis pas le seul coupable d'homicide!».
L'éolien cause des dommages à l'avifaune (oiseaux, chauves-souris...), toutefois son impact absolu comme relatif est mal perçu. Comme rappelé par P. Neau les principales causes de décès d'oiseaux sont, quantitativement et loin devant les éoliennes:
baies vitrées
chats
lignes électriques
véhicules
pesticides
chasse (17 millions/an en France, et certaines espèces menacées y sont chassables)
Dans une synthèse de suivis de fonctionnement de parcs éoliens localisés en zones sensibles (proximité de zones Natura 2000), la Ligue de Protection des Oiseaux conclut en 2017 à une «mortalité médiane de 4,5 oiseaux et une mortalité moyenne de 7,0 oiseaux par éolienne et par an». Celle des lignes électriques (90000 km) et des routes nationales et autoroutes (en tout environ environ 24000 km) est de 10 à 100 oiseaux par km/an.
Si la mortalité des oiseaux est faible, elle pèse davantage sur certaines espèces, selon leurs comportements et les emplacements des éoliennes. Un suivi à Tarifa (sud de l'Espagne) a montré que 2 espèces (parmi environ 250 présentes) représentaient 85% de la mortalité.
Suivi et bases de données pertinentes sont en place.
Des dispositifs réduisant le risque (effarouchement sonore, fort contraste des couleurs de pales, arrêt d'urgence de la rotation des pales...) existent et progressent.
Un autre fil de P. Neau traite du cas des chauves-souris.
Causes de mortalité accidentelle d'oiseaux (consécutive à activité humaine) au Canada, en 2019, alors que les éoliennes y alimentaient 3,3 millions de foyers.
Pour aller plus loin: livrets d’expertises publiés par «France renouvelables».
La «modulation à la baisse» (réduction temporaire de la production) du nucléaire, parfois pratiquée car la production solaire ou éolienne du moment serait sinon perdue («fatale»), est jugée saine par EDF pour des raisons objectives: produire grâce à des renouvelables est selon plusieurs critères préférable (coût inférieur, pas de risque d'accident majeur ni de déchet durablement très dangereux...), et préserve des charges d'uranium placées dans les réacteurs (souvent utiles durant l'hiver).
RTE (filiale d'EDF chargée du réseau de transport d'électricité) exposa que cela réduit la quantité de gaz brûlé, et ne découle pas d'une disposition arbitraire portant sur la priorité d'accès au réseau.
Il s'agit en résumé, pour EDF, d'arbitrages relevant de la valeur d'usage tempérés par le souci d'augmenter son gain (qui réduit l'ampleur de la surproduction donc son impact sur le prix de vente de l'électricité, ce dont les renouvelables bénéficient alors aussi).
Sauf à considérer le nucléaire comme une fin plutôt qu'un moyen la «nécessaire relance», accusant des boucs émissaires (élus, écolos...), est un piètre voile masquant mal inadéquation croissante du nucléaire face à la concurrence des renouvelables, et errements de la filière.
Les experts (Agence Internationale de l'Énergie, McKinsey...) sont formels: les renouvelables produiront en 2050 le plus gros de l'électricité, c'est inéluctable (aucune autre possibilité n'est réaliste) et vaut pour la France où RTE (filiale d'EDF gérant le réseau électrique) rappelle que le 100% nucléaire y est hors de question, et que plus de 60% de nucléaire serait utopique.
Cette tendance est déjà nettement perceptible et saluée par des investisseurs.
Le coût de production de l'électricité renouvelable est de plus en plus inférieur à celui du nucléaire. Durant leur fonctionnement elles ne consomment pas de combustible ni ne produisent de déchet ou exposent à un accident majeur, donc lui sont et seront préférées.
L'électricité parfois produite en surplus par des renouvelables sera mise à profit par des capacités de stockage croissantes (véhicules électriques...) ainsi que via l'hydrogène vert, donc elle se substituera progressivement à l'électricité nucléaire censée compenser leur variabilité, d'autant que ce dernier ne peut ajuster sa production suffisamment rapidement et fréquemment.
Tout cela réduira le facteur de charge du nucléaire donc augmentera son coût de production (il n'est rentable qu'avec un facteur de charge élevé), avec une forte rétro-action (plus ce sera le cas, plus ce sera le cas).
Par ailleurs les coûts fixes d'un parc nucléaire constitué du minimum de réacteurs nécessaire à la consommation constatée en permanence (le «talon») rendrait son électricité très coûteuse.
Cela favorisera de plus en plus le déploiement d'un système surtout fondé sur des renouvelables, donc l'électricité nucléaire sera de moins en moins utile et de plus en plus chère, ce qui rend sa destinée (donc la rentabilité des lourds investissements nécessaires à son infrastructure) facile à prévoir.
Un mix renouvelables-nucléaire condamnera ce dernier.
La quantité de matières premières nécessaire à un système fondé sur des renouvelables est supérieure à celle requise par le nucléaire, toutefois dans le cas des renouvelables elles ont des substituts, pour certaines des gisements existent en Europe, et elles sont recyclables.
En France 95% de la masse d'une éolienne doit être recyclée (obligation légale) et le socle en béton n'est pas épargné. La loi impose à tout exploitant de parc éolien de constituer une garantie financière (consignation) afin de démanteler même si l'exploitant disparaît.
Des pales recyclables apparaissent (RecyclableBlade, ZEBRA, PECAN...) et même l'existant (aujourd'hui des pales réformées sont brûlées dans des cimenteries, donc fournissent de l'énergie) est considéré. Même le balsa est à présent épargné.
Selon EDF 94% d'un panneau solaire est recyclable et le taux de recyclage effectif est déjà bon et augmente.
L'uranium est quant à lui un combustible et devient un dangereux déchet. En obtenir causera vraisemblablement sans cesse davantage d'émissions de gaz à effet de serre (lire la section «Émissions» du présent). Il n'a pas de substitut, peu de gisements en Europe et ne se recycle en pratique guère.
La transition énergétique augmentera le nombre de mines de métaux et réduira le nombre total de mines.
Le seul Cigéo (site français de stockage de déchets radioactifs) mobilisera environ 6 millions de m³ de béton (non recyclable durant sa longue exploitation), tandis que le parc d'éoliennes français en utilise 5,5 millions (2024: en moyenne environ 500 m³ pour chacune des 11000 éoliennes ayant produit 9% de l'électricité), recyclables. Environ 20 millions de tonnes de béton sont produits chaque année en France, et 350 millions de tonnes de granulats.
Selon des chercheurs de l'Université d'Oxford ainsi que de Boston les chantiers du nucléaire sont, parmi les mégaprojets, les champions des retards et des surcoûts (ceux des renouvelables sont bien gérés).
Des lois révèlent pourquoi ce constat n'offre pas de moyen de résoudre le défi (Hofstadter / PF, Brooks, Parkinson...).
L'impact est majeur car ils sont d'ordinaire pour bonne part financés par des emprunts, que la valeur de l'électricité produite rembourse. Tout retard du chantier augmente son coût, de plus le réacteur ne produit pas l'électricité dont la vente devait permettre de rembourser, donc les intérêts augmentent via des intérêts intercalaires (il faut de nouveau emprunter afin de rembourser le premier emprunt).
Le contribuable endosse ces effets des retards (EDF est une entreprise publique), épargnant la filière.
Les dérives de ces chantiers atteignent des proportions telles que seule une garantie publique d'emblée accordée offre moyen de rassurer les sous-traitants (soucieux d'être payés!), d'éviter des catastrophes telles que la faillite d'Areva (plombée par les surcoûts du chantier de l'EPR en Finlande) ou celle de Westinghouse (ruinée par les surcoûts de deux chantiers, reprise par Toshiba en 2007 puis mise en faillite en 2017), et de laisser croire que l'électricité nucléaire est peu chère (puisque le contribuable, plutôt que le consommateur, en paye une bonne part).
Les montants colossaux conjugués à des échéances lointaines en font une potentielle bombe à retardement, décrite par la Cour des comptes, alors même qu'ils pourraient et devraient payer le déploiement de renouvelables.
Le nucléaire est une épée de Damoclès suspendue au-dessus des contribuables.
Les errements graves prêtés à divers écologistes, le cas-type étant une relation secrète entre Greenpeace et l'industrie gazière en Russie, ne sont pas étayés. Ceux de l'industrie nucléaire, peu connus en France, ne manquent pas:
Incroyable négligence menant à fraudes et tricheries, coupable dissimulation, travail dissimulé (France)
Dans un rapport traitant de l'EPR (page 53) la Cour des comptes résume l'importance majeure de l'hypothèse d'«exclusion de rupture» et rappelle « Sur le chantier de Flamanville, dès octobre 2013, des écarts au référentiel d’exclusion de rupture concernant les soudures de traversées ont été identifiés. EDF a informé tardivement (en octobre 2017) l’ASN.» (France)
Les lanceurs d'alerte sont tenus sous le boisseau (Wikipedia en français ne documente guère tout cela).
L'impérieuse nécessité (d'ordre financier) de construire les réacteurs en série (d'exemplaires aussi identiques que possible, afin de réduire le coût unitaire) réduit leur hétérogénéité donc la robustesse du parc, au point de faire d'un «défaut générique» l'une des hantises de la filière car la découverte d'un défaut peut impliquer la mise à l'arrêt de l'ensemble des réacteurs du modèle concerné. C'est ce qui est arrivé en France fin 2021 avec les arrêts de réacteurs du palier N4 pour cause de corrosion sous contrainte. Si tous les réacteurs du parc étaient des N4 ils auraient tous été arrêtés! Durant et peu après l'accident nucléaire majeur survenu à Fukushima tous les autres réacteurs nucléaires du Japon furent arrêtés, par précaution, et le restèrent durant des années (la plupart d'entre eux le sont encore en 2025).
Les «renouvelables» (éolien, solaire...) ne menacent pas ainsi car ne peuvent déclencher de catastrophe, donc la découverte d'un problème n'implique pas d'arrêter toutes les unités du type incriminé. L'hétérogénéité des types de sources renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse...), celle des constructeurs et modèles d'équipements (éoliennes, panneaux photovoltaïques...) ainsi que les tailles unitaires inférieures à celle d'un réacteur nucléaire de ces derniers et leur dispersion géographique (foisonnement continental) augmentent la robustesse du parc de renouvelables: la probabilité qu'une grande partie du parc tombe en panne, présente un défaut, ne produise rien... est infime.
Un parc de renouvelables est plus robuste.
Les tenants du SMR (petit réacteur modulaire) négligent l'approche fondamentale dans l'industrie consistant à bénéficier des économies d'échelle afin d'améliorer le rendement.
Au plan financier des SMR sont d'autant plus performants qu'ils sont fabriqués en série puis installés tels quels, ce qui est aujourd'hui difficile à imaginer car les exigences propres d'autorités de sûreté nationales tout comme les caractéristiques spécifiques des sites impactant le mode d'implantation foisonnent. Il faudra donc adapter des réacteurs (avant ou, pis, après fabrication en usine), ce qui réduit beaucoup l'intérêt d'une production en série.
De plus l'approche d'industrialisation sous-jacente uniformise les produits donc augmente le risque lié à un défaut générique: la découverte d'un problème pourrait contraindre à arrêter rapidement une forte proportion des réacteurs d'un parc (identiques).
Cette nécessaire industrialisation, donc la fabrication en grandes séries, rend difficile de prétendre ne satisfaire que des marchés de niches.
Même si le SMR devient réalité le seul effet NIMBY pourrait l'annihiler.
Sur le terrain, aujourd'hui, aucun modèle de SMR n'est exploité en Occident, pas même à l'état de prototype industriel.
La Russie dispose d'un ancien réacteur militaire amélioré utilisé sur une barge (son facteur de charge, ainsi que celui d'un modèle chinois depuis peu démarré, est très mauvais).
L'imiter serait aventureux car le coût total d'un réacteur militaire (embarqué dans un sous-marin, porte-avions, brise-glace...) est beaucoup plus élevé que celui d'un modèle civil équivalent. La Marine accepte de payer des caractéristiques pour elle décisives (grande autonomie, moindre nécessité de maintenir et de faire surface, silence, compacité...) mais sans intérêt dans le civil.
De plus un réacteur militaire fonctionne en mer, donc en une immense «source froide» facilitant son refroidissement, et en cas d'accident il sera vraisemblablement noyé loin de toute zone peuplée. C'est difficilement transposable à un système électrique national.
Sur le terrain l'offre la plus avancée (NuScale) dans le contexte le plus favorable (les USA) s'étiole. Les projets au Canada, nation experte en matière de nucléaire... peinent à décoller. En Europe Naarea, Newcleo et Jimmy sont ébranlées.
Il n'y a ici rien de nouveau car ces espoirs vains correspondent à ce que l'amiral H. Rickover décrivait dès 1953.
La France, une fois de plus, tente d'écoper grâce à de l'argent public.
Le SMR, principale voie proposée par de nombreux tenants du nucléaire (ainsi que par quelques affairistes), n'est qu'une nouvelle impasse.
Le GIEC ne préconise pas l'emploi du nucléaire, ni d'une quelconque autre technique, et constate le potentiel de décarbonation considérablement supérieur des renouvelables.
Le consensus scientifique favorable au nucléaire parfois évoqué n'existe pas et les scientifiques rejetant cette option ne manquent pas:
USA: Committee for Nuclear Responsibility (co-fondé par quatre prix Nobel)
France: GSIEN (document: Les Experts du GSIEN, poils à gratter) et son Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire
Individus: John Gofman, Harry Bernas, Amory Lovins, Arjun Makhijani, Katsumi Furitsu, M. V. Ramana, Joe Romm...
Une étude de l'UNECE (une agence de l'ONU collaborant avec une autre agence de l'ONU qui gère et promeut le nucléaire nommée IAEA) souvent citée intitulée "Carbon Neutrality in the UNECE Region: Integrated Life-cycle Assessment of Electricity Sources" attribue au nucléaire européen des émissions de 5,1g équivalent CO2/kWh, les valeurs retenues partout ailleurs pour les types de réacteurs utilisés en France étant comprises entre 10 et 15. Elle repose sur des données fournies par la "World Nuclear Association" (qui promeut le nucléaire) et en matière d'émissions ses auteurs citent des études de M. Lenzen ainsi que d'E. Warner et G. Heath, alors même que le premier retient "greenhouse gas intensities for LWR ((type de réacteur utilisé en France)) and HWR ((type émettant davantage)) of between 10 and 130 g CO2-e/kWhel, with an average of 65 g" et le second projette "9 to 110 g CO‐eq/kWh by 2050".
Les larges intervalles sont surtout causés par l'impact croissant de l'extraction (l'uranium facile à obtenir se raréfiant, il faut à mesure davantage polluer pour l'obtenir). L'«étude» de l'UNECE le précise (cf. "Box 6. Ore grad") en termes clairs ("a lowering ore grade may lead to tripling life-cycle GHG emissions by 2050 in case of a sustained growth of installed nuclear capacity") mais n'en tient pas compte et retient une valeur deux fois inférieure au plancher optimiste: 5,1 g eq CO2/kWh.
Electricity Maps attribue ces 5,1g à l'ensemble des réacteurs européens.
Une étude d'EDF prête au nucléaire des émissions inférieures à 4g équivalent CO2/kWh. Elle est qualifiée d'«interne», ce qui signifie qu'elle n'est pas publiée comme il se doit, donc n'est pas soumise à la revue par les pairs et par conséquent pas scientifique.
Les déclarations d'intention portant sur sa qualité ne sont pas vérifiables car affirmer «nous avons appliqué la méthode et objectivement tenu compte de tout» n'équivaut pas à tout publier (données comprises) dans une revue à comité de lecture.
On peut supposer que cette opacité offre à EDF moyen de préserver du secret industriel (au temps pour qui la donne avant tout soucieuse de transparence), ou de dissimuler un mode de sélection des données façon cueillette de cerises voire des biais plus indéfendables encore.
L'ADEME reprend, elle, une donnée publiée par le CEA portant non sur l'ensemble de l'uranium employé par le parc de réacteurs en place mais sur le seul uranium recyclé dit «MOx», lequel ne l'est qu'une seule fois, ne constitue qu'environ 12% des charges d'uranium des réacteurs en France, n'a jamais (où que ce soit) pu constituer plus de 50% d'une charge de réacteur industriel... Donc pour atteindre le niveau d'émissions vanté il faudra disposer d'un parc entièrement constitué d'EPR (conçus pour fonctionner avec une charge 100% MOx), dûment testés, admettre que le «gisement» de MOx les alimentera toujours donc déployer la coûteuse et complexe filière industrielle permettant de multiples recyclages, négliger l'augmentation de la radioactivité et radiotoxicité des déchets... Prévoir un délai.
Aucun de ces «menus détails» n'interdit à propagandistes et naïfs d'affirmer que le nucléaire français émet 3,7g eqCO2/kWh!
Une étude scientifique dûment publiée en 2021 portant sur un EPR au Royaume-Uni (donc dans un contexte différent, mais a priori pas de façon déterminante) lui attribue 17 à 25g.
Des astuces consistent ainsi à calculer les émissions d'un parc n'existant (au mieux) pas encore, ou celles relevées durant le seul fonctionnement normal d'un réacteur (donc en ignorant le plus gros de celles du cycle de vie: construction, obtention et traitement de l'uranium, déchets, démantèlement...), et plus habilement à picorer en sélectionnant pour chaque poste d'émissions le procédé le moins émetteur, même s'il ne peut être toujours employé.
Les émissions des renouvelables, elles, tiennent pour bonne part à l'électricité nécessaire à leur fabrication (aujourd'hui pour le plus gros en Chine, grâce à une électricité trop carbonée) donc diminueront à mesure de sa décarbonation (surtout menée grâce aux renouvelables).
En France durant l'année 2022:
56 réacteurs nucléaires actifs produisirent 17,8% de l'énergie finale (70,6% de l'électricité, qui constitue 25,3% de l'énergie finale),
63% de cette énergie finale a été obtenue en brûlant du combustible fossile.
Même en admettant possible de construire des réacteurs fiables selon délais et coûts réalistes (aucun chantier depuis les années 2000 n'est encourageant) nul n'espère plus disposer en France, l'un des leaders en la matière, de plus de 3 nouveaux réacteurs vers 2040.
Est-ce compatible avec l'urgence du dérèglement climatique et nos moyens limités, rendant préférable de mobiliser au plus vite les moyens les plus rapides et sûrs que sont aujourd'hui les renouvelables?
Chaque euro dépensé pour le nucléaire ne l'est pas pour ces moyens plus efficaces.
Les 416 réacteurs déployés dans le monde produisent aujourd'hui 9% de l'électricité, elle-même 20% de l'énergie finale, donc le nucléaire produit au mieux 2% de l'énergie consommée. Par conséquent il fournirait 10% de l'énergie, ce qui serait loin d'être suffisant puisqu'il faut électrifier des usages (afin de réduire la quantité de combustible fossile brûlé) donc produire davantage d'électricité, si nous pouvions multiplier la puissance du parc par 5 donc bâtir environ 1500 nouveaux réacteurs et maintenir actif les réacteurs en place. Espérer cela avant 2100 serait absurde, et le gros des réacteurs aujourd'hui existant aura alors plus d'un siècle d'activité.
De plus les gisements d'uranium exploitables pourraient alimenter le parc de 2017 durant au mieux 130 ans (6 ans auparavant le parc d'alors ne pouvait être alimenté que durant 122 ans). Pour le prolonger au-delà il faut espérer procédé d'obtention révolutionnaire (en vain poursuivi depuis des décennies), capacité à exploiter des gisements d'uranium moins prometteurs donc tolérer augmentation des émissions et du coût, ou découverte de grand gisement. Espérer une telle découverte est osé car la prospection intensive commença dès la fin de la deuxième guerre mondiale (quête de l'arme atomique), et la rapide et forte augmentation du cours de l'uranium (une bulle) survenue autour de 2007 déclencha force investissements côté prospection dont les résultats (15%) sont très insuffisants.
Par conséquent multiplier le parc par 5 ne lui laisserait qu'au mieux 40 ans d'uranium certainement disponible dans les conditions du moment, donc serait un investissement inepte.
Au plan stratégique si le nucléaire connaît une renaissance nous procurer de l'uranium pourrait devenir difficile car les superpuissances (Russie, Chine et US) auront volonté comme moyens de se le réserver et les efforts correspondants ont commencé. Le gros des nations en produisant (Australie, Canada, Kazakhstan, Ouzbékistan...) leur obéira immédiatement. En Namibie la Chine donne le la. Le Niger est instable, de plus en plus hostile à la France (Orano en a été chassée), et l'ampleur de nos actions militaires en Afrique, créant une dépendance, diminue vite tandis que l'influence de la Chine augmente.
Vent et soleil, eux, ne peuvent être confisqués ou retenus par blocus ou embargo.
La densité énergétique importe lorsqu'un combustible est nécessaire. Elle facilite transport, stockage..., mais ne réduit pas la dépendance au fournisseur. Même si tout l'uranium nécessaire tenait dans un dé à coudre nous continuerions à dépendre de la superpuissance dirigeant son fournisseur.
Acheter énormément d'uranium afin de constituer un stock suffisant à long terme (en France 40 ans de consommation du parc en nécessitent environ 340000 tonnes, donc environ 6 ans de production mondiale annuelle, en privant les autres nations) est impossible car, comme tout secteur stratégique alimenté par le secteur minier, il s'agit d'un marché à terme où les acteurs interdisent les à-coups.
Les réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP), qui constituent la quasi-totalité du parc nucléaire civil français, utilisent du lithium-7 (sous forme d’hydroxyde) pour réduire le pH de l'eau du circuit primaire de refroidissement, afin de combattre la corrosion et la formation de certains produits radioactifs.
Ce lithium a été produit par le centre nucléaire de Miramas jusqu'à l'an 2000, et est depuis importé de Russie ou de Chine. Ceci vaut aussi pour les USA.
La thèse selon laquelle le nucléaire doit être relancé en France implique qu'il a été ralenti ou stoppé, ce qui est très discutable car le nucléaire a toujours été inconditionnellement soutenu par l'État.
D'autre part les errements de la filière ne doivent rien à une prétendue insuffisance des commandes de réacteurs.
Prétendre qu'une «relance» est nécessaire pose abusivement la filière en victime, immobilisée malgré elle. Même si le nucléaire était encore pertinent cette relance serait une nouvelle tentative de restructuration.
Un pan de l'apparente récente nouvelle renaissance du nucléaire (la précédente date des années 2000 et la catastrophe survenue à Fukushima l'interrompit) est un village Potemkine car certaines nations ne feignent de s'y intéresser que parce que des politiciens promettent (cela ne coûte guère) afin de recueillir les voix des membres de la puissante filière, ou de faire pression sur les fournisseurs de renouvelables qui, sinon, se jugeraient d'emblée seuls pertinents donc seraient moins avenants. Certaines nations usent de ces astuces depuis des décennies en annonçant périodiquement un projet nucléaire jamais suivi d'effet.
Il convient de ne considérer adhésion au nucléaire acquise qu'après lancement d'un chantier de nouveau réacteur.
D'autre part une renaissance lutterait contre elle-même car plus elle progresserait, plus l'uranium se raréfierait et plus le nombre de spécialistes expérimentés nécessaires augmenterait au-delà des capacités des filières de formation, ce qui augmenterait coûts et risques... et tout incident marquant enrayera la renaissance.
Fournir un réacteur électrogène est un moyen pour une nation de créer de la dépendance via dette et fournitures (uranium prêt à l'emploi, pièces détachées...), et la méfiance de pays potentiellement victimes de cela s'aiguise.
Le dynamisme apparent de la Chine en matière de nucléaire est tout relatif et à mettre en perspective.
Si cette renaissance avorte nos débouchés à l'export s'amoindriront encore, et même si elle progressait on peut douter de notre capacité à exporter avec profit notre savoir-faire en concurrençant des superpuissances dans un secteur stratégique (l'affaire des sous-marins australiens est révélatrice). La justification même d'une volonté d'exporter est fragile car les projets vendus depuis l'an 2000 (EPR en Finlande, Chine, Royaume-Uni...) causent perte massive d'argent public. Tandis que nous poursuivons à grands frais ces espoirs déclinants, bénéfices comme perspectives des entreprises vendant du renouvelable progressent (malgré le féroce dumping mené par la Chine).
Un réacteur à eau sous pression (REP), tel que ceux déployés en France, rend possible d'obtenir du plutonium de qualité militaire (riche en plutonium-239), il suffit de limiter la durée d'utilisation de l'uranium donc de le décharger tôt, après quelques semaines de fonctionnement.
Aucun équipement ou savoir-faire spécifique n'est nécessaire.
C'est la raison pour laquelle l'agence de l'ONU chargé de cela (IAEA) mène des inspections et déploie des instruments de mesure capables de détecter déchargement précoce.
N'importe quel possesseur de REP décidant de ne plus obéir à l'ONU peut grâce à lui obtenir du plutonium de qualité militaire.
Dans une centrale le combustible (uranium) usé, qui dégage de la chaleur résiduelle, est placé dans des piscine où des pompes électriques font en permanence circuler de l'eau afin de le refroidir. L'eau forme aussi bouclier contre les radiations.
Des groupes électrogènes doivent alimenter les pompes durant un arrêt d'alimentation en électricité.
En l'absence de refroidissement, le niveau d'eau baisse par évaporation, exposant progressivement le combustible. Le délai avant un accident (dénoyage et surchauffe) dépend de divers paramètres (âge du combustible, densité de stockage...) mais ne dépasse pas quelques jours. Tout cela fait l'objet d'études.
À Fukushima (2011), les piscines des réacteurs 3 et 4 ont frôlé le dénoyage complet en quelques jours, nécessitant un remplissage d'urgence par camions-citernes.
Après environ 60 ans d'électronucléaire aucun centre industriel de stockage à long terme des déchets nucléaires les plus dangereux («chauds à vie longue», tel que le combustible usé) n'est prêt. Onkalo (en Finlande), le projet le plus avancé, le sera en théorie en 2026.
Même la signalétique constitue un défi.
«Cigéo» (acronyme de centre industriel de stockage géologique) est le projet français de centre d'enfouissement de déchets radioactifs.
Certains le donnent pour une solution déclarée sûre par les experts, parfois en arguant du cas d'un site naturel nommé «Oklo» abusivement donné pour un modèle garantissant l'adéquation de Cigéo. Aucun scientifique n'a prétendu cela car ce site fournit d'utiles informations mais ne fournit rien garantissant une quelconque sûreté.
En réalité les experts n'y voient que le meilleur mode de stockage à long terme possible, et ne jugent pas nul le risque induit par la sismotectonique (tremblements de terre causés par la tectonique des plaques, qui de surcroît pourraient gagner en fréquence et intensité), ainsi que par de potentielles intrusions.
Un courrier de l'ASN éclaire des doutes.
Un rapport de l'IAEA (agence de l'ONU chargée du nucléaire civil) rappelle qu'il est considéré impossible de prédire modalité comme probabilité d'une intrusion humaine: Internationally, it is understood that there is no reliable scientific basis for predicting the process or likelihood of inadvertent human intrusion.
En outre il est jugé nécessaire de ventiler des gaz explosifs de façon permanente pendant au moins 150 ans, de déterminer comment gérer un incendie dans le sous-sol...
Des voisins du site ne sont pas enchantés.
Négligeant tout cela des industriels incapables de prédire la date de livraison de leurs propres réacteurs et laissant parfois certains d'entre eux vomir des matières dangereuses prétendent être certains de ce qu'il adviendra dans ces dépôts durant les quelques centaines de milliers d'années à venir. Tout est prévu et maîtrisé pour les siècles des siècles.
Des incidents survenant dans des sites existants (par exemple à La Hague) rappellent que rien n'est parfait donc la supériorité à ce titre des renouvelables, qui n'induisent pas ce genre de risque.
Des parlementaires se satisfont de certitudes non étayées tandis que le budget enfle. Le Royaume-Uni, entre autres, connaît lui aussi ces affres.
La Cour des Comptes détaille depuis longtemps ses doutes quant à la transparence et adéquation du modèle de détermination des coûts du démantèlement.
Comme souvent en matière de nucléaire les plans semblent d'emblée au point puis, dans la réalité, tout se corse: dès que les démantèlements commencent délais et coûts explosent.
C'est le cas au Royaume-Uni, où de nombreux démantèlements sont en cours (UK’s nuclear sites costing taxpayers ‘astronomical sums’, say MPs, UK’s nuclear waste cleanup operation could cost £260bn, Sellafield cleanup cost rises to £136bn amid tensions with Treasury ...).
En France aucun réacteur industriel de puissance n'a été complètement démantelé. Trois REP sont en cours de démantèlement mais les informations quant au respect des délais et coûts manquent (sources bienvenues). Certains chantiers (Brennilis, Superphénix) ne sont guère encourageants, toutefois les futures dérives de démantèlements de réacteurs industriels seront vraisemblablement moindres car le gros du parc est constitué de réacteurs très similaires.
Un document publié par la CRE répond à certaines critiques.
Critique: Le nucléaire français est bien géré donc est et restera sûr.
Le résumé du feuilleton est connu:
(années 60) «Accident quasi impossible». Three Mile Island
(années 70) «Dégâts toujours faibles». Tchernobyl
(années 90) «Impossible avec réacteur occidental aux opérateurs compétents et sobres». Fukushima
(présent) «Nos soins attentifs rendent nos réacteurs parfaitement sûrs». Épisode en cours
Les autorités de contrôle et le «retour d'expérience», donnés pour améliorant de façon déterminante la sécurité et sûreté des centrales, sont moins parfaits que parfois prétendu.
Illustration: l'importance majeure des générateurs diesel d'ultime secours (DUS) semblent découverte issue de Fukushima. Il n'en est rien car l'accident survenu à Forsmark, 5 ans avant, l'avait déjà illustrée.
Mieux: un incident à St-Laurent-des-Eaux près de 20 ans auparavant l'avait déjà révélé.
Dans le cas de Fukushima le «bug» déterminant (DUS submergés donc inopérants car hauteur du mur-digue insuffisante) était connu, d'ailleurs la centrale voisine d'Onagawa, pourtant plus proche de l'épicentre du tsunami, a survécu grâce à un seul homme (Yanosuke Hirai) qui imposa ses vues, et le Grand Système Compliqué d'Autorité Centrale «contrôlant tout au mieux» échoua.
En résumé on savait depuis longtemps, même au Japon, mais cela n'a rien changé.
Critique: Tous les pays du monde qui ont développé massivement les renouvelables intermittentes (éolien et solaire) ont un point commun, de la Chine à l'Allemagne en passant par la Norvège ou l'Espagne : ils produisent principalement leur électricité avec des centrales à gaz, charbon ou fuel, ou avec l’hydraulique de barrage, qui sont facilement modulables
La transition reposant sur une forte part d'intermittentes est en cours, et les nations qui la mènent progressent (la quantité de combustible fossile y décroît): Chine, Allemagne, Espagne...
Constater que ce qui est en cours et progresse n'est pas terminé (ce qui est vrai) et en conclure que cela ne le sera jamais, sans autre argument, est une insulte à l'intelligence.
Ni Rome, ni le nucléaire français, ni aucune transition énergétique, ne se sont faits en un jour.
Critique: Une taxe prélevée sur les factures d'électricité bénéficie aux renouvelables.
Il en va de cela comme pour le nucléaire de tous temps.
Cette taxe, apparue en 2007, n'a pas augmenté depuis 2016.
Critique: Une taxe (appelée «TURPE») paie le raccordement au réseau électrique des parcs éoliens maritimes.
Selon RTE (page 153): «Ces montants ne constituent toutefois pas un surcoût pour le consommateur mais un transfert du budget de l’État (ancien cadre) vers le TURPE».
En résumé ce que le contribuable payait est à présent à la charge du consommateur, et c'est heureux.
Critique: les subventions aux renouvelables ne sont pas utiles/justifiées.
Elles compensent une faible part des aides et avantages concédés au nucléaire. De plus elles rapportent parfois à l'État, comme établi par la CRE (délibération de juillet 2024, page 4), et ceci vaut en Europe.
Critique: une arbitraire priorité d'accès au réseau électrique est accordée aux renouvelables, cela réduit la production du nucléaire
C'est une légende.
Critique: importer éoliennes et cellules photovoltaïques nous rend dépendants
Moins que s'il s'agissait de combustible, tel que l'uranium, puisque nous avons déjà produit les équipements nécessaires au solaire et à l'éolien, voulons et pouvons restaurer cette capacité, et au pis il nous est plus facile de maintenir en état ces équipements acquis que d'inventer une mine d'uranium adéquate sur le sol national afin de maintenir un réacteur actif.
Critique: les moyens consacrés au déploiement des renouvelables en France sont très supérieurs à ce que l'opinion publique justifie.
Non, selon l'IFOP et Engie.
Critique: Il y a très peu de risque que la France soit confrontée à un risque de pénurie d’électricité, que ce soit en puissance de pointe ou en cumul annuel, à l’horizon des 10 à 12 ans qui nous séparent de l’arrivée en production du nouveau nucléaire
C'est défendable mais néglige que, toutes choses égales par ailleurs, produire de l'électricité réduit son prix, donc dynamise l'électrification d'usages nécessaire à la décarbonation.
Justifier l'existence de petits réacteurs de laboratoire produisant d'utiles isotopes (médecine nucléaire...) ou de la R&D portant sur la fusion nucléaire (qui pourrait mener à des réacteurs sans défaut majeur) est facile.
Seuls les réacteurs électrogènes industriels de modèles existants ou annoncés sont de plus en plus difficiles à justifier.