APRES AVOIR LUTTÉ DANS LA RÉSISTANCE

LES anciens guérilleros FFI

ont crÉÉ une association spÉcifique d'anciens combattants

Avant de présenter les BULLETINS édités par cette association au cours des DEUX PERIODES de son existence, voici des repères quant aux circonstances qui ont conduit à sa création en 1945.

Pour sauter cette introduction on peut cliquer sur un des 3 boutons juste ci-après

Dès mai 1941, paraît clandestinement en France, en Zone Occupée et en Zone "Libre", le premier numéro du journal Reconquista de España, qui propose aux exilés républicains une ligne de rassemblement et de lutte qui va vertébrer la Résistance spécifiquement espagnole.


Bulletin clandestin de 6 pages, archivé par la police en mai 1941. La dernière édition (nationale) avant la Libération porte le n° 32

Autour de ce journal et de cette ligne, des Espagnols communistes, socialistes, anarchistes... forment des comités locaux, dès fin 1941, puis des comités départementaux, dès le printemps 1942, de la Unión Nacional Española (UNE).

Malgré la répression qui vise expres-sément la UNE à partir de l'été 1942 dans les deux zones (plusieurs centaines d'arrestations), ce front politique plu-raliste encourage la formation de grou-pes armés spécifiquement espagnols.

Entre la fin 1941 et l'été 1944, ces groupes passent de quelques dizaines de combattants à plusieurs milliers, orga-nisés en brigades et divisions dans une trentaine de départements.

Leur combativité est reconnue par les organisations patriotiques françaises. Ils sont donc admis, directement, comme formation spécifique espagnole, au sein des Forces Françaises de l'Intérieur.

Fin août 1944, après que Foix, Toulouse, Paris, Bordeaux, Marseille, etc. ont été libérées, la Agrupación de Guerrilleros Españoles (AGE) concentre ses forces à proximité des Pyrénées : la France est en voie de libération complète, la victoire sur le nazisme semble proche, l'objectif maintenant est de libérer l'Espagne du franquisme.


L' ordre de bataille ci-contre, établi en août 1944, a été publié par Miguel Angel SANZ, ancien chef d'état-major de la AGE (nommé colonel FFI à la Libération).

Tract émanant du comité départemental Union Nacional Española du Lot-et-Garonne, archivé par la police en juin 1942

10 septembre 1944, Reconquista de España (n° 36 : après 3 ans de lutte et de répression), mobilise contre Franco.

En Espagne aussi ont été constitués des comités de la UNE. Pourchassé par les polices pétainiste et allemande, Jesús MONZÓN, l'un des principaux organisateurs de la résistance espagnole, a quitté la France pour l'Espagne à l'automne 1943. Il a continué d'agir pour unir les antifranquistes contre la dictature.

La Ofensiva de los Pirineos por la Reconquista de España, engagée en septembre 1944, mobilise de l'ordre de 10 000 combattants (31 brigades).

Le point d'orgue est la Operación del Valle de Arán (11 brigades engagées), pendant la deuxième quinzaine d'octobre.

La plupart des guérilleros infiltrés revinrent ; mais plus de 300 périrent et environ 700 furent faits prisonniers.

Quelques centaines restèrent en Espagne, certains au sein de groupes armés pour continuer la lutte, d'autres en se cachant autant qu'ils purent.

Fin 1944, malgré les défaites et les obstacles, la résolution à renverser la dictature franquiste ne faiblit pas. La Unión Nacional Española (UNE) a maintenant pignon sur rue. Elle tient une Conférence nationale à Toulouse. De nombreux comités de la UNE, pluralistes, fonctionnent. Le journal Reconquista de España, maintenant imprimé en grand format, est largement diffusé. Les cenetistas, nombreux dans la UNE, animent leur propre courant : la Agrupación de Cenetistas de Unión Nacional (ACUN) qui édite Solidaridad Obrera. En dehors de la UNE, malgré des différences de stratégies, d'autres groupes républicains espagnols considèrent aussi qu'il faut continuer à exercer une pression militaire contre la dictature.


Afin de rester mobilisés et armés - et sous les ordres de leurs propres chefs issus de la Résistance - les guérilleros s'accordent avec l'état-major des Forces Françaises de l'Intérieur : ils se rassemblent en 11 Bataillons de Sécurité Espagnols, qui prennent cantonnements dans les départements proches des Pyrénées. Fin 1944, ces bataillons comptent en tout environ 10 000 hommes.

Leur rôle, à proximité de l'Espagne, est certainement un objet de préoccupation pour le gouvernement français... Le 31 mars 1945, les 11 Bataillons de Sécurité Espagnols sont démobilisés.

C'est alors que commence à s'organiser

L' Amicale des Anciens FFI et Résistants Espagnols.