et c'est dans la pénombre que nous « escaladons » - le terme est à peine exagéré - la portion de piste qui s'éloigne de la côte pour grimper dans la montagne et contourner la Punta Cabeza Mechuda.
Je comprends maintenant pourquoi l'outfitter de La Paz ne voulait pas nous emmener avec des kayaks rigides en remorque ou sur le toit jusqu'à San Evaristo (ils stoppent normalement à Punta Coyote)
Mon interlocutrice m'avait d'ailleurs expliqué que pour aller voir sa famille un peu plus loin au nord sur la côte, ils laissent la voiture à Punta Coyote et continuent en bateau.
En effet, le relief s'accentuant, la piste serpente et traverse de nombreux arroyos complètement dévastés par le mélange d'eau/roches/arbres entraîné par les pluies.
Heureusement notre voiture est parfaitement adaptée et en prenant son temps, ça passe !
Il fait maintenant nuit noire (très peu de lune) quand nous arrivons à San Evaristo, petit village de pêcheurs au bord d'une baie parfaitement protégée.
Au pif, nous nous dirigeons vers le sud de la baie et arrivons, bien fatigués, au bord de l'eau qui scintille paisiblement.
Terminus ! Nous sommes arrêtés à 3 m d'une maison dont les habitants nous regardent un peu éberlués. Je rassemble mes 4 mots d'espagnol (bah oui j'ai un peu bouquiné dans la voiture en essayant de retenir les mots stratégiques : panga, manana, a que hora, cuantos pesos...)
En quelques minutes, nous nous sommes compris (vive les langues latines!) : on peut camper sur la terrasse du voisin absent pour le moment et demain Augustin nous emmène au lever du soleil (7h) pour 600 pesos (36 €) à l'extrême nord de lîle de San José. Nous sommes ravis !
Cerise sur le gâteau, il y a même des douches...chaudes (eh oui, le soleil a bossé toute la journée)
Nous rassemblons nos dernières forces pour monter le kayak à la lueur des lampes frontales et préparer le matos en laissant les affaires inutiles dans la voiture.