Lundi 19/07/10
Journée qui ne restera pas dans les annales : pluie, pétole, étape de transition jusqu'à Longyearbyen.
Zéro photo!
Ce sera la seule journée de vraie pluie continue : le Svalbard est un désert froid et les précipitations estivales pas très importantes. L'ensoleillement est discret : on estime que 2 jours sur 3 en moyenne sont très couverts. Nous n'avons pas eu froid : il faisait en général entre 4 et 10°C, bien plus au soleil.
Mardi 20/07/10
Après une bonne nuit à couple de Cochize, un beau sloop anglo-italien, nous allons faire un tour « en ville » munis de nos sacs à dos pour faire un ravitaillement en produits frais.
Ce doit sans doute être le Kebab le plus septentrional de la planète!
Nous arpentons la principale rue commerçante de la ville.
C'est la porte de la banque!
Les skidoos sont au repos en attendant la neige qui reviendra dès octobre.
Attirail du parfait petit Norvégien amoureux de nature. Ici pas de délinquance, on peut tout laisser "traîner".
Près de la mer, un quartier parait plus ancien.
Longyearbyen n'a pas grand charme même si on y trouve un niveau d'équipements équivalent à celui de villes beaucoup plus grandes sur la Norvège continentale.
Le gouvernement norvégien a toutefois fait le choix de rapatrier sur le continent tous les habitants trop faibles (physiquement ou économiquement) pour se débrouiller seuls. Ainsi, il n'y a aucune infrastructure pour les personnes âgées.
Seule la mine N°7 est encore exploitée (principalement pour chauffer la ville) et la recherche scientifique (il y a même une université « UNIS ») et le tourisme sont en plein essor.
Le passé minier resurgit un peu partout sur la côte ouest du Spitzberg avec des « vestiges » qualifiés d'historiques.... Je pense que c'est un argument facile pour éviter aux gouvernements norvégiens et russes d'évacuer leurs cochonneries!
Nous appareillons en début d'après-midi, cap à l'est.
A hauteur de Diabasodden, Papi remarque de curieux « glaçons » isolés : il s'agit en fait de belugas!
Ils sont environ une demi-douzaine à longer la côte tranquillement. Nous les suivons, captivés par le spectacle, quand soudain nous talonnons violemment.
Nous sommes pourtant assez loin de la côte et la carte ne mentionne pas de cailloux!
Le bateau s'arrête net et mon père part le nez en avant contre la barre de maintien de la capote.
Branlebas de combat, il pisse le sang : la monture de ses lunettes a entaillé la peau de la base du nez.
J'ai beau comprimer longuement, un petit vaisseau continue de saigner...
Il nous faut nous contenter de quelques malheureux stéristrips qui ne collent pas et d'un paquet de kleenex!
Pendant que je m'occupe du pif de Papi, les enfants ont affalé la grand-voile, nettoyé le cockpit « ensanglanté » (bon j'exagère un peu!) et vérifient à plusieurs reprises qu'il n'y a pas d'eau dans les fonds. Tout va bien!
Pendant ce temps, le vent s'est levé, on l'a dans le pif (c'est le cas de la dire!) tout comme le clapot, très court : du coup on décide d'aller mouiller dans la baie de Skansbukta à l'entrée du Billefjorden.
On y arrive en même temps que Flocon de Mer, un OVNI 395 déjà rencontré à Tromso par mon père et Alain.
C'est fou le nombre de voiliers français au Spitzberg : c'est vraiment et de loin la nationalité la plus représentée.
On passe ensemble tout près d'une falaise couverte d'oiseaux, quel vacarme! A son pied, une vieille épave et une mine de gypse abandonnée.
On mouille un peu plus loin, à l'abri du vent et du clapot tandis que Flocon de Mer qui est un dériveur, en profite pour aller encore plus au fond, bien à l'abri.